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Hollandissimo!! Economie: la France décroche

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Attractivité. Coût du travail, fiscalité et absence de visibilité… Pour les investisseurs étrangers,la France n’est plus une économie d’envergure internationale. Ils lui préfèrent le Royaume-Uni et l’Allemagne.

 

 

Les investisseurs étrangers ne trouvent pas la France assez compétitive, ils rechignent donc à venir s'y installer.
Le coût du travail est France est trop cher et venir s'y implanter relève du parcours du combattant pour les entrepreneurs étrangers.
Travail trop cher et trop de contraintes font que la France décroche sur le plan de l'investissement international.


 

« Il faut bien comprendre que la crise dans la zone euro est terminée ! »


Du Japon, où il était en voyage officiel la semaine dernière, François Hollande est bien le seulà le penser. Importations (— 0,7 %), exportations (— 0,6 %), investissements (— 1,8 %),stocks (— 0,1 %), PIB (— 0,3 %) et chômage (10,4 %) acquis selon l’Insee pour 2013…

 

 

La France arrive au bout de l'impasse économique, les impôts sont au maximum, les recettes fiscales ne sont pourtant pas au rendez-vous, le déficit va bien sûr augmenter par rapport aux prévisions, beaucoup d'entrepreneurs assommés par les charges et sans aucune visibilité quittent la France et les investisseurs ne veulent plus y venir.
Tous les agents capables de créer de la croissance et donc des recettes fiscales ont été ciblés et découragés.

Casting : Laurent Vronski, Guillaume Dard, Philippe Portier et Nicolas Doze.

 


Tous les moteurs de la croissance française sont aujourd’hui en panne. Début juin, la situations’est encore aggravée : notre pays ne fait plus rêver les investisseurs étrangers. C’est ce quiressort du baromètre de l’attractivité de la France 2013, une étude publiée par Ernst & Young,sur la base des flux d’investissements étrangers en Europe et en France et après l’analyse de laperception et des atten tes des décideurs internationaux. « Les résultats sont d’autant plusdécevants lorsqu’ils sont observés à la lumière des chiffres européens », constate le cabinet deconseil. En 2012, il y a eu environ 3 800 investissements directs étrangers en Europe.

 

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Conséquence de la crise économique et financière, ce nombre a très légèrement fléchi mais lerecul est nettement plus marqué en France : — 13 %. Elle est revenue à son niveau de 2003 :dix ans pour rien ! C’est dans l’industrie que la baisse a été la plus brutale : les projetsd’investissements se sont effondrés de 25 % en un an ! Côté nombre d’emplois créés, cela neva pas mieux : le chiffre a plongé de 20 %… « C’est un décrochage ! », s’alarme MarcLhermitte, associé chez Ernst & Young et coordinateur de l’étude. En 2011, la France s’étaitfait doubler par l’Allemagne en nombre de projets. En 2012, la situation s’est aggravée : elle acertes conservé sa troisième place mais elle s’est fait distancer par les deux premiers duclassement : le Royaume-Uni (+ 3 %) et l’Allemagne (+ 5 %). Ils ont accueilli plus du tiersdes investissements en Europe. Ernst & Young les qualifie de « leaders » : « Ils sontspontanément comparés à des compétiteurs d’envergure mondiale tels que la Chine ou lesÉtats-Unis. » Le cabinet de conseil range la France parmi les « vulnérables », aux côtés de laSuisse, des Pays-Bas et de l’Italie, et dresse un constat sans appel : « La France n’est plusperçue par les investisseurs étrangers comme une économie d’envergure internationale. »

 

A-t-elleencore la capacité de répondre à l’appel de la mondialisation ? Première raison dudécrochage, le coût du travail. Trop élevé en France, il est responsable de l’écart decompétitivité avec nos deux voisins : « En temps de crise, les marges diminuent, lacompétitivité par les coûts devient un élément essentiel de choix pour s’implanter, expliqueMarc Lhermitte. La France présente certes des atouts, mais ils sont jugés insuffisants par lesinvestisseurs étrangers pour justifier l’écart de prix ! » Eurostat a calculé qu’en 2012 le coûthoraire moyen était de 34,20 euros en France ; c’est 13 euros de plus qu’au Royaume-Uni, 4euros de plus qu’en Allemagne et en moyenne 11 de plus que dans l’Union européenne.

 

«Nous étions moins chers que l’Allemagne, il y a encore cinq ans, se souvient Marc Lhermitte.Depuis plusieurs années, nous étions sur une pente stagnante, elle est désormais déclinante. »


Pourtant il y a un an, lors du bras de fer qui a opposé Philippe Varin au gouvernement, Jean-Marc Ayrault avait balayé d’un revers de main l’argument du coût horaire, élément clé de lacompétitivité d’une entreprise, développé par le président du directoire de PSA. CarlosGhosn, le président de Renault-Nissan, était venu à son secours, dénonçant lui aussi un coûtdu travail trop élevé pesant sur la compétitivité de son groupe. À la fin de 2012, Jean-MarcAyrault a jugé que ce coût « n’était plus un sujet tabou ». Depuis, le crédit d’impôt pour lacompétitivité et pour l’emploi (CICE) — bien compliqué à mettre en oeuvre — a été mis enplace et devrait avoir pour conséquence une baisse des charges de 20 milliards d’euros. « Il vaaider un peu », estime Laurence Parisot, présidente du Medef. Il ne sera toutefois pas suffisantpour redresser l’écart de compétitivité, qui serait de 80 milliards avec l’Allemagne.

 

« EnFrance, on met toujours l’accent et à juste titre, sur les coûts et les charges qui pèsent sur letravail, reconnaît Bruno Luisetti, président de Mondelez France (ex-Kraft Foods), qui a étéinterrogé par Ernst & Young.Pour être compétitive, une entreprise doit avant tout opérer dansun climat favorable, où elle ne risque pas de voir les règles du jeu changer en cours de route. »


Une crainte relayée par Olivier Campenon, vice-président de BT Global Services :

 

« Lorsqueje dois convaincre mon board des atouts du site France, je suis confronté à deux handicaps : lepremier a trait à l’instabilité de l’écosystème français, qui subit trop de changements ; elleintroduit une incertitude dommageable. Le second tient au poids jugé trop lourd de la fiscalité.»

 

 

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C’est donc sans surprise que les patrons interrogés par Ernst & Young considèrent que lestrois mesures les plus attendues pour renforcer l’attractivité de notre pays sont l’allégement ducoût du travail, la fiscalité des entreprises et l’assouplissement de l’environnementadministratif et juridique des entreprises. Nous en sommes aujourd’hui bien loin… Le choc desimplification que François Hollande a appelé de ses voeux lors de sa dernière conférence depresse sera-t-il suffisant pour attirer de nouveau les entrepreneurs étrangers ? Pas sûr, car lepassif de la France s’est incroyablement alourdi depuis un an : le président de la Républiqueet le gouvernement ne cessent de montrer qu’ils n’aiment ni les entreprises, ni les patrons ; cesont pourtant eux seuls qui créent des emplois et la richesse.

 

Sans que ce soit clairementexprimé dans l’étude, les atermoiements gouvernementaux sur la taxe à 75 % sur les revenussupérieurs à un million d’euros — et surtout qui doit la payer : le salarié ou l’employeur ? —ont dû peser sur les réponses des patrons. Leurs craintes sont multiples : projet de taxation desplus-values lors de la cession d’entreprises qui a donné naissance au mouvement des Pigeons,menaces de nationalisation partielle, projet de loi Florange qui oblige, en cas de fermeture desite, à chercher un repreneur, messages confus et contradictoires des ministres à Bercy, etc.
 

 

Les hauts taux tuent les totaux, trop d'impôt tue l'impôt, l'économie est en berne, plus rien ne bouge, les ménages consomment moins, les investisseurs sont refroidis et les rentrées fiscales ne sont donc plus au rendez-vous.
François Hollande apprend (un peu tard) ce qu'est la courbe de Laffer.
Nicolas Doze.

 

 

Depuis la réalisation de l’étude, la cession bloquée de Dailymotion à Yahoo! a dû renforcerles investisseurs internationaux dans l’idée que la France n’était pas le meilleur pays européenoù s’implanter. Notre pays tient parce que les patrons américains l’apprécient encore. Ilsportent en effet près du tiers des implantations ou des extensions en France. Que ce soit legéant de l’e-commerce Amazon, le groupe GE (General Electric) ou le transporteur Fedex, lessociétés américaines ont multiplié les projets ces derniers mois. Mais le risque de voir se tarirle flux d’investissement venu d’outre-Atlantique est grand : « Une trop forte médiatisation desdivergences entre les parties prenantes — de Titan à Goodyear — pourrait avoir un effetdévastateur », considère Ernst & Young, d’autant que le nombre de projets en provenanced’Allemagne, du Royaume-Uni, de Suisse ou de Belgique s’est effondré en 2012.

 


Economie: la France décroche


Source, journal ou site Internet : Valeurs actuelles
Date : 16 juin 2013


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