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La religion, parasite du système cognitif par François-René Đặng-Vũ Bân Rideau

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Que pensé-je de la religion, me demande-t-on?

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D'abord, mettons-nous d'accord ce dont nous parlons. Une religion est un ensemble de croyances et pratiques injustifiées et injustifiables, accepté d'autorité et par mimétisme; ce qui caractérise la religion, c'est la revendication de la foi, i.e. de l'acceptation de la croyance en l'absence de justification. Une religion n'a de stabilité que parce que cette foi s'impose aux dissidents sous peine d'exclusion du groupe, de vexations, voire de mort violente (i.e. il y a quelques siècles dans la chrétienté encore, dans l'islam toujours, et dans le socialisme, partout où il règne en maître).


 

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Notons que le mot "dieu" n'a rien de sacré et n'est pas nécessaire pour faire une religion. On notera d'abord qu'il n'existe qu'en français, que ne parlent qu'une toute petite minorité de croyants; et même en français, on peut faire une religion sans le mot "dieu": les fondateurs du socialisme moderne, par exemple, de Rousseau à Pierre Leroux en passant par Auguste Comte ou Charles Fourier, en revendiquaient bien le caractère religieux ou para-religieux, d'ailleurs. Religion athée, donc.


Les religions sont des mèmes auto-propagateurs (Dawkins), qui infectent les esprits susceptibles de l'être. Ils occupent un "potentiel psychologique à l'exploitation" (pour reprendre le concept de Raymond Ruyer), inhérent à la faiblesse des esprits humains. Ce qu'elles font des esprits infectés dépend des religions. Toutes les religions ne sont pas équivalentes: certaines sont plus bénignes que d'autres, et la concurrence entre religions favorise les unes, cependant que le monopole favorise les autres.


Des religions en concurrence peuvent coévoluer avec leur population hôte vers une co-adaptation mutuellement bénéfique, où les religions qui véhiculent avec elles des tabous, habitudes et disciplines relativement bénéfiques ont plus de succès que celles qui mènent plus directement leurs hôtes à l'échec. Mais même avec de tels compagnons mémétiques, une religion est un infection parasite: l'appel à la foi est une neutralisation du système immunitaire mental, le filtre à connerie par lequel un esprit sain rejette les idées injustifiées. Cette neutralisation fait qu'une religion ouvre nécessairement la porte à des superstitions néfastes qui pourront se transmettre avec elle. Il n'y a pas de symbiose possible.


Comme de nombreux agents infectieux, la même religion peut prendre plusieurs formes, l'une plus virulente que l'autre, selon le degré d'hygiène de la victime. Ainsi, le même parasite sera ver solitaire, un inconvénient mineur asymptomatique chez qui mange de la viande infectée, mais cysticercose, une maladie mortelle atteignant le cerveau chez qui ingère des selles infectées. D'où l'importance d'une bonne ségrégation des entrées et des sorties du système digestif. La religion, parasite du système cognitif, agit de même: chez qui se contente d'ingérer comme tout le monde de la nourriture infectée, elle n'est qu'un inconvénient mineur, qui peut être asymptomatique, n'ayant pas d'effet sur le comportement, sauf l'émission d'idées infectées en sortie du système cognitif; mais chez qui prend pour argent comptant les idées infectées que la religion produit chez les autres ou chez lui-même, le résultat peut être une maladie mortelle atteignant le cerveau, et causant un comportement violent de fanatique.


Toute religion, une fois au pouvoir, est ipso facto criminelle— mais cela tient juste à ce que le crime soit l'essence du Pouvoir, plus qu'à la religion elle-même qui peut fort bien ne nuire qu'à ceux qui l'acceptent volontairement. Cependant, certaines religions mettent la conquête du pouvoir dans leur dogme (le judaïsme originel, l'islam, la religion aztèque, le socialisme, etc.), alors que d'autres au contraire acceptent un pouvoir étranger dans leur dogme (le judaïsme d'après la conquête babylonienne, le christianisme, l'hindouïsme, le bouddhisme) et sont donc plus directement compatible avec une société tolérante paisible. Bien sûr, otez le pouvoir aux unes, ou donnez le pouvoir aux autres, et vous les verrez évoluer s'adapter sans ou avec. Mais il y a beaucoup d'inertie, et il faut de nombreux siècles et une nouvelle génération de prophètes et de textes sacrés pour circonvenir le message originel de la religion. Il n'est donc pas du tout innocent qu'une religion soit écrite par des vainqueurs et prône la violence, plutôt qu'écrite par des vaincus et prônant la liberté de conscience.

 

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En conclusion, les religions sont des maladies mentales. Leurs effets varient, mais elles sont toujours néfastes et potentiellement dangereuses.

 

Malheureusement, on ne connaît ni vaccin, ni remède fiable, même si le progrès de l'hygiène et des conditions de vie a permis l'élimination des variétés grossières du passé, qui ont été remplacées par des versions plus élaborées; et nous ne sommes pas en train de gagner cette course aux armements mémétiques.


par François-René Đặng-Vũ Bân Rideau

 

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L'ILLUSION DU LIBÉRALISME RELIGIEUX


1. QU'EST-CE QUE LE LIBERALISME

Une théorie faisant de la liberté un absolu

- Libéralisme dans l'ordre de la pensée

Chacun est libre de penser ce qu'il veut --- subjectivisme, nominalisme
La notion de doctrine disparaît --- à chacun sa vérité

- Libéralisme dans l'ordre économique

Théorie établissant une cloison étanche entre la morale et l'économie
L'économie doit être libre, sans règle, sans contraintes morales;
La loi du libre marché suffit à tout équilibrer --- capitalisme libéral

- Libéralisme dans l'ordre politique

a.) Pas de règle morale s'imposant à l'Etat
Pas d'ordre moral transcendant que l'Etat aurait le devoir de respecter et de faire respecter --- séparation de l'Eglise et de l'Etat

b.) L'autorité, puisqu'il en faut bien une, ne vient pas de Dieu mais dupeuple, autrement dit de l'homme considéré collectivementsouveraineté populaire.

Résultats
• soit un Etat soumis à la volonté de puissance des plus forts
• soit l'anarchie résultant de la lutte entre féodalités ou groupes depression
• et de toute façon : la société permissive


Nota : les points a.) et b.) se retrouvent dans la déclaration des droits de
l'homme de 1789.

Aussi, peut-on faire l'équivalence entre les principes de 89 et les idées
libérales (au sens du libéralisme politique).


2. LE LIBÉRALISME A PÉNÉTRÉ NOTRE SOCIÉTÉ

- En particulier sous l'influence


du Protestantisme : qui est "étranger à tout dogme fixé, à toutemorale immuable et surtout à toute règledéfinitive".

de la franc-maçonnerie : qui refuse qu'il puisse y avoir des véritésuniverselles.

D'où le tour d'esprit général qui règne aujourd'hui : à chacun savérité, sa morale; droit à la différence (quelle que soit la différence);apologie du pluralisme considéré comme élément de civilisation.



3. QU'EST-CE QUE LE LIBÉRALISME RELIGIEUX (ou libéralisme catholique?)

• Théorie qui résulte de la pénétration en milieu catholique dulibéralisme politique, autrement dit des principes de 89.C'est un mariage de l'Église et de la Révolution qu'on a pu symboliser parles images suivantes
- 93 faisant ses pâques
- un bonnet phrygien surmonté d'une croix.

• Le libéralisme catholique est marqué par une contradictionfondamentale, puisqu'il y a opposition, sur le plan de l'ordre politique,entre l'Église et la Révolution


""Deux puissances vivent et sont en lutte dans le monde : laRévélation et la Révolution". Tout tient dans cette constatation liminaireou bien l'homme a reçu de Dieu ce que Bonald appelait "la Constitutionessentielle de l'humanité", et c'est le Décalogue qui doit servir de régie àla Société; ou bien l'homme n'a reçu aucune loi divine et il s'invente sapropre loi" (J. Ploncard d'Assac).

Le libéralisme catholique est en somme caractérisé par un effort deconciliation contre nature... et qui ne peut aboutir qu'à semer le désordredans les idées et dans la société.
A quoi cela conduit-il dans la pratique?

• Rappel de la position catholique
La doctrine catholique enseigne et l'expérience montre - quel'humanité, affaiblie par le péché, penche naturellement vers l'erreur.Comme il faut garder les hommes de leur propre faiblesse, l'Etat a ledroit - et le devoir - de protéger les citoyens contre l'erreur, donc de lacombattre (en restant dans son domaine de compétence)


"La main séculière doit faire passage à la vérité" (Louis Veuillot)


Conséquence : union (sans confusion) de l'Eglise et de l'Etat dans ladéfense de la vérité.

• Position catholique libérale
Faisant de la liberté un absolu, le catholique libéral a horreur de lacontrainte. Il professe la nécessité de ne pas employer la force au profit dela vérité.

- 1ere conséquence : la liberté de l'erreur.Tout le monde doit être libre d'exprimer ses opinions, sesconvictions, ses doctrines religieuses et philosophiques : c'est le conceptlibéral de la liberté religieuse.

- 2eme conséquence : on laisse la vérité se défendre toute seule (elle estsuffisamment attrayante pour le faire, dira-t-on).

- 3eme conséquence : on confie à la seule liberté le soin de régler tous leslitiges.

- 4eme conséquence : séparation de l'Eglise et de I'Etat "L'Église libredans l'Etat libre" (Montalembert).

Insistons sur ce point l'idée-clef du libéralisme catholique est qu'il nefaut pas employer la force au profit de la vérité.


• Appréciation
Cette conception erronée s'explique par un souci de se conformer auxidées libérales de notre société et par l'oubli de l'une des principalesconséquences du péché originel ( l'homme penche naturellement versl'erreur).

Son résultat a été ainsi jugé par saint Augustin:
--------------------------------------------------------------------------------------
"Qui peut mieux donner la mort à l'âme que la liberté de l'erreur ?"
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4- MANIFESTATIONS DU LIBÉRALISME CATHOLIQUE

1805 - Chateaubriand : pour lui, ni la vérité ni l'Eglise n'auraient besoinde tutelles temporelles.

1814 - La charte : introduisant le libéralisme dans les principes d'unEtat catholique (l'Etat français).

1830 - Lammenais : pour lui, le salut résiderait dans un immense développement de la liberté individuelle.Défend le libéralisme; condamné par Rome (encyclique "Mirari vos")"On tremble devant le libéralisme; catholicisez-le et la sociétérenaîtra", avait-il affirmé (lettre du 30 janv. 1829).

1863 - Montalembert "Nous acceptons, nous invoquons les principes etles libertés proclamés en 89" (discours de Malines).Réponse de Rome : l'encyclique "Quanta cura" et le "Syllabus" (1864),dont voici la dernière proposition (condamnée) : "Le pontife romain peutet doit se réconcilier avec le progrès, le libéralisme et la civilisationmoderne".

1871 - Pie IX réitère sa condamnation du libéralisme catholique"Ce qui afflige votre pays et l'empêche de mériter les bénédictions deDieu, c'est ce mélange de principes... Ce que je crains, c'est cettemalheureuse politique, ce libéralisme catholique qui est le véritablefléau... Ce jeu de bascule qui détruirait la Religion. Il faut sans doutepratiquer la charité, faire ce qui est possible pour ramener ceux quisont égarés; il n'est cependant pas besoin pour cela de partager leursopinions...".(Aux pèlerins de Nevers, juin 1871)


1871-1878 : Les députés catholiques libéraux de la Chambre préparent lesvoies à la 3ème République maçonnique.

1866-1900 : Développement de l'américanisme aux Etats-Unis."Lentement, à travers souffrances et révolutions, l'humanité serapproche du règne des droits de l'homme"(Mgr lreland, archevêque de Saint-Paul, Minnesota, 1894).

"Tout comme je crois que Dieu gouverne les hommes et les nations, jecrois qu'une mission divine a été assignée à la République des Etats-Unis.Cette mission est de préparer le monde, par l'exemple et par l'influencemorale, au règne universel de la liberté humaine et des droits de l'homme".(Mgr lreland, 1901).

Mises au points romaines par l'encyclique "Longinqua oceani" (1895)et la lettre au cardinal Gibbons Testem benevolentiae (1899). L'américanisme est condamné comme une hérésie; mais la condamnation non suiviede mesures disciplinaires n'a que peu d'effets.

1900-1910 : Développement en France du Sillon de Marc Sangnier, dont lathéorie démocratique était une déformation de l'Evangile dansl'idéologie révolutionnaire (Toujours le rapprochement entre Eglise etRévolution).Mouvement condamné en 1910 par saint Pie X (Lettre sur le Sillon).

1906 Encyclique "Vehementer" de saint Pie X, rappelant le caractère inadmissible de la séparation de l'Eglise et de l'Etat (thèse chère auxcatholiques libéraux).

1908 Nouvelle offensive maçonnique en vue de la propagande libérale enmilieu catholique."Cette propagande ne doit pas avoir pour but de substituer unecroyanceà une autre. Ce que nous devons proposer, c'est la convictionque chacun doit faire soi-même ses opinions, il doit respecter cettemême liberté chez autrui.Ce serait là l'enseignement de la pure doctrine maçonnique".(Pogramme maçonnique, 1908)


1930-1960 J. Maritain, philosophe passé de l'Action française au libéralisme politique et qui bénéficia d'un prestige considérable."La nation ne sera vraiment unie que lorsqu'un idéal assez puissantl'entraînera vers une grande œuvre commune où les deux traditions dela France de Jeanne d'Arc et de la France des Droits de l'Homme serontréconciliés..." (Figaro, 7 décembre 1944).
Toujours l'utopie de marier l'Eglise et la Révolution!

1965 - Vatican Il Décret conciliaire sur la liberté religieuse. Selon ladoctrine conciliaire

- Toutes les religions doivent bénéficier de la liberté de culte et depropagande (l'ordre public juste étant sauf);

- L'Etat ne doit pas intervenir en matière religieuse dès lors quel'ordre public juste n'est Pas transgressé;

- L'Etat ne doit établir aucune discrimination pour motif religieux.

Est présente, dans cette doctrine conciliaire, l'idée-clef dulibéralisme catholique il ne faut pas que la force (ici celle de l'Etat) soitemployée au profit de la vérité.

On ne peut que souscrire à l'opinion émise en 1969 par M. Prélot,sénateur du Doubs et catholique libéral"Nous avons lutté pendant un siècle et demi pour faire prévaloir nosopinions à l'intérieur de l'Eglise et nous n'y avons pas réussi. Enfin est venuVatican Il et nous avons triomphé. Désormais les thèses et les principes ducatholicisme libéral sont définitivement acceptés et officiellement par lasainte Eglise".

1992 Catéchisme de l'Eglise catholique - Son article 2137 réaffirme en larésumant la doctrine conciliaire sur la liberté religieuse "L'homme doitpouvoir professer librement la religion en privé et en public".

De cette ébauche d'histoire du catholicisme libéral de Chateaubriand ànos jours, retenons deux idées

- la qualité humaine d'un assez grand nombre de chefs et adeptes dumouvement catholique libéral. Des hommes comme Chateaubriand,Lamennais, Montalembert, Ozanam, Mgr Dupanloup, Denys Cochin, JacquesMaritain étaient de classe exceptionnelle et pour la plupart trèscertainement honnêtes. Or, rien n'est dangereux comme l'erreur deshonnêtes gens, surtout Si ceux-ci sont par ailleurs brillants!

- deuxième idée : la continuité avec laquelle les idées libérales(toujours les mêmes) (l'idée-clef, rappelons-le, étant qu'il ne convient pasd'employer la force au service de la vérité... d'où est issue la liberté del'erreur), la continuité avec laquelle ces idées ont été proposées en milieucatholique, sur une période de près de deux siècles, au point de finir parêtre avalisées par le Magistère lui-même.


5- LE CARACTERE ILLUSOIRE DU LIBÉRALISME CATHOLIQUE

Propagé par des esprits brillants, bénéficiant d'une continuité d'effortremarquable depuis près de deux siècles, le libéralisme catholique n'aabouti qu'à un seul résultat : affaiblir les positions catholiques.
Il était d'ailleurs impossible qu'il aboutisse à autre chose qu'unedestruction car il constitue, à proprement parler une illusion, c'est-à-dire"une croyance erronée que forme l'esprit et qui l'abuse par sa séduction"(Le Robert).
Une erreur qui séduit... voici quelques traits du Catholicisme libérai quirendent compte de ces deux caractéristiques.

• Une incohérence foncièreIl est incohérent de vouloir concilier à toute force
- l'ordre social chrétien fondé sur le décalogue (commandements deDieu)
- l'ordre social révolutionnaire basé sur cet anti-décalogue qu'estla déclaration des droits de l'homme de 1789.

Rappelons les expressions déjà données et qui rendent bien compte decette incohérence
- 93 faisant ses pâques
- un bonnet phrygien surmonté d'une croix.

• Un faux esprit de conciliation
Le libéralisme catholique séduit les esprits favorables partempérament à la conciliation; et il les trompe car il les engage dans uneconciliation impossible (il ne peut pas y avoir de conciliation dans ledomaine de la doctrine).

• Un espoir vain de se faire bien voir des vrais libéraux au pouvoiret de les influencer
Le catholicisme libéral séduit parce qu'il se présente comme unesolution de facilité pour approcher les hommes au pouvoir etéventuellement les influencer.
Espoir vain, car comme le remarquait Louis Veuillot en 1866("L 'illusion libérale", p. 73)"S'il est une chose évidente, c'est que les libéraux non chrétiens, tousrévolutionnaires, ne veulent pas plus des catholiques libéraux que desautres catholiques. Ils le disent formellement, sans cesse, sur tous les
tons (...). Plus de christianisme, qu'il n'en soit plus question! Voilà le cri dela Révolution partout où elle domine. Et où ne domine-t-elle pas en Europe?

Aucun groupe, aucun notable révolutionnaire n'a encore été converti parles programmes, les avances, les tendresses, et il faut le dire, hélas! lesfaiblesses des catholiques libéraux. Ils ont en vain renié leurs frères,méprisé les bulles, expliqué ou dédaigné les encycliques : ces excès leuront valu de chiches éloges, d'humiliants encouragements, point d'adhésion.
Jusqu'ici la chapelle libérale n'a point d'entrée, et semble n'être qu'uneporte de sortie de la grande Eglise".

Le diagnostic de Louis Veuillot vaut pour aujourd'hui"La chapelle libérale n'est qu'une porte de sortie de la grande Église".


CONCLUSION

• Illusion... mais illusion tenace puisqu'elle renaît constamment depuisdeux siècles tel se présente le libéralisme catholique. De cette illusionsont issus les résultats qui viennent d'être évoqués, et principalement lasécularisation complète de la société, autrement dit la destruction de cequi reste de l'ordre social chrétien.

• Les laïcs, étant les premiers à être pénalisés par une telle défaillancedoctrinale et par ses conséquences, devraient être les premiers à réagir,comme le pressentait déjà le cardinal Pie au siècle dernier"Un jour viendra où la société, la famille, la propriété repousserontplus énergiquement que nous-mêmes, certains axiomes de sécularisationexclusive et systématique qui leur auront été plus funestes qu'à l'Église".

• D'où la nécessité de connaître la doctrine qui sert de support à l'ordresocial chrétien et les erreurs qui s'y opposent (les deux vont ensemble car"l'amour de la vérité ne peut exister sans la haine de l'erreur").

A cette fin, il faut lire, étudier, travailler en petit groupe quelqueslivres fondamentaux.
Nous en mentionnerons trois
- Pour qu'il règne, de Jean Ousset;
- La royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus-Christ d'après lecardinal Pie, du père Théotime de Saint-Just;
- Ils L'ont découronné, de Mgr Lefebvre.

• D'abord connaître... puis transmettre; transmettre à nos enfants, auxjeunes générations. On sait l'importance d'une "tradition orale" dansl'enseignement de la doctrine. Nous devons être des chaînons de la traditionorale, transmettant la doctrine sociale catholique, montrer la beauté et lacohérence de cette doctrine, expliquer que, sans elle, tout redressementsocial et politique ne peutêtre que fragmentaire et transitoire. "On veut laguérison sociale sans la profession de foi sociale, observait le cardinalPie. Or, à ce prix, Jésus-Christ, tout puissant qu'il est, ne peut pas opérernotre délivrance; tout miséricordieux qu'il est, Il ne peut pas exercer samiséricorde".

• Il faut aussi comprendre la faiblesse des arguments invoqués pouréliminer la doctrine catholique en matière sociale et politique.Soit le principal d'entre eux : la doctrine en cause serait sans intérêt,inopportune, voire néfaste parce qu'inapplicable dans notre monde laïcisé;ce serait faire preuve d'"absence de réalisme" que de la rappeler.

Un tel argument ne manifesterait-il pas un affaiblissement de la foichez ceux qui l'utilisent, puisqu'il conduit à ne plus confesser Jèsus-Christdans l'une de ses principales prérogatives : sa royauté sur le monde? Ilmanifeste, en tout cas, un pragmatisme de bas étage qui fait litière desdroits de la vérité et rend impossible tout redressement ultérieur. Car,comme l'explique Mgr Freppel dans une exhortation souvent citée"Le plus grand malheur, pour un siècle ou un pays, c'est l'abandon oul'amoindrissement de la vérité. On peut se relever de tout le reste; on ne serelève jamais du sacrifice des principes (...). Rien n'est perdu tant que lesvraies doctrines restent debout dans leur intégrité. Avec elles, tout serefait tôt ou tard, les hommes et les institutions, parce qu'on est toujourscapable de revenir au bien lorsqu'on n'a pas quitté le vrai. Ce qui enlèveraitjusqu'à l'espoir même du salut serait la désertion des principes, en dehorsdesquels il ne se peut rien édifier de solide et durable"

Le vrai réalisme consiste, non pas à taire la vérité pour des motifsopportunistes - surtout quand il s'agit d'un point essentiel de notre foi -mais à la professer contre vents et marées.


Arnaud de Lassus, du Québec

 

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Religion

De Wikiberal:

Une religion est un ensemble de croyances (dogmes, doctrines) d'ordre métaphysique, de pratiques (rites...) et d'attitudes morales, propres en général à une communauté humaine, qui peuvent reposer sur des textes ou une transmission orale. Les croyances touchent à la place de l'homme dans le monde, sa nature, son origine ou sa destinée, le comportement qu'il doit adopter dans sa vie.

D'autres définitions, beaucoup plus réductrices que la précédente, caractérisent la religion par :

  • la croyance au "sacré" (dualisme entre un domaine humain et un domaine suprahumain) ;
  • la croyance au "surnaturel" (dualisme entre la nature et un ordre supérieur à la nature : intervention divine, magie, esprits...) ;
  • la croyance en l'existence d'une vie après la mort.

Position libérale

Les libéraux, quelles que soient leurs tendances et leur école, sont partisans de la tolérance religieuse et de la liberté de conscience. Ils font leur le mot de Condorcet, pour qui "la religion ne doit pas plus être l'objet des lois que la manière de s'habiller ou de se nourrir".

Une religion peut être examinée pour juger de sa plus ou moins grande conformité avec les principes du libéralisme, notamment sur les points suivants :

  • tolérance de la libre pensée et du libre examen (cas extrême : fanatisme religieux, suppression de la liberté d'expression) ;
  • lien plus ou moins étroit entre la religion et la politique (cas extrême : théocratie ou hiérocratie) ;
  • statut des femmes ou des minorités (cas extrême : oppression, statut inférieur) ;
  • conséquences de l'apostasie (cas extrême : mise à mort des apostats[1]).

 

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