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En Hollandie, elle est ou la stratégie Fabius-France en Irak ?

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Je suis très vivement préoccupé par la situation en Irak. La progression de l’organisation terroriste « Etat islamique en Irak et au Levant » met gravement en danger l’unité et la souveraineté de l’Etat irakien, auxquelles la France est attachée. Elle fait peser une menace sérieuse sur la stabilité de l’ensemble de la région. La communauté internationale doit impérativement se saisir de la situation.

Il importe que les responsables politiques irakiens fassent preuve de responsabilité pour affronter ensemble cette menace terroriste que nous condamnons fermement. Ils doivent apporter une réponse politique qui préserve l’unité de l’Irak. Pour faire face à cette crise, il est indispensable qu’un Premier ministre et qu’un gouvernement de rassemblement puissent agir.

Alors que des milliers de personnes ont fui les combats, j’appelle les autorités irakiennes à tout mettre en œuvre pour garantir la sécurité des civils, quelle que soit leur communauté, et à assurer la protection des populations déplacées. Je condamne la prise en otages de plusieurs dizaines de ressortissants turcs au consulat de Turquie à Mossoul et appelle à leur libération immédiate. Nous sommes également mobilisés sur la situation de nos compatriotes en Irak. Instruction a été donnée pour des messages de vigilance renforcée.

Situation en Irak - Déclaration de Laurent Fabius (12 juin 2014)

Par Kuing Yamang....Il est clair que M. Fabius a d'autres choses a faire que de s'occuper de l'Irak !!

Longtemps en première ligne dans la lutte contre Bachar el-Assad en Syrie, la France frappe par son absence sur le dossier de l'Irak, après la spectaculaire offensive des djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant en Irak (EIIL), qui se sont emparés de la semaine dernière d'importantes provinces du Nord. "Nous avons, en effet, été surpris. Personne ne s'attendait à ce que l'armée irakienne lâche prise aussi facilement", convient un diplomate français de haut rang. Sauf que la crise est potentiellement plus grave qu'en Syrie, en tout cas pour l'Occident. En contrôlant désormais le tiers de l'Irak, l'EIIL, qui possédait déjà une grande partie du nord et de l'est de la Syrie, a de fait effacé la frontière entre les deux pays, créant une sorte de "Djihadistan", d'où ils sont en mesure de lancer une attaque d'ampleur sur Bagdad. Un "pays" entièrement voué au djihad au coeur du Moyen-Orient, servant de terrain d'entraînement aux djihadistes du monde entier. De quoi faire frémir les pays de la région, comme l'Occident.

La France "préoccupée"

Pour lutter contre ce fléau, les États-Unis, qui se sont retirés d'Irak fin 2011 et qui n'ont aucune intention d'y retourner, ont déjà annoncé leur intention d'envoyer sur place 300 conseillers militaires. Objectif : "entraîner, assister et soutenir" l'armée irakienne dans sa lutte contre les "terroristes". À la pointe du combat contre les djihadistes, notamment au Mali, la France s'est pourtant contentée jeudi des simples condamnations d'usage. À l'issue d'un conseil restreint de défense, la présidence de la République a fait part de sa "préoccupation" à la suite à l'offensive de l'EIIL qui "compromet l'unité de l'Irak et crée de nouvelles menaces pour la stabilité et la sécurité de toute la région". Des propos fermes, certes, mais aucune annonce. "Une réponse résolue des autorités irakiennes est urgente", souligne le communiqué de l'Élysée. Problème, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki demeure aujourd'hui totalement impuissant face à l'avancée des djihadistes, ce qui l'a d'ailleurs amené à solliciter de nouveau l'aide de la communauté internationale. "Il y a un gouvernement légitime en Irak qui travaille à prévenir l'entrée des djihadistes à Bagdad, dont personne ne peut se satisfaire", rappelle le diplomate français. "Ce n'est pas nous qui organisons la réponse sécuritaire. L'armée irakienne, composée de 600 000 hommes, doit mener la contre-offensive", poursuit la source.

Armée irakienne infiltrée

Or, si les forces irakiennes sont quelque peu parvenues à contenir l'avancée des djihadistes vers Bagdad, elles sont encore bien loin de pouvoir prétendre contre-attaquer. Nul n'a en effet oublié le paysage de désolation - uniformes et véhicules de l'armée abandonnés, casernes de police vidées - qu'ont laissé derrière eux les soldats irakiens en abandonnant Mossoul, pourtant seconde ville du pays, aux insurgés. "Certaines forces armées irakiennes ont clairement déserté à Mossoul, ce qui signifie qu'elles étaient infiltrées par les insurgés", rappelle d'ailleurs Myriam Benraad, chercheuse à Sciences Po et analyste au Conseil européen des affaires étrangères (ECFR). "Cela en dit long sur l'Irak de 2014, qui n'a toujours pas d'État ni d'armée." Depuis son élection à la tête du gouvernement en 2006, le Premier ministre chiite Nouri al-Maliki a totalement marginalisé la minorité sunnite irakienne. Tandis que les postes les plus importants sont dévolus aux chiites du parti Dawa (dont Maliki est le chef), les sunnites n'ont d'autre choix que de se contenter de ministères subalternes. Un sentiment d'exclusion renforcé par une sous-représentation dans les institutions ou dans les forces armées. "Maliki a concentré le pouvoir entre ses mains et celles de sa communauté, contrairement à ce que prévoit la Constitution irakienne", pointe le haut diplomate français, pour qui "ce contexte politique grave explique pourquoi l'EIIL a conquis une part importante du territoire irakien sans rencontrer de grande résistance de la part du corps social".

Frappes américaines

Conscient de l'état de délabrement de l'armée irakienne, Barack Obama étudie sérieusement l'option de frappes aériennes (avions de chasse ou drones) pour encourager sa contre- offensive. Interrogé sur la possibilité que la France se joigne à des frappes ciblées, le diplomate français botte en touche et préfère rappeler que Paris "n'a pas été sollicité par le gouvernement de Nouri al-Maliki". "Des frappes de drones ne suffiront pas à arrêter (les djihadistes)", poursuit le haut fonctionnaire. "La riposte doit s'inscrire dans le cadre d'un effort politique et de dialogue entre les communautés." Pourtant, les récentes déclarations du Premier ministre Nouri al-Maliki et du grand ayatollah Ali al-Sistani appelant la population à prendre les armes contre les insurgés ne vont pas dans le sens de l'apaisement. Pour encourager ce dialogue, François Hollande multiplie ces jours-ci les entretiens avec les chefs d'État sunnites de la région. Il s'est entretenu mercredi avec le prince Mitaeb bin Abdallah d'Arabie saoudite (fils du roi Abdallah), rencontre vendredi le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et recevra lundi l'émir du Qatar Tamim ben Hamad al-Thani.

Rôle de l'Arabie saoudite

Objectif, que les trois puissances pèsent de tout leur poids sur la communauté sunnite d'Irak afin qu'elles se dissocient clairement des djihadistes de l'EIIL. "L'Arabie saoudite ne fera rien sans un plan garantissant une meilleure représentation des minorités sunnites et kurdes au pouvoir", prévient le diplomate. Or, le royaume Saoud est souvent pointé du doigt pour son laxisme, voire sa complicité, dans l'essor et le financement de l'EIIL, dont l'idéologie wahhabite est née en Arabie saoudite. "À Paris, nous n'avons identifié aucun soutien étatique à ces groupes extrémistes", insiste le haut fonctionnaire. "Il existe effectivement des financements en provenance du Golfe (de personnalités, NDLR), mais pas seulement. Et il ne faut pas oublier que l'EIIL est implanté dans les zones pétrolifères en Syrie, et qu'il collecte toute une série d'impôts aux frontières." La prise de Mossoul le 10 juin dernier aurait d'ailleurs permis aux djihadistes de mettre la main sur un véritable pactole de 400 millions de dollars, détenus dans une banque de la ville.

Les djihadistes, "produits" de Bachar el-Assad (Quai d'Orsay)

Au Quai d'Orsay, on rappelle que le groupe terroriste est le "produit du régime de Bachar el- Assad". "C'est lui qui a libéré une grande partie de (ses) membres, alors qu'ils étaient détenus pour activités terroristes", affirme le ministère des Affaires étrangères. Fervent soutien de l'opposition syrienne modérée, qu'elle n'a pourtant jamais armée malgré ses promesses, la France attribue de plus en plus ouvertement l'impasse actuelle en Irak et en Syrie au spectaculaire revirement de Barack Obama sur les armes chimiques syriennes en septembre 2013. "À la suite de cet épisode, les options se sont considérablement réduites en Syrie, déplore la source. L'Armée syrienne libre (opposition modérée) s'est disloquée en de nombreuses factions, ce qui a compliqué la situation sur le terrain." Et le diplomate de rappeler : "On a beaucoup alerté à Paris nos partenaires sur le fait que la non-prise en charge du conflit syrien constituait un danger pour toute la région. Les faits nous donnent raison."

En Hollandie, elle est ou la stratégie Fabius-France en Irak ?
En Hollandie, elle est ou la stratégie Fabius-France en Irak ?

ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE - CONCEPTS MISSIONS

Irak : la France aux abonnés absents

Source, journal ou site Internet : Le Point
Date 21 juin 2014
Auteurs : Armin Arefi

Irak - Sécurité - rappel à l’attention des journalistes (19 juin 2014)

Source: France Diplomatie

 

La situation sécuritaire en Irak est particulièrement préoccupante. Dans le contexte actuel, nous déconseillons formellement de s’y rendre. La quasi-totalité du territoire, y compris Bagdad, est classée en "zone rouge" dans les conseils aux voyageurs du ministère des affaires étrangères et du développement international.

Les autorités françaises font de la sécurité des journalistes une priorité. Aussi, si certains d’entre eux se rendaient malgré nos recommandations en Irak, nous leur demandons de faire preuve de la plus extrême vigilance et de respecter les consignes de sécurité données par le ministère des affaires étrangères et du développement international et l’ambassade de France à Bagdad.

Le non-respect des règles élémentaires de prudence mettrait en péril la sécurité des journalistes et de tous ceux qui se porteraient à leur aide.

La direction de la communication et de la presse du ministère des affaires étrangères et du développement international reste à la disposition des rédactions pour toute information complémentaire.

Informations complémentaires


Y aurait-il des nouvelles lignes de partage en Europe de l'Est ??

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You will never stand alone

Lors de son discours à Varsovie, le président américain Barack Obama a répété quatre fois cette phrase, l’adressant successivement à l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la Roumanie. Les représentants hongrois, tchèques, slovaques étaient présents, ils ont applaudi. Pourtant, les pays d’Europe centrale, directement concernés par la crise ukrainienne, restent divisés sur la gestion de celle-ci, qui agit en révélateur des nouvelles orientations des politiques étrangères est-européennes.

Une présence renforcée de l’OTAN en question

On a tôt fait de généraliser les enthousiasmes polonais et baltique pour l’OTAN au reste de l’Europe de l’Est, supposée terrifiée par la Russie et appelant de ses vœux la protection des forces américaines ou otaniennes. En réalité, l’Europe centrale et orientale est plutôt circonspecte vis-à-vis d’un redéploiement de l’OTAN sur son sol et plus généralement sur la stratégie à adopter à l’égard de la Russie. Interrogé mi-mai sur une possible présence permanente de troupes otaniennes en Europe centrale, le ministre de la Défense tchèque, Martin Stropnicky, a déclaré qu’il n’en souhaitait pas sur le territoire national. Bien qu’il soit ouvert à d’autres types de coopération, il justifie explicitement sa position par le souvenir du printemps de Prague et des 80 000 soldats soviétiques stationnés sur le sol tchécoslovaque durant la « normalisation » qui a suivi. Quelques semaines plus tard, le Premier ministre Bohuslav Sobotka confirme la position de son ministre, tandis que son homologue slovaque Robert Fico adopte la même position, en reprenant la référence au soulèvement de 1968 et de ses suites à son compte. Ces déclarations ont provoqué une vive polémique dans les deux pays. Les classes politiques sont, au-delà des appartenances partisanes, très divisées sur le sujet. Côté tchèque, le président Miloš Zeman, qu’une présence symbolique de l’OTAN « ne dérangerait pas », s’est même fendu d’un commentaire acerbe soulignant l’inexpérience de B. Sobotka en matière de politique étrangère(1). Côté slovaque, le président-élu Andrej Kiska a nuancé la position de son Premier ministre en rappelant que la Slovaquie devait être solidaire de ses alliés. Les analogies avec le printemps de Prague et aux troupes du Pacte de Varsovie ont été particulièrement critiquées par certains représentants politiques et leaders d’opinion, ainsi que par les ambassades américaines sur place (2).

L’Europe centrale divisée

Au-delà des débats nationaux, les pays du groupe de Višegrad (Pologne, Hongrie, République tchèque et Slovaquie – V4) ont donc une approche loin d’être homogène vis-à-vis de l’OTAN et de la crise russo-ukrainienne. Fondé en 1991, en partie pour favoriser l’intégration européenne des pays d’Europe centrale et créer un espace d’échanges et de coopérations régionales, le V4 n’a finalement jamais entamé de dialogue approfondi sur les questions stratégiques, dialogue dont le manque se fait cruellement sentir depuis novembre 2013. Malgré quelques appels à une meilleure coopération énergétique afin de réduire la dépendance à la Russie, les partenaires du V4 s’accordent de moins en moins sur le chemin à prendre et désormais, le groupe se scinde, globalement, entre les Polonais d’un côté, partisans d’une ligne dure face à la Russie et les Tchèques, Slovaques et Hongrois de l’autre, favorables à davantage de souplesse avec Moscou et réticent à une solution otanienne. Malgré certaines convergences historiques (intégration forcée dans le Pacte de Varsovie, transitions démocratiques, intégration souhaitée dans l’OTAN et l’UE), ces pays n’ont en effet ni les même intérêts nationaux, ni les même relations avec la Russie. Les différents degrés de dépendance énergétique et la proximité économique et parfois politique avec Moscou (notamment à Prague et à Budapest) expliquent en grande partie la diversité des points de vue. Une partie de ces pays ne souhaitent également pas redevenir la contrescarpe d’un nouveau mur, même du bon côté. Le Premier ministre tchèque a par exemple étayé ses premières réticences le 11 juin en estimant qu’un redéploiement de l’OTAN en Europe de l’Est « n’était pas une solution de long terme », et créait un nouveau « rideau de fer » entre la Russie et l’UE (3). Parallèlement, il s’est toutefois engagé à augmenter le budget de défense de 1% à 1,4% du PIB à moyen-terme, en envisageant une collaboration renforcée avec l’armée slovaque.

L’émergence de nouvelles politiques étrangères ?

La Hongrie de Viktor Orban, dont les relations avec l’UE sont houleuses, prône une relation pragmatique avec la Russie et le gouvernement hongrois n’a pas hésité à signer avec l’opérateur russe Rosatom un contrat de plus de 10 milliards d’euros pour l’extension de la centrale nucléaire de Paks. En République tchèque, le vice-ministre des Affaires étrangères Petr Drulak, ancien directeur de l’Institute of International Relations (IIR), s’écarte avec fracas de l’héritage de Vaclav Havel en critiquant, dans une récente interview (4), la défense des droits de l’homme comme axe central de la politique étrangère tchèque. Pour Prague, Budapest et Bratislava, le maintien voire le réchauffement des liens avec les pays issus de l’ex-bloc de l’Est (notamment Azerbaïdjan, Kazakhstan et Turkménistan) redevient, en période de crise, l’une des priorités des chancelleries. En Pologne, pays le plus important du V4, la crise ukrainienne n’a pas révélé une inflexion de la politique étrangère mais plutôt sa nouvelle ambition. Le ministre des Affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a été particulièrement actif, multipliant les contacts avec ses partenaires allemands, français, américains, baltes et scandinaves et a, pour sa part, appelé de ses vœux un renforcement de l’OTAN en Europe de l’Est. La visite de Barack Obama en Pologne début juin fut de ce point de vue un triomphe. A contrario, les désaccords ont rarement été si profonds avec ses voisins, en témoignent les incompréhensions visibles lors du Forum Global Security à Bratislava en mai dernier (5). Varsovie se détache ainsi progressivement du reste de l’Europe centrale, en développant une diplomatie d’une ampleur inédite, au service d’une ligne à la fois européenne et atlantiste, au risque de se couper de ses partenaires régionaux. Elle rejoint en revanche les positions de la Suède et de la Finlande, qu’un rapprochement voire une entrée dans l’OTAN semble tenter de plus en plus (6). La crise ukrainienne cristallise ainsi de nouvelles orientations de politique étrangère, sous-jacentes dans les débats au sein des élites nationales depuis quelques années (7). La génération des dissidents, de Lech Walesa et de Vaclav Havel par exemple, avait été séduite par les discours néoconservateurs américains (notamment lors de la guerre contre l’Irak en 2003) puis s’était inquiétée de l’arrivée d’Obama, supposé naïf et plus conciliant à l’égard de la Russie (8). Ces grandes figures des transitions démocratiques ont laissé la place à des dirigeants plus jeunes, dont le logiciel de pensée n’intègre plus les schémas de la guerre froide. Cet affranchissement de l’héritage post-communiste, les conséquences de la crise financière et les récents évènements en Ukraine participent ainsi à l’élaboration de nouveaux paradigmes en matière de politique étrangère. La Pologne se rapproche de l’Europe scandinave et balte en ravivant le lien transatlantique, et rompt avec ses voisins méridionaux qui, pour leur part, s’écartent sensiblement de la voie atlantiste. Le clivage (9), cher à Donald Rumsfeld, entre « Vieille Europe » et « Nouvelle Europe », qui avait prévalu en 2003 lors des débats sur la guerre en Irak, n’existe plus. La crise ukrainienne n’a décidément pas fini de nous prouver que le monde change.

(1) “PM draws fire for saying Czech Republic will not call for NATO troop increase”, Radio Prague, 4 juin 2014.
(2) “U.S. Seeks More Cooperative Czech, Slovak Role in NATO”, Wall Street Journal (blog), 7 juin 2014

(3) Idem.
(4) «
Gov’t minister : Havel’s human rights policy was wrong », Prague Post, 30 mai 2014 (5)Martin Ehl, « Will the Visegrad Four Survive Ukraine ? » Transitions Online, 17 juin 2014.
(6) « Russia Warns Sweden a
nd Finland Against NATO Membership”, Defense News, 12 juin 2014.
(7) Pour la République tchèque, voir Petr Drulak « Qui décide la politique étrangère
tchèque ? Les internationalistes, les européanistes, les atlantistes ou les autonomistes ? » in Revue internationale et stratégique n°61, printemps 2006, p. 71-86.
(8) Voir Lequesne Christian, «
La génération de la dissidence, l’idée européenne et la divergence transatlatique » in Esprit, octobre 2009, pp. 77-83.
(9) Nous parlons ici des clivages entre gouvernements. Les opinions publiques étaient, à
l’Est, majoritairement opposées au conflit.

Y aurait-il des nouvelles lignes de partage en Europe de l'Est ??
Y aurait-il des nouvelles lignes de partage en Europe de l'Est ??

RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE de la DEFENSE - OTAN :

 De nouvelles lignes de partage en Europe de l’Est ?

Source, journal ou site Internet : affaires stratégiques info

Date : 20 juin 2014

Auteur : Samuel Carcanague

Y aurait-il des nouvelles lignes de partage en Europe de l'Est ??

Il y a quelques années, les experts russes ont mis au point une modélisation mathématique de l’évolution de l’Union européenne jusqu’en 2024. Leurs résultats ont montré que l’austérité financière dictée par l’, la France et la Grande-Bretagne fera que la plus grande partie des financements de l’UE sera orientée vers la soi-disant «vieille Europe». Une petite partie des fonds devrait atteindre les États frontaliers de la vieille Europe (Pologne, tchèque, Slovénie et Slovaquie), tandis que les États membres de l’UE, à l’est de cette ligne, ne recevront que des promesses. Cela concerne la Grèce, la Bulgarie et la Hongrie. Seule la Roumanie est exclue de cette configuration.

Profitant de la situation ainsi créée, la et la ont mis en place un vaste plan d’action en Europe centrale et de l’Est, basé sur la création d’un « corridor sanitaire » composé de cinq pays des Balkans (Grèce, Macédoine, , Bulgarie, Hongrie). L’essence de ce plan est juste de relancer l’économie de ce corridor et de l’amener à un niveau similaire à celui des autres pays occidentaux. Comment? En offrant, à un prix préférentiel, du gaz via le gazoduc South Stream. Puis d’investir dans le secteur des fabrications de machines.

Par exemple, la société chinoise de construction automobile Great Wall Motor a ouvert sa première chaîne d’assemblage européenne à Lovetch dans le nord de la Bulgarie, où elle produit des SUV, des camionnettes et des minibus, tous équipés de moteurs Mitsubishi. Ces véhicules sont  exportés vers les pays de l’UE. La société (chinoise) BYD Co. Produit déjà les autobus électriques, les hybrides et les trolleys les plus performants du monde, sous licence Daimler à l’usine de Breznik, dans le sud-ouest de la Bulgarie. L’année prochaine, ils se concentreront dans la construction de trains électriques à grande vitesse pour la Bulgarie, la Serbie, la Hongrie et la Grèce.

Un autre plan d’action pour relancer l’économie du corridor sanitaire est l’investissement massif dans la création d’une infrastructure moderne de transports routier, ferroviaire, fluvial et aérien. En Serbie les chinois se sont activement lancés dans la construction d’autoroutes et de ponts sur le Danube, et dans la modernisation de tous les aéroports. Après que le directeur de l’aéroport d’Otopeni ait rejeté l’offre des chinois, l’aéroport de Budapest, est devenu un centre de maintenance technique et l’escale de 1.000 appareils d’Air China, China Eastern Airlines et China Southern Airlines, qui viennent de Chine, pour traverser l’Atlantique ou aller vers l’. Toujours avec l’ chinois, la Hongrie a créé la première ligne rapide qui relie l’aéroport international à Budapest.
A Belgrade a commencé la construction d’un chemin de fer à grande vitesse (qui va atteindre des vitesses dépassant 300 km / h) reliant la capitale serbe à Budapest. Ensuite, à partir de Belgrade, les Chinois vont construire de nouveaux tronçons de voie rapide pour rejoindre Burgas par Sofia et de Sofia joindre Thessalonique en Grèce et Skopje en Macédoine.

Cerise sur le gâteau, construction également  d’une voie navigable qui relie Belgrade au port grec de Thessalonique en utilisant le Danube et les rivières Morava et Vardar. Ce projet a été confié à la société d’Etat chinoise CRBC, la même qui a fait le pont de Qingdao dans la baie de Jiaozhou (le plus grand du monde), six voies de voitures et d’une longueur de 42,5 km. Ce que j’écris ici peut paraître fantaisiste, mais est consultable dans la presse professionnelle qui montre que le canal navigable entre le Danube et Méditerranée, le train à grande vitesse et les autoroutes sont des projets que la Serbie est en train de réaliser avec l’argent et les entreprises Chinoises.

Le canal Belgrade – Thessalonique permettra aux Chinois, outre une mécanisation intense de l’agriculture de la Serbie (selon les méthodes utilisées dans le passé par Ceausescu) de créer un vaste réseau d’irrigation, transformant les pays riverains en un véritable grenier pour l’Europe, avec des débouchés assurés à 100 %. Grâce à ces produits les chinois arrivent directement au cœur de l’UE, sans passer par la mer Noire, avec un raccourci de plus de 1000 km.

Pour comprendre à quel point les plans russo-chinois ont été bien pensés, il faut se rappeler du projet du canal d’Istanbul qui a vu le jour en 2011, et qui devait relier la mer de Marmara à la mer Noire, parallèlement au détroit du Bosphore, permettant ainsi aux navires de américains de contourner les restrictions imposées par la Convention de Montreux sur le Bosphore et les Dardanelles. Une fois les études de faisabilité et géologiques terminées, il fut établi que la longueur du parcours final du canal serait de 48 km. Mais après que la Chine eut fait l’annonce au sujet du canal Belgrade – Thessalonique, les Turcs ont arrêté leur projet car il était devenu inutile.

Par Valentin Vasilescu, pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992.

Traduit par Avic

Y aurait-il des nouvelles lignes de partage en Europe de l'Est ??

La Suisse restera la Suisse sans immigration au désespoir de l'UE

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En cautionnant le vote du peuple "contre l'immigration de masse", le gouvernement suisse va au clash avec l'Union européenne.

 

Le 9 février dernier, à une très courte majorité (50,3 %), les Suisses approuvaient l'initiative populaire intitulée "Contre l'immigration massive", présentée par l'Union démocratique du centre (UDC), le parti le plus à droite de l'échiquier politique. Vendredi 20 juin, Simonetta Sommaruga, vice-présidente de la Confédération, et ministre de la Justice et la Police, a annoncé : "Il y a un mandat du peuple, l'article constitutionnel est entré en vigueur, il va de soi pour le Conseil fédéral [gouvernement] qu'il faut l'appliquer scrupuleusement." En d'autres termes, la Suisse va établir des contingents pour tous les étrangers, y compris les frontaliers, et même pour les étrangers en possession d'un permis C de résident permanent. Le gouvernement suisse institutionnalise donc la "préférence nationale", réclamée par l'extrême droite helvétique. Toutefois, ces contingents ne devraient se mettre en place qu'en février 2017. La socialiste Simonetta Sommaruga, personnellement hostile à cette initiative populaire, a tenu à souligner qu'il était "impossible de concilier le nouvel article constitutionnel et l'accord sur la libre circulation" avec l'Union européenne.

Incompatible avec la libre circulation

La Suisse, enclavée dans l'Union européenne et réalisant 70 % de ses échanges avec ses voisins, multiplie depuis deux décennies des accords avec Bruxelles, notamment celui sur la libre circulation, signé en 2002. Un Français peut, sans entrave, venir travailler dans la Confédération. Réciproquement, un Suisse peut s'établir dans l'Hexagone s'il trouve un employeur. Comme le rappelle le quotidien Le Temps de Genève dans son édition d'aujourd'hui, "à Bruxelles, toute remise en cause de la libre circulation est considérée comme inacceptable" et "l'Union européenne n'entend pas entrer en matière pour renégocier l'accord sur la libre circulation des personnes avec la Suisse". La Suisse (8 millions d'habitants) prend donc le risque de provoquer un clash avec 28 autres pays ! L'attitude du Conseil fédéral (gouvernement) peut paraître quelque peu surprenante. Habituellement, confronté à des votations populaires difficilement applicables dans les textes, il cherche à noyer le poisson, ou du moins à gagner du temps. C'est le cas pour l'expulsion des étrangers délinquants. Cette fois, Berne déclare qu'il n'a pas d'autre choix que d'appliquer "strictement" la volonté populaire.

Une adhésion insidieuse à l'UE

Il est vrai que la pression des organisations populistes ne faiblit pas. Christoph Blocher, le leader de l'UDC et grand vainqueur de la "votation" du 9 février dernier, a lancé vendredi soir à Vorderthal, commune du canton de Schwytz, son mouvement anti-européen EU-NO, qui entend combattre toute "adhésion insidieuse à l'Union européenne". Selon l'extrême droite, le gouvernement suisse tenterait de rejoindre en catimini Bruxelles, l'ennemi mortel... On ignore encore tout de l'importance des contingents qui seront appliqués aux étrangers. Vont-ils dépendre des cantons et (ou) des secteurs économiques? Avec 3 % de chômeurs, la Suisse, en forte croissance économique, risque rapidement de manquer de main-d’œuvre. Sur les chantiers, dans les restaurants comme dans les grands magasins, pratiquement tous les emplois sont occupés par des étrangers. Par ailleurs, l'Union européenne ne devrait pas rester inactive face à cette "provocation" helvétique. Des mesures de rétorsion sont à prévoir. Elles risquent notamment de pénaliser les étudiants de la Confédération.

La Suisse restera la Suisse sans immigration au désespoir de l'UE

La Suisse officialise la "préférence nationale"

Source, journal ou site Internet : Le Point

Date : 21 juin 2014

Auteur : Ian Hamel

La Suisse restera la Suisse sans immigration au désespoir de l'UE

Par Kuing Yamang

SÉCURITÉ "Ou l'on se bat, ou bien l'on danse "

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Après le « peuple de veaux » aurait dit le Général, serions-nous en train de devenir sous la pression conjuguée du manque de courage de nos politiciens et de l’irénisme d’associations innocentes et ignorantes, un peuple de « couards ? »... C’est ce vers quoi nos politiciens entraînent petit à petit notre pays en refusant à leurs concitoyens de se défendre autrement qu’en paroles contre des agressions de plus en plus fréquentes, de plus en plus violentes, et pouvant prendre demain des formes bien plus dangereuses. C’est une question difficile avec deux aspects très différents même si par indifférence ou inconscience nos dirigeants les mélangent sans nuances. Il y a un aspect individuel se déroulant sur le territoire national dans un cadre législatif défini, et un aspect collectif extérieur où ce sont nos militaires qui sont concernés. A vouloir mélanger les deux quand on ignore à peu près tout de la géographie, de l’histoire et plus encore de la conduite d’opérations à terre comme en mer, on risque au minimum bien des déboires et au pire de véritables désastres.

A l’évidence il n’est pas question de laisser chacun s’équiper en armes diverses comme aux Etats Unis avec leurs milliers de morts. Par contre le fait de nous avoir seriné pendant quarante ans qu’en cas d’agression physique il ne faut surtout pas se défendre et se laisser dépouiller gentiment plutôt que de se faire dérouiller voire de perdre la vie, viols y compris pour certaines, a conduit à l’immobilisme de wagons entiers de RER, métro ou autres lieux où personne ne bouge pour porter secours à une personne agressée. Ce faisant on offre aux petits voyous un certificat d’impunité dont nous avons tous les jours des exemples et où le déprimant et faux terme d’ « incivilités » ne peut qu’irriter les victimes : de qui se moque-t-on et quel refus de la réalité avec un tel vocabulaire que seul Chevènement a eu le courage de dénoncer? Or désormais l’augmentation des attaques à main armée de commerçants ou d’habitations conduit à une aggravation de ce sentiment d’impunité à partir du moment où celui qui se défend est soit condamné à indemniser le cas échéant le criminel s’il le blesse soit à se retrouver sous la « garde » de ceux dont le métier aurait été d’empêcher l’agression soit à tout accepter comme un mouton. Nous finissons par être dans un monde à l’envers où bien des citoyens ne portent plus plainte la sachant inutile et où la Loi s’intéresse plus au criminel qu’à la victime surtout si elle est tuée ce qui permet de l’oublier rapidement en mettant ceux qui protestent sur le « mur des cons », révélateur d’un décalage total et inquiétant entre les citoyens, les forces de sécurité et surtout la Justice.... Quant à compenser financièrement cette incapacité et cette injustice cela ne fait que renforcer la méfiance des citoyens face à la politique de sécurité publique et faciliter le développement des partis extrémistes comme le montrent toutes élections depuis trente ans ce qui aboutira à l’incroyable élection présidentielle de 2002 où la France se retrouvera seul pays au monde dont le Président aura été élu par son opposition et dont malheureusement on commence à percevoir la possibilité que cela recommence. Aussi chaque citoyen agressé peut-il avoir l’impression qu’il est passé au compte profit et pertes, victime d’un manque de courage politique et d’action que l’on tente de justifier par le recours habituel aux discours et aux statistiques. Cela ne peut qu’encourager les agresseurs de tout niveau et dégouter nos concitoyens considérés et méprisés comme de simples numéros. Quand on sait les plaintes des touristes, en particulier asiatiques, sur ces phénomènes on peut penser que nous sommes loin de maîtriser ce qui pourrit la vie de trop de citoyens et pas seulement dans les grandes villes, tandis que la criminalité internationale se fait de plus en plus présente partout. Dans un pays qui en tous domaines refuse le changement même indispensable et dont on comprend qu’il ne peut accepter de revoir instantanément cette désolante politique du « tais-toi, et meurs s’il le faut pour la paix sociale», on pourrait au minimum faire cesser la peur et les mensonges qui l’entourent et l’empêchent d’évoluer. Car tout est mensonges en ce domaine comme en bien d’autres : mensonges sur l’Ecole, mensonges sur les agressions, mensonges des statistiques, mensonges sur la politique pénale, mensonges sur les prisons, mensonges sur l’efficacité des enquêtes, mensonges sur Schengen, mensonges sur l’Europe, etc. A défaut de ce minimum de courage on risque, après les premières organisations actuelles de surveillance sans armes dans certaines localités, de voir émerger des milices qui seraient la négation du « vivre-ensemble » qui devrait pourtant rester notre but. Toute vie d’une personne est difficile et fragile, ce l’est plus encore d’une Nation mais ce n’est pas une raison pour laisser ses citoyens dans un ensemble de règles lui interdisant de fait de se défendre, vues les conditions impossibles pour leur défense légitime, y compris pour les forces de police, conduisant pratiquement à laisser faire voire à mourir avant d’avoir la possibilité de réagir.

Si la situation de la défense, légitime ou pas, est déjà difficile à apprécier à l’échelle de la personne sur le territoire national c’est un tout autre problème que d’en traiter sur le plan international. En effet quand un gouvernement décide d’une opération militaire sur terre ou sur mer pour défendre ses intérêts ou ceux de ses alliés, nous ne sommes plus dans la situation qui prévaut sur le plan intérieur entre gendarme, loi nationale, terrain national et agresseurs divers... On ne peut mettre sur le même pied, ni juridique ni militaire, des agresseurs allant du terroriste aux unités de combat ce qui serait s’exposer à toutes les interprétations pacifistes et tous les abandons. Dans les opérations militaires on ne peut fonder la légitime défense, comme on le fait à l’Intérieur, seulement sur l’appréciation des dégâts subis et l’égalitarisme dans la riposte. C’est nier l’atteinte à la Souveraineté et aux intérêts du pays incarnés par la décision de déployer ses forces en mer comme à terre ce qui n’a rien à voir avec l’espace national de la lutte entre gendarmes et voleurs, il est nécessaire de le rappeler à certains usagers du « politiquement correct». Le militaire n’est ni un policier ni un gendarme travaillant sous une loi nationale sur le territoire national, ni un casque bleu de l’ONU dont le rôle est de s’interposer entre les combattants dans un autre pays... ce qui est une affaire différente fonction de la charte des Nations Unies. C’est bien pour cela que les Etats-Unis n’acceptent pas que leurs militaires arborent un casque bleu. Le militaire quelle que soit son armée d’appartenance est l’incarnation de la « politique de la Force » de son pays. On n’attaque pas des forces de combat par inadvertance ou méprise car leur présence est trop visible et officielle. L’attentisme à la riposte à l’attaque d’une unité de combat risque de conduire à la catastrophe et de donner un argument supplémentaire aux forces adverses pour tenter de détruire par surprise les forces engagées ruinant la crédibilité du pays y compris celle de la dissuasion. Et l’habituelle réponse à niveau ordonnée par les gouvernements sous la pression d’organismes divers et de partis politiques incapables de prendre la véritable mesure de leurs décisions n’a aucun sens car cela correspond au choix du laisser-faire et de prendre le premier coup, sans avoir aucune idée des dégâts humains, matériels et politiques qu’une telle politique peut induire... Cela aboutira au Liban à l’explosion du Drakkar et ses cinquante morts, en ex-Yougoslavie à la sinistre comédie des débuts de notre intervention avec désarmement de nos soldats et sur mer à notre divorce avec nos deux plus anciens Alliés qui n’ont pas la même définition de la légitime défense. Il y a sur ce sujet des différences d’appréciation considérables avec les Anglo-américains dont les vues sur la légitime défense active tordent d’indignation, sans aucun souci des hommes sur le terrain, les politiciens et idéologues sans compétence comme sans réflexion qui ont une vision aberrante de la planète et des relations internationales entre pays de cultures profondément différentes. De ce point de vue 1968 aura été un véritable drame dans la plupart des pays européens qui y auront perdu tout sens des responsabilités de leurs gouvernants... C’est manifestement clair chez nos politiciens toujours transis de peur à la moindre alerte, suite de la dérive continue d’un pacifisme à base gaucho-écologique, etc. visant à détruire une certaine idée de notre pays pour lui substituer celle d’un monde idyllique “où tout le monde est beau, tout le monde est gentil” (Jean Yann), alors que l’histoire est tragique comme le rappelait Raymond Aron à propos de Valéry Giscard d’Estaing. On comprend mieux le mépris du général de Gaulle pour notre classe politique. Si l’opération initiale du Mali s’est effectuée dans de meilleures conditions de ce point de vue espérons qu’il en est de même en RDC bien qu’aucun projet politique digne de ce nom n’y soit apparent. Dans une opération de 14 mois en océan indien, l’opération Prométhée, engagée en Juillet 1987 les directives gouvernementales pour l’ouverture du feu et la légitime défense sont arrivées huit mois plus tard en Mars 1988, délai confirmant que nos diplomates sont inconscients de ce qui se joue réellement sur le terrain, la vie de marins français leur étant probablement totalement étrangère et donnant le sentiment que l’on paralyse petit à petit nos propres moyens militaires. Les commandants sur place y ont pallié comme toujours se sachant certes « fusibles » mais acquérant du même coup une liberté d’action sans laquelle il n’eut pas été possible de satisfaire dans les meilleures conditions la mission donnée par le gouvernement. Cette notion de fusible est désolante comme expression du refus de responsabilité des autorités politiques... Si pour les gouvernants la mort éventuelle n’est que politicienne ce n’est pas le cas de nos militaires sur leurs terrains d’opérations, Afghanistan et tant d’autres depuis 1945. L’évolution actuelle du ministère de la Défense enlevant de plus en plus de responsabilités aux militaires pour les remplacer par des civils incompétents sur le plan global de la chose militaire n’est pas un bon signe de ce point de vue de même que les tentations de judiciarisation auxquelles on s’est pour le moment opposé... l’ensemble pouvant aboutir avec les diminutions financières à une démobilisation dangereuse des militaires en même temps qu’une chute du recrutement qualitatif. Il est plus que temps d’y réfléchir pour un pays qui se veut majeur dans ce domaine alors que monte le sentiment que, texte après texte, on est en train d’instiller chez les militaires un sentiment de culpabilité devant le fait qu’ils ont des armes et qu’ils pourraient être amenés à s’en servir. Ceux, associations diverses, politiciens idéologiquement sous influence, financiers et technocrates « myopes et le nez contre » (Saint Exupéry), etc. qui militent dans ce sens œuvrent contre notre pays et le conduisent vers des lendemains qui ne chanteront pas.

Il semble que pour des raisons très différentes, nos dirigeants politiques toutes tendances confondues en soient revenus depuis longtemps et pour la plupart des sujets à l’ancien « Messieurs les Anglais tirez les premiers » dont on sait qui a gagné causant de terribles massacres aux élites du moment. Seulement alors qu’à l’époque les motivations d’une telle attitude étaient stupidement fondées sur un sentiment de castes orgueilleuses, aujourd’hui c’est la « peur du politiquement correct » qui saisit élites et médias, politiquement correct dont le Président tchèque vient de rappeler à juste titre qu’il s’agit simplement de « lâcheté politique. » Si déjà en politique intérieure cette attitude pose de sérieuses difficultés, cela serait plus grave en opérations extérieures. Si l’usage de la force militaire doit être contrôlé par le politique et retenu autant que faire se peut, une fois décidé et ordonné il doit être efficace et dissuasif sinon il est inutile de déployer des forces militaires. Par ailleurs, et c’est peut-être le plus inquiétant quarante ans de refus de réaction et d’affirmation de qui nous sommes ne nous ont pas permis voire nous ont interdit de caractériser et nous défendre contre les nouvelles attaques silencieuses et destructrices qui ne cesseront d’augmenter dans un monde fermé sur lui-même, où les idéologies mortifères, les ambitions, le pouvoir et l’argent continueront leur travail de démolition. Ayons le courage de prendre non seulement la mesure de ces agressions qui s’étendent contre tout le monde occidental et qui se manifestent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, mais plus encore de penser les mesures à prendre pour redonner à notre pays une sécurité globale et une fierté qui paraissent amoindries depuis l’épuisement humain de 14-18 et de plus en plus abandonnées après la défaite globale de 1940 dont malgré de Gaulle nous ne nous sommes toujours pas relevés. Les tristes records d’impopularité de tout le personnel politique, des syndicats, des magistrats, de l’éducation nationale et de trop de journalistes, en sont l’illustration saisissante profondément anormale pour un pays comme le nôtre. L’amiral Nimitz, le vainqueur de la guerre du pacifique, disait que « ou bien l’on se bat ou bien l’on danse. » Depuis trop longtemps nous ne faisons plus que danser comme la Cigale de La fontaine avec les résultats que l’on connaît qui touchent toutes nos populations en développant en outre maintes attaques contre leur sécurité non seulement physique mais aussi historique, intellectuelle, sociale, spirituelle...

Quand va-t-on se décider à penser et à agir ?

Quand retrouvera-t-on du courage véritable pour aborder l’avenir dans sa réalité et non pas celui des lendemains d’idéologies qui ont pour point commun le malheur de ceux à qui on veut les appliquer?

SÉCURITÉ "Ou l'on se bat, ou bien l'on danse "

SECURITE INTERIEURE

 relire lamiral Nimitz

Source, journal ou site Internet : esprit corsaire

Date : 22 juin 2014
Auteur : Guy Labouérie

SÉCURITÉ "Ou l'on se bat, ou bien l'on danse "

Le 22 juin 1633 : procès de Galilée. Comme une revisite de l'histoire au XXIème siècle !!

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Le savant italien Galileo Galilei, alors âgé de 70 ans, est condamné à la prison à vie par la congrégation du Saint-Office, le bras judiciaire de l'Inquisition. Il a été obligé d’abjurer le système héliocentrique de Copernic, dont l'oeuvre a été mise à l'Index 15 ans plus tôt. Mais Urbain VII, qui avait au départ soutenu Galilée, transmue cette peine en assignation à résidence. Après avoir renié ses convictions scientifiques et en particulier le fait que la terre tourne sur elle-même, Galilée aurait murmuré "Et pourtant elle tourne". Cependant il est fort probable que cette phrase ne soit qu’un mythe. L'Eglise le réhabilitera en 1992.

Le savant italien Galileo Galilei, alors âgé de 70 ans, est condamné à la prison à vie par la congrégation du Saint-Office, le bras judiciaire de l'Inquisition. Il a été obligé d’abjurer le système héliocentrique de Copernic, dont l'oeuvre a été mise à l'Index 15 ans plus tôt. Mais Urbain VII, qui avait au départ soutenu Galilée, transmue cette peine en assignation à résidence. Après avoir renié ses convictions scientifiques et en particulier le fait que la terre tourne sur elle-même, Galilée aurait murmuré "Et pourtant elle tourne". Cependant il est fort probable que cette phrase ne soit qu’un mythe. L'Eglise le réhabilitera en 1992.

La sentence est rendue au couvent dominicain de Santa-Maria, ce jour là. L'affaire devient avant même la révolution un exemple de désinformation pour discréditer l'Eglise catholique et montrer que la science et la foi sont incompatibles.

Qu'enseigne-t-on à l'école sur le sujet ? Jean Sévillia dans son livre Historiquement incorrect, (Ed. de la loupe, page 96 à 129) rappelle ce qu'écrivait Arthur Koestler dans Les somnambules en 1961 :

Galilée n'a pas inventé le télescope. Ni le microscope, ni le thermomètre. Ni l'horloge à balancier. Il n'a pas découvert la loi d'inertie ; ni le parallélogramme de forces ou de mouvements ; ni les taches du soleil. Il n'a apporté aucune contribution à l'astronomie théorique, il n'a pas laissé tomber de poids du haut de la tour de Pise, il n'a pas démontré la vérité du système de Copernic. Il n'a pas été torturé par l'Inquisition, il n'a point langui dans ses cachots, il n'a pas dit « Eppur si muove »(*), il n'a pas été un martyr de la science.

Arthur Koestler dans Les somnambules en 1961

(*)« et pourtant elle tourne » phrase apocryphe de l'italien Giuseppe Baretti écrite à Londres en 1757, selon Jean Sévillia

En fait au XVème siècle Nicolas Copernic, prêtre polonais scientifique important énonce une théorie sans la prouver : le mouvement des planètes s'expliquerait mieux s'il était ordonné autour du soleil plutôt que de la terre. Il construit un modèle mathématique, l'héliocentrisme. Ses travaux sont très bien accueillis à Rome Seul Luther le traite de fou. D'ailleurs, tous les réformés s'opposent à ses travaux ! Et pourtant, c'est l'Eglise catholique qui se voit intenter un procès d'obscurantisme ! Pendant plus de cent ans, c'est l'Eglise qui défend les scientifiques contre les adversaires de l'héliocentrisme !Elle va même jusqu'à protéger les scientifiques protestants comme l'allemand Johannes Kepler, qui trouve refuge chez les Jésuites après des découvertes complémentaires à la théorie de Copernic. Alors pourquoi la condamnation de Galilée ?

En 1609, il s'attribue la découverte d'un opticien hollandais ; mais le plus grave est que malgré la protection du cardinal Barberini, futur pape, tous ses écrits sont polémistes. Il ne démontre rien, il affirme et mais ses adversaires au défis de prouver qu'il a tord. Selon Jean Sévillia, son caractère hautain et méprisant est pour beaucoup dans sa condamnation.

Par deux fois l'Inquisition affirment qu'elle ne trouve pas d'hérésie dans les écrits de Galilée (1615). Ses détracteurs s'attaquent alors aux écrits de Copernic et à une époque où tout le monde croit que la terre est le centre du soleil, l'Eglise demande simplement à Galilée de présenter ses écrits non comme la vérité mais comme une théorie puisque ni Copernic, ni lui ne sont capable de prouver ce qu'ils ont avancé. Les cardinaux qui le protègent lui demandent aussi de ne pas mélanger les saintes écritures à ses écrits.

Il accepte et tient sa promesse pendant 7 ans. Pendant cette période non seulement il n'apporte aucune preuve à ses théories mais se met à dos les jésuites qu'il ridiculise sur le sujet du déplacement des comètes alors que ce sont eux, en la personne du père Grassi, astronome du romain, qui ont raison :

Vous n'y pouvez rien, il a été donné à moi seul, de découvrir tous les nouveaux phénomènes du ciel, et rien aux autres.

(*)Jean Sévillia Historiquement incorrect, (Ed. de la loupe, page 113)

En 1624 son protecteur le cardinal Barberini est élu pape. Galilée lui expose un projet de livre comparant les différents systèmes : Ptolémée, Copernic, Kepler. Le pape l'encourage en lui conseillant de les présentés tous les trois comme des théories et surtout de ne pas y mêler la religion.

Le livre terminé Galilée demande l'imprimatur au Saint Office ; ce dont il n'a pas besoin pour un livre scientifique. Il l'obtient moyennant quelques modifications et rajout qu'il accepte. L'imprimatur signifie que le livre doit être imprimé à Rome. Il le fait imprimer à Florence et en profite pour le faire paraître avec l'imprimatur mais en ayant totalement changé le texte.

L'inquisition se saisie bientôt du sujet et, malgré l'amitié que le pape lui accorde toujours. Galilée passe en jugement. Les règles juridiques sont grandement adoucies à la demande du Saint-Père. Le jugement tombe et lui reproche son manque d'obéissance et son mensonge, mais aussi l'absence de preuve dans ce qu'il présente comme la vérité et non une hypothèse. L'utilisation des Ecritures dans ses écrits le fait condamner aussi pour hérésie formelle.

Jean Sévillia note que la sentence du 22 juin est modérée : interdiction d'enseigner et de se livrer à l'interprétation des écritures, mise à l'index de son livre le Dialogue, une peine de prison sans durée fixé (il sera assigné à résidence chez l'ambassadeur de Florence 5 mois !) et la récitation hebdomadaire pendant 7ans des psaumes de la pénitence. C'est d'ailleurs sa fille aînée religieuse qui le fera à sa place !

Le 22 juin 1633 : procès de Galilée. Comme une revisite de l'histoire au XXIème siècle !!Le 22 juin 1633 : procès de Galilée. Comme une revisite de l'histoire au XXIème siècle !!
Le 22 juin 1633 : procès de Galilée. Comme une revisite de l'histoire au XXIème siècle !!

Le Vatican veut rééditer les actes du procès de Galilée pour "rafraîchir la mémoire" de ceux qui accusent l'Église catholique d'avoir condamné le célèbre physicien (1564-1642) pour ses thèses sur l'univers. C'est ce qu'a déclaré Mgr Gianfranco Ravasi, président du conseil pontifical pour la Culture, à l'agence italienne Ansa, à la veille de l'ouverture d'un congrès organisé par le Vatican sur "la science 400 ans après Galilée".

La condamnation de Galilée à la prison, prononcée en 1633 par l'Inquisition après un long procès où il risquait une condamnation au bûcher, n'a en effet jamais été signée par le pape Urbain VIII. Mais le savant, défenseur de la thèse héliocentrique de l'univers selon laquelle la Terre tourne autour du Soleil, avait été contraint de se rétracter et ses oeuvres avaient été interdites. Le Vatican a progressivement reconnu ses erreurs dans l'affaire Galilée, savant poursuivi moins pour ses thèses proprement scientifiques que pour leurs implications théologiques. Jean Paul II lui a rendu hommage en 1992 et une statue du scientifique doit être installée et inaugurée en 2009 dans les jardins du Vatican. L'Organisation des Nations unies (Onu) a d'ailleurs proclamé 2009 année internationale de l'astronomie pour commémorer la première utilisation d'un télescope par Galilée.

selon Galilée (1564-1642), «l'univers est écrit en langue mathématique», c'est ce langage dont il faut en priorité maîtriser pour répondre à la question «comment».

selon Galilée (1564-1642), «l'univers est écrit en langue mathématique», c'est ce langage dont il faut en priorité maîtriser pour répondre à la question «comment».

Un nouveau procès pour Galilée

La science ne veut pas être un art : généalogie d’une technique sans conscience

 

Tout au long de son œuvre mais tout particulièrement dans l’opuscule Wissenschaft als Kunst,1 Feyerabend reprend de manière lancinante la même question : « La science exprime-t-elle une position qualitative sur le monde ? » Il répond bien sûr positivement, en argumentant de manière différente dans chacun de ses ouvrages, mais dans ce cas, le titre qu’il a choisi pour l’ouvrage signifie sans ambiguïté que la connaissance moderne appartient essentiellement au domaine du qualitatif, la science comme art.
S’appuyant sur les thèses du critique d’art allemand Riegl, il tente ainsi, dans Wissenschaft als Kunst, une comparaison entre les progrès dans les arts et les sciences, en prenant pour référence le modèle de la modernité pourfendu dans toutes ses œuvres, celui de la physique expérimentale galiléenne. Or, bien avant le philosophe de l’anarchisme méthodologique,  l’historien de la science Giorgio de Santillana avait fait une sévère critique de Galilée à partir d’une conception éthique de la connaissance.2 Tandis que Frances Yates voyait dans Bruno non le prédécesseur de Galilée, comme le voulait Koyré,3 mais l’achèvement d’une pensée en pure continuité avec les magiciens hermétistes de la Renaissance.4

C’est à ce stade là que je voudrais reprendre le problème, en mixant les deux approches et en reformulant les thèses de ces auteurs, de telle manière qu’elle éclaire d’un jour nouveau non seulement la position de l’Église de l’époque mais aussi le débat actuel sur la technoscience. On verra que c’est chaque fois à coup d’arguments invérifiables et irrationnels (de son point de vue même) que se déploie le discours moderniste. En réalité, sa rhétorique occupe bien davantage le champ d’une morale politique que celui d’une philosophie de la connaissance, lors même que le refus de toute préoccupation éthique marque la naissance de la technoscience moderne.
Je reformulerai donc la question plus précisément, avec les termes de Silvia Mancini, ethnologue et historienne des religions, dans sa magistrale postface à l’ouvrage fondamental d’Ernesto de Martino, Le monde magique ,

 

1 . Paul K. Feyerabend, Wissenschaft als Kunst, Suhrkamp, Francfort, 1984. Deux chapitres ont été traduits dans Adieu la raison, Seuil, 1996.

2 . Giorgio de Santillana, Le procès de Galilée, Club du meilleur Livre, Paris, 1955. Je précise que je ne veux pas dans ce court article faire preuve d’érudition doctus cum libro, la bibliographie sur Galilée est très vaste, mais curieusement, à ma connaissance, les textes récents, tel celui, passionnant, d’Isabelle Stengers, Les affaires Galilée, ne posent pas la question éthique. À ma connaissance, Michel Henry est le seul auteur français à la poser clairement dans La Barbarie, Paris, LGF, 1988, nouvelle édition à paraître PUF, 2001.

3 . Alexandre Koyré, Du monde clos à l’univers infini, Gallimard, 1973 ou bien Études galiléennes, Hermann, Paris, 1966. Il souligne bien sûr les différences, mais présente les thèses de Bruno comme aboutissant à une impasse de la pensée. Voir aussi infra,  note 13.

4 . Frances K.Yates, Giordano Bruno and the Hermetic Tradition, Routledge and Kegan Paul, 1964.

[peut-on] mettre en perspective historique, ... historiciser ... les catégories fondamentales de la pensée occidentale, comme les concepts de sujet, d’objet, de réalité, de nature, etc., catégories que la philosophie rationaliste postule a priori comme des essences auto-évidentes ?

Silvia Mancini postace de Ernesto de Martino, Le monde magique, Les empêcheurs de penser en rond, Paris, 1999, p. 305 et Silvia Mancini, Bernard Meheust « La réponse des métapsychistes » in L’homme, n° 161, janvier-mars 2002, pp. 225-238.

Je ne propose donc pas ici une interprétation épistémologique ou historienne mais j’expose brièvement des considérations anthropologiques sur la nouvelle manière d’être au monde que va produire le mouvement de pensée dont Galilée fut l’un des premiers et des meilleurs représentants au XVIIe siècle.

L’unicité du monde physique

Le monde nouveau de la science expérimentale naît, symboliquement au moins, avec Galilée. Or, que propose ce dernier, sinon une vision du monde dans laquelle l’objectivité de ce monde va être posée comme unique et indiscutable. Mais de fait, cette objectivité est une unicité : le monde n’a pu être construit que d’une seule manière. L’Église disait : « Dieu l’a voulu ainsi », la science nouvelle répondra : « La nature l’a fait ainsi », mais aussi : « ne pouvait que le faire ainsi ». Objectif et unique, ce monde doit être encore perçu par le sujet (d’où le problème à l’époque de la valeur des sens comme moyen de connaissance de la réalité, le sensualisme anglais, Hume, Berkeley, etc.).

Dans les dialogues Galilée ridiculisera ainsi Simplicio, qui incarne le vieux monde :

Assurément, Dieu aurait pu faire voler les oiseaux avec leurs os faits d’or massif, leurs veines emplies de mercure, leur chair plus lourde que le plomb et des ailes toutes petites. Mais il ne l’a pas fait, et cela devrait montrer qu’il aime l’ordre et la simplicité », et la conclusion s’imposera : « La Nature est inexorable et n’agit que suivant des lois immuables, qu’elle ne transgresse jamais.

. Lettera a Madama Cristiana di Lorena, Granduchessa di Toscana, Opere, vol.V, Rizzoli ed, Milano, p. 885. Cette traduction se trouve dans Alistair C. Crombie, Galilée devant les critiques de la postérité, Conférence du palais de la Découverte, 1965, série D, n° 45. Le texte original est le suivant: :­«...ma, all’incontro, essendo la natura inexorabile e immutabile e mai non trascendente i termini delle leggi impostegli. » On peut voir là une première formulation de la fatalité qui s’inscrira ensuite dans une histoire, celle de l’évolution de l’humanité. J’ai développé récemment ce thème in « L’illusion de la fatalité technique », L’écologiste, n° 5, automne 2001.

L’exorbitante prétention de cette affirmation annonce pourtant une autre intolérance, celle de la pensée rationaliste, intolérance que Brecht n’a malheureusement pas voulu mettre en scène en contrepoint, dans la pièce sur ce thème.
Face à Galilée, il y a certes l’Inquisition, puissance policière et tortionnaire, mais il ne faut pas négliger le fait historique que cette Inquisition, si horrible que soit son action, exprime de manière violente la réaction d’une pensée populaire autant que catholique romaine, qui est en train de perdre son combat et sait qu’elle va mourir dans le désenchantement du monde.
Lors du premier procès qui aboutira à un non-lieu théologique, le pape Urbain VIII  avait compris l’enjeu du débat. Il défendait, curieusement, les idées anciennes de la magie naturelle, celle de Marsile Ficin, de Pic de la Mirandole, de Tomaso  Campanella, de Giordano Bruno (condamné par Bellarmin, celui-là même qui fut l’inquisiteur de ce premier procès, en 1616) et bien d’autres penseurs des XVe et XVIe siècles : pour eux, la nature, loin d’être inexorable, contient tous les possibles et n’est pas contenue dans les limites de notre position particulière. La solution galiléenne de la loi mathématique n’était encore qu’une possibilité parmi tant d’autres. Et Duhem trouvait même admirable l’argument du pape, repris à Augustino Nepo, « tout homme est capable d’erreur si prenant un phénomène naturel dont la manifestation peut émaner de bien des causes, il conclut en faveur d’une seule cause... parce que les apparences peuvent être sauvées par d’autres théories qui ne peuvent être encore inventées. »7
L’Église aurait sans doute dû réfléchir avant de brûler Giordano Bruno, car le Nolain se situe, en effet, à l’opposé philosophique du Pisan.8 Il refuse de lire la nature sous forme mathématique (mertiri est mentire, mesurer c’est mentir), rejette l’idée de l’explication causaliste, soutient la multiplicité des mondes contre la finitude de l’aristotélisme, mais pour promouvoir le principe de base de la magie, la sympathie universelle.

Galilée se distingue, en effet, radicalement de Bruno lorsqu’il passe de l’affirmation de l’existence d’une légalité dans la nature à la vérification de l’objectivité du monde, en faisant appel à l’expérimentation : entre autres celle, fameuse des billes sur les plans inclinés pour la gravité et — invention, sans doute — celle de la tour de Pise pour la mobilité de la Terre. Galilée innove donc aussi dans un domaine autrefois réservé à la théologie ou à la morale : la vérité s’obtient non plus par la discussion, la médi(t)ation, l’échange de points de vue, c’est-à-dire la communication au sens d’Habermas, elle devient, au contraire, le produit d’une technologique. Le logos  s’inscrit, en effet, dans un appareil matériel, une mécanique qui fait accoucher la réalité de son sens, ou la force à se dévoiler dans son intimité première (sans doute, est-ce l’une des première formulations de ce dispositif que Heidegger appelle Gestell), ainsi que la technique devient-elle aussi idéologie (dont l’une des formes s’appellera progrès par la suite).9 L’astuce du Pisan consiste à imposer l’idée que, sans savoir ce qu’est l’intimité première de la nature, l’objectif du dévoilement est posé comme devoir incontestable, Paul Feyerabend  nomme ce procédé « tyrannie de la vérité ». Ou bien encore dans les termes d’Isabelle Stengers :

Le monde fictif proposé par Galilée est un monde que nul ne peut interroger autrement que lui.

Isabelle Stengers, L’invention des sciences modernes, La Découverte, 1993, p. 98 sq. Elle retrouve d’ailleurs Kant qui écrivait : « Quand Galilée fit rouler des sphères sur un plan incliné (…) que Torricelli (…) que Stahl… Ils comprirent que la raison ne voit que ce qu’elle produit elle-même. » in Critique de la raison pure, préface de la seconde édition, PUF, Paris, 1963, p. 17.

7 . Alistair C. Crombie, ibidem, p.  34 .

8 . Une biographie romancée de Bruno met bien en scène le personnage, S. Filippini, L’homme incendié, Paris, Phébus, 1990, mais la petite plaquette éditée à l’occasion de la commémoration de la mort de Bruno le 17 février 1600, présente aussi l’essentiel de sa pensée, Evviva Bruno, Anais, Nice, 2000.

9 . Voir Lucien Sfez, Technique et Idéologie - Un enjeu de pouvoir, Seuil, 2002

 

Le 22 juin 1633 : procès de Galilée. Comme une revisite de l'histoire au XXIème siècle !!

Il est certain que l’Inquisition craignait bien davantage les thèses de la magie naturelle, celles de la sympathie universelle et de la vibration cosmique, proches de l’idée d’une création continue, que celles de la Scienza Nuova. Elle connaissait la puissance sur les foules de la métaphysique de l’âme intérieure que depuis deux siècles défendaient les mystiques allemands de Tauler à Boehme. Ce troisième œil, qui dépasse les limites de l’étroite connaissance de l’institution dominante, celle des savants aussi bien que des prêtres effrayaient les institutions religieuses. Les praticiens qu’étaient les sorciers, ou plutôt sorcières, se retrouvaient souvent au bûcher depuis le début du deuxième millénaire, sans constituer d’ailleurs une menace réelle sur le plan intellectuel. Tout change à la Renaissance, car les magiciens se révèlent alors grands penseurs, cultivés, raffinés, prêts à affronter avec un « enthousiasme héroïque » (Ernst Bloch)11 les docteurs de la loi de la religion dominante, exotérique et moniste.
Ce danger théorique des penseurs de la Renaissance n’était donc pas celui qu’allait faire surgir Galilée : il se situait dans un appel au merveilleux de l’imaginaire, à l’infini de la réflexion créatrice libre de tout carcan, souvent au nom d’un dualisme gnostique selon lequel le monde terrestre est le lieu où se trouve prisonnière la lumière du « Dieu des bons esprits ». En quelque sorte Giordano Bruno se voulait, tout comme Paul Feyerabend, anarchiste de la pensée ; c’est cela qui était insupportable à tous ceux qui entendaient maintenir l’ordre dans la connaissance. En fait, la police politico-théologique de l’Église romaine a reconnu Bruno comme ennemi flagrant, parce qu’elle combattait depuis longtemps ce genre de croyance par le glaive et le feu (et sur ce point, les réformés, calvinistes et luthériens ensemble, étaient pour une fois d’accord avec les papistes). Il me semble, par conséquent, que si la position de ce que l’on peut appeler l’Intelligence-Service de l’Église était très claire à l’égard de doctrines qu’elle connaissait de longue date, il n’en allait pas de même pour la Scienza Nuova,et sans doute Copernic n’était-il qu’un prétexte pour savoir dans quel camp se situait Galilée. Cela permet de mieux comprendre l’acquittement lors du premier procès, mené seize ans après, rappellons- le, par celui-là même qui fit condamner Bruno au bûcher, le cardinal Bellarmin. L’Inquisition ne s’y retrouvait pas vraiment.12

L’amoralité  absolue du monde de la connaissance

Avec Galilée, s’impose aussi une manière amorale de construire le monde. La brèche est ouverte, et la modernité scientifique va s’emparer de ce fameux aphorisme, « les Saintes Écritures nous apprennent comment aller au ciel, pas comment le Ciel doit aller. » Dès lors, il devient interdit d’interdire dans le territoire occupé par la science. Le ridicule dans lequel va sombrer la condamnation de l’Inquisition a alimenté, tout naturellement, le moulin de la raison scientiste pour laquelle toute connaissance est bonne en soi, quelles qu’en soient les conséquences. La morale ne viendra plus se greffer qu’en aval de la recherche, après coup.
Il existe donc plusieurs facettes dans le discours et la pratique de Galilée. D’une part, le monde est construit comme s’il suivait une rationalité externe au sujet, et même externe au sujet Dieu, comme le montre la première citation : si Dieu était vraiment tout-puissant, il ne pourrait être contraint par une quelconque loi, celle, par exemple, qui empêcherait  les oiseaux d’avoir des ailes toute petites ou bien mieux les veines remplies de mercure ! D’autre part, cette loi impose l’absolue réalité du monde, car ce monde échappe à tout sujet depuis sa création, il devient donc nécessairement objectif. Il n’appartient plus ni à Dieu ni aux hommes, mais à la raison universelle, qui s’exprime dans des énoncés mathématiques.
Enfin, aucune contestation de cet ordre n’est permise à l’homme sur le plan éthique. Du coup, la position des Lumières, science = humanisme, paraît bien être un voile idéologique cachant la volonté de puissance de ce que Peter Sloterdijk appelle « la raison cynique ».13 Cette raison, qui renvoie la religion dans les marécages de l’obscurantisme, évacue les avantages de l’ancienne formulation de la situation de l’homme dans le monde, « Galilée est non seulement un génie qui découvre mais aussi un génié qui cache. »14 En effet, jusque-là l’homme pouvait intervenir dans la réalité environnante. Même si cette intervention était monopolisée par une Église, c’était une virtualité que pouvaient éveiller des maîtres penseurs mystiques, des gurus en rupture avec l’autorité de l’Église. Ainsi, Maître Eckhardt : « Dieu m’engendre comme lui-même », et encore, « Tibi dico adolescens surget»,15 ce qui peut se traduire « réveille ta conscience, tu es le monde ».

Le combat contre l’Église pouvait donc se concevoir comme révolutionnaire à l’intérieur d’une même vision cosmique : contre la confiscation du rapport avec le réel, pour la dignité du sujet, la vraie dignité, celle d’être un participant actif de la vie de l’univers. Je veux dire qu’avant Galilée et la contre-réfome, certes l’Église interdisait le carnaval mais laissait aussi faire le peuple, qui aimait le culte des saints et ses fêtes, à tel point qu’au Grand siècle encore La Fontaine se lamente :

L’une fait tort à l’autre, et Monsieur le Curé, de quelque nouveau saint charge toujours son prône

Un auteur religieux, Thomassin, reprend cette phrase et dénonce des pratiques qui commencent à être percues comme anormales, dans le Traité des fastes de l’Église, Paris, 1697, dont le chapitre XI s’intitule « De la diminution du nombre des fastes ». Emmanuel Le Roy Ladurie décrit cette évolution dans Le carnaval de Romans d’où a été tiré un beau film, malheureusement introuvable aujourd’hui.

11. Ernst Bloch, La philosophie de la Renaissance, Payot, 1974.

12. J. Brodrick, Robert Bellarmin, l’humaniste et le saint, Desclée de Brouwer, Paris, 1963 et L’affaire Galilée, présentée par E. Wemer, Gallimard, Paris, 1975.

13. Sa généalogie de la modernité techno-scientifique, écrite dans une langue décapante est féroce, P. Sloterdijk, Critique de la raison cynique,  Paris, Christian Bourgois, 1983. La dérive bio-extrémiste (pour ne pas dire plus) de l’auteur dans La domestication de l’être , Mille et une nuits, 2000, écrit dans  un prétentieux jargon pseudo-heideggerien, n’en est que plus affligeante.

14. A. Negri, Modernità e tecnica, Seam, Bari, 1998. Dans ce très intéressant ouvrage l’auteur consacre de nombreuses pages à la mise en relation des thèses de Galilée avec l’invention de la machine thermique.

15. Sermons n°  6 et n°  26 in Traités et Sermons, Paris, Aubier, p. 146 et p. 203.

Et lorsque le peuple fêtait le carnaval ou bien les saints, il n’était pas loin d’invoquer les dieux derrière les saints, exactement comme le fait le candomblé dans le Brésil d’aujourd’hui. L’Église d’avant la contre-réforme et la pensée magique se trouvaient encore d’accord sur l’essentiel, et nous n’étions pas perdus dans l’absolue objectivité du monde : la connaissance de la nature était encore soumise à une tension théologique. Tension qui, reconnaissons-le, devint si forte qu’elle fit du XVIe siècle le pire de tous pour les contestataires les plus faibles, les artisans de la magie d’origine hermétique ou d’autre tradition, représentés, je l’ai dit, par l’ensemble des sorciers, et surtout, sorcières.

La nouvelle passivité du sujet dans le monde

Avec la modernité galiléenne, l’homme, ainsi exclu du monde en acte, n’est plus qu’un sujet passif, observant l’univers déjà donné dans sa totalité. Et c’est cela l’extraordinaire imposture idéologique de la pensée moderne, affirmant que Galilée, pour la première fois, ouvre l’univers infini de la connaissance, fait sortir l’homme du monde clos,  et lui apporte la liberté.17 Alors que, bien au contraire, sa formulation du problème de l’existence élimine de manière radicale la condition de la présence pleine et entière de l’homme dans la nature. Elle lui interdit de prendre toute position intellectuelle qui lui laisserait jouer un rôle pleinement créatif en transformant la nature. Elle lui refuse de droit de prendre cette nature comme une totalité à la fois physique et spirituelle, ou bien morale, peu importe ici. Bref, l’homme perd la liberté d’imaginer à sa guise sa puissance et sa gloire dans l’univers dont il fait partie, alors même qu’il va gagner au siècle suivant sa liberté politique dans le monde terrestre. Cet effet de compensation est troublant, et mérite qu’on le prenne comme une part de la question posée à l’idéologie scientiste contemporaine, qui croit pouvoir allier progrès technique et évolution démocratique.

Du reste, selon Alain le Pichon, dans un article publié ici-même, Husserl aurait aussi pensé que

bien loin de nous conduire à remettre en cause notre vision du monde et celle de la condition humaine, la découverte de la circularité et de la mobilité de la Terre n’aurait eu pour effet que de renforcer la fixité de notre regard sur la Terre.

1 8. Alain le Pichon, « Le temps du monde fini s’achève », in Alliage, n° 41-42, 2000, p. 16.

Je pourrai ajouter que l’histoire a validé la proposition de Husserl puisque, par exemple, la conquête de l’espace, promise et entamée dans les années soixante, n’a abouti qu’au déploiement d’un énorme attirail pour se regarder le nombril : satellites espions, photographes, baliseurs (GPS), etc. Par conséquent, l’homme de science d’aujourd’hui se voit beaucoup plus contraint que le chamane indien : il ne crée pas, il se contente de ratifier la volonté d’une puissance externe, celle de la nature légiférante. En contrepartie, dans le monde humain le savant compense son impuissance naturelle par une intervention constante sur le devenir des êtres vivants ; cela s’appelle la technique, et n’est évidemment rien d’autre que l’autre face, depuis le début de l’ère moderne, de la connaissance dite scientifique. Pour clore sur le temps présent, tout en revenant à mon propos du début, je citerai le philosophe italien Eugenio Galimberti, qui décrit avec une sobre précision la manière dont Galilée introduit l’idée même de machine comme instrument autonome (ce que n’avait pas fait Léonard de Vinci) : « Pour Galilée, connaître ne signifie pas contempler la nature, mais reproduire les processus naturels de la même manière que la nature les produit. »19

Conclusion : magie et science

Il me paraissait donc nécessaire de rétablir dans une dimension la filiation des prétentions de la science, dont il ne faudrait pas non plus attribuer la seule paternité à l’illustre Pisan. La contestation a duré longtemps, et n’a été anéantie qu’au XXe siècle. Bertrand Meheust a décrit, par exemple, le long et violent combat du scientisme médival pour arriver à imposer sa raison, face à la contestation néo-shamanique de Puységur au XIXe siècle.20 Revenir à la source, faire une généalogie de cette raison scientifique arrogante, pour la ramener à plus d’humilité sans contester son utilité, constitue selon moi la seule démarche qui permette d’en cerner les effets pervers potentiels, d’en prévenir les désastreuses conséquences. Toutefois, il faut aussi replacer la pensée contemporaine dans sa case socio-historique spécifique :  la science reste bien porteuse des valeurs occidentales, mais elle porte celles-ci en niant toute relation avec le monde des valeurs ; c’est en cela, dirait Feyerabend, qu’elle est incommensurable avec les autres manières de penser le monde. Pourtant, si la science correspond seulement à une posture possible parmi d’autres de l’être jeté au monde dans l’appréhension qu’il veut avoir de ce monde, alors, sa légitimité durera aussi longtemps que sera reconnue sa puissance comme ayant un sens. C’est ici que la technique prend toute son ampleur métaphysique : la technique valide le monde par l’effet de puissance qu’exerce la connaissance sur ce monde. Elle est donc  tautologique dans sa démonstration, et son efficacité dépend des systèmes symboliques qui donnent sens à cette démonstration... le progrès, par exemple.

 

19. Eugenio Galimberti, Psyche e techne — L’uomo nel l’étà della tecnica, Feltrinelli, Milano, 1999.

20. Bernard Meheust, Somnanbulisme et médiumnité, Les empêcheurs de penser en rond, 1998.

Alain Gras, « Un nouveau procès pour Galilée », paru dans Alliage, n°47 - Juillet 2001, , mis en ligne le 31 août 2012, URL : http://revel.unice.fr/alliage/index.html?id=3807.

Alain Gras

Socio-anthropologue, professeur à l’Université de Paris 1, UFR de Philosophie, Centre d’Etude des Techniques, des Connaissances et des Pratiques

Le 22 juin 1633 : procès de Galilée. Comme une revisite de l'histoire au XXIème siècle !!
Le 22 juin 1633 : procès de Galilée. Comme une revisite de l'histoire au XXIème siècle !!Le 22 juin 1633 : procès de Galilée. Comme une revisite de l'histoire au XXIème siècle !!

La Hollandie, l'Etat découvre des fraudes à l 'AME, quel bel âme notre Etat !!

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La ministre de la Santé a reconnu début juin que ces cas de fraudes faisaient gonfler le nombre de bénéficiaires à l'aide médicale de l'Etat, faisant exploser le budget alloué à cette prestation. Les fraudes à l'aide médicale de l'Etat préoccupent la ministre de la Santé. Si le phénomène n'est pas nouveau, Marisol Touraine a remis le problème sur le devant de la scène en reconnaissant devant les sénateurs début juin que des filières de patients venus d'ailleurs abusaient de cette aide destinée aux ressortissants en situation irrégulière et précaire. La ministre de la Santé a même admis que ces cas de fraudes gonflaient - en partie - le nombre des bénéficiaires à cette aide, qui a progressé de 35% sur ces deux dernières années. Résultats: le budget alloué à cette prestation a explosé, s'élevant à 744 millions d'euros en 2013 au lieu des 588 prévus au budget, rappelle une enquête du Parisien ce lundi. Pour 2014, le budget de l'AME est prévu en loi de finances à 600 millions d'euros. Difficiles à identifier, ces cas de fraudes sont très variés: site Internet chinois proposant des cartes AME payantes, médecins escrocs produisant des actes fictifs pour revendre des médicaments à l'étranger, association présentant des copies dossiers AME, sans oublier des réseaux de personnes étrangères qui fraudent pour se faire soigner dans certains hôpitaux français. C'est notamment le cas d'une filière géorgienne, détaillée par Le Parisien dans son édition de lundi.

Le cas des Géorgiens tuberculeux

Ils ont une trentaine d'années et sont hospitalisés à Paris ou dans sa proche banlieue depuis plusieurs mois. A l'origine de leur hospitalisation? Ils sont porteurs d'une forme grave et résistante aux antibiotiques (la forme XDR) de la tuberculose, qui nécessite une prise en charge spécifique (chambre spécialisée à pression négative) et un long traitement (entre 6 et 7 médicaments, pas tous commercialisés en France), écrit le quotidien. Le problème, c'est qu'ils bénéficient de l'AME alors qu'ils ne l'ont jamais demandée et qu'ils n'y ont pas droit. «Beaucoup arrivent avec un visa de touriste, délivré par l'ambassade de France en Géorgie, et attendent le dernier jour de validité pour débarquer à l'hôpital», explique un médecin au Parisien. Une hospitalisation de dernière minute à moindre frais: quand leur visa n'est plus valide, c'est l'hôpital qui finance ces soins vitaux. Autrement dit, l'aide médicale de l'Etat (AME) prend le relais à partir du 91e jour. La Caisse nationale d'assurance maladie (Cnam) a répertorié 57 cas. Montant de la facture? Près de 13,7 millions d'euros pour l'ensemble de ces dossiers, affirme Le Parisien, qui évoque aussi le cas d'une filière tchétchène.

Pour autant, ce phénomène est loin d'être massif. Selon Médecins du monde, «seuls 9% des étrangers en situation irrégulière disposent d'une couverture maladie» et «la santé personnelle ne représente que 2,3% des raisons ayant motivé la migration». «Ces chiffres démontrent combien les discours contre les migrants qui viendraient profiter des systèmes de santé européens sont infondés», conclut l'association citée par Le Parisien.

Mieux repérer les fraudes

Pour mieux détecter ces abus, la ministre de la Santé a déclaré début juin qu'elle souhaitait poursuivre les contrôles engagés dans les différentes caisses primaires. «Nous devons évidemment (...) lutter contre les abus qui pourraient être constatés, a-t-elle déclaré. A partir de 2015, nous disposerons de statistiques permettant de comparer les taux d'acceptation ou de refus de l'aide médicale de l'Etat caisse par caisse», afin de savoir s'il existe ou non un recours excessif à ce disposif. Autre possibilité: mieux coopérer avec les pays d'origine pour que ces personnes étrangères aient un meilleur accès aux soins dans leur pays. Pour limiter la hausse du nombre de bénéficiaires, la gouvernement Fillon avait instauré un droit de timbre fixé à 30 euros en 2011. Ce système, qui avait fait baisser de 20.000 le nombre de bénéficiaires, a été supprimé le 4 juillet 2012, juste après l'élection de François Hollande. Hausse des demandeurs, déparage des dépenses... Le député UMP de Paris, Claude Goasguen avait déjà tiré la sonnette d'alarme fjn 2013. Le rapporteur de la loi de finances 2014 pour le budget de l'aide médicale d'État (AME) avait proposé de «repenser globalement le dispositif» et de recentrer l'AME «sur les besoins urgents, à l'instar des pratiques de nos voisins européens».

Ce qu'il faut savoir sur l'AME

En vigueur depuis janvier 2000 sous le gouvernement de Lionel Jospin, l'aide médicale de l'Etat est destinée aux étrangers en situation irrégulière et précaire. Cette prestation a été crééé dans l'idée d'éviter la propagation de certaines maladies sur le territoire national. Pour en bénéficier, les demandeurs doivent résider de manière stable sur le territoire depuis plus de trois mois et avoir des revenus inférieurs à 8593 euros par an (12.890 euros pour un couple). Tout enfant mineur de parents en situation irrégulière est d'office éligible. L'AME est attribuée sans condition aux mineurs dont les parents sont en situation irrégulière même lorsque ces derniers n'en bénéficient pas encore ou dépassent le plafond de ressources, précise l'Assurance maladie sur son site Internet. L'AME donne droit à la prise en charge à 100 % des soins médicaux et d'hospitalisation en cas de maladie ou de maternité dans la limite des tarifs de la sécurité sociale, sans avoir à avancer les frais. En revanche, les cures thermales et les actes techniques, examens, médicaments et produits nécessaires à la réalisation d'une aide médicale à la procréation ne sont pas pris en charge.

La Hollandie, l'Etat découvre des fraudes à l 'AME, quel bel âme notre Etat !!

RENSEIGNEMENTS ET MENACES :

Des malades étrangers s'organisent pour se faire soigner gratuitement en France

Source, journal ou site Internet : Le Figaro

Date : 23 juin 2014

Par Professeur Kuing Yamang voir les autres vidéos dans le lien L'AME en 2013 c'est 744M€

Collège unique, le constat comme un échec prévu de longue date, maintenant la faute aux horaires ! Idéologie quand tu nous tiens !!

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A-t-on vraiment tout fait, depuis la mise en place du collège unique en 1975, pour que tous les élèves accèdent aux compétences élémentaires : lire et écrire ?

Un constat saisissant : l'exemple de la lecture

Quiconque enseigne peut s’en rendre compte : les difficultés des élèves sont croissantes en français, à commencer par la lecture elle-même. Pour s'en convaincre autrement qu'au doigt mouillé, quelques statistiques officielles(1), même si certains continuent de penser que « le niveau monte » :

- 12% des élèves entrant en 6e ne savent pas bien associer les lettres et les sons.
-
40% des élèves entrant en 6e, parce qu’ils ne sont pas assez entraînés à la lecture, ne peuvent utiliser le contenu de manuels scolaires. 15% connaissent même des difficultés de lecture sévères ou très sévères.
-
Le nombre d’élèves de primaire en très grande difficulté en lecture a doublé en vingt ans. Même l'historien de l'école Antoine Prost, pourtant réformiste engagé, en convient : « Le niveau baisse : cette fois-ci c'est vrai ! »
- 7% des élèves de 15-
16 ans n’ont pas le niveau primaire en compréhension de l’écrit à l’issue de la scolarité obligatoire. Mais les difficultés de compréhension touchent à des degrés divers presque tous les élèves.

Le constat s’étend malheureusement à toutes les compétences de français : expression orale mal assurée, culture littéraire en recul, vocabulaire appauvri, écrit avec orthographe et syntaxe défaillantes en fin de scolarité obligatoire. Autant de constats qui sont particulièrement criants dans les collèges les plus défavorisés, où la graphie même des élèves de quinze ans ou plus est parfois alarmante. Mais le constat touche également - dans des proportions moindres - les établissements les plus favorisés. Dans ces conditions, on s'étonnera pas si un simple poème de Victor Hugo provoque l'incompréhension, voire la colère de certains candidats au baccalauréat de français en série générale. Les réformistes avancent de nombreuses raisons à l’échec scolaire : pédagogies traditionnelles inadaptées, difficultés de la langue, élitisme du collège bourgeois, notation stigmatisante, rupture brutale entre l’école et le collège... Autant de raisons qui n'en étaient pas jusqu'ici ou qui n'expliquent en rien les difficultés de lecture croissantes à la sortie du primaire, véritable pierre d'achoppement de l'ensemble de la scolarité. Une partie de la réponse est pourtant là, sous nos yeux.

L'évolution des horaires de français dans le primaire

Dans le primaire l’horaire hebdomadaire de français a été divisé par deux en moins d’un siècle. Un élève sortant du CM2 aujourd’hui a bénéficié de dix heures de français par semaine de plus qu’un élève sortant de CE2 en 1926 ! Cette saignée s’explique principalement par la multiplication des missions et des enseignements nouveaux assignés à l'école, dont l’exemple le plus récent (et le plus sidérant) est l’enseignement de l’anglais dès le CP. Pour rendre plus acceptable cette saignée, les programmes les plus récents précisent que treize heures de français « réparties dans tous les champs disciplinaires » s’ajoutent aux heures de français proprement dites. Mais cette diminution a également affecté le collège.

L'évolution des horaires de français dans la scolarité obligatoire

Il faut bien sûr circonscrire notre réflexion au collège unique : quand celui-ci a été mis en place en 1975, il s’agissait de démocratiser enfin le secondaire. Or il est frappant de constater que cette démocratisation s’est immédiatement accompagnée d’une nouvelle baisse des horaires de français en primaire... alors même que les nouveaux publics du collège étaient par définition beaucoup plus hétérogènes, notamment s'agissant de la maîtrise de la langue ! Cette nouvelle saignée au collège a été facilitée, dans les deux dernières décennies, par la mise en place de fourchettes horaires fixant des horaires plafond et des horaires plancher : ces derniers sont devenus la norme. Juste avant le collège unique les élèves bénéficiaient au total de 2808 heures de français du CP jusqu’au collège. Aujourd’hui ils ne bénéficient plus que de 1908 heures. Au total ce sont 900 heures, soit plus du tiers, qui sont perdues pour les élèves. Un élève sortant du collège avant la mise en place du collège unique bénéficiait de presque 50% d’heures de français de plus qu’aujourd’hui. Pour le dire autrement un élève sortant du collège aujourd’hui a bénéficié dans sa scolarité de moins d’heures de français qu’un élève sortant de l'école primaire avant la mise en place du collège unique (1908h contre 2016h). Jamais, dans l'histoire de la République, les élèves n'ont eu si peu d'enseignement de français et on s'étonne de la faiblesse de leur niveau !

Une conjonction de facteurs aggravants

Les horaires ont été affectés mais également les modalités d’enseignement : ainsi, en 1972, un élève de sixième bénéficiait de six heures de français dont la moitié en demi-groupe. Un professeur certifié de lettres s’occupait alors de deux classes de sixième : aujourd’hui, alors que le mot d’ordre est à l’enseignement « personnalisé » et « différencié », le même professeur doit prendre en charge quatre classes de français avec seulement 4h30 par classe et sans demi-groupe. Mais certains continuent de réclamer la bivalence des enseignants pour réduire le nombre d'intervenants au collège. Pour des raisons essentiellement budgétaires le taux de redoublement au collège, qui permettait aux élèves en difficultés d’asseoir leurs acquis, a été divisé par deux, trois ou quatre, suivant le niveau, en un quart de siècle. De même le taux de scolarisation à deux ans a été divisé par trois dans la dernière décennie. A ces facteurs s’ajoute un facteur aggravant : l’interdiction, sous la pression de certaine fédération de parents d'élèves progressiste, des devoirs écrits à la maison en primaire, lesquels constituaient pourtant pour les élèves autant d’occasions de systématiser les apprentissages. La prolifération des écrans dans cette dernière décennie n'a fait qu’ajouter à la déshérence de la lecture. Enfin les nouvelles pédagogies, promues dans les IUFM, ont porté le dernier coup au caractère structuré de ces apprentissages et aux savoir-faire qui les accompagnaient : méthodes hasardeuses d’apprentissage de la lecture en primaire, nouvelle observation réfléchie de la langue, décloisonnement et séquence pédagogique au collège, dont la grammaire, le vocabulaire et la langue en général sont devenus les parents pauvres, enseignement par compétences etc.

« Les savoirs ont changé »

Les élèves ne savent pas lire ou écrire mais ils ont d'autres compétences, soutiennent sans ciller les adeptes du déni. Et, se pressant au chevet de l'école, nos Diafoirus non pas de déplorer ces saignées successives mais d'en proposer de nouvelles : il est ainsi question d'ajouter l'apprentissage du code informatique dans le socle commun et de l'enseigner dès le primaire. Maryline Baumard, du « Monde », l'a déclaré récemment : Plutôt que de faire de la grammaire, on peut faire du codage : on arrivera peut-être aux mêmes connexions de neurones, j'en sais rien D'autres vantent toutes sortes de potions magiques, dont les derniers avatars sont le socle commun de compétences, la réforme des rythmes scolaires ou l'école numérique. On se félicite ainsi - parce que c'est moderne - de mettre chaque semaine les élèves les plus en difficulté des collèges les plus défavorisés face à des écrans, sur le site du CNED. D'autres accusent les programmes, les professeurs ou la langue elle-même, norme arbitraire (pourtant simplifiée à cet effet en 1990) qu'on voudrait imposer à des élèves s'exprimant dans un « français vernaculaire » qui vaut bien le « français académique ». Ainsi la présidente de la très progressiste « Association française des professeurs de français », déplorant récemment « des programmes tournés vers une connaissance livresque de la littérature » (sic), demandait ainsi récemment de réviser les ambitions de l'école en repensant « les objectifs et le programme en fonction du volume horaire » et relativisait en ces termes l'importance de la « maîtrise de la langue » : Le mot est à changer car il laisse penser qu'à un moment donné l'élève doit l'avoir maitrisé. Or l'apprentissage de la langue est quelque chose de continu. Derrière il y a l'idée d'un idéal inatteignable. On préférerait que soit définie une compétence linguistique orale ou écrite, en compréhension, expression. Curieux progressisme qui renonce à donner l'instruction à ceux qui en ont le plus besoin. Non, on le voit : on n'a guère donné les moyens de réussir au collège unique. Sa réussite était en quelque sorte compromise dès sa naissance et les saignées successives n'ont fait qu'aggraver son état jusque aujourd'hui. On le sait pourtant : tous les enseignements puisent dans la maîtrise du français. Lorsque celle-ci devient à ce point fragile, comment espérer construire sur autre chose que sur du sable ? Parce que rien n'est irréversible, il ne nous reste plus qu'à résister et à faire entendre la petite voix de la raison dans l'étourdissante cacophonie idéologique qui est le propre de notre époque.

Par Professeur Kuing Yamang

Collège unique, le constat comme un échec prévu de longue date, maintenant la faute aux horaires ! Idéologie quand tu nous tiens !!
Collège unique, le constat comme un échec prévu de longue date, maintenant la faute aux horaires ! Idéologie quand tu nous tiens !!

Evolution de la recherche: libertarienne, citoyenne ou "nébuleuse européenne" ?

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Analyser des taches solaires, étudier des cellules cancéreuses, ce n'est pas l'apanage des savants: quiconque est équipé d'un ordinateur ou d'un téléphone mobile peut aider les scientifiques et contribuer à la recherche.

Financé par l'Union européenne (700.000 euros), le projet Socientize (pour société et science citoyenne) propose à tout bénévole intéressé d'aider "les scientifiques à collecter des données qui seront analysées par des chercheurs professionnels, ou à effectuer des tâches qui nécessitent une intelligence humaine comme par exemple l'analyse d'images".

Collecter et classer des données

"La clé est de tirer parti de milliers de bénévoles pour collecter des données et les classer", affirme Fermin Serrano Sanz, chercheur à l'université de Saragosse (Espagne) et coordinateur du projet Socientize. "Via leurs téléphones portables, nos participants nous transmettent de très grandes quantités de données fondées sur leurs connaissances spécifiques", ajoute-t-il. Par exemple, l'expérience SavingEnergy@Home demande aux citoyens d'envoyer des données sur la température dans leur maison et dans leur quartier, afin d'avoir une idée précise de la température dans les villes de l'UE. En Espagne, le projet GripeNet.esdemande aux habitants de signaler le moment où ils ont attrapé la grippe afin de surveiller son apparition et de prévoir d'éventuelles épidémies. La participation peut s'étendre à l'analyse des données, pour des travaux où l'intelligence humaine dame encore le pion à la machine. "Même l'ordinateur le plus perfectionné a du mal à reconnaître des taches solaires ou des cellules, alors qu'il suffit d'une courte formation pour qu'une personne puisse différencier très facilement des cellules bien vivantes ou en train de mourir", exposent les responsables du projet. Dans le cadre des projets Sun4All et Cell Spotting de Socientize, les volontaires doivent ainsi classifier des images d'activité solaire ou de cellules cancéreuses, à partir d'une application disponible sur leur téléphone ou leur ordinateur. Avec Cell Spotting, les participants observent des cultures de cellules sous microscope pour déterminer leur état et l'efficacité des médicaments.

12.000 participants pendant deux ans

Alors que l'analyse de ces données demanderait des années et des milliers d'euros à un petit groupe de scientifiques, soulignent les coordinateurs, "la participation de milliers de bénévoles permet aux chercheurs de faire d'importantes découvertes rapidement et à bien moindre coût". Le projet Socientize compte six partenaires dans quatre pays: l'Espagne (université de Saragosse et TECNARA), le Portugal (Museu da Ciência-Coimbra-MUSC et Universidade de Coimbra), l'Autriche (Zentrum für Soziale Innovation) et le Brésil (Universidade Federal de Campina Grande-UFCG). Socientize s'achèvera en octobre 2014, après avoir impliqué 12.000 citoyens dans des travaux de recherche variés pendant 24 mois.

Evolution de la recherche: libertarienne, citoyenne ou "nébuleuse européenne" ?

L’Union européenne fait participer à la recherche des milliers de mobinautes

Source, journal ou site Internet : ZDnet

Date : 23 juin 2014

Evolution de la recherche: libertarienne, citoyenne ou "nébuleuse européenne" ?

Défense UE: un plan d'action industriel

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La Commission européenne a présenté aujourd’hui un rapport définissant des mesures destinées à renforcer le marché unique de la défense, promouvoir une industrie de la défense plus compétitive et favoriser les synergies entre recherche civile et recherche militaire. Les actions à entreprendre sont clairement décrites et assorties d’un calendrier: élaboration d’une feuille de route d’un régime de sécurité de l’approvisionnement global à l’échelle de l’Union européenne, orientations pratiques à l’intention des autorités régionales et des PME afin de clarifier la possibilité de financer sur le budget européen des projets concernant des biens à double usage, et nouvelle action préparatoire permettant d’éprouver la valeur ajoutée d’une contribution de l’Union européenne à la recherche liée à la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Ensemble, ces démarches contribueront à améliorer l’efficacité du secteur européen de la défense et de la sécurité et à renforcer la PSDC. Le rapport d’aujourd’hui fait suite à la communication sur la défense présentée par la Commission en juillet 2013 M. Antonio Tajani, vice-président de la Commission européenne et commissaire à l’industrie et à l’entrepreneuriat, s’est exprimé en ces termes: «Le Conseil européen a reconnu que la collaboration entre les États membres en matière de défense devait être plus approfondie et plus soutenue pour permettre à l’Union de relever de manière adéquate les défis auxquels sa sécurité est confrontée. Par conséquent, il est essentiel que l’industrie de la défense européenne reste un pôle mondial de premier plan pour ce qui est de la production et de l’innovation, un pôle créateur d’emplois hautement qualifiés et de croissance.» M. Michel Barnier, commissaire au marché intérieur et aux services, a déclaré pour sa part: «Il est manifeste que le développement et la préservation de la technologie et des capacités cruciales pour l’avenir dépassent les moyens de chaque État membre pris isolément. Certes la défense et la sécurité demeurent essentiellement une compétence nationale, mais il est possible d’intensifier les efforts pour promouvoir la coopération européenne. La Commission y contribuera, notamment en renforçant le marché unique de la défense et en favorisant la compétitivité de l’industrie de la défense.»

Pourquoi l’UE doit-elle agir?

Une Europe plus influente a besoin d’une politique de sécurité et de défense commune (PSDC) forte et active, laquelle exige à son tour un secteur de la défense et de la sécurité plus compétitif et plus efficace. L’aptitude de l’Europe à maintenir des capacités de défense efficaces et une industrie de défense compétitive ainsi qu’à réagir de manière adaptée et autonome aux nouveaux défis en matière de sécurité est menacée par les coupes successives dans les budgets militaires et par la fragmentation persistante des marchés. Il est important d’agir, d’autant que la crise économique a durement touché un secteur industriel majeur d’une importance stratégique pour l’Europe, qui affiche un chiffre d’affaires de 96 milliards d’euros pour la seule année 2012 et qui emploie environ 400 000 personnes, à quoi il faut ajouter pas moins de 960 000 emplois indirects. La recherche de pointe menée dans ce secteur a des retombées importantes dans d’autres secteurs, tels que l’électronique, l’industrie spatiale et l’aviation civile, et crée de la croissance ainsi que des milliers d’emplois hautement qualifiés. Pour promouvoir la coopération et renforcer l’efficacité du secteur, la Commission a décidé de prendre les initiatives ci-dessous.

1. Achever le marché unique de la défense et de la sécurité. En se basant sur les deux directives en vigueur concernant les marchés publics et les transferts intra-UE dans le domaine de la défense , la Commission s’attaquera également aux distorsions du marché et contribuera à améliorer la sécurité d’approvisionnement des États membres.

2. Renforcer la compétitivité de l’industrie européenne. À cette fin, la Commission mettra au point une politique industrielle de défense fondée sur deux grands axes:

le soutien à la compétitivité: activités visant la mise en place d’un nouveau mécanisme d’élaboration des normes dans le secteur européen de la défense et d’une conception commune des normes applicables aux aéronefs militaires;

le soutien aux PME: par exemple, l’établissement de réseaux entre des régions européennes liées à la défense, une aide aux PME du secteur de la défense confrontées à la concurrence mondiale et des orientations pratiques pour les PME et les autorités régionales européennes en vue de clarifier la possibilité de financer sur le budget européen des projets concernant des biens à double usage.

3. Soutenir la recherche en matière de défense européenne. À cette fin, la Commission s’efforcera d’obtenir le plus grand nombre de synergies possible entre la recherche civile et la recherche militaire, notamment:

  •   en élaborant un nouveau programme (action préparatoire) destiné à étudier les avantages éventuels d’un financement de l’UE pour la recherche liée à la PSDC;

  •   en aidant les forces armées à réduire leur consommation énergétique.

  • Contexte

    En juillet 2013, la Commission a présenté une communication («Vers un secteur de la défense et de la sécurité plus compétitif et plus efficace») à titre de contribution au Conseil européen de décembre 2013. Le Conseil européen a accueilli favorablement cette communication et fera une révision des progrès en juin 2015. Le rapport présenté aujourd’hui servira de base au programme de travail de la Commission, sous réserve des priorités définies par la nouvelle Commission.

Défense UE: un plan d'action industriel

Une nouvelle donne pour la défense européenne: la Commission propose un plan d'action industriel

Source, journal ou site Internet : cabinet commissaire Barnier

Date : 24 juin 2014

La hausse de l'euro face aux principales monnaies a amputé de 2,5% en moyenne le CA des Stés du CAC 40, en 2013.

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Le renchérissement de l’euro face aux principales monnaies a eu un impact négatif de 17 milliards d’euros sur le chiffre d’affaires des sociétés du CAC 40, en 2013, selon le cabinet Ricol Lasteyrie Corporate Finance.

 

Même pas le chiffre rond de 50 milliards. En 2013, les sociétés du CAC 40, l'indice phare de la Bourse de Paris, ont dégagé un bénéfice net (part du groupe) cumulé de 48 milliards d'euros, en baisse de 10% par rapport à 2012, selon une étude publiée le 24 juin par le cabinet Ricol Lasteyrie Corporate Finance. Un montant peu ou prou égal aux 47 milliards d'euros de "l'annus horribilis" 2009, marquée par une récession économique, survenue dans le sillage de la crise financière de 2008. Pis, les 48 milliards d'euros engrangés l'an dernier par les poids- lourds de la cote parisienne correspondent à la moitié seulement des 96 milliards de bénéfices récoltés en 2007, avant que n'éclate la crise financière.

Un montant record de dépréciations d'actifs, à 23,7 milliards d'euros

Certes, les entreprises françaises ont pâti d'une conjoncture économique souffreteuse, avec un PIB (produit intérieur brut) qui a crû de 0,3% seulement en France en 2013, et de 0,2% au sein de la zone euro. Conjoncture qui les a conduites, par prudence, à déprécier leurs actifs pour le montant record de 23,7 milliards d'euros l'an dernier, réduisant d'autant leurs bénéfices nets. Mais, surtout, les fleurons du CAC 40, qui réalisent en moyenne plus du tiers (37%) de leur activité hors d'Europe, ont pris de plein fouet la hausse de l'euro par rapport aux principales monnaies étrangères, en particulier celles des pays émergents. Qu'on en juge : en 2013, la devise européenne a grimpé de 3% par rapport au dollar, de 6% face au rouble, de 13% par rapport à la roupie indienne, de 14% face au real brésilien, et de... 26% par rapport au yen.

L'euro fort a amputé de 2,5% en moyenne l'activité des grandes entreprises françaises

Conséquence, pour les 26 sociétés du CAC 40 détaillant l'impact du renchérissement de l'euro sur leurs comptes, comme Sanofi, Vallourec, LVMH, Schneider Electric, Michelin, Solvay ou encore Saint-Gobain, celui-ci a réduit leur chiffre d'affaires de 2,5% en moyenne, en 2013. Soit, au total, un impact négatif de 17 milliards d'euros sur l'activité des sociétés du CAC 40, impact qui correspond à l'effet dit de conversion, lorsque les entreprises, au moment de la consolidation de leurs résultats, convertissent en euro des ventes enregistrées en monnaie locale, ce qui débouche sur une baisse de leur chiffre d'affaires. Pour mémoire, en 2012, l'évolution de l'euro par rapport aux autres devises avait eu un impact positif de 11 milliards d'euros sur les sociétés du CAC 40. Et encore, il ne s'agit là que de l'impact comptable de l'euro fort. Nous n'avons pas mesuré l'impact économique, c'est-à-dire le manque à gagner accusé par les entreprises françaises dont les prix de vente sont moins compétitifs, du fait de la force de l'euro. Au total, l'impact négatif de la hausse de l'euro sur les entreprises du CAC 40 est donc largement supérieur à 17 milliards d'euros », précise Jean-Charles de Lasteyrie, directeur général de Ricol Lasteyrie Corporate Finance.

La meilleure couverture contre l'euro fort : produire là ou l'on vend

Et, pour les groupes qui vendent beaucoup en devises locales, mais qui produisent essentiellement en France, comme le groupe de luxe LVMH, c'est la double peine, avec un chiffre d'affaires en baisse et des coûts d'exploitation en hausse. Bien sûr, les entreprises françaises peuvent limiter les conséquences du renchérissement de l'euro sur leur activité en achetant des produits financiers de couverture. Mais ceux-ci coûtent fort cher. "La meilleure couverture, c'est la couverture naturelle, à savoir produire dans les pays où l'on vend", souligne Sonia Bonnet-Bernard, associée gérante chez Ricol Lasteyrie Corporate Finance. La preuve avec Schneider Electric : pénalisé par l'euro fort, qui a élagué son chiffre d'affaires de près de 4% en 2013, ainsi que par la baisse de la demande en Europe, le fabricant français de matériel électrique va réorganiser ses usines françaises, afin de rééquilibrer ses volumes de production en fonction des zones de vente. Avec, à la clé, quelque 200 suppressions de postes.

La hausse de l'euro face aux principales monnaies a amputé de 2,5% en moyenne le CA des Stés du CAC 40, en 2013.

L’euro fort, cauchemar des sociétés du CAC 40

Source, journal ou site Internet : La Tribune

Date : 24 juin 2014

Auteur : Christine Lejoux

Une protection civile européenne à l'étude. Mais elle existe !

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Le Conseil a adopté ce mois-ci des conclusions dans lequel il entend passer à la vitesse supérieure quant à la création et l’emploi des modules européens de protection civile, projet porté par la présidence française de 2008, avalisée et testée depuis lors (à lire sur securiteinterieure.fr : La création d'une Capacité européenne de réponse d'urgence). En écho à d'autres conclusions consacrées à la gestion de risques adoptées lors de ce Conseil le même jour, les ministres de l’Intérieur expriment dans ce texte consacré aux modules leur souhait de répertorier différents types. Autre mesure phare, ils expriment le vœu que les États membres et la Commission étudient la possibilité d'utiliser de tels modules lorsqu'ils élaborent des plans catastrophe.

 

Qu’est-ce qu’un module européen ?

Un module européen de protection civile, ou module multinational, est constitué des ressources provenant de plusieurs États membres. Ce module est constitué sur une base volontaire. Il est fondé sur une décision du 17 décembre 2013 relative au mécanisme de protection civile de l'Union (à lire sur securiteintereure.fr :Le mécanisme européen de protection civile fait peau neuve).

Pourquoi ces modules ?

Une réaction bien coordonnée et rapide constitue un élément essentiel d'une gestion efficace des catastrophes. Or, les capacités de réaction nationales peuvent s’avérer être insuffisantes pour faire face aux catastrophes malgré les efforts de prévention, d’où une meilleure coopération entre les États membres. La création de modules multinationaux permet de développer des synergies et ces modules sont le cas échéant un moyen efficace et rentable pour les États membres de renforcer les capacités de réaction. Cela étant, le déploiement de modules multinationaux exige des États membres contributeurs qu'ils soient particulièrement

bien préparés. Ceci suppose que le rôle des modules soit clairement défini et que les opérations soient soigneusement planifiées.

Que veulent les ministres ?

Le Conseil de l’UE demande aux États membres d'étudier les cas dans lesquels il faudrait recourir à des modules multinationaux.

Il s’agit notamment :

  •   d’examiner, les plans nationaux existants en vue de faciliter la coordination en cas de déploiement de ces modules;

  •   de prendre des mesures pour régler clairement la question de leur commandement et de leur contrôle;

  •   d’assurer leur évaluation approfondie.

    Et la Commission européenne ?

    Le Conseil invite la Commission à soutenir les efforts des États membres pour répertorier les capacités à insérer dans un module multinational. Il s’agit pour elle :

  •   de faciliter l'échange de savoir-faire pour établir et gérer ces modules;

  •   de diffuser les connaissances acquises dans le cadre d'opérations antérieures;

  •   d’assurer la diffusion parmi les États d’informations sur l'interopérabilité des

    ressources enregistrées dans le système commun de communication et d'information d'urgence (CECIS).

Une protection civile européenne à l'étude. Mais elle existe !

Les ministres de lintérieur veulent dynamiser lemploi des modules européens de protection civile

Source, journal ou site Internet : sécurité intérieure

Date : 23 juin 2014

Les "mafieux" seront excommuniés, ok. En ce qui concerne les Etats et leurs politiciens respectifs que fera sa Sainteté sociale François?

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Après des années d'ambiguïté, voire de complicité entre les prélats et les tueurs, le pape François a enfin excommunié les mafieux.

 

En déclarant dimanche à Sibari :

Les mafieux ne sont pas en communion avec Dieu, ils sont excommuniés

le pape François a prononcé l'anathème tant attendu.

Mieux vaut tard que jamais. Le mot mafia n'est en effet apparu dans un discours officiel de l'Église, dans un document de la conférence épiscopale italienne, qu'en 1982 ! Les évêques condamnaient alors du bout des lèvres l'assassinat du préfet Carlo Alberto Della Chiesa. Certes, en 1993 à Agrigente, Jean-Paul II exhorte les mafieux à s'agenouiller "car le jugement de Dieu arrivera". Paroles fortes prononcées avec courroux qui ne laissent pas les hommes d'honneur indifférents : deux mois plus tard, Cosa Nostra se venge en plaçant une bombe dans la basilique Saint-Jean, l'église de l'évêque de Rome dans la ville éternelle. En 2010, Benoît XVI affirme à son tour que la mafia "est incompatible avec l'Évangile." Mais l'excommunication prononcée dimanche par le pape François est l'anathème définitif que l'Italie attendait.

Les mafias sous la protection divine

"C'est un geste symbolique qui tranche le cordon ombilical entre mafia et christianisme", salue Roberto Saviano, l'auteur de Gomorrha, dans le quotidien La Repubblica. Car les hommes d'honneur ont de tout temps affiché leur spiritualité et placé les clans sous la protection divine. C'est sur une image de saint sur laquelle ils font couler une goutte de sang qu'ils jurent fidélité à la Camorra, la 'Ndrangheta ou Cosa Nostra. Les affiliés de la 'Ndrangheta appellent leur organisation "la Sainte" et l'ont placée sous la protection de l'archange Gabriel. Leurs chefs se réunissent tous les 2 septembre dans le sanctuaire marial de la madone dei Polsi, dans la vallée de l'Aspremonte. Et dans la dernière planque de Bernardo Provenzano, parrain des parrains de Cosa Nostra, les enquêteurs ont retrouvé des dizaines d'images pieuses et chacune de ses lettres commençait par une invocation à la "volonté de Dieu". Pietro Aglieri, boss du clan de Monreale, avait un autel chez lui. Michele Greco, patron de Cosa Nostra dans les années 1980, récitait chaque jour les sept offices de la liturgie des heures. Une spiritualité perverse trop longtemps cautionnée par certains prêtres. Le père Agostino Coppola était affilié à Cosa Nostra et il a célébré de mariage de Toto Riina, déjà recherché par toutes les polices de la péninsule. Il gardait les rançons des enlèvements commis par Cosa Nostra dans sa sacristie. À Palerme, Don Giacinto avait un révolver sous la soutane. Il fut assassiné dans un règlement de comptes entre mafieux et de nombreux prêtres furent inculpés pour "concours externe" avec la mafia. Le Ior, la banque du Vatican, a blanchi l'argent de Cosa Nostra. Don Lodetti a réussi à obtenir de Benoît XVI une lettre de félicitations pour le mariage de Caterina Condello et Daniele Ionetti, les rejetons de deux des plus sanguinaires clans de 'Ndrangheta. Des prélats ont longtemps nié l'existence même de la mafia. "La mafia, qu'est-ce que c'est ? s'interrogeait l'archevêque de Palerme, Ernesto Ruffini. Une marque de fromage ou une invention des communistes ?"

Des complices et des martyrs

Une telle connivence s'explique par un facteur historique et des réalités locales. Historiquement, la mafia est née comme service d'ordre des latifundistes siciliens et elle a toujours été ennemie de tout ce qui représentait la gauche. Certains prêtres ont vu dans la mafia un rempart contre le communisme. Localement, les liens familiaux et l'hégémonie économique, sociale et culturelle des clans ont conduit les curés de certains villages à confondre le goupillon avec la lupara, le fusil des mafieux. Mais l'Église est une réalité complexe et elle compte aussi ses martyrs de l'anti-mafia. Une demi-douzaine de prêtres sont morts sous les balles des sicaires pour s'être opposés aux clans. L'un d'entre eux, le père Pino Puglisi, assassiné par Cosa Nostra en 1993, a été béatifié en 2013. Aujourd'hui, des hommes d'Église engagés contre la mafia vivent sous escorte 24 heures sur 24. Ils savent désormais que leur combat n'est pas vain. L'Église du pape François a choisi son camp.

Les "mafieux" seront excommuniés, ok. En ce qui concerne les Etats et leurs politiciens respectifs que fera sa Sainteté sociale François?

GEOPOLITIQUE DE LA CULTURE :

Le pape François boute les mafias hors de l’Eglise

Source, journal ou site Internet : Le Point

Date : 24 juin 2014

Les "mafieux" seront excommuniés, ok. En ce qui concerne les Etats et leurs politiciens respectifs que fera sa Sainteté sociale François?

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Bonne journée...

Alain Genestine added 3 new photos.


RT @IRClinique: @annebourdu is now speaking about...

RT @elisaou750: 📢Gabegie #Royal

Couples de stars...

Alain Genestine added 3 new photos.

Lumières et Liberté

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