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Le début de la fin, politiques, médias, personne n'en parle: Une France surendettée vendrait un ilôt au sein de l'océan indien.

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L’Etat s’apprêterait dans la plus grande indifférence à partager sa souveraineté de l’îlot de Tromelin dans l’océan Indien


Le texte prévoit le partage de notre souveraineté sur la zone économique exclusive associée à l’îlot. Or il reste aujourd’hui à la France bien peu de ressources, si ce n’est son espace maritime

 

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L’Etat nous a habitués à ce que des édifices publics, des monuments (souvent historiques) voire des palais nationaux passent au privé. Crise budgétaire oblige, la puissance publique n’ayant plus les moyens de leur entretien, l’acquisition par des intérêts privés permet en effet parfois d’y faire face en même temps que de renflouer les caisses bien anémiées de l’Etat. Une annonce, un acheteur et, hop, le tour est joué. Encore convient-il toutefois d’en bien fixer les limites pour éviter des renoncements inacceptables.


La vente de blockhaus de la Seconde Guerre mondiale ou encore, par exemple, d’édifices publics comme d’anciennes sous-préfectures voire d’églises désaffectées, à des particuliers, comme cela existe depuis plusieurs années maintenant, n’a rien de choquant. Au contraire, ces édifices, souvent abandonnés et parfois en ruine, reprennent vie sous l’action de particuliers souvent amoureux de vieilles pierres. La vente de bâtiments plus prestigieux, en général des châteaux ou des palais dépositaires, de fait, d’une partie de notre histoire nationale, laisse moins indifférent. Lorsque l’acquéreur est un national, il est à la rigueur possible de considérer que ce patrimoine poursuit sa vie, en d’autres mains certes, mais reste toutefois dans le giron du pays. Lorsque l’acquéreur est un Etat étranger (ou un fonds d’investissement, privé ou public), l’aventure prend fin le plus souvent. C’est une vente de circonstance (faillite financière de l’Etat français) qui sera à mettre, sans retour possible, au passif de notre patrimoine national. Certains diront, et ils n’ont pas entièrement tort, que les biens dont l’Etat s’est défait restent sur notre territoire et que, finalement, l’honneur est sauf. Peut-être, le débat n’est pas clos.


Le bradage est autrement plus grave quand il s’agit de notre territoire national.

 

C’est-à-dire de l’aliénation totale ou partielle, provisoire ou définitive, d’une part de notre souveraineté d’Etat sur un espace territorial appartenant à la nation. N’eût été la vigilance de Philippe Folliot, c’est bien ce scénario qui a failli se dérouler il y a quelques jours. Le Sénat a en effet ratifié sans débat un accord remontant en 2010, autorisant le partage de l’administration de l’îlot de Tromelin avec l’île Maurice. Sans la vigilance du député Folliot, l’Assemblée nationale l’aurait à son tour ratifié, sans d’ailleurs que qui que ce soit ne s’en rende compte. Ce qui, soit dit en passant, en dit long sur le fonctionnement de notre Parlement…


Français depuis le XVIIIe siècle, perdu dans l’océan Indien, Tromelin n’est qu’un obscur petit bout de terre (1 500 mètres de long pour 700 de large) difficilement accessible, avec pour toute population permanente des tortues, des fous et des frégates. La France y entretient toutefois une mission météorologique au bénéfice de la Réunion (presque) voisine et de tous les Etats de la région. Personne ne fera jamais la guerre pour Tromelin et, c’est vrai, Maurice est un pays ami. Alors, partager sa souveraineté en matière d’environnement ou d’archéologie, comme le prévoit le texte, pourquoi pas ? Sauf que le texte prévoit le partage de notre souveraineté sur la zone économique exclusive associée à l’îlot. Il reste aujourd’hui à la France bien peu de ressources, si ce n’est son espace maritime. Celui-ci est le deuxième au monde (11,035 millions de kilomètres carrés) derrière les Etats-Unis et devant l’Australie ; il regorge de ressources sous-marines que nous pourrons un jour peut-être valoriser (sauf si, bien sûr, notre Marine nationale est elle aussi bradée comme certains auteurs du Livre blanc et divers autres politiques s’y emploient). Pourquoi dès lors y renoncer ?


Sauf aussi et surtout que cela constituerait un précédent sans équivalent que ne manqueront pas d’invoquer nombre d’autres Etats. Brader aujourd’hui la souveraineté de la France sur Tromelin revient à s’exposer, demain, avec certitude, à des revendications par exemple du Mexique sur Clipperton, de nos faux-vrais amis australiens sur les îles Chesterfield ou encore, pourquoi pas, de Madagascar sur nos îles du canal du Mozambique (îles Glorieuses, Juan de Nova, Bassas de India et Europa). Le bradage programmé de Tromelin en dit long sur l’état de déliquescence d’un pays qui, bientôt, à force de renoncements successifs, ne sera plus que l’ombre de lui-même.

 

Par Pascal Lorot

 

Source:

 

 

 

 

 

Ratifié en procédure simplifiée au Sénat, l'accord qui prévoit de partager l'administration de l'îlot français avec l'île Maurice aurait pu être validé de la même manière à l'Assemblée. Mais c'était sans compter l'indignation du député UDI Philippe Folliot. Selon Le Monde, le texte sera finalement reprogrammé, en procédure régulière cette fois.

Pour la petite histoire, l'île Tromelin porte le nom d'un navigateur morlaisien qui, en 1776, a sauvé la vie de sept esclaves, seules survivantes d'un groupe de 60 Malgaches abandonnés sur place 15 ans plus tôt...

 

 

 

Qu'est-ce que l'île Tromelin ?
Il s'agit d'un îlot français inhabité de seulement 1,7 km de long sur 700 mètres de large. Toutefois, d'après le député UDI Philippe Folliot, 280.000 km² de domaine maritime en dépendent. L'île Tromelin est située à 450 km à l'est de Madagascar et n'est accessible qu'en avion militaire ou en hélicoptère, car un récif de corail empêche les navires d'y accoster.

On y trouve des oiseaux (fous masqués à palmes noires ou à pieds rouges, frégates, sternes blanches...), des tortues, des bernard-l'hermite et des employés de Météo France.

Le République de Maurice en revendique la souveraineté.

 

Que s'est-il passé en 1761 ?
En 1761, L'Utile, un négrier français transportant des esclaves de Madagascar vers l'Île Maurice (appelée Île de Franceà l'époque), fait naufrage sur la langue de sable. Deux mois après, les hommes d'équipage européens parviennent à reprendre la mer sur une embarcation construite avec les restes de l'épave... mais n'ont pas la place d'embarquer les 60 Malgaches survivants. Ils promettent de revenir les chercher. Malheureusement, le gouverneur de l'île Maurice refusera de leur affréter un navire. 

15 ans plus tard, seules sept femmes ont survécu, avec un bébé. Comment ? Grâce aux oiseaux et aux oeufs de tortues. Les Européens leur ont aussi laissé un puits. Ce n'est donc qu'en 1776 que le "chevalier de Tromelin" - qui serait en fait Jacques-Marie Boudin de Tromelin (1751-1798) et non son frère Bernard-Marie (1735-1816) - vient à leur secours à bord d'une corvette, La Dauphine. L'îlot, jusqu'ici nommé "Île aux sables", est alors rebaptisé "Île Tromelin".

 

Que concernerait l'accord de cogestion avec Maurice ?
Il s'agirait de partager les responsabilités en matière de protection de l'environnement et aussi d'archéologie, tout en sachant que des archéologues mauriciens participeront dans tous les cas à la prochaine campagne de fouilles.

De plus, l'accord de cogestion prévoit de "partager la zone économique exclusive (ZEE) attachée à l'ïle pour la pêche au thon", rappelle Le Monde. Pas anodin quand on sait que les pirates somaliens poussent de plus en plus de thoniers à passer à l'est de Madagascar plutôt qu'à ouest.

 

Image Google Maps

 

Ratifié sans débat au Sénat, le texte sera discuté à l'Assemblée
Déjà évoquée en 1999 par Jacques Chirac, l'idée d'un accord de cogestion avec Maurice a ressurgi sous la présidence de Nicolas Sarkozy avant d'être validée au Sénat en 2010. Ce jeudi, le député Philippe Folliot s'est indigné de ce qui deviendrait un "grave précédent d'abandon de souveraineté". Les députés devront donc se prononcer sur ce accord, mais en procédure régulière.


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