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La bouche de la gauche est pure. La gauche est pure, la droite pue et Hollande est mauvais par P. TESSON

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Le gouvernement, prompt à fustiger les manifestants de La Manif pour tous, refuse de désigner les vrais responsables pour la fête du PSG. Inexcusable !

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Il était fatal que la lamentable "fête" du PSG, lundi soir au Trocadéro, prenne des dimensions dramatiques et rebondisse en termes politiques. D'abord, qui dit PSG dit en général violence, ou en tout cas trouble de l'ordre public. Mais ce club, qui nourrit la chronique des faits divers scandaleux et du fric au moins autant que celle du sport, est intouchable. Il paraît qu'il fait la fierté de Paris et l'honneur du football français. À quel prix ! Merci, le Qatar.

 

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Les complaisances de la Ville, de l'État et de la presse en faveur du PSG devaient bien un jour trouver leur sanction. C'est arrivé. Il existe assez de vastes lieux à Paris et dans sa proche banlieue pour qu'on y trouve des espaces plus appropriés que la place du Trocadéro à célébrer la gloire dérisoire d'une équipe de football. Mais, aux yeux de la Ville, le PSG a tous les droits. Va donc pour la place du Trocadéro. C'était une provocation. Tout naturellement, la racaille, trop heureuse, l'a saisie. On dit bien la racaille puisque depuis mardi on a le droit de le dire. Le ministre de l'Intérieur en effet a employé le mot, ce même mot qui a valu à Sarkozy, du temps où il était au pouvoir, l'indignation de la gauche. Les mots n'ont pas le même sens selon la bouche qui les prononce. La bouche de la gauche est pure. La gauche est pure, la droite pue.


De même la gauche n'est pas responsable. Responsable de rien. Le maire de Paris a prononcé mardi à propos des émeutes de lundi qui ont "animé voire gâché" (sic) la fête du PSG cette parole historique : "Je ne rejette la responsabilité sur personne" (re-sic). Nous, si. Sur la racaille d'abord, que les dirigeants socialistes se sont évidemment empressés d'identifier à l'extrême droite, trop heureux d'exploiter ce filon politique qui sert leurs intérêts depuis Mitterrand. Sur le préfet de police ensuite, qui offre à la racaille un théâtre de rêve, qui ne mesure pas les risques qu'il court par là même, qui ne prend pas les dispositions propres à conjurer ces risques et qui à 20 h 30 ordonne à ses troupes de quitter les lieux, laissant le champ libre au déchaînement de la violence. C'est non seulement irresponsable, c'est coupable. M. le préfet était sans doute trop occupé à gérer le rentable racket de la fourrière automobile parisienne. Quant au ministre de l'Intérieur, il était lui-même trop occupé par la célébration de ses propres mérites au retour de Marseille où il venait de tracer un bilan "encourageant" de son action sécuritaire. Patatras !

Perpétuelle défausse

Le ministre de l'Intérieur, parlons-en. On ne l'accablera pas directement à propos de cette affaire. Sa responsabilité n'est en l'occurrence que d'ordre hiérarchique. L'opposition perd son temps en demandant sa démission, alors que chacun sait qu'il ne la présentera pas. Toutefois on peut lui reprocher d'avoir réduit ces émeutes à la dimension d'une "bousculade". On peut à juste titre s'étonner de la modération de cette définition quand on se rappelle qu'il n'a pas eu de mots assez violents pour dénoncer les récentes manifestations des adversaires du mariage homosexuel. Et s'étonner en même temps du zèle montré par les forces de l'ordre lors de ces manifestations, en regard de la mollesse des comportements policiers lundi au Trocadéro. Le gouvernement socialiste estime sans doute qu'il est plus payant et moins dangereux de cogner les catholiques que les voyous. Cette faute politique, qui va entamer pour un temps le crédit dont jouit dans certaines familles de la droite le ministre, devrait logiquement amener celui-ci à corriger l'arrogance dont il a tendance à user depuis quelque temps.


Mais on doute qu'il le fasse. La preuve est en effet une nouvelle fois apportée, à la lumière de ce qui s'est passé lundi, que ce gouvernement et ce président vivent dans la totale inconscience de ce qu'ils sont, de ce qu'ils font, des erreurs qu'ils commettent. À cet aveuglement et à leur capacité à dominer les situations qu'ils créent ou qu'ils affrontent s'ajoute une morgue insupportable. Le responsable, c'est l'autre. Cette perpétuelle défausse finira par leur coûter cher.


Par

 

 

Tesson : "La gauche découvre la racaille"

Source:

Philippe Tesson

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Philippe Tesson estime qu'un an après son élection le président se trouve dans une impasse avec un cap invisible dont le nom est hasard.

 

 


Jean-Luc Mélenchon défile et Marine Le Pen engrange. Telle est la conclusion, schématique, que l'on peut tirer de la concurrence entre les deux stratégies communes de protestation que mènent chacun de son côté le leader de la gauche extrême et celui de la droite extrême. Il apparaît en effet que la présidente du Front national tire un meilleur avantage que le leader du Front de gauche du combat qu'ils livrent l'un et l'autre contre François Hollande, son gouvernement, sa majorité et sa politique. La raison majeure en est simple : Mélenchon vient de la gauche et a voté Hollande quand Marine Le Pen hérite d'un long passé d'opposition au système, c'est-à-dire au bien commun de la gauche et de la droite. D'une certaine façon, le discours que tient aujourd'hui Mélenchon légitime celui que tient la famille Le Pen depuis trente ans, même s'ils sont en désaccord sur le contenu idéologique de la révolution qu'ils appellent tous deux de leurs voeux. Marine Le Pen a une longueur d'avance sur son concurrent et son balai ratisse plus large que celui de ce dernier.

 

Quoi qu'il en soit, aussi opposés l'un à l'autre soient-ils, l'addition de leurs voix (la voix au sens de la clameur, à défaut de l'être au sens électoral) pose pour l'instant un sérieux problème à François Hollande. Ajoutons-y celui que lui pose l'opposition de droite. Il ne reste au président de la République qu'une maigre réserve, ainsi que le traduisent enquêtes et sondages. Le roi est quasiment nu. Il va bien falloir qu'il se rhabille. Comment ? Les institutions heureusement lui laissent un cache-sexe. Sous la IVe République, il serait déjà à la retraite. Mais il est là pour quatre ans encore, et c'est une force considérable. Il est le maître du jeu, d'un jeu pourri mais légitime. On le voit mal en effet se démettre, c'est-à-dire ajuster le droit (ou le devoir) au fait. Ces suicides-là n'ont lieu que dans les rêves.

L'action de Hollande est contestée

Ne lui restent alors que trois solutions : dissoudre, remanier ou changer de politique. Dissoudre serait une autre forme de suicide. Plus doux, mais non moins désagréable. Dissoudre amènerait en effet à l'Assemblée, selon toute vraisemblance, une majorité de droite et obligerait le président à cohabiter avec ses adversaires. On dit qu'un grand nombre de Français ne répugneraient pas à cette forme perverse d'union nationale. On dit également ici et là que François Hollande lui-même s'y ferait volontiers et qu'il trouverait dans cette formule un moyen commode de sortir de ses embarras et de durer, voire de nourrir l'espoir d'un second mandat. Il y a des précédents, non ? On voit mal la droite entrer dans ce jeu.


Remanier ou changer de politique ne revient pas exactement au même, mais renvoie à la même question : quelle politique ? Question capitale qui est au coeur de la crise que traverse la France depuis que l'action menée par le président de la République est de toutes parts contestée. Au moins le remaniement aurait-il la vertu de contraindre Hollande à clarifier ses intentions, c'est-à-dire à se définir. La première année du quinquennat passerait au compte des pertes et profits, ou plutôt des seules pertes, on effacerait tout, à cette réserve près que l'on repartirait considérablement affaibli. Et dans quelle direction et avec quelle majorité ?

 

 


 

Hollande condamné à gouverner à la godille

Il semble exclu que François Hollande donne à la gauche de la gauche les gages qu'elle exige. Depuis quelques mois déjà, il infléchit mollement mais sûrement son action dans un sens plus libéral que dirigiste. Ce n'est pas toujours très net, mais c'est sensible. Dimanche soir encore, le Premier ministre a annoncé sur TF1 son intention de réduire la participation de l'État dans certaines entreprises publiques. Le ton des avertissements, pour ne pas dire des menaces, lancés dimanche par Mélenchon, qui évoquait "une insurrection pour mettre fin à l'austérité", ne laisse pas présager un assouplissement des dispositions des socialistes les plus radicaux vis-à-vis de la politique de Hollande, à plus forte raison si celle-ci prend enfin en compte la réalité économique et l'affronte avec plus de rigueur.


Il semble tout aussi exclu que la droite apporte au président dans cette hypothèse l'appui qu'il lui faudrait. Le renversement de politique devrait être total pour que la droite accepte de soutenir un gouvernement qui serait au demeurant désavoué par une large partie de la gauche. Aucune majorité ne serait envisageable. C'est dire dans quelle impasse se trouve aujourd'hui François Hollande, qui semble donc condamné à continuer de gouverner à la godille, sauf aggravation des tempêtes populaires qui le menacent et déjà le déstabilisent. Tenir en louvoyant. Tenir en atermoyant. Au jour le jour, un coup à gauche, un coup à droite, vers un cap invisible dont le nom est le hasard, jusqu'à l'échéance de consultations électorales qui diront la vérité du pays, et cette vérité donnera au président la mesure exacte de sa légitimité.

Retrouvez notre dossier : "Hollande, un an de présidence normale".

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Pour Philippe Tesson, nous couper de l'Allemagne au profit d'une alliance avec les pays de l'Europe du Sud porterait un coup fatal à l'Europe.

 


 


La crise ouverte par la France dans sa relation avec l'Allemagne confirme ce que nous savions déjà : François Hollande est mauvais. Trois Français sur quatre sont là-dessus d'accord avec nous. Les deux qualités premières qui font un homme d'État lui manquent : la lucidité et l'autorité. Trois facteurs au moins nous imposent non seulement de rester fidèles à notre alliance avec l'Allemagne, mais de la consolider : l'histoire, c'est-à-dire les acquis politiques, économiques et stratégiques de la construction européenne fondée sur l'axe franco-allemand ; la nouvelle donne mondiale qui nous interdit l'isolement ; l'extrême fragilité de la situation économique et financière de notre pays. Nous couper de l'Allemagne, engager avec elle une "confrontation" au profit d'une hypothétique alliance avec les pays de l'Europe du Sud, c'est non seulement illusoire, mais ce serait porter un coup fatal à l'Europe. "Un péril mortel", comme le dit Alain Juppé.


Certes, le rapport des forces qui à la fois unissent et opposent nos deux pays a évolué en notre défaveur. Mais à qui la faute ? En imputer la responsabilité à l'Allemagne, et en particulier à l'actuelle chancelière et à son "égoïsme", est à la fois insultant, injuste et lâche. Même s'il est arrivé à l'Allemagne de défendre avec trop d'intransigeance ses intérêts propres - mais l'Europe n'exige pas un abandon total de la souveraineté de ses pays membres -, elle n'est pas coupable des difficultés que rencontre la France. Celles-ci tiennent à nous-mêmes, au laxisme de nos gouvernants, à leur impéritie, à leur refus de procéder aux réformes structurelles qui s'imposaient lorsqu'il en était temps. Schröder et Merkel nous en donnaient l'exemple. Les socialistes français portent à ce sujet une lourde responsabilité. Le contester, c'est de la part de Hollande un déni de la réalité.


À la fois pour des raisons idéologiques et pour affirmer sa personnalité politique - qui le sait, le sait-il lui-même, et qui peut vraiment distinguer les réelles motivations de François Hollande ? -, le nouveau président choisit dès son élection de proposer une alternative à la politique de la chancelière. Sa stratégie de la croissance fit rapidement chou blanc. Là encore, un déni de l'évidence. Depuis lors, depuis un an, il navigue dans l'imprécision. Et soudain, il décide aujourd'hui de porter l'attaque contre Angela Merkel. Lui ou les siens ? Allez savoir ! Ici se posent non seulement le problème de la vérité et de la précision de ses choix mais aussi celui de son autorité.

 

 


 

Le mal est fait

L'autorité. Ce n'est pas la première fois que Hollande est pris en défaut sur ce chapitre. J'avance, je recule, je bombe le torse, je me dégonfle, je fanfaronne, je capitule. En l'occurrence, ce tangage est caricatural. Mais le mal est fait. Une nouvelle fois, la preuve est administrée que Hollande ne tient pas en main non seulement sa majorité mais son propre parti, qui, sur un sujet majeur, le double avec une stupéfiante arrogance. Mais qu'avait-il besoin d'évoquer publiquement il y a un mois la "tension" qui l'oppose à Merkel ? Il ajoutait "amicale", pour la forme. Les siens, les Bartolone, les Hamon, les Désir, n'attendaient que ce prétexte pour affirmer leur différence. De nouveau, les socialistes donnent le spectacle lamentable de leur désunion, ils l'offrent à l'Allemagne, ridiculisent le président français, le mettent en difficulté, le forcent à un exercice d'équilibre impossible, affaiblissent non seulement l'image de la France mais sa position.

La France ? Si l'on était partisan comme ils le sont, on serait tenté de dire qu'elle a moins d'importance aux yeux des socialistes français que leur cuisine interne, leurs rivalités, leurs ambitions. Moins d'importance que leurs fantasmes idéologiques. Moins d'importance que la gauche. S'ils avaient un minimum de décence, ils régleraient leurs problèmes familiaux dans le secret de leurs cabinets. Ils s'étonnent après cela que trois Français sur quatre aujourd'hui les désavouent !

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Par

 

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