Croire que le monde entier rêve de nous imiter est l’erreur la mieux partagée des Occidentaux.
L’affaire syrienne révèle tragiquement les limites d’une politique occidentale axée sur un credo simpliste : soutien aux dictateurs en place pour enrayer l’essor de l’islamisme.
Or, de la Tunisie au Yémen en passant par la Libye et l’Égypte, un vent de fronde s’est levé spontanément et a incité les masses à se débarrasser de Ben Ali, de Kadhafi, de Moubarak, de Saleh. Il a soufflé pareillement à Damas, il soufflera tôt ou tard dans le Golfe et ailleurs : une ère s’achève et l’Histoire ne repasse jamais les mêmes plats.
Avec une naïveté quelque peu suffisante, les opinions occidentales ont cru que les révoltés aspiraient tous à une démocratie à notre mode, avec les moeurs “libérées” afférentes.
Par Prof Kuing Yaman: François Hollande rend l'hommage qui lui est dû à la culture communiste qui a fait tant de bien à l'Humanité.
Il est désormais président de la République Française.
Lien 1) : Pauvreté, capitalisme et libéralisme : ce qu'on ne vous dit pas
http://www.contrepoints.org/2013/07/0...
SaIopard de Che Guevara :
http://cac14.wordpress.com/2010/03/22...
http://libertarientv.over-blog.com/ar...
Vu sur E&D :
http://www.enquete-debat.fr/archives/...
crédit vidéo:
http://www.youtube.com/watch?v=lkFj6M...
Discours de Hollande à Limoges le 27 avril 2012
http://www.fonjallaz.net/Communisme/I...
Musique:
Hans Zimmer
C’est sans doute vrai dans certaines franges des classes moyennes, encore que le désir d’accéder à une société de consommation “moderne” se nuance du souci de respecter le fond de sauce culturel musulman. Mais dans les profondeurs des peuples, la pente à mimer nos us politiques et nos largesses sociétales est perçue comme le reniement d’un héritage sacré. Les âmes se sentent agressées au plus intime ; il en résulte un patchwork d’humiliations, de craintes et de rancoeurs assez logique. D’où le vote pour les “islamistes”. Ça rassure. Ça rémunère une fierté : on croit résister à cet envahisseur sans visage qui acculture.
Si on le décrète de préférence yankee ou sioniste, l’Occident tout entier, Europe incluse, est compris dans ce rejet d’un monde — le nôtre — qui au fond méprise l’islam et le fait sentir. À l’aube des insurrections, les vrais partisans d’une théocratie invoquant la charia étaient peu nombreux et peu organisés. Ils ont proliféré sur le terreau de l’ambiguïté des revendications et d’un activisme occidental brouillon, ressenti comme un soutien à ceux qui semblent fascinés par notre scepticisme et notre consumérisme. Donc, hostile aux peuples rétifs à cette fascination. Dès lors, l’Occident est moralement hors jeu et les démons de l’Histoire sortent de leur léthargie pour se défier comme jadis ou naguère entre sunnites et chiites, descendants des Ottomans et des Perses, au grand dam de minorités, chrétiennes entre autres, astreintes à subir des “protecteurs” à géométries et bienveillances variables.
Fukuyama a cru un temps que l’Histoire, vieille dame lasse de tant d’amants capricieux, sanglants et infidèles, en était aux affres de l’agonie. Elle renoue avec sa verdeur et ses brutalités pour se venger d’une décolonisation bâclée et d’une cécité récurrente d’Occidentaux obsédés — à juste titre — par les incertitudes quant à la sécurité de leurs approvisionnements pétroliers, au destin d’Israël et du Liban, à l’importation éventuelle d’un terrorisme via les flux migratoires.
Rien de bon n’adviendra si on occulte ce paramètre : l’imbroglio mental consécutif à un sentiment de dépossession imputé à l’Occident. Les millions d’électeurs qui votent pour la mouvance “islamiste” ne sont pas des suppôts du djihad et cette mouvance ne se résume pas à des fanatiques de la haine de l’Occident. Pas encore. Peut-être serait-il opportun que nous fassions le distinguo et le fassions savoir.
Après tout, la hantise d’une barbarie high-tech concoctée par l’alliance d’un mercantilisme sans frein et d’un abrutissement médiatique sans merci, nous l’éprouvons peu ou prou. Le nihilisme promis aux générations à venir par le désarroi ambiant, nous sommes nombreux à le redouter hic et nunc. Le divorce entre notre propre héritage et l’immanentisme de l’air du temps, nous en pâtissons plus ou moins consciemment.
Cette “modernité” sans boussole, que nous identifions abusivement avec notre liberté chérie, nous commençons à mesurer combien elle nous fragilise en nous déracinant. Le laïcisme obtus qui prétend supplanter nos attaches religieuses, les chrétiens, juifs et orthodoxes de la vieille Europe s’en méfient et ils ont raison.
Aucune géopolitique ne devrait faire l’impasse sur cette réalité, difficile à isoler de ses contextes tribaux, confessionnels et autres. Aucune fatalité ne nous accule à incarner le Mal à l’aune des peuples concernés si nous cessons de les abuser sur nos intentions et de nous abuser sur le sens de leurs luttes.
Vu de ma fenêtre: le révélateur syrien
Il n’impressionnait ni ne terrorisait plus personne en Occident. Mais l’ours russe vient de se réveiller en un éclair.
L’histoire de la Russie pourrait se résumer, depuis bientôt trois siècles, à un éternel mouvement de balancier entre son attirance pour l’Europe et son appétence asiatique. Le vieil empire aux dimensions continentales hésite en réalité depuis toujours à choisir entre l’un ou l’autre des points cardinaux et cette valse-hésitation fait régulièrement danser l’équilibre du monde. Le tsar Pierre le Grand, ébloui par les fastes de Versailles et impressionné par la discipline prussienne, occidentalisera son pays à la hussarde, faisant émerger en quelques mois une capitale italienne des eaux de la Neva. Deux siècles plus tard, l’empereur Nicolas II, au contraire, ira jusqu’à se pincer violemment les doigts dans l’armure finement damasquinée mais redoutablement cuirassée du samouraï japonais.
La Russie communiste n’a pas échappé à cette règle du balancier. D’abord repliée sur elle-même et adossée à l’immense steppe, elle parviendra, sous Staline, à étendre son influence sur l’Europe dans des proportions jamais atteintes, ou presque, par les Romanov. Avec la perestroïka et la chute du régime soviétique, la Russie a dû renoncer à ses marches européennes et même admettre, mais à contrecoeur, l’émancipation de l’Ukraine.
Hollande s'en va en guerre pour un morceau de SYRIE
Depuis vingt-cinq ans, l’ours russe semblait donc dormir à poings fermés sur son gros ventre asiatique. Il n’impressionnait ni ne terrorisait plus grand monde en Occident. Il aura fallu l’“affaire syrienne” pour qu’en quelques semaines, le balancier se remette en mouvement. Un mouvement auquel chacune de ses oscillations donne tous les jours un peu plus de force. Alors même que les restes de son influence semblaient menacés au Moyen-Orient, l’ours russe s’est réveillé en un éclair. Mettant à profit les atermoiements du vieux rival américain, pourtant vainqueur par K.-O. de la guerre froide, il vient de poser sa patte sur l’Europe et il ne la retirera pas de sitôt. En effet, les pays européens ne sont pas près d’oublier la volte-face du président américain, qui vient d’abandonner la France en rase campagne diplomatique. Par ailleurs, il y a fort à parier que le G20, qui se tenait opportunément à Saint-Pétersbourg, aura offert une excellente occasion au président Poutine d’expliquer à ses hôtes le fonctionnement du gazoduc russe dont les économies européennes sont aujourd’hui dépendantes.
On raillait, il n’y a pas si longtemps, dans les rédactions et les chancelleries, la conversion de l’ancien membre du KGB nourri de marxisme-léninisme à l’orthodoxie et à la protection des chrétiens d’Orient. Le président Poutine préparait simplement le retour du balancier séculaire. Il va pouvoir bientôt endosser la responsabilité historique de la “troisième Rome” et se présentera demain en défenseur de la chrétienté tout entière.
Les cosaques ne campent pas encore sur les Champs-Élysées, comme au temps du tsar Alexandre Ier, mais Poutine est aujourd’hui en passe de devenir le nouveau maître de l’Europe.