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Les photos blagounettes de la semaine

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Ingénieur SNCF resté à quai !!

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Sorti de l'ingénieur SNCF pour valider les nouveaux TER ! Pas de chance !!!

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La  fille de l'ingénieur SNCF, pas de chance 2 !!! Merci Liberté

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Hollande un type normal mais sans parapluie. La leçon aura été apprise mais sans élégance ni savoir-vivre

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Bientôt le 4 août...Qu'attendons-nous a abolir les privilèges !

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La french touch !!!

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Eh oui même sa compagne....

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Trop fort !!

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Vraiment très fort !!

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Il faut bien suivre l'exemple de son leader, "normal".

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Les photos blagounettes de la semaine

La Grande Muette s'est mobilisée face aux coupes exigées par Bercy

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A l'occasion de la bataille budgétaire entre Bercy et le ministère de la Défense, la

Grande Muette s'est mobilisée face aux nouvelles coupes exigées par Bercy. De la bataille budgétaire entre Bercy et le ministère de la Défense, il faudra retenir quatre leçons, dont la fronde incroyable des quatre chefs d'états-majors prêts à raccrocher leur uniforme en cas de nouvelles coupes dans leur budget.

  1. S'il y avait une seule leçon à retenir de la bataille budgétaire brutale entre Bercy et le ministère de la Défense, c'est bien la "révolte" des quatre chefs d'états-majors (Armées ainsi que Terre, Air et Mer), qui ont menacé de démissionner à la mi-mai si le budget de la loi de programmation militaire (LPM) étaient encore diminué. Ils estimaient alors qu'une nouvelle

baisse des crédits remettait en cause les arbitrages formalisés en 2013 dans un Livre blanc et la LPM votée par le Parlement en décembre 2013, il y a moins de six mois. Le blog "Secret défense" raconte très bien cet incroyable mouvement d'humeur des quatre chefs d'états-majors : les généraux Pierre de Villiers (chef d'état-major des armées), Denis Mercier (air), Bertrand Ract-Madoux (terre) et l'amiral Bernard Rogel.

1/ Des coupes budgétaires plus compliquées à réaliser

Bercy, soutenu dans un premier temps par Matignon, devra donc y regarder à deux fois avant de vouloir à nouveau "tondre" les militaires, qui jusqu'ici avaient accepté (trop ?) facilement toutes les coupes budgétaires imposées au ministère de la Défense. Trop bons élèves comme certains haut gradés militaires le pensaient mais sans avoir imaginé un jour franchir le pas en allant guerroyer face aux responsables politiques. A l'inverse des gendarmes qui, eux, étaient descendus dans la rue lors de l'hiver 2001 pour demander des revalorisations de salaires et de meilleures conditions de vie des personnels. Ils avaient alors fait plier le gouvernement Jospin après de nombreuses manifestations, qui avaient sidéré les Français en général, et les politiques en particulier. Bref pas question de courber l'échine une nouvelle fois face au blitzkrieg de Bercy sans tenter un coup qu'il sera certainement difficile de rééditer. D'autant que le budget comme l'a dit notamment à juste raison Alain Juppé, est à l'os et de nouvelles coupes obligeraient la défense à repenser ses missions à la baisse. Un coup salutaire qui a inquiété au plus haut niveau de l'Etat et a semble-t-il ressoudé toute la communauté militaire. Car les chefs d'états-majors, qui s'étaient engagés devant leurs troupes au strict respect d'une LPM déjà à minima, se sont réconciliés avec la base et ont retrouvé une légitimité très écornée ces dernières années. Et des observateurs estiment qu'ils ont paradoxalement gagné le respect du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et du crédit.... auprès du président de la République, chef des armées.

2/ Sans budget de la défense, les industriels tentés de partir

C'est clair et net. Les groupes de défense pour la plupart duals (militaires et civils) mettront les voiles à l'étranger si l'Etat réduit une nouvelle fois le budget de la défense, la variable d'ajustement des gouvernements de droite comme de gauche. Ce serait la coupe de trop."Les entreprises duales seraient contraintes d'en tirer les conséquences et accélèreraient leur mutation en privilégiant les activités civiles. Elles seraient alors soumises aux seules contraintes concurrentielles mondiales (parité euros/dollar, coût du travail, fiscalité...) qui placeront l'équation nationale au second plan", ont écrit au président de la République les PDG des sept plus grands groupes de défense français (Airbus Group, Safran, Thales, Dassault Aviation, DCNS, Nexter et MBDA). C'est d'ailleurs déjà le cas avec la réduction constante des budgets de défense en Europe. Cette industrie devient de plus en plus civile, avait expliqué le président du GIFAS, Marwan Lahoud lors de la présentation fin avril du bilan du Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (GIFAS). Ainsi les commandes civiles ont représenté 83 % des commandes du secteur en 2013. Quelles seraient conséquences d'une telle réduction si elle était confirmée ? Elle aurait selon ces sept PDG des conséquences en termes de"licenciement, de décrochage technologique, de perte de compétitivité et de souveraineté, de déclassement et de désindustrialisation". Et d'estimer que "de nombreux fournisseurs, ETI et PME, n'y survivraient pas. Les entreprises tournées vers les seuls marchés de défense seraient, pour leur part, victimes d'une anémie, qui rapidement ne leur laissera d'autre alternative que de passer sous la coupe de sociétés étrangères ou de disparaître".

3/ Jean-Yves Le Drian tient toujours sa "boutique"

Le ministre de la Défense tient bien sa boutique. C'est une garantie forte pour les militaires de se protéger contre Bercy. Mais après lui qu'adviendra-t-il ? Pour les militaires et les industriels, c'est simple : un bon ministre de la Défense est un ministre qui obtient un bon budget. Avec Jean-Yves Le Drian, c'est un peu plus compliqué. Le ministre a obtenu grâce aux arbitrages de François Hollande la moins mauvaise enveloppe budgétaire de la défense dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019. Et il est sorti vainqueur de son dernier duel en mai contre Bercy et Matignon, qui voulaient à nouveau tondre le budget de la défense. C'est pour cela qu'il est soutenu par les militaires et les industriels. Cet épisode a certainement un coût pour le ministre en termes de positionnement vis-à-vis du président, dont il est un très proche (mais au même titre que Michel Sapin, ministre de l'Economie) et du Premier ministre, dont il a aidé sa nomination à Matignon, mais Jean-Yves Le Drian en sort plutôt renforcé. Mais jusqu'à quand pourra-t-il résister à la pression de Bercy, qui ne renoncera jamais ? Au-delà des questions budgétaires, les succès opérationnels au Mali - même si c'est plus plus difficile en Centrafrique mais le format des armées a ses limites - et les succès commerciaux à l'exportation ont renforcé la légitimité d'un ministre méconnu à son arrivée à l'Hôtel de Brienne.

4/ Le front uni des parlementaires

"S'il y a une leçon à retenir de cet épisode, c'est qu'il ne faut jamais enlever le casque de combat avec Bercy", explique un député PS qui n'a pas été surpris par l'initiative de Bercy mais plutôt par le timing. Très clairement, personne ne s'attendait à une telle opération six mois seulement après avoir voté la LPM au Parlement. Et finalement Bercy a réussi la gageure de souder l'ensemble des parlementaires (Assemblée nationale et Sénat) spécialistes des questions de défense de gauche comme de droite, qui se sont mobilisés et ont usé de leur influence pour faire reculer Michel Sapin et Manuel Valls. Matignon, puis Bercy ont dû faire machine arrière. Une fraternisation étonnante face à un adversaire commun, Bercy. Cette fronde parlementaire n'est pas passée inaperçue face à l'inconséquence de Bercy de vouloir réduire le budget de la défense, et au-delà de déclasser la France sur l'échiquier international."La certitude de défendre une cause juste et utile à la France tout en comprenant les difficultés du contexte a effacé les clivages, les rivalités, les corporatismes", note un observateur. Et tout le monde est prêt à se mobiliser à nouveau face à la prochaine attaque de Bercy.

La Grande Muette s'est mobilisée face aux coupes exigées par Bercy
  1. Défense : les quatre leçons de la bataille budgétaire remportée par Jean-Yves Le Drian

    Source, journal ou site Internet : la Tribune

    Date 11 juin 2014

    Auteurs : Michel Cabirol

Voilà que le sénat veut supprimer les moyens de la DGSE

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Trois sénateurs proposent dans un rapport de retirer à la DGSE l'essentiel de ses moyens militaires et de ses outils de guerre informatique offensive.

Des sénateurs proposent de retirer à la DGSE l'essentiel de ses moyens militaires et de ses outils de guerre informatique offensive. Curieusement, le récent rapport des trois sénateurs Daniel Reiner (PS), Jacques Gautier (UMP) et Gérard Larcher (UMP) intitulé "Le renforcement des forces spéciales françaises, avenir de la guerre ou conséquence de la crise ?" n'a pas provoqué de remous. Il propose pourtant carrément de retirer à la DGSE - Direction générale de la sécurité extérieure, les services secrets français - l'essentiel de ses moyens militaires et de ses outils de guerre informatique offensive. Rappelons que la spécificité du service Action de la DGSE réside dans sa capacité à conduire des actions clandestines, ce que le rapport appelle à bon escient à différencier des "activités des forces spéciales qui sont revendicables [par le gouvernement français, NDLR] et le fait de militaires agissant sous leur propre identité et bénéficiant de ce fait des conventions de Vienne quand bien même ils seraient en tenue civile. Et, d'autre part, les actions clandestines menées sous fausse identité, démarquées de l'État français, c'est-à-dire non traçables et non revendicables, et qui sont le monopole de la DGSE." Les parlementaires notent également, ce qui est indéniable, que les militaires affectés au Commandement des opérations spéciales (COS) et ceux du service Action reçoivent une formation pratiquement identique.

Quelles unités conventionnelles supprimer ?

La loi de programmation militaire 2014-2019 prévoit de renforcer le COS, créé après la guerre du Golfe, pour faire passer ses effectifs de 3 000 à 4 000 hommes. Tout compte fait, les rapporteurs estiment que ce ne sera pas le cas et que le COS ne saurait compter que sur un accroissement de 727 "opérateurs" au maximum. Ils admettent "la volonté des chefs militaires de ne pas sacrifier la quantité à la qualité, et les difficultés dans lesquelles ils se trouvent de choisir quelles unités conventionnelles supprimer pour renforcer les forces spéciales". Pour éviter ce dilemme aux trois chefs d'état-major (terre, air et marine) fournissant des effectifs au COS, les rapporteurs proposent une réduction des capacités clandestines de la DGSE et une réaffectation au commandement des forces spéciales du personnel militaire ainsi libéré : "Dans un contexte de disette budgétaire, l'État ne peut se payer le luxe de dupliquer ses moyens et a le devoir de se poser ces questions."Et les sénateurs de réclamer, de la part du pouvoir exécutif, "une réflexion sur les forces clandestines et [qu'il] tranche une bonne fois pour toutes la question récurrente et lancinante des moyens à réserver à celles-ci".

Actions clandestines

Sur le fond, les rapporteurs estiment que des militaires n'ont pas à conduire des actions clandestines et réclament que celles-ci soient conduites par des civils. Ils réclament de ce fait ce qu'ils appellent la "civilianisation" des opérations clandestines de la DGSE. Ils développent sur ce point un argument curieux et particulièrement alambiqué, arguant que confier "à des militaires des opérations clandestines suppose qu'ils n'échouent jamais. En effet, lors d'une opération ratée, le fait que les personnes compromises soient d'anciens militaires français signe de façon irréfragable l'identité du commanditaire. L'inverse n'est pas vrai : l'utilisation de forces spéciales à des fins d'action dans un pays étranger ne compromet pas les actions de la DGSE dans des missions d'action militaire qui ne sont pas leur vocation et qui, en cas d'échec, nuirait à leurs activités de renseignement et d'action clandestine." Il est donc parfaitement limpide que les sénateurs proposent de reverser aux forces spéciales plusieurs unités du service Action, qui compte au total un peu plus de 800 hommes. Il s'agit du CPIS (Centre parachutiste d'instruction spécialisée) de Perpignan dont les effectifs et les moyens seraient attribués à la brigade des forces spéciales de l'armée de terre, du GAM 56 (56e groupe aérien mixte) qui serait fusionné avec l'escadron de transport 3/61 Poitou et du CPEOM (Centre parachutiste d'entraînement aux opérations maritimes) de Quélern (Finistère) qui serait amalgamé au commando Hubert des forces spéciales de la marine nationale.

Fait et cause pour le COS

Aux yeux des rapporteurs, qui prennent fait et cause pour le COS au détriment de la DGSE, il conviendrait que le premier ne bénéficie pas seulement de moyens matériels et humains accrus, mais aussi de "l'autorité de pouvoir adjudicateur", afin de pallier des "procédures normales d'acquisition [qui] restent fondamentalement inadaptées aux besoins du COS". La volonté des parlementaires de faire valoir les intérêts du COS les conduit à pousser le raisonnement : "Après tout, qu'est-ce qui d'un strict point de vue de l'efficacité des deniers publics justifie que l'on accorde à la DGSE ce que l'on refuse au COS ?" On tombe dans la guerre des boutons !

La DGSE privée de capacités informatiques offensives ?

Les sénateurs ne roulent pas seulement pour le COS. Ils réclament que la DGSE soit également privée de ses moyens informatiques offensifs, afin qu'ils soient attribués aux armées. Rappelons que, depuis plusieurs années, les capacités informatiques offensives clandestines, dont la France revendique l'usage, sont l'apanage des services secrets. Grosses consommatrices de moyens humains, matériels et budgétaires, faisant l'objet d'investissements énormes, ces opérations attirent les armées. Nos sénateurs leur prêtent main-forte et demandent la création d'un commandement interarmées des opérations numériques : "Le fait que le gros des moyens techniques soit concentré au sein de la DGSE soulève des questions, en particulier sur la chaîne de commandement. L'action numérique impose en effet une coordination poussée entre les forces clandestines et l'état-major des armées et doit être pensée comme une action militaire, au même titre que les opérations spéciales."

Chef des armées

Les revendications de l'état-major des armées, reprises ici par les sénateurs sans recul excessif, sont à replacer dans un contexte budgétaire tendu. Chacun sait que malgré les assurances réitérées de François Hollande, chef des armées, la loi de programmation militaire 2014-2019 ne pourra pas être respectée. Dans cette perspective, chacun se repositionne, pour tenter de dépouiller l'un pour remplumer l'autre, c'est de bonne guerre ! Pourtant, les deux propositions centrales des sénateurs ont déjà fait l'objet d'arbitrages secrets, dès 2012. Le chef de l'État avait alors décidé, quelques semaines après son arrivée, de maintenir le statu quo. Les sénateurs et le COS paraissent convaincus qu'il serait susceptible de changer d'avis.

Voilà que le sénat veut supprimer les moyens de la DGSE

Le Sénat veut priver la DGSE dune part importante de ses moyens

Source, journal ou site Internet : le Point

Date : 11 juin 2014

Croissance limitée au sein des pays émergents

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Selon un rapport de la Banque mondiale, intitulé Global Economic Prospects, les pays en développement vont afficher une croissance plus faible que prévue cette année. Les intempéries aux Etats-Unis, le rééquilibrage en Chine, les troubles politiques ou encore l’insuffisance des réformes structurelles sont en cause et expliquent une croissance inférieure à 5% à l’échelle des pays en développement. Les prévisions initiales, tablant sur une croissance de 5,3% en 2014 pour les pays en développement, ont été ramenées à 4,8% suite à un premier trimestre décevant. Ce taux devrait poursuivre sa progression, passant à 5,5% en 2016, selon les projections de la Banque mondiale. Toutefois, les disparités régionales sont importantes. L’Asie de l’Est enregistre la chute la plus importante avec un taux de croissance moyen en baisse de deux points par rapport aux années records d’avant la crise. Celui-ci devrait tout de même s’élever à 7% en 2016. La Chine, principal moteur de la région, connait une contraction de son taux de croissance estimé à 7,6% cette année, qui devrait se poursuivre pour atteindre 7,4% en 2016. L’Amérique latine subit le contrecoup de la chute du taux de croissance du PIB des Etats-Unis au premier trimestre, due aux intempéries. L’ensemble de la région devrait connaitre une augmentation modeste de 1,9% de son PIB cette année. Ce taux devrait progresser les années à venir pour atteindre 3,5% en 2016. Le Brésil, plus grande économie de la région, devrait afficher un rythme de croissance plus lent que prévu cette année (1,5%). En Afrique subsaharienne, les tensions politiques continuent de miner la croissance, qui devrait s’élever à 4,7% cette année, soit le même taux qu’en 2013. L’Afrique de l’Est est la région qui profitera le plus de cette expansion, notamment grâce aux investissements réalisés dans le secteur énergétique en Tanzanie, au Kenya et en Ouganda. L’Afrique du Sud, première puissance continentale, souffre de goulets d’étranglements structurels, qui devraient limiter sa croissance à 1,9%

Croissance limitée au sein des pays émergents

La Banque mondiale revoit à la baisse ses projections de croissance pour les pays en développement

Source, journal ou site Internet : affaires stratégiques info

Date : 11 juin 2014

Enquête à Brussels sur la pratique fiscale

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La Commission européenne a annoncé ce mercredi l'ouverture d'enquêtes sur les pratiques fiscales de l'Irlande, des Pays-Bas et du Luxembourg envers plusieurs multinationales, comme Apple ou Starbucks. "Tax ruling": demande pour savoir comment sa situation fiscale sera traitée afin d'obtenir des garanties. C'est le principe sur lequel se penche la Commission européenne, qui annonce ce mercredi des enquêtes approfondies visant l'Irlande, les Pays-Bas et le Luxembourg pour leurs pratiques avec des multinationales dont Apple et Starbucks.

Ces grandes multinationales paient-elles "leur juste part d'impôt" en Europe? C'est la question que pose le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia.

Trois enquêtes sont ainsi ouvertes sur les aides d'Etat et examinent:

• les décisions des autorités fiscales de l'Irlande pour Apple • celles des Pays-Bas pour la chaîne de cafés Starbucks

• celles enfin du Luxembourg envers Fiat Finance and Trade, qui fournit des services de gestion de trésorerie au groupe automobile Fiat

Une concurrence fiscale loyale est essentielle pour garantir l'intégrité du marché unique Au coeur de l'enquête, donc, le "tax ruling". Ces pratiques, qui ne sont pas en elles-mêmes illégales, "peuvent toutefois impliquer des aides d'Etat [illégales] si elles sont utilisées pour conférer des avantages sélectifs à une entreprise ou à un groupe d'entreprises déterminés", explique la Commission.

L'UE échoue à harmoniser la fiscalité

De nombreuses multinationales -dont Apple et Starbucks mais aussi Amazon- sont dans le collimateur de gouvernements occidentaux pour les artifices comptables qu'elles utilisent. Objectif pour elles: ne payer qu'un faible pourcentage d'impôts dans certains pays. "Une concurrence fiscale loyale est essentielle pour garantir l'intégrité du marché unique, la viabilité des finances publiques de nos Etats membres et des conditions de concurrence égales entre nos entreprises", a souligné le commissaire européen chargé de la Fiscalité, Algirdas Semeta, dans le communiqué. Sauf que la Commission est impuissante pour imposer une harmonisation des législations européennes en matière d'impôts sur les sociétés. Toute décision sur la fiscalité requiert l'unanimité des 28.

Enquête à Brussels sur la pratique fiscale

Bruxelles enquête sur les pratiques fiscales de lIrlande, des Pays-Bas et du Luxembourg

Source, journal ou site Internet : LExpansion

Date : 11 juin 2014

Cadeau Marine: Visite à bord du Kruzenshtern, en escale au Havre

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114 mètres de long, 14 mètres de large et 3400 m2 de voilure, répartis sur 34 voiles. L’impressionnant navire-école russe Kruzenshtern est entré dans la matinée du mardi 10 juin dans le bassin Paul Vatine, au cœur du Havre, pour une escale de trois jours. Construit en 1926 par les chantiers Tecklenborg de Bremerhaven, cet ancien transporteur de blé a intégré la marine russe en 1946 au titre des dommages de guerre.

 

Après des missions océanographiques, il est devenu un navire-école, d’abord militaire puis civil. Le quatre mâts embarque toujours près de 125 cadets, qui s’y forment à la navigation. Des élèves étrangers sont également admis à bord. Ainsi, des élèves de la classe préparatoire de l’Ecole Nationale Supérieure Maritime ont pu naviguer presque deux semaines sur le Kruzenshtern, entre la Méditerranée et Le Havre, où ils ont débarqué.

Cadeau Marine: Visite à bord du Kruzenshtern, en escale au Havre
Cadeau Marine: Visite à bord du Kruzenshtern, en escale au Havre
Cadeau Marine: Visite à bord du Kruzenshtern, en escale au Havre
Cadeau Marine: Visite à bord du Kruzenshtern, en escale au Havre
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Cadeau Marine: Visite à bord du Kruzenshtern, en escale au Havre
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Cadeau Marine: Visite à bord du Kruzenshtern, en escale au Havre

Stockage de l'énergie solaire, du nouveau !!

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La ville de Turlock, au cœur de la vallée centrale de Californie, a inauguré le 23 mai la première centrale solaire couplée à une batterie en flux redox. La technologie a été développée par la société Enervault dont le siège se situe à Sunnyvale dans la baie de San Francisco. Cette société, créée en 2008, a pour objectif de fournir des solutions de stockage des énergies intermittentes (solaire, éolien) en vue de répondre aux pics de consommation du réseau électrique. Enervault a levé 25 millions de dollars auprès de fonds de capital-risque (dont Total Energy Ventures) et a bénéficié d'une subvention de 4 millions de dollars du Département de l'Energie (DOE) dans le cadre du "recovery act" (plan de relance de 2009) pour mettre au point son premier démonstrateur. Cette entreprise est l'une des start-up appartenant au cluster spécialisé dans le stockage de l'énergie de la baie de San Francisco qui rassemble aujourd'hui plus de 80 entreprises.

 

La centrale de production et de stockage de Turlock, située au coeur d'un verger d'amandiers, est constituée d'un ensemble de panneaux photovoltaïques reliés à une batterie en flux redox capable de stocker et de produire 250 kW pendant 4 h (1 MWh). La production d'électricité est utilisée pour alimenter les pompes du système d'irrigation des amandiers qui consomment 225 kW en période d'irrigation (entre midi et 18h). L'alimentation en énergie est assurée par les panneaux photovoltaïques dont la puissance est limitée à 185 kW en pointe ; les batteries en flux assurent le complément et permettent d'éviter de recourir au réseau pendant la journée, lorsque le coût du kWh est le plus élevé. Les batteries sont ensuite rechargées sur le réseau pendant la nuit pour bénéficier d'un tarif plus avantageux du kWh. Selon le DOE, cette installation est la plus importante de ce type dans le monde utilisant la technologie redox Fer- Chrome, initialement développée par la NASA. L'intérêt de la technologie développée par Enervault est l'utilisation d'électrolytes bon marché à base de chrome et de fer moins coûteux que le vanadium. Les électrolytes sont stockés dans des citernes de grande contenance dont le volume est fonction de la quantité d'énergie à stocker. La réaction électrochimique est optimisée grâce à une succession de cellules où les électrolytes échangent des charges à travers des membranes échangeuses d'ions. Cette cascade de cellules permet d'optimiser les membranes en fonction de l'état de charge décroissant des électrolytes au fur et à mesure qu'ils traversent les différents étages de membranes. Le procédé mis au point permet de diminuer la pression de pompage et donc de réduire l'énergie consommée pour la circulation des fluides électrolytiques à travers les cellules et vers les citernes de stockage. Si l'installation de Turlock est unique en son genre, ce type de stockage peut répondre à de multiples applications pour lesquelles une importante capacité instantanée de stockage est nécessaire pour répondre à des pics de production ou de consommation électrique. C'est en particulier le cas des régions dont le réseau risque d'être déstabilisé suite à variations soudaines de production éolienne ou photovoltaïque (iles). Lorsque le réseau de distribution est saturé dans certaines zones, une alternative à des investissements lourds de renforcement du réseau est d'insérer une capacité de production renouvelable couplée à ces batteries de grande capacité. Les entreprises du secteur du stockage de l'énergie ont le vent en poupe en Californie du fait d'une politique ambitieuse visant à atteindre 33% de production électrique à partir d'énergies renouvelables d'ici à 2020. Pour faire face aux contraintes d'intermittence inhérentes à ces sources d'énergie, la Commission de régulation de l'énergie en Californie a demandé aux sociétés de distribution d'investir fortement dans les capacités de stockage de l'énergie, avec un objectif de 1,3 gigawatts installés en 2020, de manière à couvrir la consommation électrique moyenne d'un million de foyers à n'importe quel moment de la journée. Les technologies de stockage utilisant des batteries en flux redox, couplées à la production d'énergies renouvelables constituent à terme des alternatives prometteuses et concurrentielles vis-à-vis de technologies traditionnelles utilisant des turbines à gaz pour répondre à des pics de consommation

Stockage de l'énergie solaire, du nouveau !!

Première mondiale en Californie : procédé de stockage de l’énergie solaire grâce à une nouvelle technologie de batterie à flux redox

Source, journal ou site Internet : BE Etats-Unis N° 372

Date : 10 juin 2014

Recherche hydrocarbures offshore en Guyane française

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Une consultation du public est organisée jusqu'au 24 juin sur deux demandes de permis exclusifs de recherche d'hydrocarbures (PERH) au large de la Guyane française. Ces projets concernent le "Permis de Guyane Maritime UDO" situé sur le domaine maritime profond et le "Permis de Guyane Maritime SHELF", situé sur le plateau continental guyanais. Après avoir pris connaissance des dossiers sur le site du ministère du Développement durable, le public

peut également déposer ses observations."Cette consultation est le prolongement de la réforme générale du code de l'environnement. Il s'agit d'associer les citoyens au débat public",explique Denis Girou, directeur de la DEAL Guyane. Cette consultation intervient dans le cadre de l'instruction de 10 demandes d'attribution de PERH au large des côtes guyanaises. Après l'instruction par la commission départementale des mines, suivie d'une instruction au niveau national, l'administration a proposé d'attribuer deux permis à des consortiums regroupant les demandeurs ayant présenté les projets "les plus pertinents". Total est à chaque fois l'opérateur de chaque partenariat. Le groupe pétrolier français intervient à 70% dans SHELF aux côtés de Hardman Petroleum et à 50% dans UDO aux côtés

d'Esso. "Afin de tenir compte de l'activité de pêche côtière, le périmètre sud de SHELF a été repoussé de 12 à 20 milles nautiques des côtes", précise Denis Girou. Insuffisant aux yeux du comité régional des pêches de Guyane qui reste toujours fermement opposé à toute nouvelle délivrance de permis de recherche d'hydrocarbures. Une fois la consultation achevée, les deux dossiers seront soumis le 30 juin à l'avis du Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGIET) puis transmis pour décision aux ministres Ségolène Royal et Arnaud Montebourg.

Recherche hydrocarbures offshore en Guyane française

Guyane : deux nouveaux projets de recherche de pétrole offshore

Source, journal ou site Internet : le Marin

Date : 10 juin 2014


Le charbon pourrait-il avoir un nouvel avenir ?

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Les réserves de charbon sont abondantes, il pourrait être encore largement utilisé. Son avenir dépendra des politiques environnementales: une taxation du Co2 le mettrait à mal. Par Frédéric Gonand, professeur d'économie associé à l'Université Paris-Dauphine Le charbon désigne différentes matières premières relativement distinctes. Le Brown coal comprend le lignite (dont la teneur en résidus est assez élevée, et qui est surtout utilisé pour produire de l'électricité), la houille (plus riche en carbone avec moins d'eau et de résidus), le coke (utilisé en sidérurgie) et d'autres charbons « vapeurs » surtout destinés à la production d'électricité. Au-dessus d'un pouvoir calorifique de 6000kcal/kg, les hard coal comprennent notamment l'anthracite (à haute teneur en carbone, avec peu de résidu, utilisé pour le chauffage).

Des coûts de transport élevés

Les coûts de transport du charbon sont significativement plus élevés que ceux du pétrole (4 à 5 fois plus en temps normal). Les mines de charbon proches des centres de consommation bénéficient ainsi d'une rente de situation géographique. Le coût du fret maritime du charbon est particulièrement volatil : habituellement de 6$ la tonne entre Afrique du Sud et Rotterdam durant les années 2000, il a pu s'envoler à 50$ fin 2007 - début 2008. Dans ce contexte, seuls 12% de la production mondiale de charbon font l'objet d'un commerce international (essentiellement du hard coal) et le secteur est concentré entre les mains d'acteurs industriels de grande taille (Rio Tinto, BHP Billiton, XStrata, Anglo American Coal).

Des réserves abondantes: plus d'un siècle de production

Quelques ordres de grandeur peuvent être utiles. 69% du charbon dans le monde est destiné à produire de l'électricité, et 13% est utilisé par le secteur sidérurgique. Géographiquement, les réserves de Brown coal sont à 33% aux USA et à 26% en Russie ; elles sont aussi importantes, en termes, relatifs, en Pologne. Les réserves de hard coal sont mieux réparties sur la planète : 25% aux USA, 16% en Chine, 14% en Inde, 13% en Russie, 9% en Australie. L'Indonésie est le premier exportateur mondial de charbon toutes catégories confondues (384Mtonnes en 2013). L'Australie est le 1er exportateur mondial de hard coal. Globalement, les réserves prouvées de charbon sont abondantes, et largement supérieures à plus d'un siècle de production. Les ressources sont encore plus abondantes. La Chine et l'Inde sont à la fois de gros consommateurs et de gros importateurs.

Beaucoup de contrats à long terme...

Géographiquement, trois marchés du charbon peuvent être distingués. Le marché du charbon à coke (charbon sidérurgique) est mondial et organisé autour de contrats pluriannuels avec fixation annuelle du prix. Le prix en est supérieur à celui du charbon vapeur (de l'ordre de 40% à 50%) car c'est un type de charbon plus rare. Le marché atlantique du charbon vapeur rassemble les électriciens et cimentiers européens qui achètent leur charbon aux Etats-Unis, en Colombie et en Afrique du Sud. Il est traditionnellement organisé en contrat à long terme avec prix indexés sur l'inflation et le coût de la main d'œuvre, mais une bourse spot s'est rapidement développée. Enfin, le marché Pacifique du charbon vapeur est structuré essentiellement autour de contrats à long terme.

Le prix du CO2: un effet massif sur la rentabilité de l'électricité à base de charbon

La compétitivité future du charbon au sein du bouquet énergétique sera liée notamment aux politiques environnementales futures et à leurs implications sur le coût du CO2 : elle est donc essentiellement incertaine. Le prix du CO2 a un effet massif sur la rentabilité d'exploitation des usines d'électricité à partir de charbon. Le captage de CO2 coûte de 20€ à 40€ MWh (hors coût de transport et de stockage) - cela dit, la filière n'est pas encore mature et pourrait donc encore réaliser des gains de productivité à l'avenir.Les normes de réduction des émissions de pollution locale pourraient aussi peser sur l'usage futur du charbon. Par ailleurs, une amélioration du rendement énergétique des usines à charbon (en Chine, en Inde) devrait peser à l'avenir sur la demande mondiale de charbon. Au total, on s'attend donc plutôt à une tendance à la décélération pour la demande de charbon à long terme, mais la question du rythme de ce ralentissement reste largement sans réponse à ce stade. Côté offre, les coûts de production ne devraient pas augmenter beaucoup vu l'abondance des ressources. Au total, le prix du charbon pourrait a priori suivre une tendance plutôt baissière à long terme, mais à un rythme qui reste encore très incertain à ce stade.

Le charbon pourrait-il avoir un nouvel avenir ?

Quel avenir pour le charbon ?

Source, journal ou site Internet : La Tribune

Date : 10 juin 2014

Auteur : Frédéric Gonand

NEWS: Samsung sur les rangs pour reprendre STX France ?

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Alors que le processus de vente des chantiers STX France de Saint-Nazaire est enclenché, la banque d’investissement sud-coréenne KDB, principal actionnaire du groupe STX Offshore & Shipbuilding, démarche les repreneurs potentiels. Non seulement en Europe, où des chantiers concurrents pourraient être intéressés, mais également en Asie. C’est en tous cas ce qui ressort de la réunion qui s’est tenue lundi, à Bercy, où Arnaud Montebourg a fait le point avec les élus locaux. Selon une source proche du dossier, le ministre de l’Economie a indiqué que KDB avait signifié son intention de boucler la vente du constructeur nazairien d’ici la fin de l’année. Et précisé au passage son souhait de voir les 66.66% que STX détient dans l’entreprise cédés à Samsung Heavy Industries, un autre géant sud-coréen de la construction navale et l’un des leaders mondiaux du secteur. Une option qui ne convient pas du tout au gouvernement français, qui redoute que l’opération tourne au pillage du savoir-faire nazairien. Car, même s’il ne s’est apparemment pas montré très actif, depuis un moment, sur les nouveaux projets de paquebots, SHI a affirmé à plusieurs reprises, ces dernières années, sa volonté de pénétrer le marché de la croisière. Mais, pour développer une telle activité en limitant les risques techniques et financiers, il faut de l’expérience et de l’expertise, ce que pourrait faciliter le rachat d’un grand spécialiste européen du secteur.

 

Le pillage technologique évité avec STX

On rappellera qu’en 2008, au moment du raid boursier de STX sur le groupe norvégien Aker Yards (auquel Astom avait vendu les ex-Chantiers de l’Atlantique deux ans plus tôt), le spectre d’un pillage technologique planait très sérieusement sur Saint-Nazaire, poussant d’ailleurs l’Etat à entrer au capital de l’entreprise (à hauteur de 33.34%, participation qu’il détient toujours). Il semblait en effet évident que les Coréens n’avaient pas déboursé une fortune pour ne pas profiter des savoir-faire de leurs nouveaux actifs. Pourtant, contre toute attente, la crainte ne s’est pas révélée fondée, pas plus en France que dans les chantiers finlandais, également croqués par les Sud-coréens en 2008. Au point qu’on se demande toujours, six ans après le rachat, quelle était la stratégie de STX dans cette opération, ou tout simplement s’il en avait une. Toujours est-il que cette première aventure asiatique, finalement indolore, ne doit pas anesthésier la vigilance si la perspective d’un nouveau mariage exotique se profile. Car Samsung n’est pas STX. Ce possible prétendant, plus structuré et solide, pourrait en cas de reprise adopter une approche subtile mais déterminée, en somme bien plus dangereuse.

 

Les constructeurs coréens vraiment intéressés ?

Mais il ne s’agit à ce stade que de spéculations. D’abord, les informations du ministre, comme on l’a vu sur d’autres dossiers, ne sont pas toujours à prendre au pied de la lettre. Ainsi, il n’y a aucune raison pour que l’un des autres grands constructeurs coréens, Hyundai Heavy Industries ou même Daewoo Shipbuilding & Marine Engineering (dont KDB est actionnaire depuis 10 ans et doit vendre sa participation), ne soient pas eux aussi potentiellement intéressés. Il conviendra donc de voir, puisqu’aucune déclaration officielle n’est parvenue de Séoul, si SHI ou ses compatriotes, qui semblent quand même pour l’heure surtout très axés sur le secteur de l’offshore pétrolier et gazier, ont une réelle volonté de reprise. Ou si KDB, pourquoi pas, est en mesure de trouver un autre candidat asiatique, chinois par exemple.

 

Le droit de véto du gouvernement

Dans tous les cas, le gouvernement pourra, si une reprise coréenne se profilait et se révélait dangereuse, s’opposer à la vente des parts détenues par STX dans Saint-Nazaire. Il en a légalement le pouvoir, puisque le chantier français, au-delà de ses réalisations civiles, travaille aussi sur le secteur de la Défense. Alors qu’il réalise actuellement deux bâtiments de projection et de commandement pour la marine russe, c’est aussi le dernier chantier hexagonal à pouvoir réaliser les grands bâtiments de la Marine nationale, notamment des porte-avions ou même des ravitailleurs. De là, son intérêt stratégique est avéré et l’Etat peut mettre son véto à une cession qu’il estime risquée pour les intérêts du pays en termes de sécurité et de souveraineté.

 

Le statu quo toujours possible

Cette arme très précieuse assure une bonne protection à l’industriel français. Mais le gouvernement, s’il est poussé à l’employer, ne pourra en user indéfiniment. Car, en cas de blocage répété de ses candidats potentiels, on imagine que STX ferait pression sur l’Etat pour qu’il rachète lui-même sa participation. Une solution dont on ne veut pas entendre parler à Bercy. Si un tel scénario se profilait, l’Etat devrait donc jouer très finement afin de maintenir le statu quo, c'est-à-dire faire en sorte que STX, qui n’a pas vraiment d’urgence à vendre ses parts dans les chantiers nazairiens (dont le plan de charge est désormais bon), reste finalement comme actionnaire « dormant » jusqu’à ce qu’émerge une solution satisfaisante pour les deux parties. Ce qui peut éventuellement durer assez longtemps.

 

On ne se bouscule pas au portillon

Car, hormis l’option coréenne, les solutions ne sont pas légion. D’après un participant à la réunion de lundi, aucune offre considérée comme « sérieuse » par le gouvernement n’aurait encore été formulée pour reprendre STX France. Le ministre affirme vouloir un repreneur industriel et non des financiers, ce qu’il ne trouverait de toute façon pas puisque cette activité est trop peu rentable pour susciter le moindre intérêt sur les marchés. Et dans le monde industriel, précisément, on ne se bouscule pas non plus au portillon. S’il est avéré que d’autres chantiers européens ont été approchés par KDB, cette piste éventuelle constitue pour l’Etat un second écueil potentiel. Certes, il n’y aurait dans ce cas pas de réel problème de pillage technologique, mais Bercy craint de voir un concurrent de Saint-Nazaire emporter la mise dans le seul but, précisément, de tuer une partie de la concurrence. 

 

Les pistes françaises quasi-inexistantes

Quant aux hypothèses françaises, elles semblent pour ainsi dire inexistantes à l’heure actuelle. La voie qui paraitrait la plus pertinente, à savoir celle d’un rapprochement avec DCNS, ne semble pas enthousiasmer Arnaud Montebourg et ses services. Au-delà du fait que le plan de charge de DCNS demeure encore incertain dans les années qui vienne, poussant le groupe naval à être prudent et à ne pas s’éparpiller, son actionnaire privé, Thales (qui possède 35% de DCNS, le solde étant détenu par l’Etat) est aussi un obstacle. Car l’électronicien, et derrière lui son actionnaire de référence, Dassault, ont jusqu’ici refusé toute idée de reprise des chantiers nazairiens. Or, à part DCNS, on ne voit pas quel autre grand groupe industriel tricolore aurait un intérêt à investir dans la navale.

 

Les jeux restent ouverts

Rien n’est donc encore joué et tout peut arriver, y compris le maintient en l’état de la situation capitalistique de STX France. Mais il est évident que KDB espère bien trouver un repreneur et convaincre l’Etat de l’accepter. Alors que le gouvernement, par la voix d’Arnaud Montebourg, se dit mobilisé pour soutenir et développer les chantiers nazairiens, il convient, au regard des dernières informations en provenance de Bercy, de ne pas être alarmiste quant à une éventuelle reprise par un groupe sud-coréen. Car, même si la vigilance s’impose, l’Etat a les moyens de s’opposer à une option prédatrice, qu’elle soit asiatique ou européenne. Quant au chantier en lui-même, ces manœuvres autour de son capital n’ont aucune incidence sur l’activité. L’essentiel, pour l’avenir de l’entreprise, reste de mener à bien les grands projets qu’elle vient d’engranger et, bien entendu, d’en décrocher d’autres.

NEWS: Samsung sur les rangs pour reprendre STX France ?
NEWS: Samsung sur les rangs pour reprendre STX France ?

Les entreprises subissent-elles la mutation numérique ?

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Après presque un demi-siècle de progrès dans les technologies numériques, encouragés par des années de gains exponentiels constants dérivés de puissants facteurs de croissance numérique tels que la loi de Moore et la loi de Gilder, les entreprises se trouvent encore à la croisée des chemins s'agissant d'appliquer ces technologies à leurs activités. Malgré les décennies passées à automatiser en grande partie les processus existants au lieu de repenser fondamentalement leurs activités en des termes numériques, nos entreprises sont aujourd'hui confrontées à une horde de natifs du numérique, en plus d'un déferlement grandissant de startups de l'économie collaborative, qui menacent non seulement de les perturber, mais aussi de les éliminer carrément.

Obligation d'acquérir un niveau de pertinence numérique ou disparaître ?

En deux mots, le moment est peut-être venu de se demander si le progrès numérique rapide ne nous a pas finalement conduits à l'extinction massive de l'entreprise traditionnelle. Certains trouveront ces propos irréfléchis, mais les données tangibles de sources sérieuses (en anglais) continuent de montrer que la durée de vie moyenne de l'entreprise traditionnelle diminue rapidement, principalement à cause d'une incapacité à s'adapter au rythme de changement rapide des technologies actuelles. L'acquisition d'une pertinence numérique suffisante permettra-t-elle d'éviter l'obsolescence et de créer un avenir nouveau pour les entreprises prêtes à prendre cet engagement ? Certains en sont convaincus. Pour explorer ce sujet, et l'intersection de l'entreprise et de l'informatique en général, je me suis rendu début mars au CeBIT 2014 de Hanovre, en Allemagne. Sameer Patel, directeur général et vice-président de la division Logiciels d'entreprise collaboratifs et sociaux de SAP, était présent en tant qu'orateur au Social Business Arena, un espace de discussion au sein du CeBIT, où sont explorés les changements continus que les médias sociaux imposent à nos entreprises.

Réinventer l'informatique et l'avenir du travail

Sameer Patel est l'homme fort derrière Jam, plate-forme avant-gardiste de SAP destinée à l'entreprise sociale ; à ce titre, il suit donc ces tendances de très près. Dans son intervention, il a mis en avant les points clés suivants au sujet de la transformation véritable de l'entreprise numérique et sociale.

  •   Ce qui fonctionne le mieux, c'est un équilibre entre les grands modèles informatiques. Il explique qu'au lieu de chercher simplement à améliorer les systèmes d'enregistrement ou les processus, ou bien de se focaliser uniquement sur l'aspect social, "nous devons nous poser la question suivante, de façon très objective : pour faire mon travail, quelle proportion me faut-il de social, de transactions et de données ?".

  •   Nous nous sommes numérisés, mais pas véritablement transformés. Nous ne sommes pas allés au plus profond de nos entreprises pour les repenser en termes numériques modernes. Nous devons accorder une plus grande priorité à l'avenir de nos entreprises.

  •   Malgré plus de quatre décennies d'investissements dans l'informatique, nos informations d'entreprise restent désorganisées et en silos. "Les vrais cerveaux de nos entreprises se trouvent dans les ateliers d'usine et dans le centre de service aux clients. Pourtant, 43 % des entreprises n'ont toujours pas d'informations complètes sur les fournisseurs", déplore Sameer Patel.

  •   Nous avons besoin de processus reproductibles qui nous entourent comme le fait le Web moderne, ce que ne fait guère l'entreprise d'aujourd'hui. Pour Sameer, "Nous devons trouver et institutionnaliser des schémas reproductibles. Nous devons trouver des schémas qui accélèrent

les performances. L'informatique d'entreprise doit nous entourer. Le Web est conçu autour de moi, contrairement à nos expériences d'entreprise standard."

En matière d'entreprise sociale, l'accent doit être mis sur la fonction et le processus, tandis que l'aspect social doit leur fournir le contexte et l'impulsion nécessaires. "Nous devons comprendre de manière holistique le bon équilibre entre social, processus humain et données. La fonction doit primer, suivie par le social. Avec juste la bonne dose de social nécessaire."

Passer à un modèle plus connecté et intégré

Bien entendu, le vrai problème est que nous sommes toujours en plein milieu de la prochaine transition majeure dans le monde de l'entreprise et de la technologie, à savoir passer de l'univers statique axé sur les données (qui est celui des débuts de l'ère de l'information) à un modèle beaucoup plus connecté, engagé et intégré aujourd'hui, que je qualifierais d'ère du réseau. La vision qu'a Sameer Patel de la collaboration et de l'avenir des effectifs a toujours été de jeter un pont entre ces deux univers ; je pense qu'il s'agit du seul véritable moyen de commencer à rapprocher nos entreprises d'un avenir profondément numérique et social. Toutefois, un aspect malheureux de la puissance profondément latente des technologies numériques, et notamment en réseau, est qu'elles confèrent un énorme multiplicateur de force comparé aux outils qui les ont précédées. Cela a eu pour effet de considérablement creuser l'écart entre les entreprises leaders et retardataires ces dernières années, d'où un changement extrêmement inégal dans le monde de l'entreprise, ajoutant encore plus de turbulences sur la place de marché. En conséquence, certaines entreprises n'ont guère changé depuis les années 1990. Par ailleurs, on trouve également des entreprises tournées vers l'avenir, généralement dans les industries très concurrentielles, qui semblent provenir tout droit du futur avec leurs pratiques : utilisation avancée des réseaux sociaux d'entreprise, communautés de clients, applications mobiles personnalisées, plates-formes de cloud computing, informatique pilotée par les employés et programmes d'utilisation d'appareils, d'applications et de technologies personnels sur le lieu de travail. Aux entreprises de créer leur propre rupture Le débat aujourd'hui continue donc de tourner autour de la manière inadéquate dont les entreprises se modernisent en vue du changement technologique, pour réinventer l'environnement de travail et actualiser leur mode d'interaction avec le monde. Néanmoins, ce débat occulte bien trop souvent la façon dont les entreprises peuvent y parvenir. Certes, de bons modèles voient le jour pour adapter les entreprises traditionnelles à une mentalité plus numérique et vous pouvez certainement vous assurer que votre portefeuille informatique capture des concepts progressifs et avant-gardistes tels que ceux promulgués par Sameer Patel. Pour autant, c'est aux entreprises au final de créer leur propre rupture, avant que le marché ne le fasse pour elles. Il s'agit là d'un obstacle majeur que seules les entreprises les plus disciplinées surmonteront.

Les entreprises subissent-elles la mutation numérique ?

Les entreprises se sont numérisées sans vraiment se transformer

Source, journal ou site Internet : ZDnet

Date : 11 juin 2014

Auteur : Dion Hinchcliffe

Skype 5.0 pour iPhone

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La sortie de Skype 5.0 pour iPhone est imminente. La promesse : une exécution plus rapide, une interface repensée ou encore la fluidité des transitions entre conversations La sortie de Skype 5.0 pour iOS, une mise à jour « majeure » du client de VoIP, est imminente. L’application serait « plus de cinq fois plus rapide que la précédente », indique la filiale de Microsoft dans un billet daté du 9 juin.

Skype 5.0 pour iPhone

L’interface de Skype 5.0 pour iPhone est proche de l’application pour Windows Phone ou Android, mais ses fonctionnalités ont été optimisées pour iOS. Les développeurs de Skype qui ont réécrit l’application, mettent en avant : la rapidité d’exécution, la fluidité des transitions entre conversations ainsi que la création de groupes depuis les listes de contacts. L’envoi de messages aux contacts déconnectés et la synchronisation des statuts de lecture des messages d’un écran à l’autre (smartphone, tablette, ordinateur...) sont prévus. Et ce sans dégradation des performances, assure Skype. Skype 5.0 pour iPhone sera disponible en téléchargement dans l’App Store d’Apple dans moins d’une semaine. Quant à la sortie mondiale de la version pour iPad, elle devrait se faire prochainement. Rappelons que Skype a récemment rendu gratuite la vidéo conférence.

Skype 5.0 sur iPhone va gagner en rapidité

Source, journal ou site Internet : silicon

Date : 10 juin 2014

Auteur : Ariane Beky

Culture et saveurs !! Un anglais chez les immortels.

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Réception de M. Michael Edwards

DISCOURS

PRONONCÉ DANS LA SÉANCE PUBLIQUE

le jeudi 22 mai 2014

———

 

M. Michael Edwards, ayant été élu à l’Académie française à la place laissée vacante par la mort de M. Jean Dutourd, y est venue prendre séance le jeudi 22 mai 2014 et a prononcé le discours suivant :

 

Mesdames, Messieurs de l’Académie,

En m’ouvrant la porte de votre illustre Compagnie, vous accueillez en votre sein bien pire qu’un étranger : un Anglais. Le geste pourrait sembler imprudent à une époque où le vrai anglais universel, ainsi que la mondialisation d’un faux anglais rabougri et bizarrement accoutré, menacent la langue française que vous avez pour mission de sauvegarder. Qu’aurait dit Vaugelas ? Qu’aurait dit Jean Dutourd, mon pugnace prédécesseur ? S’il parvient, du ciel, de l’autre immortalité, à discerner nos petites agitations, se félicite-t-il d’avoir pour successeur un Britannique ? J’ose l’espérer. Comme vous le savez, appartenant à une nation d’excentriques, j’ai poussé l’extravagance jusqu’à choisir d’écrire pour l’essentiel en français, en contestant même l’idée reçue qui suppose que la poésie, qui sonde la matérialité des mots, leurs relations, leurs mémoires et qui naît d’un rapport intime et affectif avec le langage, ne peut s’écrire que dans la langue que l’on a gazouillée enfant. Vous avez senti chez moi une attirance irrésistible pour la langue française, vous m’avez honoré en m’invitant à la soutenir à vos côtés, en sorte que le fauteuil 31, qui comptait déjà deux exclus et un guillotiné, compte aussi, dorénavant, un immigré.

En accomplissant ce rite agréable et solennel, je me rappelle ce qu’était pour moi l’Académie française vue de la lointaine Angleterre. Dès le lycée, elle paraissait une réalité irréelle, un rêve qui faisait rêver, un peu à la manière de la pagode chinoise dans les jardins botaniques de Kew, tout proches de mon enfance. Je m’apercevais peu à peu qu’elle était unique, une de ces exceptions françaises, de ces institutions incomparables dont il convient de défendre coûte que coûte la nature spécifique. Il m’a plu par la suite de savoir qu’un autre poète anglais, Matthew Arnold, voyait dans l’Académie une preuve éclatante du génie du cardinal de Richelieu, qui avait compris qu’une nation pense par sa langue, et qu’il existe un rapport étroit entre la santé d’une langue et la santé de ceux qui la parlent. Il semblait en effet, au jeune poète que j’étais, que l’Académie, qui a pour vocation d’être la demeure de toutes les excellences, est notamment le lieu où se met en œuvre et en valeur le français, grâce aux écrivains qui ont à la fois défendu et illustré la langue française et sa littérature. À Cambridge, à Christ’s College, des académiciens contribuèrent à mon éducation, en premier lieu Racine. Il me révéla une autre manière de sentir, de penser, de vivre le moi et le monde, et par sa façon d’écouter le chant des sons et de la syntaxe, par son sens de l’ordre à établir dans une œuvre, il vint à représenter pour moi, face à la différence anglaise de Shakespeare, l’être même de la poésie française.

Maison de la création littéraire et de l’esprit chercheur, l’Académie me rappelle aussi, au moment d’en franchir le seuil, tout ce que je dois à Jacqueline de Romilly, à ce trésor de sagesse et de bonté dont la disparition nous attriste tous et que j’aurais tant aimé, aujourd’hui même, remercier.

L’apparition, dans la langue française, d’un autre monde, avec sa musique, sa lumière et ses secrets, l’initiation à une autre manière d’être, ne m’empêchent évidemment pas d’aimer et d’admirer l’anglais, mais affinent la perception que j’en ai. La beauté ordonnée du français ne me rend pas insensible à la belle exubérance de l’anglais, multiplicatrice d’horizons. Issu d’un mariage forcé mais pleinement heureux entre le Nord et le Sud de l’Europe, entre les idiomes des Germains et des Latins, l’anglais de Chaucer, Shakespeare, Dickens, Joyce, biforme, bilingue et ouvert au monde, cherche moins à se purifier qu’à s’enrichir. Il évolue, il vit, par une invention incessante et des emprunts nombreux. J’aimerais penser que l’anglais, perçu comme l’ennemi héréditaire et terriblement actuel du français, pourrait au contraire lui être utile. Car il n’est pas question, au fond, là où l’esprit raisonne sérieusement et voit clair, de rivalité. La pluralité des langues est un cadeau inestimable, qui fait proliférer les polyphonies des paroles, et des perspectives existentielles et ontologiques sur la terre et le ciel.

 

Poète, j’apprécie toujours davantage la langue anglaise et cette langue française que Jean Dutourd passait sa vie à chérir, à défendre et à animer de son génie. Une certaine idée de la France, que lui avait communiquée son père, était une des passions de sa vie. Il chantait inlassablement la gloire de son pays, « sel de la terre », et de ses compatriotes, « race des élus ». Ce qui ne l’empêchait pas d’admirer l’Angleterre, où il travailla pendant trois ans pour les services français de la BBC, ni de savourer la littérature anglaise, surtout Oscar Wilde, Sterne, Chesterton, qu’il traduisit, et Stevenson. Ces choix ne sont pas banals : ils démontrent l’indépendance de son jugement. Quant à la langue française, il craignait que son altération par le jargon et les anglicismes ne menaçât l’être intime des Français, leur capacité de penser et de sentir avec justesse et lucidité. Il savait, écrivain, que tout ce qui touche au langage touche également à la totalité de notre expérience, à notre recherche de l’autre, à notre cheminement entre le bien et le mal.

Il militait sans cesse pour le français, avec un talent de polémiste allègre et étonnamment érudit, dans des associations, des articles de journaux, dans ses travaux académiques et ses romans. Parler, cependant, de ses activités, de son action, soulève une difficulté. Au moment de préparer son propre discours de réception, il demanda à son ami Maurice Schumann, qui le recevait, de ne pas raconter sa vie. Il avait découvert que ce mystère que l’on appelle ma vie se dérobe aux regards et se cache en des lieux imprévisibles. D’où l’évocation, dans Les Taxis de la Marne, d’une cinquantaine de photographies mentales, d’un « album personnel que je suis le seul à pouvoir feuilleter », qui ne contient rien de marquant ni de significatif, mais qui constitue « mon histoire la plus secrète et la plus authentique ». Il avait appris surtout, tel Yeats ou Proust, que l’œuvre est la création de quelqu’un d’autre, qui ne coïncide pas avec l’auteur, avec la personne que ses amis connaissent et qui croit se connaître. Pour trouver le lien chez lui entre vivre et écrire, il convient de chercher le niveau profond auquel – observées nécessairement de l’extérieur – son expérience de l’histoire contemporaine et l’aventure de sa création romanesque se touchent.

Il appartenait à la génération 1920, qui avait vingt ans en 1940 et que la défaite provisoire de la France frappa en pleine jeunesse. Ses activités pendant l’Occupation : double emprisonnement, double évasion, participation à la Résistance et à la libération de Paris, rencontre avec le général de Gaulle, lui donnèrent l’espoir, vite déçu, de retrouver la France rayonnante qui avait nourri son imagination. Il passa le reste de sa vie convaincu d’être né dans une basse époque, où la France ne jouait plus un premier rôle, ne s’étant pas relevée toute seule et avec panache comme après les défaites de Louis XIV et de Napoléon, parce qu’elle avait été sauvée de l’Occupation en partie par ses alliés. Les Français, l’amour de la gloire perdu depuis l’armistice, avaient fait de la France, pour citer une de ces comparaisons expressives qu’il produisait copieusement, « une vénérable pendule sur une cheminée […] que personne ne regardait parce qu’elle ne donnait […] plus l’heure ».

Ce sentiment cuisant de perte et de trahison le rendait férocement et joyeusement combatif. Il était déjà, avant 1940, en désaccord avec l’esprit de son temps. Il possédait déjà l’esprit de contradiction, qu’il retrouvait chez son héros Stendhal, toujours en guerre contre le ridicule « en bon Français ». Le désaccord et la contradiction engendrent la satire, éclairage indispensable et salutaire dans le monde comme il va, et Jean Dutourd la pratiquait à la fois en s’indignant de ce qu’il fustigeait et en se délectant des armes verbales et spirituelles qu’il maniait avec virtuosité. Romancier, journaliste, personnalité célèbre de la radio et de la télévision, il allait au-devant de la controverse, en attaquant sans cesse, en soulevant contre lui les « intellectuels », en choisissant des titres destinés à déplaire, en se moquant de la politesse, de la bienséance et de l’objectivité, qu’il considérait comme des « qualités pour personnes pâles ». Il était donc attaqué à son tour, on le traitait de réactionnaire, de cocardier, de fasciste, on essaya (vraisemblablement) de le tuer. La manière dont il raconte cette dernière mésaventure révèle un trait dominant de son esprit, l’inventivité et la gaieté avec lesquelles il retournait toujours la situation : « J’ai été incendié, écrit-il, par des gens qui n’aimaient pas mon style, puis plastiqué deux ans plus tard par d’autres connaisseurs littéraires. » On aurait pu craindre que son goût pour la provocation ne convînt pas aux mœurs de l’Académie française. Il paraît qu’il se trouvait fort bien parmi vous, tel qu’au sein d’une deuxième famille. L’Académie n’est-elle pas du reste, par son indépendance et son prestige, un foyer de la pensée libre où l’on n’a pas de compte à rendre au politiquement correct (qui interdit, précisément, de penser), un lieu où l’on cherche à voir clair ?

Son sentiment d’être orphelin de la vieille France ne cessait de croître. Communiste de cœur en 1943, grand ami d’Aragon, il trouva pourtant le général de Gaulle, un peu comme on trouve Dieu, vit en lui, dans ce hurlement de frustration et de colère que sont Les Taxis de la Marne, le seul Français possédant, devant la cacophonie de l’Histoire, l’oreille absolue, et lui voua toute sa vie une sorte de culte. Il glissait, avec beaucoup de courage, de plus en plus vers la droite – ou plutôt, hors des cases sommaires habituelles –, en pensant l’impensable : que la démocratie, qui est un déferlement de paroles, plonge la société dans l’illusion et le mensonge, et que la France était plus elle-même sous la monarchie. Le héros tragique et minable des Horreurs de l’amour,Édouard Roberti, député radical, est présenté, par le gâchis de sa vie et sa longue descente dans le grotesque, comme le reflet de la IVe République. Il meurt le premier jour de la première campagne électorale de la République gaullienne.

Ses convictions portaient-elles Dutourd à écrire des romans réalistes, à opposer au réalisme socialiste un réalisme conservateur ? On pourrait le croire, à lire distraitement certaines de ses affirmations. La première règle pour le romancier, ou pour le peintre, et la source principale de leur bonheur d’artiste, serait de « faire ressemblant ». Dutourd aborde ici la question éternelle que se posent également les poètes et les dramaturges, sur le rapport énigmatique entre la réalité et l’œuvre, cette chose singulière et sui generis que nous faisons exister et qui nous surprend toujours. Mais il soutient qu’Apollinaire nous montre dans ses nouvelles des choses « devenant insolites à force de ressemblance ». Le paradoxe est nécessaire pour décrire l’effet produit par un art qui s’éloigne du réel familier à mesure qu’il s’en approche, et qui s’en approche à mesure qu’il s’en éloigne. Qu’un arbre peint par un grand artiste ressembleà un arbre, ou qu’un évènement raconté par un grand écrivain ressembleà un évènement, nous transporte dans le domaine de l’étrange, à cause du décalage entre l’œuvre, avec ses lois propres, et la réalité. Baudelaire avait évoqué de même, à propos des nouvelles de Gautier, la « magie », non pas du fantastique ou de l’extraordinaire, mais de la « vraisemblance ». C’est en s’efforçant de rester fidèle au réel que l’on y dévoile une autre dimension, insolite et magique.

Le réalisme cède aussi devant la caricature, que Dutourd tenait pour sérieuse « parce qu’elle tire au jour violemment ce qui était caché ». Cette violence de l’art répond à une réalité complexe et obstinée où le réalisme primaire ne rend que les apparences. On comprend dès lors qu’il fût attiré par une certaine tendance de la littérature anglaise, chez Fielding, par exemple, ou Dickens, dont un des personnages, en examinant un portrait, le trouve si ressemblant « qu’il pourrait presque être une caricature ». On comprend aussi qu’il admirât Oscar Wilde, qui va encore plus loin. Dutourd sentait que peu d’auteurs l’avaient influencé davantage. Il estimait par ailleurs qu’à l’encontre de l’opinion généralement admise, Wilde avait un « bon cœur » et un « esprit de charité et d’amour », ainsi qu’en témoignent, en effet, particulièrement ses nouvelles. Il introduit Wilde en personnage dans Mémoires de Mary Watson, pour qu’il expose, avec des exemples imaginés par Dutourd, l’essentiel de sa théorie artistique. Lorsque le peintre américain Whistler reproduit une cafetière, la vraie cafetière ne se trouve pas sur la table mais sur la toile ; par la suite, dans l’esprit des gens, toutes les cafetières se mettent à ressembler à celle de Whistler. Monet, en peignant la gare Saint-Lazare, qui n’était auparavant qu’un amas de noir, de fer et de fumée, la change en elle-même, la fait devenir ce qu’elle est : quelque chose de précieux et de sublime. La vie, en imitant l’art, commence à lui ressembler. Autrement dit, le roman, le tableau, le poème, en avant du réel, constituent des lieux fictifs où les faits sont transfigurés, où nous tâchons de voir autre chose au-delà d’un monde à la fois splendide et horrible. Je suis tenté d’ajouter que toutes les formes d’art opèrent, plutôt que la mimèsis aristotélicienne, l’anaktisis, la re-création de la réalité, mais, connaissant la répugnance de Dutourd pour le discours savant, je sens qu’à entendre ces mots grecs, il murmurerait « cuistre » !

Déshérité dans l’univers méconnaissable de l’après-guerre, il devait trouver de l’espoir dans cette capacité innovante de l’écriture, son autre passion. Car Mémoires de Mary Watson concrétise l’idée que Wilde y exprime : le roman constitue une fiction qui attire sans cesse le réel dans la littérature. Des célébrités de l’époque, Wilde, Whistler, Mallarmé, Verlaine, côtoient des personnages tirés de Conan Doyle : Sherlock Holmes et le docteur Watson, et d’autres personnages inventés par Dutourd. La narratrice est doublement imaginaire, étant l’épouse de Watson. Elle raconte des choses extravagantes parce qu’elle a assimilé la leçon de Wilde. Jeune, écrit-elle, on croit Jane Austen les yeux fermés, alors que ce sont Balzac ou Dickens, avec leurs « énormités », qui dictent à la réalité « ce qu’elle sera ». Son histoire en contient une autre, un long récit d’aventures dans le goût du xixe siècle raconté par Holmes, et l’étude des mœurs de la bonne société victorienne se mue en roman à suspense. Le signe le plus magistral du passage de la vie vers la fiction qui la renouvelle, c’est l’ambition du docteur Watson d’écrire les exploits de Sherlock Holmes en donnant à cet être paraissant sec et désagréable une allure séduisante et romanesque : en le transformant en héros de roman, en un Sherlock Holmes possible.

 

Mémoires de Mary Watson, rédigé sur un ton étincelant et sans faille, témoigne de la variété des ouvrages de Jean Dutourd et de son brio. Quelle gageure que de faire parler Mallarmé, Verlaine et surtout Oscar Wilde, aussi éblouissant dans sa conversation que dans ses écrits ! Il s’en tire brillamment. Et nous découvrons dans ce roman un des aspects du « vrai » Dutourd, non pas celui de la biographie, mais celui, transformé, qui vit dans son œuvre.

 

Si son invention romanesque dépassait le réalisme, l’examen de ce qu’il considérait comme un monde fourvoyé et perdu dans l’illusion débordait le cadre de la politique. La pire des illusions serait de se tromper sur soi, avec les malheurs qui s’ensuivent. Nombre de ses personnages vivent, dans l’inconnaissance de soi, à la frontière entre l’erreur et le mensonge. Même les Poissonard d’Aubon beurre, qui s’enrichissent pendant l’Occupation en faisant du marché noir avant de passer pour des patriotes, juste avant la Libération, grâce à quelques actions en réalité ignobles, ne se voient pas tels qu’ils nous paraissent et sont trop entiers dans leur égoïsme et trop inconscients de ce qu’ils font pour être de véritables hypocrites. Roberti surtout, dans Les Horreurs de l’amour, se dégrade par petites étapes, en s’échinant à se convaincre qu’il n’aime pas sa maîtresse et que leur liaison sera sans conséquences.

Pour Dutourd, ce défaut de présence réelle à soi-même est dramatique. Il cite Stendhal disant de Napoléon qu’il avait « emprisonné sa vie dans une comédie grave ». Nous discernons en effet cette prison lorsque nous voyons que notre conscience se dédouble et se multiplie et que nous arrêtons rarement de nous jouer la comédie, ayant décidé arbitrairement quelles idées et quelles émotions nous conduisent. Dutourd distingue dans les mirages que nous cultivons, dans « cette éternelle duperie intime » qui est le lot des hommes et par laquelle la réalité du monde et du moi est voilée, l’effet du péché d’orgueil. C’est sans doute, pourrait-on ajouter, l’effet principal du péché originel. Nous ne savons pas qui nous sommes.

Si un discours de réception à l’Académie française devait ressembler à une conversation à table dans la bonne société anglaise, où l’on s’abstient de parler politique et religion par peur de détruire l’ambiance feutrée, anodine et délicieusement ennuyeuse, il n’aurait pas fallu que Dutourd décédât et que son successeur fût tenu de parler de lui. Athée dans sa jeunesse, il devint plus tard croyant ; la présence de Dieu sous-tendait dès lors son œuvre, et avant tout Les Horreurs de l’amour. Ce roman, où un homme politique marié glisse imperceptiblement dans l’engrenage du mal parce qu’il croit entretenir une liaison par simple désir et où il finit par commettre un meurtre, est assurément son œuvre la plus ambitieuse. Il y raconte, selon son narrateur, « le destin d’un homme », « le Bien et le Mal », mais en faisant descendre ces sujets grandioses dans la trame illimitée, inextricable et en partie déterminante des circonstances qui nous encerclent quotidiennement, dans « cette espèce de grande incertitude de la vie, où rien n’est tout à fait vrai ni tout à fait faux, où tout est cote mal taillée, approximation, tâtonnement, expédient ». La chute infiniment circonstanciée de Roberti et sa lenteur à comprendre sa passion expliquent la longueur exceptionnelle du roman. Il y retrace aussi « la tragédie de notre temps », où le héros est sans grandeur et où son geste meurtrier résulte d’une méprise. Il tue le frère de sa maîtresse qui l’insulte à grands cris afin de briser sa liaison, ne sachant pas que sa sœur a déjà rompu et que Roberti est au désespoir. Dutourd s’attache à montrer, finalement, « un enfer plus vrai et plus détestable […] à la mesure de ce siècle misérable et surpeuplé », les flammes éternelles où certains s’engouffrent sur la terre même, petit à petit et sans s’en rendre compte.

Roberti est présenté sous les traits d’un Faust moderne, qui a vendu son âme sans le savoir, ayant été marqué par la « grâce noire » de Satan, et qui reçoit dans ses mains, afin de tenir et de poignarder un homme vigoureux et plus jeune que lui, une puissance qui « n’était pas de ce monde ». Mais un Dieu qui s’éloigne du convenu est à l’œuvre également. Une jeune femme dans Le Séminaire de Bordeaux sent à côté d’elle la présence de Dieu, « bonté insatiable et monstrueuse ». Dutourd suppose la même qualité chez tous ceux, croyants ou non, qui agissent selon les principes – ou plutôt, sous la dictée – de l’altruisme. Dans Les Horreurs de l’amour, l’esprit borné et intempestif de Valentin, frère de la maîtresse de Roberti, perd toute importance devant son dévouement au bien de sa sœur. Il agit à la manière d’un saint pour qui rien n’existe en dehors du salut de son prochain, « ni tact, ni tolérance, ni respect humain, ni pitié ». L’esprit de contradiction fournit à Dutourd cette vision sévère, qui tranche sur la mièvrerie d’une certaine image fort répandue de l’amour de Dieu et de la charité humaine.

Les Horreurs de l’amour est un roman bien français, et pas seulement parce qu’il raconte un adultère. L’auteur s’applique à analyser dans le moindre détail la psychologie des personnages ; il le fait pendant des centaines de pages, avec une puissance d’observation et une fécondité dans l’invention, à partir d’une maigre anecdote, tout à fait prodigieuses. Publié en 1963, l’année même de Pour un nouveau roman, d’Alain Robbe-Grillet, le livre allait à contre-courant, non pas par opposition à l’air du temps, mais parce que Dutourd poursuivait ce qu’il appelait sa « petite musique » et ne se préoccupait pas du renouvellement du genre romanesque, à moins que cela n’arrivât plus ou moins spontanément par le récit qu’il voulait faire et le monde qu’il voulait construire. Les Horreurs de l’amour effectuent un croisement de Diderot : l’action consiste entièrement en une conversation entre MOI et LUI sur Roberti et sa déchéance, et de Proust, pour l’analyse psychologique et sociale, et parce que l’histoire qui se déroule dans les paroles des deux interlocuteurs est un roman à venir, que MOI se charge de rédiger.

 

Le livre est complexe, en effet ; moderne à sa façon. Et si Dutourd ne cherchait pas en premier lieu de nouvelles manières de concevoir le roman, il réfléchissait sans cesse sur les arcanes de la création littéraire, en parlait souvent et en faisait parler ses personnages.

Il hésitait, jeune, entre la littérature et la peinture ; Pluche, le peintre dans son roman du même nom, sonde les sources et la pratique de son art avec autant d’acuité que Jacques de Boissy, le jeune romancier du Printemps de la vie. Pluche a appris qu’une œuvre ne vaut, en soi, pour son créateur et pour celui qui la trouvera sur son chemin, que si l’artiste se surprend, en tombant continuellement sur « la nouveauté, l’inattendu, l’inconnu, ce qui ne va pas sans dire ». Même étonnement chez l’écrivain, « myope curieux et intrépide » selon Le Demi-Solde, qui ne sait où il va et qui avance sur la piste en suivant ses phrases. L’œuvre commencerait « par un acte qui modifie le monde en lui ajoutant une idée, un sentiment, une couleur, une mélodie inexplicables » ; la pensée viendrait après, « pour ordonner et exploiter ». Dutourd évoque ici un problème qui nous concerne tous, poètes autant que romanciers, celui du rôle de l’intellect où l’éducation et un préjugé culturel nous ont habitués à nous mouvoir. Il se fie plutôt à la matière de l’œuvre en gestation et des mots qui la composent, sans produire du surréalisme. Il se jette également dans l’écriture pour la joie de se découvrir, de faire peu à peu le portrait de l’inconnu en lui qui brûle de se révéler. L’inconnu paraît, tout comme l’œuvre se crée, non pas à l’aide de l’entendement mais de l’inspiration vue sous un angle moderne, « porte du subconscient qui s’ouvre quand on veille ». Il va jusqu’à déclarer qu’il n’avait à peu près jamais écrit ce qu’il avait voulu.

L’acte d’écrire, lorsqu’il réussit, est un acte gai. Cela peut surprendre, et pourtant Dutourd l’affirme en de nombreuses occasions. La gaieté surgit malgré la tristesse de l’écrivain, malgré la cruauté du sujet. Elle est présente pour le lecteur dans l’œuvre achevée comme pour l’écrivain dans l’œuvre en train de se faire. Elle est la marque des grands écrivains, ainsi que des grandes époques littéraires. Aux antipodes du martyre flaubertien, mais aussi d’un usage ludique de la littérature, elle présente une image inaccoutumée du travail créateur, qui suppose un bonheur semblable à nul autre devant le possible du langage et devant le monde à la fois familier et étrange qui commence à exister. Elle suppose la transmission du bonheur au lecteur, qui s’aventure lui-même dans l’inconnu des mots et du monde.

La gaieté participe plus généralement d’une vision globale de la condition humaine et de la vocation de l’art. Elle s’affirme en dépit du malheur et elle accompagne un pessimisme certain quant à la bonté de l’homme et à l’amabilité de l’histoire. Le pessimisme de ceux qui se sont persuadés que les choses tourneront toujours mal est la ruine de l’âme, tout comme l’optimisme tranquille, mais le pessimisme fortifié par la gaieté, qui voit clairement les vices, les bêtises et les faiblesses à vaincre, est « un facteur d’énergie […] la source de toutes les vertus, l’œuf de l’action ».

Cependant, le Maître de la gaieté semblerait être Dieu. Dutourd le tient dans Les Horreurs de l’amour pour un être « facétieux et déconcertant », qui se plaît avant tout dans le « saugrenu ». Dieu se montre ainsi en partie pour déjouer notre orgueil et notre gravité. Dans un monde déchu, il nous empêche de nous prendre au sérieux, d’exhiber dans des paroles sonores le malheur majestueux de notre destin. La vie quotidienne s’ingénie à nous faire la même leçon. Dutourd prend l’exemple d’un curé qui lit son bréviaire en marchant avec des chaussures trop étroites et qui, à chaque pas, est conscient de Dieu et de ses cors aux pieds, loue les anges et maudit le cordonnier. « Nous sommes partagés, conclut-il, entre le Très-Haut et les pieds sensibles. » En tant que Français je pense à Montaigne, à Voltaire, mais en tant que Britannique je reconnais bien ici une caractéristique de la littérature anglaise, qui passe constamment, et philosophiquement, entre l’élevé et le terre à terre. Le diable, en revanche, est compassé et logique, « il endort notre méfiance avec tous les prestiges de la raison ». Il est surtout triste, alors que Dieu est la gaieté même. Dutourd se réfère à saint Philippe Neri, « dont la vie édifiante a été quatre-vingts ans de fou rire, tellement Dieu lui paraissait drôle ».

 

Ce qui nous conduit vers la tragédie, et vers le cœur de l’œuvre de Dutourd. Le peintre Pluche, en répétant son idée que la gaieté est la porte ouverte sur les œuvres réussies, ajoute : « Tout ce qui n’est pas gai est raté, même les tragédies. » C’est bien vrai, mais qu’il est rare de l’entendre ! Il soutient de même que Beethoven et Rembrandt, « esprits tragiques par excellence, n’attristent jamais ». Nous le savons, mais nous ne voyons pas clairement que cette joie littéraire, musicale ou picturale participe de la substance de l’œuvre et parachève sa signification, qu’elle transfigure et dépasse le malheur sans le nier. Il dit surtout : « Il y a dans l’impuissance et la stérilité quelque chose d’affreux et de tragique, qui est un levain pour les belles œuvres futures. » En un clin d’œil, le mot tragique change de sens. Employé d’abord selon la coloration négative que nous lui donnons à l’ordinaire (il est tragique d’être stérile, de ne pouvoir peindre ou écrire), il devient soudain positif, il désigne ce qui permet de sortir de la stérilité et de créer des œuvres. Par une simple phrase dite presque en passant par un de ses personnages, et qui descend très bas avant de remonter très haut vers l’œuvre et la beauté, Dutourd suggère que la tragédie ne sombre pas, que sa dynamique l’entraîne au-delà du malheur, qu’elle change l’avenir.

Dans Les Horreurs de l’amour, Roberti devient meurtrier et Valentin est sacrifié, mais la femme de Roberti est transfigurée, sauvée, par la colère et le chagrin. Sa maîtresse épouse un jeune homme remarquable, qu’elle n’aime pas mais qui l’aime. Après le passage de la tragédie, qui détruit, exalte et projette en avant sa gaieté en tant que création et forme, la vie quotidienne reprend. Cette vie se déroule également tout au long du roman dans la conversation entre MOI et LUI, qui commentent l’histoire narrée par ce dernier au cours d’une longue promenade dans Paris. Le passage continuel entre l’histoire de Roberti et la flânerie de deux interlocuteurs qui lui sont étrangers nous rappelle que nous non plus ne vivons pas nécessairement au niveau de la tragédie, que nous connaissons toujours une œuvre tragique – ou épique, ou comique – à distance, assis dans un fauteuil, au théâtre ou chez nous. La vraie vie est ailleurs, mais l’ailleurs est proche.

Plus on étudie l’œuvre de Jean Dutourd, plus on saisit qu’elle dément l’image populaire de l’homme et de ses écrits. Ce batailleur montrait une générosité extraordinaire. Ce faiseur de bons mots désopilants était un homme de cœur, dont la vie, ancrée dans l’amour de sa femme Camille, rencontrée dès l’adolescence, fut profondément ébranlée par la mort, jeune, de sa fille Clara. La sécheresse stendhalienne de son écriture servait à discipliner une âme sensible.         Ses romans et ses autres livres constituent certainement un portrait en relief de la France de la deuxième moitié du xxe siècle, une satire allègre et décapante aux cibles nombreuses. Mais ils innovent aussi, à leur manière, l’acte créateur et la composition romanesque. Ils explorent ce que Dutourd appelle « la grande vérité irrationnelle du monde », laquelle n’est pas contraire mais inaccessible à la raison. Ils témoignent surtout d’une quête et d’une sagesse.

 

Merci, Mesdames, Messieurs, d’avoir voulu que je siège parmi vous, et de m’avoir offert ce fauteuil 31 où je découvre aussi, parmi mes prédécesseurs récents, Jean Cocteau et Edmond Rostand. Nombre de vos confrères d’antan – Corneille, Boileau, La Fontaine, Racine, Hugo, Claudel, Valéry, Pierre Emmanuel – m’ont accompagné fraternellement dans ma recherche de la poésie et dans ma réflexion sur les rapports entre la poésie et la vie ; j’ai tant écrit sur eux que je me sens presque à ma place dans votre assemblée. Il me suffit cependant de citer ces Noms pour trembler devant l’exigence de l’art, et pour me souvenir qu’à l’université de Cambridge pareillement j’avais un moment l’impression d’être un intrus. Je ne m’en inquiète pas : il faut connaître ses limites, afin de les dépasser.

Pour l’humoriste américain Ogden Nash, « Être anglais, c’est appartenir au club le plus select du monde. » Pour l’Oscar Wilde des Mémoires de Mary Watson, que Dutourd écrivit après son élection, « l’Académie française est une sorte de club, comme le Traveller’s, ou à la rigueur la Chambre des lords ». Me voilà deux fois parmi les happy few ! Mais j’envisage autrement l’Académie. Pour venir ici à pied, nous laissons derrière nous les bruits de la ville, la prose de l’ordinaire, et nous traversons le si bien nommé pont des Arts. Un pont se contente de relier l’ici à l’ici, sans prétendre, comme une tour ou un clocher, à la transcendance ; il nous permet toutefois de gagner l’autre rive, en passant au-dessus des eaux de la vie et de la mort, et de nous trouver, un moment, ailleurs. S’élève pour nous recevoir, les bras ouverts, le palais Mazarin, avec une architecture si heureuse dans son sobre épanouissement, si joyeuse dans l’élan de sa coupole, si française dans sa mesure et son équilibre. Si émouvante pour un Anglais, car la chaleur de sa pierre lui remémore la pierre dorée des Cotswolds et d’Oxford. Nous entrons enfin dans cet espace singulier qui ressemble aux lieux réels et pourtant mystérieux qui, dans plusieurs pièces de Shakespeare, accueillent les personnages lorsqu’ils s’éloignent du monde familier, pour être transformés. Je pense au domaine de Belmont dans Le Marchand de Venise,à l’île de Prospéro dans La Tempête et surtout à la forêt d’Ardennes dans Comme il vous plaira, située à la fois en Angleterre et en France. L’Académie ne serait-elle pas également le lieu, pour reprendre trois thèmes qui me tiennent à cœur, du bonheur d’être ici, de l’émerveillement et du possible ?

SirMichael Edwards,

Culture et saveurs !! Un anglais chez les immortels.

Libéral ou libertarien par Thierry FALISSARD

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Même si le Petit Larousse illustré 2014 intègre à présent "libertarien" dans ses nouveaux mots, et que le terme commence à "entrer dans les mœurs" (notamment depuis la campagne de Ron Paul en 2012 et les péripéties d'Edward Snowden, sans compter de petites incursions récentes en France soviétiquelors d'une élection législative), l'usage n'est pas encore bien fixé autour de ce vocable.

Certains auteurs, même libertariens (comme Pascal Salin), n'utilisent jamais le terme de "libertarien", mais uniquement celui de "libéral". D'autres utilisent indifféremment les deux termes, les considérant comme synonymes. Et une troisième catégorie (à laquelle j'appartiens) préfère différencier nettement "libéral" et "libertarien".

En effet, "libéral" ne signifie plus rien aujourd'hui : tout le monde est plus ou moins libéral (sauf quelques nostalgiques de l’URSS), et aux États-Unis les étatistes prétendument progressistes se qualifient de liberal, tandis que libertarian désigne les libertariens (et parfois également les libertaires gauchisants). Il y a, paraît-il, un "socialisme libéral", un "égalitarisme libéral", un "conservatisme libéral" ; il ne manque plus qu'un "libéralisme libéral" pour ajouter à la confusion. Et le terme n'a pas le même sens d'un pays à l'autre : en Suisse, c'est une qualité que d'être libéral, en France, pays du terrorisme intellectuel de gauche, cela équivaut presque à être un "nazi" ou un "darwiniste social".

Cependant, certains s’affirment libéraux mais non libertariens. Mais alors, comme différencier un libéral et un libertarien ?

Je propose le test suivant. Si vous êtes d'accord avec l'une au moins des propositions ci-dessous, vous n'êtes probablement pas un libertarien. Si vous êtes d'accord avec toutes, vous êtes l'étatiste parfait, et vous devriez certainement vous lancer en politique ou entrer dans la fonction publique ! La cleptocratie vous appelle !


1) L'État a le droit d'imposer une "solidarité" minimale, via l'impôt ou les cotisations "sociales", car autrement personne n'assisterait ceux qui sont "laissés au bord de la route".

2) Il y a des limites à la liberté, que le "principe de non-agression" libertarien à lui seul ne cerne pas ; par exemple, vente d'organes, prostitution, trafic de drogue, diffamation, etc. doivent être interdits et punis.

3) La notion libertarienne de "lutte des classes" n'est pas admissible, l'État n'est pas une source d'exploitation au seul prétexte qu'il impose une "asymétrie" entre citoyens, certains payant des impôts ou finançant des privilèges dont d'autres bénéficient.

4) La démocratie représente l'achèvement ("l'horizon indépassable") du libéralisme, dont elle est inséparable ; démocratie ou liberté, c'est du pareil au même.

5) L'idée d'un "droit naturel" qui ne serait pas d'origine étatique, mais existerait indépendamment de lui, est absurde : le seul droit est celui que met en œuvre l'État, et en démocratie il est normal pour le citoyen de s'y plier.

6) Certains services publics ou "biens publics", comme la monnaie, ou l'éducation, ou la "sécurité sociale", sont du ressort exclusif de l'État et doivent lui être confiés.

7) Il est normal que l'État ne fonctionne pas comme une entreprise, et qu'il prenne en charge des fonctions a priori"non rentables".

8) L'économie ne peut fonctionner correctement si l'État n'est pas là pour la diriger ou la réguler.

9) La politique est quelque chose de noble, cela consiste à désigner nos représentants, qui agiront dans l'intérêt général.

10) L'État devrait interdire les tests politiquement incorrects et provocateurs comme celui-ci.

 

Quelques commentaires sur chacune de ces affirmations.

1) La solidarité ne peut être que volontaire, sinon ce n'est plus de la solidarité : c'est de la coercition pour les uns et de l'assistanat pour les autres :

L'État-providence est une pornographie de la générosité, car il nous force à accomplir les gestes, même si nous n'éprouvons pas le sentiment. (Christian Michel)

C'est aussi l'idée que la fin justifie les moyens : on aurait le droit de soulager un mal ici en causant un autre mal là. Mais alors pourquoi n'aurais-je pas moi-même le "droit" d'obliger mon voisin à être "solidaire" envers moi en allant le voler, sous prétexte qu'il est plus chanceux, plus riche, plus favorisé que moi ? L'État fait-il autre chose ? Pourquoi le vol est-il considéré comme un mal, excepté quand c’est l'État qui le pratique ?

2) Si vous posez des limites à la liberté, quelles seront ces limites ? Et que faire en cas de désaccord sur ces limites ? Vente d'organes, prostitution, trafic de drogue, etc., si vous les regardez de près, ne limitent la liberté de personne, n'agressent personne (en droit il ne peut exister d'agression envers soi-même − sans quoi il faudrait aussi bien interdire le suicide ou le masochisme). Quant à la diffamation, au mensonge, à la calomnie ou à l'insulte, ils ressortissent à la liberté d'expression, dont évidemment il est possible d'user de façon immorale, mais il n’y a là pour les libertariens aucune agressionà proprement parler.

3) La "lutte des classes" au sens premier, celui du libéralisme (avant que le marxisme n'en dévoie le concept), c'est l'opposition entre les volés et les voleurs, les criminels et leurs victimes. Le vol consiste à prendre le bien d'autrui sans son consentement : c'est exactement ce que fait l'État, puisque l'impôt est "imposé", et que le "consentement à l'impôt" est un oxymore (si un tel consentement existait vraiment, on pourrait sans problème rendre l'impôt facultatif).

4) La démocratie a conduit au nazisme et au communisme ! Nous n’évoquerons même pas les contradictions qui lui sont propres (théorème d'Arrow,  théorème de l’électeur médian, etc.), pour insister sur le fait qu’elle se transforme aisément en démocratie totalitaire, soit de façon violente (par la révolution), soit de façon insidieuse comme c'est le cas dans les social-démocraties. Quel devrait être son champ d'action, d'un point de vue libertarien ? Tout ce qui ne concerne pas la liberté et la propriété d'autrui : la couleur du drapeau national, l'élection d'un représentant gestionnaire des "biens publics", etc. Il est clair qu'alors la politique serait réduite à peu de chose, pour le plus grand bien de tous. On aurait enfin réussi à dépasser la démocratie.

5) Si l'idée de "droit naturel" est absurde, cela signifie qu'il n'y a pas de loi injuste. En revanche, si vous jugez qu'il peut effectivement y avoir des lois injustes, vous devez admettre l'existence de critères qui vous permettent d'en juger, et cela indépendamment du droit positif. Le droit naturel (que l'on ferait mieux d'appeler "droit moral" comme le proposaient judicieusement John Stuart Mill et Arthur Schopenhauer) ce n'est pas autre chose : c'est la recherche d'une justice acceptable par tous et fondée sur la raison, sous la forme d'une éthique minimale applicable à tous. Entre Antigone et Créon, les libertariens choisissent Antigone ! Ils en arrivent ainsi à rejeter toute notion de droit qui serait en désaccord avec l'éthique minimale du principe de non-agression, et donc à rejeter une grande partie du droit positif :

L’État est le maître de mon esprit, il veut que je croie en lui et m’impose un credo, le credo de la légalité. Il exerce sur moi une influence morale, il règne sur mon esprit, il proscrit mon moi pour se substituer à lui comme mon vrai moi. (Max Stirner, L’Unique et sa propriété)

6) Le point de vue libéral et libertarien est que le service public devrait être confié chaque fois que c’est possible à la société civile, et donc privatisé, confié à des entreprises ou à des associations. Dans le passé, l’État s’occupait du commerce du blé, le résultat en était la famine. Aujourd’hui on peut constater chaque jour les dégâts causés par le service public : gaspillages, pénuries ou gabegies, rationnement, corruption, bureaucratie, privilèges accordés à quelques-uns aux dépens de tous, retards technologiques, grèvesà répétition, contraintes absurdes, etc. Le libertarien va en général plus loin que le libéral, dans la mesure où il étend la privatisation aux domaines de la monnaie, de l’éducation, du transport, de la santé, de la retraite, etc., voire de la sécurité (police et justice) pour les libertariens anarcho-capitalistes.

7) Il a existé et il existe encore des États fonctionnant comme des entreprises. C’est le cas d’un certain nombre de paradis fiscaux. L'État bernois, sans être un réel paradis fiscal, en fut longtemps un exemple, c'était un "État-entrepreneur domanial":

Berne était la plus grande république au nord des Alpes, s’étendant des portes de Genève aux portes de Zurich. Ses ressources financières étaient la propriété foncière, les émoluments des offices, les contributions aux routes et le commerce du sel et du blé. En plus, au XVIIIe siècle, les placements à l’étranger fournissaient un septième du budget. (Beat Kappeler, La fin de l’État idéal, Le Temps, 2 juillet 2011)

La question est de savoir si l'État est à notre service, ou bien si au contraire nous sommes au service de l'État. Si l'État est à notre service, il n'est pas très différent d'une entreprise, il pourrait (devrait ?) donc être géré comme une entreprise. Si vous jugez normal que l'État prenne en charge des fonctions non rentables, ne vous étonnez pas que la dette publique grandisse indéfiniment ! Ce sont vos enfants qui paieront cette absence de rentabilité qui ne semble pas vous choquer. Car l'économie se venge toujours !

8) L'économie peut fonctionner sans interventionnismeétatique pourvu que les droits de chacun soient respectés. On ne nie pas qu'il faille à cette fin des services de justice et de police, et un minimum de règles à respecter, qui ne seront que l’expression du respect de la propriété et des contrats passés. On nie qu'il faille davantage que cela. Il est facile de montrer que l'intervention de l'État est la cause de tous les désastres économiques. Non pas que l'économie "livrée à elle-même" soit parfaite (elle ne le sera jamais : il y aura toujours des faillites, des crises, des bulles spéculatives, des escroqueries, etc.), mais l'intervention étatique inconsidérée a la faculté de transformer l'imparfait en catastrophe. Car il est tout simplement impossible de diriger l'économie :

Piloter l’économie est une tâche en soi qui n’a pas de sens et qui condamne toute action publique à l’échec puisque les grandeurs économiques globales que l’on prétend réguler (comme la consommation des ménages, l’investissement des entreprises ou les prix, salaires et taux d’intérêts) résultent fondamentalement de décisions prises librement par des acteurs aux motivations variées et aux contraintes diverses. Et empêcher les acteurs de prendre leurs décisions et d’assumer leurs responsabilités, c’est franchir un pas supplémentaire dans l’étouffement progressif de la liberté individuelle, ce qui est le plus sûr moyen de condamner toute l’économie. (Jean-Louis Caccomo)

9) La politique, c'est presque toujours l'affrontement d'une partie du pays contre une autre partie. C'est certes moins violent qu'une guerre civile, mais cela reste, en démocratie, une violence symbolique, qui permet à une majorité d'opprimer impunément une minorité. Sortez de l'illusion démocratique qui vous donne le droit de choisir l’étatiste en chef, mais pas d'échapper à l’étatisme ! Quant au mythique intérêt général, il n'existe pas, ou plutôt, on peut le définir simplement comme le respect du droit de chacun : il est a priori dépourvu d'aspect collectif.

Ce test ne doit pas donner une idée fausse des conceptions libertariennes ni du but qu’elles visent. Le libertarien n’est pas un utopiste (ou pas seulement…) ni un doctrinaire borné. Il est prêt à soutenir toute avancée procurant à la société civile davantage de liberté et lui permettant une reprise en main de son destin en-dehors de la coercition étatique. Il approuve toute initiative dans ce sens, aussi insignifiante soit-elle, qu’elle vienne de droite ou de gauche. Malheureusement, ce que les politiciens proposent en général c’est davantage d’esclavage, de contrôle, de paternalisme, de "protection" chèrement monnayée. Leur tâche, qui normalement devrait être réduite à sa plus simple expression (gérer quelques rares biens publics), devient démesurée ; et l’arme du "monopole de la violence légitime", fonction étatique fondamentale, les rend nuisibles par l’usage incorrect qu’ils en font. 

par Thierry Falissard

Libéral ou libertarien ? Faites le test !

Libéral ou libertarien par Thierry FALISSARD
Libéral ou libertarien par Thierry FALISSARD

Marquis Gilbert du Motier de La Fayette, Héros des deux Mondes !!


La blagounette du BAC à sable de la SNCF, Hamon alors !!

Le coût du nucléaire et des incertitudes qu'il fait peser (selon l'appartenance politique) L'Etat est là, ouf !!

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Le rapport sur les coûts de la filière nucléaire française a été publié par la commission d'enquête parlementaire présidée par le député socialiste François Brottes, et dont le rapporteur est le député écologiste Denis Baupin.

 

Alors que la concrétisation dans la loi sur la transition énergétique des engagements du Président de la République de réduire à 50% la part du nucléaire dans la production électrique se fait attendre, ce rapport permet de prendre la mesure du coût du nucléaire et des incertitudes qu'il fait peser.

Coût d'exploitation, mur d'investissement, amélioration de la sûreté, érosion de la rentabilité, coût croissant de l'EPR, la dérive croissante des coûts du nucléaire est enfin reconnue officiellement.

Ce rapport démontre également qu'au-delà des coûts croissants, les incertitudes restent nombreuses sur les coûts véritables, exposant le contribuable à des prix potentiellement prohibitifs. Sur le démantèlement, dont personne ne connaît le vrai prix, le rapport démontre que les devis sont globalement sous estimés. Les coûts véritables du traitement et de l'enfouissement des déchets sont tout aussi incertains.

La commission s'est penchée sur la question du risque :

"en cas d'accident nucléaire, les conséquences peuvent être désastreuses en terme de vies humaines, et le coût économique se chiffre en centaines de milliards d'euros. C'est pourtant l'Etat et donc le contribuable qui supporte la quasi-intégralité du risque puisque la responsabilité d'EDF est plafonnée."

"Nous avons un parc français très homogène", précise Denis Baupin. "Ce qui a eu un avantage en terme de coûts de construction, mais en même temps cela donne aujourd'hui une fragilité car si un incident surgit sur un réacteur, il peut être générique et forcer l'arrêt de la quasi totalité des 19 centrales".

"La sûreté nucléaire est un enjeu majeur", ajouté le député. "La sûreté du parc nucléaire français a été évalué par l'Autorité de sûreté indépendante (ASN) à 12/20. Il y a sans doute encore à renforcer la sûreté, avec des moyens humains, financiers et juridiques, notamment à travers plus de sanctions."

"On a aujourd'hui une autorité de sûreté qui ne se prononce pas sur le coût des mesures qu'elle préconise" a indiqué Denis Baupin, "l'exploitant EDF qui nous dit à peu près comment il va faire et combien ça va coûter, mais il n'y a finalement pas d'expertise indépendante !"

Pour le mouvement Europe Ecologie Les Verts, "l'Etat est le seul a pouvoir correctement gérer ce changement d'époque pour le nucléaire et doit être pleinement aux manettes pour piloter la transition écologique (...) la sortie du nucléaire est la seule solution réellement sûre et peu coûteuse à terme."

la commission

Rapport sur le coût du nucléaire : entre coûts et incertitudes
Le coût du nucléaire et des incertitudes qu'il fait peser (selon l'appartenance politique) L'Etat est là, ouf !!

Le rapport de la Cour des comptes sur "les coûts de la filière électronucléaire", commandé par le gouvernement en mai 2011, a été publié mardi 31 janvier. Dans un entretien au Monde, son premier président, Didier Migaud, explique que les magistrats n'ont relevé aucun coût caché, mais que de "nombreuses incertitudes" demeurent sur le démantèlement, la gestion des déchets et la prolongation de la durée de vie des 58 réacteurs d'EDF.

Quel est le principal enseignement de votre rapport ?

Le rapport de la Cour rassemble l'essentiel des données disponibles sur les éléments constituant les coûts passés, présents et futurs de la production d'électricité nucléaire en France. J'ajoute que si ce rapport a pu être réalisé dans un temps très court (huit mois), alors qu'il s'agit d'un travail exhaustif et innovant sur les coûts de la filière, c'est parce que la Cour a su se mobiliser, et que tous les acteurs concernés ont "joué le jeu".

Il conclut que tous les coûts futurs sont bien identifiés par les exploitants, mais qu'ils ne sont pas évalués avec un égal degré de précision. De nombreuses incertitudes pèsent, par nature, sur ces estimations et les risques d'augmentation de ces charges futures sont probables. Mais plus que les paramètres de démantèlement ou de stockage ultime, la Cour montre que c'est la durée de fonctionnement des centrales actuelles qui est une donnée majeure, dont l'effet sur le coût de la filière est le plus important.

De lourds investissements sont donc à prévoir ?

Quels que soient les choix retenus, oui, des investissements importants sont à prévoir pour maintenir la production actuelle, représentant a minima un doublement du rythme actuel d'investissements de maintenance. Ce qui fera augmenter le coût moyen de production de l'ordre de 10 %. La Cour souhaite que les choix d'investissements futurs ne soient pas effectués de manière implicite, mais qu'une stratégie énergétique soit formulée et adoptée par le gouvernement, de manière explicite, publique et transparente.

D'ici à la fin de 2022, 22 réacteurs sur 58 atteindront quarante ans de fonctionnement. Dans l'hypothèse d'une durée de vie de quarante ans et d'un maintien de la production électronucléaire à son niveau actuel [74 % de la production d'électricité], il faudrait donc un effort considérable d'investissement à court terme, qui paraît très peu probable, voire impossible, y compris pour des considérations industrielles. Cela signifie qu'à travers l'absence de décision d'investissement, une décision implicite a été prise qui nous engage déjà: prolonger nos centrales au-delà de quarante ans, ou faireévoluer significativement et rapidement le mix énergétique vers d'autres sources d'énergie, ce qui suppose des investissements complémentaires.

Y a-t-il des "coûts cachés", comme l'affirment les mouvements antinucléaires ?

La Cour a vérifié que les charges futures (démantèlement, gestion des combustibles usés et des déchets) sont bien intégrées dans les comptes des exploitants et dans les calculs de coûts. Mais, comme le montant de ces charges n'est pas connu avec certitude, elle a aussi vérifié les conséquences d'une éventuelle sous-estimation de ces coûts : les tests montrent une faible sensibilité du coût global de production de l'électricité nucléaire à l'évolution, même importante, de ces charges.

Enfin, j'insiste sur les éléments qui doivent être pris en compte dans l'analyse de la politiqueénergétique et la comparaison entre les différentes formes d'énergie. Il peut s'agir d'effets a priori positifs, comme la contribution à l'indépendance énergétique ou les moindres émissions de gaz à effet de serre; ou négatifs, comme l'impact de l'électricité nucléaire sur la santé et le réchauffement des rivières.

Comment expliquer qu'il y ait autant d'incertitudes sur le coût du démantèlement des installations nucléaires ?

Les charges futures sont incertaines "par nature". Les dépenses de démantèlement, c'est-à-dire les dépenses de fin de vie des centrales, sont estimées à 18,4 milliards (valeur 2010) en charges brutes, pour le démantèlement des 58 réacteurs, mais la Cour n'est pas en mesure de valider ce montant en l'absence d'études approfondies. Il n'y a pas d'expériences de démantèlement d'un parc cohérent comme le parc français. Les chiffrages d'EDF sont au bas de la fourchette des comparaisons internationales, qui doivent être prises avec prudence.

En est-il de même pour la gestion des déchets radioactifs ?

Le coût de leur gestion à long terme est estimé à 28,4milliards d'euros. L'estimation est fragile, car le projet envisagé pour l'enfouissement en grande profondeur des déchets à vie longue n'est pas définitif. Le devis établi en 2005 par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) a été revu en 2009 et a quasi doublé [à plus de 30 milliards d'euros]. Dans ce domaine, il n'y a aucune référence internationale possible.

Doit-on faireévaluer ces coûts par des experts indépendants ?

La Cour recommande que son rapport, que je considère comme une "base de données" des coûts du nucléaire, soit régulièrement actualisé, de manière transparente et en toute indépendance.

Les coûts de maintenance et les surcoûts de sûreté post-Fukushima vont-ils entraîner une forte hausse des prix de l'électricité ?

Le rythme annuel des investissements de maintenance d'EDF, y compris la prise en compte des prescriptions post-Fukushima de l'Autorité de sûreté nucléaire telles qu'on les connaît, devrait doubler dans les quinze ans qui viennent, ce qui représente une augmentation de l'ordre de 10% du coût moyen de production. Mais ce coût ne représente que 40 % du prix payé par le consommateur. D'autres composantes (investissements sur les réseaux, taxes) ont un effet sur le prix.

Les dépenses de recherche pourront-elles continuerà ce rythme ?

Ces 55milliards d'euros calculés, pour la première fois, par la Cour, ne mesurent que les dépenses de recherche nucléaire civile depuis 1957, soit environ un milliard par an. Sur l'ensemble de la période, elles ont été financées à 70 % par des crédits publics, mais cette part diminue. Plus de la moitié de ces dépenses de recherche est financée par les exploitants. La charge en 2010 pour les fonds publics était de 414 millions.

Jugez-vous suffisantes les garanties de responsabilité civile plafonnées à 92 millions par centrale pour EDF ?

La Cour recommande que l'on applique le plus rapidement possible les protocoles d'amendements aux conventions internationales qui relèvent ce plafond à 700 millions d'euros, somme qui reste très limitée en cas d'accidents graves.

 

Affaire KARACHI, un "gros diamant" à CHIer pour la droite !!

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L'ancien directeur de cabinet d'Edouard Balladur et directeur général du groupe Arnault, holding du PDG de LVMH, Nicolas Bazire, est renvoyé en correctionnelle pour complicités et recel d'abus de biens sociaux.

Six personnes, dont l'ancien ministre Renaud Donnedieu de Vabres, l'homme d'affaires Ziad Takieddine, l'ancien conseiller de BPCE Thierry Gaubert et le membre du comité exécutif de LVMH Nicolas Bazire ont été renvoyés en correctionnelle jeudi soir. Ils sont mis en cause dans le volet financier de l'affaire Karachi, conformément aux réquisitions du parquet.

Rattrapées par la justice. Les six personnes renvoyées hier soir en correctionnelle sont soupçonnées d'être en lien avec une présumée affaire de corruption, en marge de contrats d'armement et de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995. 

Recel d'abus de biens sociaux et fraude fiscale

Renaud Donnedieu de Vabres, ministre UMP de la Culture de 2004 à 2007, était, entre 1993 et 1995, conseiller spécial au cabinet du ministre de la Défense, François Léotard, sous le gouvernement d'Edouard Balladur. Il est renvoyé en correctionnelle pour complicité d'abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux.

L'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine, renvoyé pour complicité et recel d'abus de biens sociaux, organisation frauduleuse d'insolvabilité, fraude fiscale et blanchiment de ce délit, a déclaré l'été dernier avoir financé la campagne de l'ex-Premier ministre via des sommes issues de ces commissions.

Deux proches d'Edouard Balladur sont aussi jugés. D'abord Nicolas Bazire, membre du conseil d'administration et du comité exécutif de LVMH, pour complicités d'abus de biens sociaux et recel d'abus de biens sociaux. Ensuite, Thierry Gaubert, ancien directeur des relations publiques de François Pérol, président du groupe BPCE (Banques populaires- Caisses d'épargne) pour recel d'abus de biens sociaux.

Très proche de Bernard Arnault, Nicolas Bazire est aussi directeur général du groupe Arnault, la holding familiale du PDG de LVMH, dont il pilote les investissements. Selon Reuters, personne n'était joignable auprès du groupe de luxe pour commenter ces informations.

Sarkozy bientôt entendu?

Seront aussi jugés un autre intermédiaire en armement, pour complicité et recel d'abus de biens sociaux, et Dominique Castellan, ex-PDG de la branche internationale de la Direction des constructions navales, pour abus de biens sociaux.

Les cas de l'ancien Premier ministre Edouard Balladur et de l'ex-ministre de la Défense François Léotard pourraient quant à eux être étudiés par la Cour de justice de la République (CJR), seule compétente pour juger les délits commis par des membres de gouvernement dans l'exercice de leurs fonctions. La Commission des requêtes de la CJR, seule habilitée à se prononcer sur l'opportunité de poursuites, devrait rendre son avis début juillet.

Les juges parisiens estiment que les éléments de l'enquête rendent par ailleurs nécessaire l'audition par cette Cour de Nicolas Sarkozy, alors ministre du Budget, comme témoin assisté.

Des rétrocommissions pour financer la campagne de 1995

Ils semblent convaincus qu'une partie des commissions perçues par l'intermédiaire en armement Ziad Takieddine à la faveur de contrats signés avec l'Arabie saoudite et le Pakistan ont servi à financer la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995 via un système de rétrocommissions.

L'une des hypothèses envisagées est que la fin du versement des commissions, ordonnée par Jacques Chirac en 1995, aurait provoqué l'attentat de Karachi, en représaille contre la France. Lors de leur enquête, ils ont découvert que 20 millions de francs (3 millions d'euros) avaient été versés sur le compte de campagne de l'ex-Premier ministre, dont 10 millions au lendemain du premier tour. 

Affaire KARACHI, un "gros diamant" à CHIer pour la droite !!

SNCF et concurrence Europe (Thèse Lyon) - Grèves et convoiturage

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2.2.1. Comparatif européen de la productivité apparente du travail

N'ayant généralement pas jusqu'à une époque récente, de concurrent direct, l'évaluation de la performance des entreprises de chemin de fer, se déroulait par comparaison des unes avec les autres, dans le temps ou dans l'espace.

Nous proposerons ici nos propres calculs de la productivité94 apparente du travail de sept compagnies ferroviaires européennes, en mesurant la production par la notion de train-kilomètre (TKm) et en supposant qu'un TKm voyageurs équivaut à un Tkm de fret. Nous avons, par ailleurs, neutralisé la séparation entre l'activité d'exploitation du service et celle de gestion de l'infrastructure, en regroupant les données de ces deux activités une fois la séparation effectuée.

Trois résultats apparaissent clairement et signalent un déclassement de la position relative de la SNCF, depuis l'entrée en vigueur des réformes ferroviaires en Europe.

Tableau 1.7 – Niveau de productivité du travail (en millier de Tkm par agent).

 1970198019902005
SNCF - France 1,54 1,99 2,39 2,98
DB - Allemagne (2004)1,551,842,553,97
FS - Italie1,331,301,513,34
BR - Royaume-Uni (1995)1,651,783,194,06
RENFE - Espagne 1,451,913,405,97
CFF - Suisse2,202,503,235,93
SJ - Suède 2,372,654,735,99
Moyenne non pondérée1,73 2,00 3,00 4,61

Source : Nos calculs à partir des Statistiques chronologiques des chemins de fer, UIC.

1) Alors que la productivité apparente du travail à la SNCF était dans la moyenne (inférieure) jusqu'au début de la décennie 1980, la compagnie hexagonale se place maintenant en toute fin de classement sur notre échantillon (tableau 1.7).95

2) L'évolution de la productivité apparente du travail à la SNCF est totalement atypique au regard des trajectoires observées sur ces homologues européennes depuis le début des réformes affectant le secteur (figure 1.4). Depuis 1980, toutes les compagnies ferroviaires européennes ont au moins doublé, et certaines ont triplé, leur productivité par agent, sauf la SNCF qui ne l'a augmenté que de 50%. Fait aggravant, la réforme ferroviaire française (de 1997) ne semble, à la différence de celles opérées partout ailleurs en Europe, n'avoir eu aucun effet significatif sur le trend de productivité apparente du travail !

Une approche de la production, non plus par les trains-kilomètres, mais par les voyageurs-kilomètres (Vok) et par les tonnes-kilomètres (Tk), données qui prennent en compte l'interaction entre l'offre et la demande de service de transport96, ne change pas la position relative de la SNCF. La compagnie nationale reste en dernière position, comme l'illustre la figure 1.5, qui distingue les deux approches de la notion de production ferroviaire.

3) A l'analyse, il ressort que ces piètres résultats de l'opérateur historique en France tiennent à la combinaison de deux facteurs, la stagnation de la production globale exprimée en Tkm et une réduction des effectifs employés, plutôt modérée en comparaison.

Dans un contexte général, en Europe, d'ajustement des effectifs des entreprises ferroviaires à la taille de leur marché, la France fait partie des pays à la plus faible décroissance de ses effectifs, avec -34% depuis 1980, -55% en Italie, et -60% au Royaume-Uni97 et en Espagne, et plus encore en Suède, -66% (tableau 1.8 supra)98. Mais surtout la France, avec une production ferroviaire totale particulièrement atone, fait quasiment figure d'exception en comparaison avec les pays voisins : -1% en France, contre + 50% en Allemagne, +29% en Espagne et +16% en Italie. Les CFF, en Suisse, enregistrent même une progression record de l'offre de Tkm, de l'ordre de 60%. Cette piètre performance associe deux résultats bien différents. Alors que le trafic de voyageurs augmente en France, dans des proportions presque similaires à celles constatées ailleurs en Europe (tableau 1.8 supra), ce n'est pas le cas du fret ferroviaire qui, en France s'effondre littéralement, alors qu'il se redresse généralement ailleurs pour afficher des taux de croissance positifs, en particulier en Allemagne, au Royaume-uni et en Italie.

De ce fait, à la différence des autres opérateurs ferroviaires européens, les gains de productivité de la SNCF se sont opérés uniquement par réduction des effectifs, et non pas, par un accroissement de la production réalisée totale.

Au final, la thèse de la sous-productivité de la SNCF trouve donc ici crédit, tout comme la "volonté" de préserver le plus possible le périmètre de l'emploi des cheminots. Néanmoins, une approche complète de ces résultats de productivité nécessiterait de pouvoir intégrer la problématique de l'externalisation. Il est en effet possible d'améliorer significativement la productivité d'une firme par un recours massif à la sous-traitance. Nous faisons ici l'hypothèse que la SNCF, probablement sous l'effet de l'influence syndicale, est restée plus intégrée que la plupart de ses homologues européens. Cette hypothèse explique probablement une partie de la faible progression de la productivité apparente du travail que nous mesurons ici.

SNCF et concurrence Europe (Thèse Lyon) - Grèves et convoiturage

Source Professeur d'Economie Kuing Yamang:

SNCF et concurrence Europe (Thèse Lyon) - Grèves et convoiturage

Source : Nos calculs à partir des Statistiques chronologiques des chemins de fer, UIC.

 

Tableau 1.8 - Indice de la production et de l'emploi en 2005, base 100 en 1980.
 Production - TkmMarchandises - TkVoyageurs - VokEmploi – AgentsProductivité – Agent / Tkm
CFF - Suisse16011915168237
DB AG - Allemagne (2004)15013117970215
RENFE - Espagne12910814641312
FS - Italie11612211745257
SNCF – RFF - France996014066150
BR – Railtrack - Royaume-Uni (1995)9612513642228
SJ – Green Cargo - Suède78847734226

Source : Nos calculs à partir des Statistiques chronologiques des chemins de fer, UIC.

SNCF et concurrence Europe (Thèse Lyon) - Grèves et convoiturage
Figure 1.5 - Evolution de la production par agent en Europe entre 1980 et 2005.

(1) Données de 1995 pour le Royaume-Uni
Source : Nos calculs à partir des Statistiques chronologiques des chemins de fer, UIC.

Notes

94.

La question de la mesure de la productivité, et de celle du transport ferroviaire en particulier, est fort complexe. Elle nécessiterait l'usage de diverses méthodologies et le recours à plusieurs indicateurs. Pour une approche de cette question, nous renvoyons le lecteur aux références suivantes : Bouf D. et Péguy P. Y., (2001) ; Briard K. et ali., (2001) ; Cantos Sanchez P. et ali., (1999) ; Cantos Sanchez P. et ali., (2000) ; Gathon J.-H., (1986, 1989) ; IDEI, (2003a) ; Oum T.H. et Yu C., (1994) ; Oum T.H., Waters II W.G. et Yu C., (1999).

95.

Voir Annexe 2.

96.

Une approche par les Vok et TK est plus complexe à interpréter qu'une approcha par les TKM, car elle intègre des sources d'inefficacité extérieures à la firme, telles les décisions des pouvoirs publics en termes de tarification, d'obligation de service public, mais aussi l'impact de la conjoncture sur la demande de transport.

97.

Fait symptomatique, les entreprises ferroviaires du Royaume-Uni ne communiquent plus à l'UIC certaines statistiques, considérées comme stratégiques, concurrence oblige. Pour cette raison, nous n'avons pas pu actualiser la série du Royaume-Uni au-delà de 1995.

98.

Voir également Annexe 2, figures de l'évolution des effectifs des compagnies ferroviaires européennes et des trains-kilomètres voyageurs et fret.

PHILOSOPHIE LIBERTARIENNE COMMUNISME ET POLITIQUE par Christian Michel

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Sortir de la politique 
  
          Marx est un immense et formidable penseur des rapports de domination. Mais, il s'agit justement de s'affranchir de toute domination. Il s'agit de sortir de la politique. Ce que proposent, si l'on y pense bien, les libéraux. 
  
          La politique consiste à définir une entité (la France, le Mali, l'Europe, la Ville de Nantes, etc.) et à décider comment, et par qui, elle sera gouvernée. La solution libérale inverse la proposition. Ceux qui se mettent d'accord sur le mode de gouvernement définissent une entité. Elle n'est pas donnée d'avance. Elle n'est pas territoriale. 
  
          Les sujets de Sa Majesté le Roi définissent son royaume; les membres du Parti communiste français définissent la Démocratie populaire française, comme les fidèles de l'Église catholique définissent l'étendue de la souveraineté du pape. C'est, à la lettre, la légitimation du pouvoir selon les Pères fondateurs américains, « le consentement des gouvernés ». Ceux qui ne consentent pas ne sont pas tenus. 
  
          Ils ne vont pas non plus « voirailleurs ». Car je suis aussi bon français que n'importe quel autre (si cela a un sens). Mon appartement est à moi. Je suis ici chez moi. De quel droit peut-on me balancer: « Si vous n'êtes pas content, émigrez »? (Comme quoi, d'ailleurs, ces tyranneaux sont bien conscients du seul mode possible de résolution des conflits, qui est le droit de propriété, donc le droit d'exclure. Sauf qu'ils ne sont pas propriétaires de la France!) 
  
          Il faudrait donc, pour que cesse toute domination, que coexistent sur un même territoire toutes sortes d'entités gouvernées avec des régimes différents. Impensable? Délirant? Nous l'avons fait pourtant. Pendant un millénaire, de la chute de l'Empire romain aux édits de tolérance du 17e siècle, en Angleterre, en Hollande, en France, la légitimité du pouvoir était conférée par Dieu. L'onction divine pliait des peuples aussi différents que les picards, les bretons, les béarnais, les occitans, sous le sceptre d’un seul roi. La solution, évidemment, présupposait que les sujets croient au même dieu. Quelle loyauté en effet le Roi Très Catholique pouvait-il attendre d'un païen, qui n'allait pas en enfer pour être rebelle? 
 

PHILOSOPHIE LIBERTARIENNE   COMMUNISME ET POLITIQUE   par Christian Michel
PHILOSOPHIE LIBERTARIENNE   COMMUNISME ET POLITIQUE   par Christian Michel
PHILOSOPHIE LIBERTARIENNE   COMMUNISME ET POLITIQUE   par Christian MichelPHILOSOPHIE LIBERTARIENNE   COMMUNISME ET POLITIQUE   par Christian Michel

Communisme

De Wikiberal

Le communisme est un système théorique d'organisation sociale reposant sur la propriété commune des moyens de production. C'est également un mouvement politique qui prétend renverser le capitalisme pour instaurer une société sans classe.

Le communisme désigne également le système politique proposé par Karl Marx dont voici les 10 points-clés du Manifeste du Parti Communiste[1] :

  1. Expropriation de la propriété foncière et affectation de la rente foncière aux dépenses de l'État;
  2. Impôt fortement progressif;
  3. Abolition de l'héritage;
  4. Confiscation des biens de tous les émigrés et rebelles;
  5. Centralisation du crédit entre les mains de l'État, au moyen d'une banque nationale, dont le capital appartiendra à l'État et qui jouira d'un monopole exclusif;
  6. Centralisation entre les mains de l'État de tous les moyens de transport;
  7. Multiplication des manufactures nationales et des instruments de production; défrichement des terrains incultes et amélioration des terres cultivées d'après un plan d'ensemble;
  8. Travail obligatoire pour tous; organisation d'armées industrielles, particulièrement pour l'agriculture;
  9. Combinaison du travail agricole et du travail industriel; mesures tendant à faire graduellement disparaître la distinction entre la ville et la campagne;
  10. Éducation publique et gratuite de tous les enfants. Abolition du travail des enfants dans les fabriques tel qu'il est pratiqué aujourd'hui. Combinaison de l'éducation avec la production matérielle, etc.
PHILOSOPHIE LIBERTARIENNE   COMMUNISME ET POLITIQUE   par Christian MichelPHILOSOPHIE LIBERTARIENNE   COMMUNISME ET POLITIQUE   par Christian Michel
PHILOSOPHIE LIBERTARIENNE   COMMUNISME ET POLITIQUE   par Christian Michel

Politique

De Wikiberal
 

On définit le plus souvent la politique comme l'organisation du pouvoir dans l'État.

Point de vue libéral

Pour un libéral, qu'elle soit légitimée ou non par des thèses contractualistes, la "politique" a un objet précis et strictement délimité : le respect des droits de chacun, qui n'est pas autre chose, pour un libéral, que la définition exacte de l'intérêt général. Comme le précise l’article 2 de la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen :

Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété et la résistance à l'oppression.

Une politique réellement libérale devrait donc se garder de tout constructivisme.

Point de vue libertarien

L'illusion politique

Le problème central que pose la politique, d'un point de vue libertarien, est que des gens décident à notre place, avec notre argent, de sujets qui ne les concernent pas (ou qui, prétendent-ils, concernent "tout le monde"). Les politiciens et leurs agents (les fonctionnaires, hommes de cette machine qui s'appelle l'Etat) se substituent à la société civile dans toutes les tâches qu'ils prennent en charge - sauf dans certaines tâches prédatrices, nuisibles ou inutiles (taxation, douanes, etc.).

Pour les libertariens, la politique est ainsi le principe selon lequel certains (les politiciens ou les hommes de l'Etat) ont le "droit" d'imposer à tous leur volonté. Dans les démocraties "sociales", la politique est l'art de créer des problèmes qui donneront aux hommes de l'Etat l'occasion de se faire passer pour des gens utiles, en prétendant résoudre ou pallier les inconvénients qu'ils ont eux-mêmes créés.

Or, par définition, quand l'un en impose à l'autre, cet un est le plus fort, et cet autre le plus faible ; la politique est donc par définition la loi du plus fort, et l'antithèse de la liberté. Les politiciens cherchent à changer l'identité du plus fort, pas le fait que le plus fort fasse sa loi ; ce sont tous des esclavagistes, voulant chacun être le plus fort et imposer sa loi.

Le libéralisme, au contraire, consiste justement à reconnaître à chacun une sphère qui lui est propre, où nul autre n'a le droit de lui imposer sa volonté, et qui s'étendra ou se rétrécira selon l'exercice responsable de sa liberté.

Du point de vue économique, le jeu de la politique est un jeu à somme négative, dont le coût total pour la société est directement mesurable par l'ensemble des avantages visibles pour les privilégiés du système : lobbies, associations et entreprises subventionnées, assistés en tous genres... (voir la loi de Bitur-camember).

Le politicien est aussi le révélateur de l’irresponsabilité personnelle de l’électeur, soit que l’électeur attende de la politique des avantages tangibles (au détriment bien sûr des électeurs du camp adverse), soit qu’il préfère confier à d’autres (les "élus") des missions qu’il ne veut pas prendre en charge lui-même (guerre, protectionnisme, etc). La politique est une forme de la lutte des classes, et le vote est immoral, puisqu'il s'agit pour chacun d'imposer à ses semblables un pouvoir qui n'a d'autre légitimité que d'être celui qu'a choisi une majorité.

Ne pas confondre avec libéralisme politique, qui est la philosophie politique du libéralisme classique.

Théorie des choix publics

La théorie des choix publics (public choice theory) étudie le comportement des électeurs, des politiciens et du gouvernement, en partant du principe que tous ces acteurs sont des êtres humains agissant rationnellement et enclins à considérer avant tout leur propre intérêt. Ainsi, les décideurs ne sont pas libres de leurs choix mais ils sont en fait tributaires de groupes d’intérêt, ces derniers cherchant à bénéficier de la tendance redistributive de l'Etat qui justifie la fonction et l'existence même des premiers.

Selon Bertrand Lemennicier ([1]), cette théorie a développé deux propositions importantes applicables aux élections :

  1. Il n'est pas rationnel pour un électeur (contrairement au consommateur) de s'informer sur les programmes des candidats. S'informer a un coût d'opportunité qui excède le gain attendu du vote. Le gain attendu est le produit de la prébende qu'un électeur escompte, en votant pour son candidat favori, multipliée par la probabilité que son bulletin de vote influence le résultat. Mais dès que le nombre d'électeurs augmente sensiblement, la probabilité pour que le vote d'un électeur quelconque influence le résultat de l'élection est nulle. Il est donc irrationnel pour un électeur de s'informer sur les idées et programmes des candidats et les conséquences de ces programmes sur son propre bien être, y compris sur le programme et ses conséquences du candidat qu'il soutient. Il est donc normal que les électeurs choisissent des candidats sous l'influence de l'émotion et de la passion. Les électeurs, rationnellement ignorants, forment leurs opinions en se conformant aux croyances des autres pour conforter leur jugement personnel ou leurs informations privées (cascades d'information).
  2. Il n'est pas rationnel pour un électeur d'aller voter, pour des raisons identiques. Le gain attendu du vote est faible si les autres votent alors que le coût d'opportunité est élevé. En revanche si les autres ne votent pas, il est important d'aller voter. C'est le paradoxe du votant. Chaque électeur est incité à aller voter pour empêcher que l'autre clan fasse passer ses candidats. Il en résulte que la politique adoptée n'est pas celle d'une majorité d'électeurs, mais un moyen terme qui ne satisfait personne (théorème de l'électeur médian). Le taux d'abstention varie en fonction des anticipations des uns et des autres sur le comportement des autres électeurs.

Selon la théorie des choix publics, l'électeur n'a donc aucune incitation à contrôler l'action gouvernementale, puisque, même s'il est bien informé des enjeux politiques, l'impact de son vote est quasi nul. En revanche, l'argent public finissant toujours dans des poches privées, les bureaucrates en place au gouvernement sont "capturés" par des groupes d'intérêt de toutes sortes (lobbies industriels, associations écologistes, syndicats, groupes politiques, capitalisme de connivence). L'action d'un gouvernement social-démocrate consiste ainsi à édicter des règlementations ou opérer des redistributions sous le paravent de la démocratie représentative, qui apparaît comme un simulacre de démocratie seulement destiné à légitimer son action. La subsidiarité est vue par certains libéraux comme un moyen de limiter cette tendance.

Voir aussi

Liens externes

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