L'ONG Human Rights Watch affirme dans son rapport annuel que la Russie de Vladimir Poutine a fait subir à son peuple en 2012 les pires répressions depuis la chute de l'Union soviétique.
"La pire année pour les droits de l'homme dans l'histoire récente en Russie."
Selon l'ONG Human Rights Watch (HRW), la Russie de Vladimir Poutine a fait subir en 2012 à la société civile les pires répressions depuis la chute du bloc communiste, en 1991. "En 2012, le Kremlin s'est lancé contre la société civile dans les répressions de la plus grande ampleur dans l'histoire de la Russie post-soviétique", a déclaré l'ONG basée à New York, dans un communiqué qui accompagnait la présentation de son rapport annuel. L'opposition et les ONG russes ne cessent de dénoncer des atteintes accrues aux libertés depuis le retour au Kremlin de Vladimir Poutine. Le chef d'Etat russe a entamé en mai dernier son troisième mandat de président, après ceux de 2000-2008 et un intermède de quatre ans comme Premier ministre. "Les mesures d'intimidation contre les critiques et pour freiner le frémissement de la société civile ont atteint des niveaux sans précédent", déplore HRW. "Un Parlement dominé par les membres du parti pro-Poutine Russie unie a adopté une série de lois imposant des restrictions considérables à la société civile", ajoute l'organisation. Parmi ces lois, l'une oblige les ONG russes qui bénéficient de subventions étrangères à se déclarer "agent de l'étranger". Une autre élargit de manière floue les notions de trahison et d'espionnage, quand une troisième renforce considérablement les sanctions en cas d'incidents pendant des manifestations. Un mouvement de contestation sans précédent depuis l'accession au pouvoir de Vladimir Poutine est apparu en décembre 2011, après les législatives controversées remportées par son parti Russie unie.
Des expropriations à Sotchi en vue des Jeux Olympiques en 2014
Avant même l'investiture de Vladimir Poutine en mai 2012, les autorités de plusieurs villes "ont essayé à maintes reprises d'intimider des militants politiques et des défenseurs des libertés". Elles ont été à l'origine "de procès et de détentions arbitraires, de menaces, de passages à tabac et d'autres formes de harcèlement", souligne HRW.
Dans son rapport, l'ONG dénonce les agressions qui ont visé des défenseurs des droits de l'homme et des représentants des médias. Human Rights Watch cite notamment le meurtre en janvier 2012 d'un avocat défenseur des droits de l'homme au Daguestan (Caucase), l'attaque en avril dernier d'une journaliste du journal d'oppositionNovaïa Gazetaet l'arrestation en octobre d'un opposant russe qui aurait été enlevé en Ukraine.
Autre cas célèbre, la mort plus que suspecte de l'avocat Sergueï Magnitski dans une prison russe en 2009, qui a relancé en 2012 les contentieux entre Moscou et Washington. HRW relève aussi des "abus" des autorités concernant la préparation des Jeux Olympiques d'hiver en 2014 à Sotchi. L'ONG souligne que de nombreux habitants de cette ville du sud-ouest de la Russie ont été victimes d'expropriations dans le cadre d'un processus "opaque" et que les indemnités versées n'étaient "pas équitables".
Russie 2012: «pire année pour lesdroits de l’homme », depuis la chute de l’URSS
Source, journal ou site Internet : L’Express
Date : 31janvier 2013