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Sauvons l'industrie X ! C'est bien a ce moment là que l'Etat-providence intervient, analysons les conséquences.

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Mais il n'entre pas dans notre propos de dénombrer les conséquences des efforts faits pour sauver telle ou telle industrie particulière. Nous voulons analyser quelques-unes des conséquences qui résultent nécessairement de tout effort fait pour sauver une industrie quelconque.

 

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On peut soutenir qu'il est indispensable de créer ou de sauver telle industrie donnée pour des raisons de défense nationale ; on peut dire aussi que telle industrie est ruinée par les impôts ou par un taux de salaires disproportionné à celui des autres industries ; ou bien, s'il s'agit d'une industrie de service public, qu'elle est forcée de travailler à des tarifs, ou de supporter des charges, qui ne laissent pas une marge de bénéfices suffisante. De tels arguments peuvent être ou ne pas être justifiés dans tel ou tel cas particulier. Ceci ne nous concerne point. Ce qui nous intéresse, c'est l'examen du seul argument généralement mis en avant pour sauver l'industrie X, à savoir que, si on la laisse péricliter ou périr par le jeu de la libre concurrence (que les défenseurs de cette industrie représentent toujours, en pareil cas, comme le "laisser faire", l'anarchie, la guerre au couteau, la bataille de chiens, la loi de la jungle, etc.), sa perte entraînera la faillite de l'économie publique, tandis que si on la maintient en vie artificiellement, sa survie aidera tout le monde.


Ce dont nous parlons ici n'est autre chose qu'une généralisation de l'argument mis en avant pour obtenir la "parité" des prix agricoles, ou l'établissement d'un tarif protecteur en faveur d'un certain nombre d'industries X. Nos objections contre l'inflation artificielle des prix s'appliquent, bien entendue, non seulement aux produits agricoles, mais à n'importe quel produit, de la même façon que les raisons que nous avons fait valoir contre l'établissement de tarifs protecteurs pour une industrie est valable pour toutes les autres.


Mais il se présente toujours un très grand nombre de systèmes pour sauver l'industrie X. En dehors de ceux que nous avons déjà examinés, il en est deux principalement qui méritent une rapide analyse. Le premier consiste à soutenir que l'industrie X est déjà surpeuplée, et à essayer d'empêcher d'autres industriels ou d'autres ouvriers d'y entrer. Le second consiste à affirmer que l'industrie X a besoin d'être aidée par une subvention directe du Gouvernement.

 

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Or, si l'industrie X est véritablement surpeuplée, il est clair qu'il n'y a nul besoin de mesures coercitives de la part du Gouvernement pour empêcher de nouveaux capitaux ou de nouveaux ouvriers d'y venir. Les capitaux ne s'empressent pas d'affluer dans les industries qui, de toute évidence, sont en train de mourir. Les capitalistes ne s'acharnent pas à vouloir investir leur argent dans des affaires où ils courent les plus grands risques et les plus faibles espoirs de dividende. Et les ouvriers, eux non plus, tant qu'il leur reste la possibilité de faire autrement, ne vont pas vers les industries où les salaires sont les plus bas et les possibilités d'un emploi stable les plus réduites.


Si de nouveaux capitaux et une main-d'oeuvre nouvelles se trouvent, par force, éloignés de l'industrie X, soit par suite de l'existence de cartels, de monopoles, soit par l'effet d'une politique syndicaliste ou par celui d'une législation particulière, cette industrie - capital et main-d'oeuvre - se voient privés de la liberté de disposer d'eux-mêmes. Il s'ensuit donc une diminution de la production, qui doit se traduire par une abaissement du niveau de vie général. Cet abaissement du niveau de vie général résulter soit d'un abaissement des salaires, qui sans cela eussent existé, soit d'une augmentation du coût de la vie, soit de l'un et de l'autre (le résultat exact dépendra de la politique monétaire du moment).


A cause de ces mesures restrictives, le rendement du capital et de la main-d'oeuvre, à l'intérieur de l'industrie X, pourra bien être maintenu à un taux plus élevé, mais le rendement dans les autres industries subira forcément une diminution injustifiée. L'industrie X ne sera bénéficiaire qu'aux dépens des industries A, B et C.

 

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Toute tentative pour sauver l'industrie X en lui accordant une subvention directe du Gouvernement aboutira au même résultat. Elle ne sera rien de plus qu'un transfert de richesse ou de revenu dans l'industrie X. Le contribuable y perdra précisément dans la mesure où ceux qu'emploie cette industrie en bénéficieront. Le grand avantage d'une subvention, du point de vue du public, est qu'en ce cas au moins la situation est claire. Elle offre une moindre occasion de se livrer à ce travail d'obscurantisme intellectuel qui accompagne toute augmentation sur les tarifs, les prix minima et les monopoles exclusifs.


Dans le cas d'une subvention, il est évident que le contribuable doit perdre dans la mesure même où l'industrie X gagne, et il devrait être également évident, par voie de conséquence, que les autres industries perdront dans la même proportion : elles auront en effet à payer les taxes nécessaires au financement de la subvention accordée à l'industrie X. Et parce qu'ils paient des impôts destinés à aider l'industrie x, les consommateurs auront d'autant moins d'argent à dépenser pour acheter d'autres produits. Il en résultera que l'accroissement de l'industrie X obligera nécessairement d'autres industries à restreindre leur production.


Mais le résultat de cette subvention ne consiste pas seulement en un transfert de capital ou de revenu, ou dans le fait que d'autres industries se retreignent dans la mesure même où grandit l'industrie X. Il en résulte aussi (et c'est là ce qui constitue une perte sèche pour la nation considérée dans son ensemble) que le capital et la main-d'oeuvre sont détournés d'industries dans lesquelles elles auraient pu s'employer efficacement, vers une industrie où elles s'emploient moins utilement. La richesse ainsi créée est moindre, et le niveau moyen de vie inférieur à ce qu'il eût été autrement.

 

 

Les arguments qu'on invoque pour obtenir une subvention en faveur de l'industrie X impliquent virtuellement toutes les funestes conséquences que cette subvention entraînera. Cette industrie se meurt ou s'étiole, prétendent ses amis. Pourquoi alors vouloir la maintenir en vie grâce à une respiration artificielle ? Croire que dans uneéconomie saine toutes les industries doivent être prospères en même temps est une erreur profonde. Pour que des industries nouvelles se développent rapidement, il est nécessaire que quelques industries périmées dépérissent ou meurent. Il est nécessaire qu'il en soit ainsi afin de libérer le capital et la main-d'oeuvre pour les industries nouvelles. Si nous avions essayé de conserver artificiellement l'industrie des cabriolets, nous aurions ralenti la croissance de l'industrie automobile et des industries connexes. Nous aurions abaissé l'accroissement de la richesse publique et retardé le progrès scientifique et économique.


Cependant, c'est exactement ce que nous faisons lorsque nous essayons d'empêcher une industrie de mourir, en vue de protéger la main-d'oeuvre déjà adaptée à la servir ou le capital qui y est investi. Si paradoxal que cela puisse paraître à certains, la santé d'une économie dynamique exige que les industries mourantes soient abandonnées à leur sort, comme il est nécessaire de laisser grandir les industries florissantes. Le premier procédé est aussi essentiel que le second. Il est aussi vain d'essayer de conserver les industries qui périclitent que d'essayer de sauver les méthodes de production surannées. En fait, ce n'est là que deux façons différentes de décrire le même phénomène. Des méthodes de production perfectionnées doivent constamment prendre la place des méthodes surannées si l'on veut que des procédés nouveaux s'adaptent aux besoins nouveaux.


par Henry Hazlitt

Source: http://herve.dequengo.free.fr

 

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État-providence

De Wikiberal:

L'État-providence est une forme d'organisation sociale dans laquelle l'État prétend assurer directement ou indirectement le bien-être — social — des citoyens en jouant un rôle central de régulation de l'économie et de redistribution des richesses et des revenus, afin de réaliser des objectifs affichés de protection et « justice sociale ».

 

Point de vue libéral

Pour les libéraux, l'État-providence résulte de l'influence des idéologiescollectivistes couplée à la présomption scientiste et constructiviste de pouvoir diriger la société dans l'intérêt de tous :

Un dieu nouveau va naître de l'union de la connaissance avec la force. L'union de la science et du gouvernement donnera naissance à un État-providence, qui sait tout et est assez fort pour tout faire. C'est ainsi que le rêve de Platon se trouvera enfin réalisé : la raison triomphera et le souverain sera rationnel. Les philosophes seront rois ; c'est-à-dire que les premiers ministres et leurs parlements, les dictateurs et leurs commissaires obéiront aux ingénieurs, aux biologistes et aux économistes qui organiseront tout. Les « experts » dirigeront les affaires de l'humanité, et les gouvernants les écouteront. L’état-providence de l'avenir possédera toute l'autorité du plus absolu des États du passé, mais il sera très différent ; les techniciens consacrés remplaceront les courtisans et les favorites des rois, et le gouvernement, armé d'un pouvoir irrésistible, disposera à son gré de l'humanité. (Walter Lippmann, La Cité libre, 1937)

Les libéraux, depuis Tocqueville, considèrent que l'État-providence chasse et remplace les solidarités primaires, isole les individus, développe l'assistanat, et décourage les producteurs de richesse et nuit à la croissance. Les libéraux remettent en cause l’État-providence en critiquant la redistribution passive et bureaucratique, le coût exorbitant des politiques sociales (qui n'est jamais comparé aux bienfaits prétendument apportés), la progression continue du taux de prélèvements obligatoires, le manque de transparence et de gestion de l'État-providence. Ce dernier s'accompagne de l'apparition d'une "nouvelle pauvreté" (montée du chômage) et d'un taux de croissance faible.

L'historien David G. Green a montré comment en Angleterre, au XIXe siècle, les "Friendly Societies" aidaient les plus pauvres et comment l'Etat-providence a peu à peu évincé ces institutions. Cette transformation s'est faite, non pas au profit des classes laborieuses, mais au profit d'un groupe de pression politique, en l'occurence le corps médical.

Pour les libertariens, l'État-providence est la plus vieille escroquerie du monde, pratiquée dans le passé par tous les dominants et tous les pouvoirs. Elle consiste seulement à prendre l'argent des gens, et à le leur rendre « généreusement » un peu sous forme de protection, comme peut le faire n'importe quel parrain de la mafia. Comme les ressources fiscales sont limitées et qu'on ne peut redistribuer aux gens plus qu'on ne leur prélève, l'État-providence finit par reposer principalement sur la dette publique jusqu'à ce que la faillite survienne.

En réalité, la société perpétue ainsi une vieille tradition de paternalisme qui remonte au Moyen-Age, où le seigneur se devait de protéger ses serfs, et la bourgeoisie du XIXe siècle, imprégnée de cette notion de charité, a consacré la tradition. L'individu est considéré comme un assisté, incapable de se prendre en charge.

Welfare et warfare

Les libertariens (Ron Paul, Ralph Raico, etc.), jouant sur une homophonie des deux termes en anglais, rapprochent fréquemment les deux notions de welfare et de warfare : État-providence et État-guerrier. Tout se passe comme si l’État moderne et les hommes de l’État servaient deux clientèles différentes : les assistés (qui forment la majeure partie de leur électorat) et ce qu'on appelle aux États-Unis le lobby militaro-industriel, qui s'enrichit par les guerres menées à l'étranger. Ron Paul critique ce qu'il appelle le "keynésianisme militaire" :

Le keynésianisme militaire soutenu par les conservateurs et les progressistes conduit à dépenser l'argent du contribuable à hauteur de montants indécents, qui dépassent maintenant les dépenses militaires de toutes les autres nations réunies. Et les politiciens en sont très fiers. Ils peuvent se vanter de leur « conservatisme », alors qu'ils dépensent comme jamais auparavant. La menace qu'un pays envahisse les États-Unis est strictement nulle, et pourtant nous ne cessons de dépenser massivement en armement. La culture militaire a fait de notre pays le plus gros marchand d'armes au monde, et le plus gros de toute l'histoire. (Liberty Defined, 2011)

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