Evidemment il suffit de se reporter à l’actualité pour voir les dégâts que le socialisme est capable de faire dans une société et dans une économie. Mais il en est ainsi à cause des racines profondes de la philosophie socialiste, et non par hasard ou parce que l’on est en période de crise.
L’oubli voire le mépris de l’individu et la préférence donnée au collectif, la volonté de bâtir rationnellement une société parfaite, la condamnation de la propriété privée et de la libre entreprise, le mirage de la « justice sociale » : autant d’éléments du socialisme qui expliquent qu’il mène à la ruine, à l’arbitraire et à la haine.
Maintenant, la question est celle-ci : dans des peuples comme le nôtre immergé dans le socialisme depuis des décennies, ne finit-on pas par faire du socialisme sans le savoir ?
Je voudrais répondre à cette question en relevant certains traits de la vie française au cours de ces quelques dernières décennies.
Disposition ou législation | Socialisme inhérent | Résultat |
a) dans le domaine économique |
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Progressivité de l’impôt | Atteinte au droit de propriété | Pénalisation de la réussite |
| Egalitarisme, redistribution | Exil fiscal, chômage |
Code du travail | La loi substituée au contrat | Rigidité, chômage |
| Négociations collectives | Privilèges syndicaux |
Politique conjoncturelle | Sous-consommation ouvrière | Inflation et chômage |
| Justice sociale | Déficits publics |
Planification, banque publique d’investissement |
Le marché est myope |
Gaspillage des ressources |
Logement social (loi SRU) | Exploitation des locataires | Crise du logement |
| Habitat collectif | Ghettos |
Services publics | Défaillance du marché | Irresponsabilité, grèves |
| Egalité et gratuité | Déficits publics |
Concentration, pôles d’excellence | Concurrence sauvage | Innovation bloquée |
| Organisation centralisée | Bureaucratie |
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b) dans le domaine juridique |
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Positivisme juridique | La loi, produit du législateur | Arbitraire et incertitude du droit |
Harcèlement textuel | Nécessaire régulation du marché | Paralysie de l’activité |
| Organiser la vie quotidienne | Totalitarisme |
Juridictions d’exception | Les magistrats complices du pouvoir justice sociale |
Inégalités et privilèges |
Le principe de précaution (Grenelle, etc.) | Le capitalisme détruit la planète | Fiscalité verte |
| Le socialisme élimine le risque | Paralysie de l’initiative |
Rétroactivité des lois | Immoralité de l’enrichissement | Instabilité et arbitraire |
Taxation des plus values | Retour à l’égalité | Exil fiscal |
Délinquance | Sous produit de la société | Criminalité accrue |
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c) dans le domaine sociétal |
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L’école unique | Egalité, justice sociale | Inadaptation de l’école à l’enfant |
| On fabrique l’homme nouveau | L’école privée contrôlée |
La culture subventionnée | L’argent privé dénature l’art | Gaspillage et népotisme |
| Plus de conformisme | Mépris du public |
La famille détruite | Le gender, un choix social | Mariages « pour tous » |
| Egalité de toutes les familles | Familles uni parentales |
Bien entendu, l’exercice auquel je viens de me livrer n’a prétention ni à l’exhaustivité ni à la précision. Mais il appelle un commentaire : ces dispositions, ces lois, qui pour l’essentiel sont postérieures à 1945, ne sont-elles pas entrées dans les mœurs ? Sans aucun doute les hommes politiques de droite comme de gauche ont réellement fait du socialisme avec persévérance, avec inconscience.
Dans son article « The intellectuals and socialism », Friedrich Hayek explique très bien quelle fascination les idées socialistes exercent sur les penseurs et, à travers eux, sur les dirigeants puis sur l’opinion publique. Il distingue avec soin ceux qui ont des idées et ceux qui les diffusent. Les « intellectuels », tels qu’il les définit, sont des penseurs de seconde main, des « revendeurs d’idées », suivant son expression : journalistes, publicistes, enseignants, ministres, artistes, gens des médias. Ils maîtrisent les moyens de communication, mais ils communiquent sur des idées qui ne sont pas les leurs et par la force des choses ils déforment la pensée. Mais pourquoi cette déformation se fait-elle dans le sens du socialisme ?
La première raison est que les idées socialistes sont toujours présentées comme novatrices, elles ont le parfum du progrès et de la perfection : bien plus stimulant que de rendre compte de la réalité de tous les jours, avec les succès et les échecs. La deuxième raison est que le socialisme offre une réponse globale à tous les problèmes de la société : c’est un système de pensée simple, et finalement simpliste puisqu’il élimine la complexité de l’agir humain. La troisième raison est que les recettes socialistes sont, du moins le croit-on, d’une application immédiate, elles permettent de régler les problèmes du jour et de demain
(« Après moi le déluge a toujours été la doctrine des socialistes », disait Mises).
Je résumerai ces arguments en disant que le socialisme est « facile ». Il est facilement assimilé par des personnes qui n’ont pas de connaissances très étendues, mais dont l’expertise dans leur propre domaine (restreint) les autorise à s’exprimer sur ce qu’ils ne connaissent pas. Au XIXème siècle, et Bastiat l’a souvent rappelé, on opposait les « économistes » et les « socialistes » : un économiste ne pouvait être socialiste, parce qu’un homme de science ne pouvait tenir des propos utopiques. Aujourd’hui il y a peu d’économistes qui échappent au socialisme, simplement parce qu’ils ne sont plus des hommes de science, mais des brasseurs de généralités et des répétiteurs.
Il est difficile de contenir la vague qui pousse les intellectuels vers le socialisme. Il faut davantage de courage, d’indépendance, pour fuir le
« socialistement correct ».
Il existe pourtant un noyau de vrais maîtres, créateurs d’idées, et j’évoquais la semaine dernière James Buchanan ; mais Mises, Hayek, Becker,
Friedman et quelques autres ont eu le courage et l’indépendance de démontrer les errements du socialisme et les perspectives d’une société de libertés.
La seule façon de se délivrer du socialisme est de ne pas entendre les discours des « intellectuels » , de faire preuve de courage, et de convaincre les autres.
par Jacques Garello
Connaissance du socialisme
Source: Libres.org , Aleps et
Socialisme
Le socialisme est un système économique et politique qui repose sur la propriété collective, à divers degrés et sous diverses formes, des moyens de production. Sous sa forme étatique, il implique nationalisations et planisme ; sous sa forme utopique, il préconise coopération et mutualisme.