Un professeur de la prestigieuse université de Harvard démontre par A + B que notre politique économique est un désastre. Pourtant rien ne change. Silence, on coule !
Tandis que la France s'enfonce dans un marasme absolument sans précédent, tellement lourd qu'on ne sait plus comment faire en sorte que les socialistes s'en aperçoivent, ceux-ci ne trouvent rien de plus urgent que de s'attaquer au problème du racisme. Tous les jours, des usines ferment et des entreprises sont liquidées, mais c'est à la une d'un journal que personne ne lit que la gauche tout entière consacre son attention. Ne craignant pas de se caricaturer elle-même, cette grande famille fiscale s'est réunie ce week-end dans un cinéma de Saint-Germain des Prés, à l'initiative de Bernard-Henri Lévy.
Par Professeur Kuing Yamang:
Les avis sont unanimes sur la nullité de la politique économique de Hollande, même les économistes de gauche sont déçus.
"Hollande, on n'en attendait rien mais on est quand même déçu."
Le président de la République en personne y est allé de son commentaire depuis Israël, où il était interviewé par une Ruth Elkrief qui s'adressait à lui comme on parle à une personne très âgée dont on n'est pas certain qu'elle nous comprenne bien. Ce qui frappait, comme d'habitude, c'est la joie de ce bonhomme, qui en dépit de sa chute libre dans l'opinion continue de discourir avec gourmandise, semblant par moments contenir un rire malvenu montant irrépressiblement du fond de son indéfectible optimisme. Espérons qu'il donne son corps à la science : des voies nouvelles s'offriront à la neurologie.
La politique économique de la France est une catastrophe
Les élections présidentielles ont donné le pouvoir politique à des fous. Ces gens sont tellement aveuglés par leur dogme qu'ils prennent des mesures qui sont en train d'achever le malade. Notre pays observe, interloqué, son médecin lui administrer (c'est le cas de le dire) les dernières doses de poison. Une bonne nouvelle : si nous nous relevons de ce quinquennat, nous pourrons conquérir le monde, et au-delà.
Le professeur Philippe Aghion, conseiller de François Hollande pendant la campagne présidentielle, et qui enseigne l'économie à l'université de Harvard - laquelle sera bien sûr accusée par l'Unef d'être une fac de droite, néfaste, inféodée à Goldman Sachs, bien moins utile au bien commun que le département sociologie de Lyon 2 -, a publié une tribune lapidaire dans Le Monde du 16 novembre dernier. Il dit en substance :
1. Il y a des politiques économiques qui marchent.
2. Elles ont été testées ailleurs et ont démontré leur efficacité.
3. La politique économique de la France est une catastrophe.
Il écrit notamment que
"les comparaisons internationales montrent que les ajustements reposant sur les réductions de dépenses publiques ont permis de rétablir la croissance, tandis que l'ajustement basé sur des chocs fiscaux a entraîné des récessions fortes et prolongées".
Pourquoi les chauves qui nous gouvernent n'écoutent-ils pas cet homme ?
Qui d'autre écoutent-ils ?
Cécile Duflot et sa licence de géographie ?
Benoît Hamon et sa licence d'histoire ?
Yamina Benguigui et son remarquable apport à la vie politique française ?
À qui avons-nous confié le fameux monopole de la violence légitime, la faculté de faire des lois, de donner des ordres aux préfets, de commander à l'administration, d'édicter des circulaires, de nommer tel ou tel directeur de telle ou telle institution, de nous représenter sur la scène internationale, de décider de la politique migratoire, des interventions militaires, des programmes scolaires ?
Jusqu'où iront-ils, et qui les arrêtera ?
Gaspard Proust a eu raison de souligner que grâce aux sondages, le chef de l'État allait bientôt pouvoir connaître l'identité de ceux qui le soutiennent. Les journalistes de Minute, peut-être. Par gratitude.
Quand Harvard démolit la politique de la gauche
Source:
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En "social-démocratie UMPS" çà rigole bien sous l'oeil rebelle de l'a mante toute religieuse et d'un Valls le futur petit Roi d'une France sous contrôle.
Deux tiers des Français pessimistes, tableau d'un société inquiète pour son avenir
Quand l'horizon est sombre, l'heure n'est pas à l'appel du grand large. Tel est le principal enseignement de l'étude sur "la France dans dix ans" commandée à l'institut BVA par le Service d'information du gouvernement et le Commissariat général à la stratégie et à la prospective, et réalisée du 16 au 19 octobre par téléphone auprès d'un échantillon de 1083 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
Sans surprise, cette étude brosse le tableau d'une société inquiète pour son avenir. Quand on leur demande d'imaginer la situation de la France dans dix ans, 67 % des personnes interrogées se disent en effet "pessimistes", et même 25 % "très pessimistes".
L'AUGMENTATION DES INÉGALITÉS
Plusieurs facteurs nourrissent cette morosité. L'un est purement économique, et concerne la croissance. S'ils ne sont que 18 % à prévoir une récession dans les dix ans, les Français n'imaginent pas pour autant de véritable rebond : pour 46 % d'entre eux, la croissance sera "faible" tout au mieux, tandis que 26 % imaginent qu'elle sera "nulle". L'on comprend mieux, à cette aune, la difficulté qu'a François Hollandeà être cru quand il affirme que la reprise est "là" : compte tenu de la façon dont les Français envisagent l'avenir de leur économie, un tel message ne peut guère être audible.
L'autre facteur d'inquiétude est d'ordre sociétal. Interrogés sur ce qu'ils redoutent le plus d'ici dix ans, près d'un quart des Français citent "l'augmentation des inégalités dans la société", bien devant "la hausse des matières premières" et"l'endettement des Etats". Plus inégalitaire, cette société leur apparaît aussi plus fragmentée. Pour 72 % des personnes interrogées, les "différents groupes qui composent la France" vivront ainsi "avec des tensions". Si l'étude ne précise pas la nature de ces groupes, elle relativise cependant la dimension purement "identitaire" de l'inquiétude. Seuls 11 % des sondés citent en effet "les tensions liées à la diversité" comme principale crainte pour l'avenir.
Pour relever ces défis, les Français misent sur les solutions de proximité. A une très large majorité, ils souhaitent ainsi que les communes, les départements et les régions aient davantage de pouvoir. Là encore, ce n'est guère une surprise : en période de crise, les citoyens se tournent davantage vers ce qui leur semble proche que vers ce qui leur paraît lointain, en l'occurrence l'Etat et l'Union européenne, dont ils sont 55 % à souhaiter qu'ils aient moins de pouvoir.
REPLI NATIONAL
De ce point de vue, l'heure est au repli national. A l'exception de l'immigration, de l'énergie, de l'innovation et de l'environnement, les grands domaines de l'action publique doivent être, aux yeux des sondés, pris en charge prioritairement par le gouvernement français, à commencer par la protection sociale (75 %), l'emploi (70 %), le budget et la fiscalité (67 %).
Lutte contre le libéralisme, renforcement du poids de l'État, le Front national rassemble les déçus du Parti socialiste. Nous assistons à la
naissance de l'ultra-socialisme.
Le FN, c'est la gauche d'autrefois, beaucoup de militants l'ont compris et rejoignent ses rangs. Anciens fans de Mitterrand, de Hollande ou du PCF
sont légion pour soutenir Marine Le Pen pour qui la majorité socialiste au pouvoir mène une politique ultralibérale façon Margaret Thatcher.
Le FN est devenu le premier parti de gauche en France.
Sur l'avenir de l'Europe, dont ils attendent principalement qu'elle garantisse la paix, les Français sont en revanche divisés en quatre parts à peu près égales : seuls 26% souhaitent un renforcement de l'intégration des seuls pays de la zone euro, ce qui correspond à l'orientation définie par le chef de l'Etat, 21 % sont favorables à davantage d'intégration au niveau de l'UE en général, 28 % souhaitent une simple coopération, tandis que 23 % sont carrément partisans de la fin de l'UE. A six mois des élections européennes, il n'est pas sûr qu'une telle fragmentation de l'opinion incite les différents partis politiques à clarifier leurs ambitions pour l'Europe.
Journaliste au Monde