"Une Exception Culturelle Française", c'est comme une Ecole de Conduite à la Française pour ne pas préciser une Ecole de Cons à la Française...Oups
Je n’ajouterai pas mon commentaire à tous ceux, indécents ou dignes, qui se sont multipliés cette semaine. Mais « l’affaire » m’a donné l’occasion de m’interroger sur les curieuses réactions du peuple de France, qui de temps en temps se replie dans son camp retranché, dans son village de Gaulois, avec le sentiment qu’une potion magique lui permettra de vaincre les légions de Jules César, c'est-à-dire les réalités du monde entier.
Ce sont peut-être mes fréquents séjours hors de nos frontières qui me poussent à m’étonner de la façon dont un grand nombre de mes compatriotes cultivent avec obstination la fameuse « exception française », au point d’en perdre tout bon sens.
Le fait majeur qui m’a alerté est le fameux sondage qui mardi dernier montrait que 57 % des Français en tenaient pour la thèse du « complot ». J’ai cru voir dans cette réaction une manifestation éclatante de l’exception française, car tous les éléments en étaient réunis :
- le refus des évidences et la préférence pour le roman ;
- le rejet de la faute sur les autres : l’étranger a tort ;
- un peu de paranoïa : l’étranger nous veut du mal ;
- un complexe de supériorité : on fait mieux que tous les autres.
En effet, à en croire ce que les médias ont rapporté de l’opinion publique, qu’ils ont eux-mêmes conditionnée, la police de New York n’aurait pris aucune précaution avant d’arrêter l’inculpé dans des circonstances d’ailleurs inacceptables, puis la machine judiciaire américaine se serait mise aveuglément en route et un magistrat peu sympathique à la France, territoire de non droit, aurait pris une décision au mépris des droits de l’homme ; la même histoire n’aurait pas pu se produire chez nous, parce que notre police, notre magistrature et notre code de procédure protègent autrement mieux les personnes présumées innocentes. Dans ces conditions, pourquoi pas un complot derrière toutes ces anomalies ?
Or, ce mode de pensée ne joue pas seulement dans cette affaire hors du commun, il règne très couramment dans les relations que les Français entretiennent avec le reste du monde, notamment dans le domaine économique.
L’Etat français est-il « en faillite » ? C’est la faute à la crise, à Wall Street, et la France n’y peut rien, elle s’en sort même mieux que les autres. On nie l’évidence d’un sureffectif dans les administrations, on pense qu’il faut un Etat fort pour nous protéger contre l’Europe, et une Europe forte pour nous protéger contre la mondialisation. Les délocalisations s’expliqueraient par la concurrence déloyale qu’exercent les autres pays, qui sous-payent leurs salariés et ignorent la protection sociale. Nous serions victimes d’une véritable guerre économique menée par le capitalisme mondial, et en particulier par les Etats-Unis et les pays émergents. Pourtant nous maintenons ferme notre système de Sécurité Sociale, le meilleur du monde, ainsi que les « services publics à la française », une organisation harmonieuse que les bureaucrates de Bruxelles ne veulent pas comprendre parce qu’ils prônent la concurrence sauvage. Il faut acheter et produire français, faire preuve de « patriotisme économique », car le chômage n’est dû qu’aux délocalisations et à l’euro fort que les Allemands imposent à l’Union.
Donc, à aucun moment on ne se remet en cause, il est plus facile de rejeter toutes les responsabilités sur nos partenaires ou nos concurrents, et il n’est pas question de bousculer nos fonctionnaires, nos syndicalistes et nos privilégiés.
Une grande majorité de Français refusent de voir le monde tel qu’il est : en mutation tandis que nous subissons la tyrannie du statu quo, appelant et acceptant des sacrifices alors que nous vivons dans la facilité et l’insouciance, à l’usine et au bureau plutôt que dans la rue.
C’est que, depuis des siècles, du gallicanisme au gaullisme, les Français marchent au pas de l’Etat. Ils ne s’y sont pas mis spontanément, mais ils ont à la longue épousé la gloire dispendieuse de leurs monarques, royaux ou républicains, qui leur ont montré la seule voie intelligente : celle que personne ne prend. « La France seule » : Maurras a été de toutes les époques, de toutes les politiques.
Voilà comment la plupart de nos compatriotes ne pratiquent d’autre langue que celle de Molière, pensant que les peuples du monde entier devraient parler français. Voilà pourquoi ils trouvent injuste de ne pas remporter tous les championnats, toutes les coupes. Voilà pourquoi on mange toujours aussi mal à l’étranger mais si bien à Paris (où on adore les souchis, les pizzas et les hamburgers). Inversement on transforme de médiocres performances en cocoricos, on sait où le coq gaulois a les pattes quand il chante, et quand il croit faire lever le soleil.
Ministre du commerce ext...
Faut-il désespérer ? Je ne le crois pas. Les jeunes sont plus ouverts sur le monde extérieur, ils voyagent, échangent, étudient à l’étranger – et parfois, hélas, ils y restent. Mais il faudrait aussi leur faire davantage connaître et comprendre les valeurs universelles, sur lesquelles le monde contemporain est en train de se caler, du moins faut-il l’espérer : l’état de droit, la responsabilité, la propriété, la liberté, la dignité de la personne humaine.
J’ajoute une dernière remarque : si les immigrés s’alignaient sur ces valeurs au lieu de tirer parti de l’exception française sous forme de Sécurité Sociale, d’indemnités de toutes sortes, d’attributions de HLM et d’absence de civisme et de respect de la propriété, ils poseraient sans doute moins de problèmes.
Il est donc grand temps de sortir du rêve éveillé, et de dire la vérité sur la France et sur le monde. Une vérité qui de temps en temps nous prend à la gorge, si elle ne nous saute pas aux yeux. Nulle potion magique ne peut sauver les descendants d’Astérix. Seule la vérité est salutaire.
par Jacques Garello
L’EXCEPTION FRANÇAISE
Source:liberté | responsabilité A propos de libres.org
Hollande en déroute
De droite comme de gauche, tous les politiques ont l’exception culturelle à la bouche. Mais qu’est-ce exactement et est-il justifié de la défendre ?
Par Daniel Benbassat. via Contrepoints
Ces derniers temps, suite aux négociations des accords de libre-échange entre l’UE et les USA, les politiques de tous bords, PS, UMP, FN et FDG se sont soudain retrouvés d’accord, ce qui n’était pas arrivé depuis longtemps, pour maintenir l’exception culturelle française.
Mais qu’est-ce donc que cette exception qui arrive à mettre d’accord ces politiques qui se chamaillent sans arrêt sur tous les autres sujets ?
En fait, nulle part on ne trouvera une explication claire de ce qu’elle est et de ce qu’elle n’est pas.
Celle-ci a débuté à la création du ministère de la Culture, confié à André Malraux, en 1959.
Elle semble concerner les subventions de ce ministère aux différents secteurs de la culture, en particulier cinéma, théâtre, télévision. Mais cette exception voit beaucoup plus large, car on peut y inclure les festivals, le prix unique du livre, la musique, les quotas de musique française à la radio, etc…
En fait, c’est tout ce qui enlève les biens culturels à la libre concurrence, c’est-à-dire au libre choix des consommateurs.
Pourquoi les consommateurs français de culture n’auraient-ils pas le droit de choisir les meilleurs biens culturels en fonction de leur rapport qualité /prix, comme ils le font pour un vêtement ou un bien meuble, personne ne l’explique vraiment, c’est une sorte de dogme.
Lors d'une interview sur une radio suisse, Gérard Jugnot se lâche sur Hollande, Mélenchon, la gauche française et ses subventions qui vampirisent la culture.
Quelques extraits:
"Je fais partie de ces gens qui morflent car je suis aisé..."
"Mélenchon est un mec dangereux..."
"France 3 a toujours été communiste, si on n'avait pas la carte du PC, on ne passait pas à France 3..."
"On ne serre pas les budgets sur la bureaucratie..."
"Je peux le dire en Suisse, pas en France..."
Source: RTS - Vertigo (Philippe Cadert):
http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/...
Le Livre Noir De La Gauche - Tatamis
http://www.tatamis.fr/sites/journalis...
La culture française est-elle exceptionnelle ?
En voyant cette défense tous azimuts de cette fameuse culture, on a un peu l’impression que c’est comme une plante un peu fragile, qui aurait besoin de petits soins pour subsister.
C’est dire à quel point cette culture a dégénéré, car que je sache, Balzac, Stendhal, Dumas, Hugo, et bien d’autres n’avaient pas besoin d’être subventionnés pour écrire des chef-d’œuvres, ni que le prix unique s’applique à leurs livres.
Alors, certainement la culture française est exceptionnelle, mais pas celle du temps présent. C’est plutôt celle du passé qui mérite ce qualificatif, celle qui justement n’avait pas besoin d’un ministère de la Culture.
Enquête accablante sur le cinéma français nourri aux subventions.
Que vaut le cinéma français ?
Dans le domaine du cinéma, de nombreux films français des années 1950 et 1960 ont été diffusés largement à l’étranger, que ce soit en noir et blanc ou au début de la couleur.
Mais depuis une trentaine d’années, des centaines de films français ont été produits et subventionnés, pour simplement payer des réalisateurs et des acteurs médiocres.
Comme l’a dit Vincent Maraval, producteur et réalisateur, à l’occasion de l’affaire Depardieu : « …tous les films français de 2012 dits importants se sont « plantés », perdant des millions d’euros : Les Seigneurs, Astérix,Pamela Rose, Le Marsupilami, Stars 80, Bowling, Populaire, La vérité si je mens 3, etc. Pas un film, sauf peut-être Le Prénom, pour gommer ce que toute la profession sait pertinemment, mais tente de garder secret : le cinéma français repose sur une économie de plus en plus subventionnée. Même ses plus gros succès commerciaux perdent de l’argent. »
Fabrice Luchini parle d'argent, du mérité à le gagner, de fiscalité etc.
Lien 1) Le barème de l'imposition 2013 :
http://impots.dispofi.fr/bareme-impot...
Crédit vidéo :
Ce soir ou jamais le 15/01/2013
L’interventionnisme étatique
Comme en matière économique où l’État pompe toutes les ressources de la France et asphyxie le secteur privé sous des centaines d’impôts et de taxes, en matière culturelle, le subventionnisme ne fait qu’encourager le clientélisme et la culture de bas-étage.
Les réalisateurs et les producteurs les plus minables savent qu’ils peuvent faire n’importe quel navet, pourvu qu’ils aient les bons contacts au ministère pour obtenir des subventions.
Même la fiscalité est mise en branle avec les SOFICA qui investissent dans le cinéma français, et dont les souscripteurs bénéficient de réductions d’impôts.
À ce sujet, il est intéressant de rappeler un paragraphe de l’écrivain libéral péruvien Mario Varga Llosa, lauréat du Prix Nobel de littérature 2010 :
La chose la plus importante que j’ai apprise est que les cultures n’ont pas besoin d’être protégées par les bureaucrates et les forces de police, ou placées derrière des barreaux, ou isolées du reste du monde par des barrières douanières pour survivre et rester vigoureuses. Elles doivent vivre à l’air libre, être exposées aux comparaisons constantes avec d’autres cultures qui les renouvellent et les enrichissent, leur permettant de se développer et de s’adapter au flot constant de la vie. La menace qui pèse sur Flaubert et Debussy ne vient pas des dinosaures de Jurassic Park mais de la bande de petits démagogues et chauvinistes qui parlent de la culture française comme s’il s’agissait d’une momie qui ne peut être retirée de sa chambre parce que l’exposition à l’air frais la ferait se désintégrer.
Subventionnisme et clientélisme
Tout est dit par M. Llosa, et le fait que toute la classe politique française défende encore ce système, montre une fois de plus à quel point l’État français a été progressivement transformé en une arme de corruption massive, où le clientélisme et les petits arrangements entre amis ont été quasiment institutionnalisés.
On comprend mieux pourquoi les Dalongeville, les Andrieux, les Cahuzac, etc. sont tout surpris d’être condamnés alors qu’ils ont bénéficié de passe-droits pendant des dizaines d’années.
À force d’utiliser le subventionnisme légal de l’État, ils ont fini par oublier qu’il y avait encore certaines pratiques illégales.
La culture est présentée par les artistes subventionnés français comme n’étant pas une marchandise, au nom de l’exception culturelle. Vraiment ?
Par Corentin de Salle.
Un article de l’Institut Turgot.
La Commission européenne est amenée à se prononcer sur le maintien de l’exclusion des services culturels et audiovisuels des négociations de libre-échange qui vont
s’ouvrir cet été entre l’UE et les États-Unis. Opposés à toute libéralisation et à l’origine d’une pétition signée par de nombreux artistes, les frères Dardenne mettent en garde contre la « déferlante américaine » qui, à les en croire, menacerait
l’existence même du cinéma européen.
Si les règles de l’OMC s’appliquaient à ce secteur, plusieurs institutions culturelles subventionnées auraient effectivement du souci à se faire mais il est erroné d’affirmer que la libéralisation - qui a généré des avantages considérables pour les producteurs et consommateurs dans tous les autres secteurs - serait nécessairement un mal pour la culture européenne.
On rétorque généralement que « la culture n’est pas une marchandise ». Faux ! La culture est une marchandise comme une autre. Dire cela ne revient pas à identifier culture et marchandise (comme on dit que A = A). La culture ne se réduit pas à une marchandise mais c’est aussi une marchandise. Une création culturelle est produite par l’artiste. Matérielle ou non, elle peut être appropriée ou diffusée en vertu d’une logique commerciale.
S’indigner face à l’énoncé de cette vérité, n’est-ce pas mépriser et méconnaître la nature même de la marchandise ? Le point commun entre les biens et les services culturels et tous les autres biens et services, c’est qu’ils sont tout à la fois évaluables en argent (la monnaie permet de quantifier biens et services hétérogènes) et qu’ils ne se réduisent pas à cela.
On répondra que créer une œuvre d’art est autre chose qu’assembler une voiture ou étiqueter des légumes. Certes, nombre de marchandises sont triviales et banales, mais ce n’est pas le cas de toutes les marchandises. Qu’est-ce qui pourrait justifier une différence de traitement entre l’artiste et les autres professions ? Une dignité supérieure ? La recherche du beau mérite-t-elle plus de protection que la recherche de la vérité ou de la justice au fondement de quantité de métiers ?
Quelle que soit la nature du bien produit ou du service presté, il résulte toujours d’un travail et ce dernier est, selon Karl Marx, l’activité fondamentale de l’homme, celle qui définit littéralement l’humanité, celle qui permet l’épanouissement de la personne, et la conduit à déployer ses « puissances personnelles ». Exprimer l’humanité par son travail n’est pas un privilège inhérent aux seuls artistes. Ainsi, reconnaître que l’objet culturel est – entre autres choses – une marchandise, ce n’est nullement attenter à son authentique dignité.
Les artistes qui ont signé la pétition des frères Dardenne réclament le maintien d’une protection – ou, plutôt, de leurs protecteurs institutionnels. Cette inquiétude vient de loin. Comme l’écrivait le poète Walt Whitman, la culture européenne « plonge ses origines dans les cours royales » et « sent les faveurs du prince ». Rien n’a vraiment changé : la politique culturelle européenne fait largement dépendre les artistes de l’État, maintient la plupart d’entre eux dans la pauvreté et crée constamment des injustices et des inégalités.
En effet, dans un système de subsides, les artistes « bien en cour » et les « gros » acteurs (opéras, théâtres, etc.) raflent tout. La majorité des artistes, elle, doit se contenter des miettes.
Film français de Bertrand Bonello avec Hafsia Herzi, Céline Sallette,Jasmine Trinca,Adèle Haenel. (2 h 05.)
Dans une tribune retentissante publiée il y a quelques mois dans le journal « Le Monde », le producteur français Vincent Maraval expliquait que, dans le top 10 des 220 films produits l’année passée en France, un seul était rentable. Pourtant, le cachet de certains acteurs est pharaonique (cinq fois le cachet d’un acteur américain pour des recettes dix fois moindre), le scandale étant ici que ces acteurs sont – dans ce merveilleux système français d’exception culturelle – payés avec l’argent public (au détriment de la masse des autres acteurs, figurants et intermittents de spectacles qui galèrent toute l’année) et par l’obligation qui est faite aux télés nationales de diffuser des quotas de films français.
C’est en raison du caractère « bankable » de l’artiste français en télé que les producteurs estiment le coût du cachet. Les télévisions, obligées de remplir leur quota hebdomadaire de films français, sélectionneront ces derniers en raison de la présence ou non d’artistes français populaires. Ces derniers, conscients de cette contrainte étatique, peuvent alors exercer un chantage sur les producteurs : « je joue dans ton film si tu allonges autant ». Si le producteur refuse, il s’expose au risque de ne pas voir son film diffusé en télé en vertu de la politique des quotas, se privant ainsi d’une source appréciable de revenus. Les lois du marchés sont distordues et dénaturées par cette politique des quotas et engendrent, pour cette raison, des cachets phénoménaux qui ne reflètent en rien la valeur économique de l’acteur comme c’est, par exemple, le cas dans le cinéma américain.
Il faut dire qu’il n’y a pas de Ministère de la Culture aux États-Unis. Pourtant, une immense coalition d’entreprises privées, d’agences publiques, d’institutions à but non lucratif, de riches philanthropes, d’universités, de communautés, tous autonomes, finissent par faire « politique ». Par ailleurs, un système fiscal très avantageux (les associations 501c 3) assure une indépendance financière à quantité d’acteurs culturels. Le résultat ? 2 millions de personnes aux États-Unis vivent directement de la culture. Aucun autre pays au monde n’affiche un tel pourcentage d’artistes au sein de sa population.
Cette culture de masse s’impose-t-elle au détriment de la culture classique et élitiste ? Non. A côté des blockbusters d’Hollywood, les États-Unis comptent 1700 orchestres symphoniques ; 7,5 millions de tickets d’opéra y sont vendus chaque saison et les musées y enregistrent environ 500 millions de visites annuelles. Les films d’auteurs à « microbudget » sont beaucoup plus répandus dans ce pays qu’en Europe, et les « petits » trouvent des créneaux spécifiques. D’ailleurs, ce sont souvent les minorités culturelles qui mènent l’innovation artistique.
Faut-il craindre la « déferlante américaine » ? Les geôliers culturels aiment à faire peur à leurs prisonniers. Comme si la culture européenne – riche, diversifiée et pluriséculaire – allait subitement s’effondrer ! C’est là surestimer tout à la fois le rôle véritable des institutions subsidiées et la stupidité des usagers culturels. Pour rester forte, notre identité culturelle doit nécessairement s’ouvrir sur l’extérieur. Elle l’est d’ailleurs depuis toujours. Claude Lévi-Strauss a, depuis longtemps, démontré l’ineptie de cette idée naïve d’une culture originellement pure. Loin de nuire à la spécificité culturelle, le commerce et le libre-échange permettent à une culture de vivre et de se réinventer en permanence. Inversement, c’est quand on veut « protéger » une culture qu’on la fige et qu’elle meurt…
Exception culturelle
L' exception culturelle est un concept de droit visant à introduire une spécificité particulière concernant les biens culturels dans les traités internationaux comme le GATT, le GATS et autres traités de l'Organisation mondiale du commerce.
Concrètement l'exception culturelle se manifeste suivant deux modalités :
- des mesures protectionnistes empêchant ou limitant, par la mise en place de quotas, la diffusion d'œuvres étrangères. Par exemple en France depuis 1994 la loi sur l'audiovisuel implique que "les radios doivent diffuser 40% de chansons francophones et, sur ce quota, 20% de nouveaux talents. Ce quota demeure pour les radios généralistes, mais il est modulé : pour les radios spécialisées dans la mise en valeur du patrimoine musical, il est fixé à 60% de chansons françaises dont 10% de nouvelles productions, et pour les radios " jeunes " à 35% mais avec 25% de nouveaux talents."
- des mesures de subventions distribuées selon la politique culturelle du pays. La disposition française dite du « 1 % artistique »étant un exemple emblématique : il s'agit d'une disposition étatique qui consiste à consacrer un financement représentant un pour cent du coût des constructions ou de l'extension de certains bâtiments publics à la commande ou à l'acquisition d'une ou plusieurs œuvres d'art contemporain.
La France pratique aussi une exception culturelle en fixant légalement le prix des livres par la Loi Lang (loi n° 81-766 du 10 août 1981 modifiée relative au prix du livre).
Critique de l'exception culturelle
Il n'est pas exagéré de présenter l'exception culturelle comme une attaque frontale du libre-échange, ce concept est par là même fortement condamné par les libéraux. On peut notamment dégager les critiques suivantes :
- Encore plus que dans d'autres domaines, étant donné la subjectivité inhérente quant au jugement de la valeur d'une œuvre artistique, les subventions ne sont que l'expression d'un choix imposé de manière discrétionnaire par l'état.
- L'inefficacité prouvée de l'action politique culturelle dans un rapport de la cour des comptes est particulièrement importante eut égard aux changements incessants de ministres, donc de priorité, aux sous estimations chroniques du coût des projet, et à une absence de contrôle criante.