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CROISSANCE : CHERCHEZ L’ERREUR par Jean Yves Naudet

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L’économie mondiale n’est pas nécessairement réglée à l’heure européenne.

 

Tout au contraire, le contraste est saisissant entre une Europe en récession et un monde globalement en expansion. Une vraie frontière sépare les pays qui ont accepté les réformes et ceux qui restent figés sur les conservatismes et les avantages acquis.

 

La zone euro en récession

Nous n’avons jamais été des inconditionnels des prévisions à 0,1% près, reposant sur des hypothèses dont le biais idéologique (keynésien) fait que le résultat est conforme aux a priori que l’on avait mis dans le modèle. Mais quand tous les chiffres vont dans la même direction, il faut bien se poser quelques questions, surtout quand les écarts entre pays sont considérables. Sans revenir sur les détails, rappelons qu’en 2012 la zone euro a été en récession, avec un recul du PIB de 0,6% et qu’en 2013 elle devrait rester en récession, avec un recul de 0,3%. « L’amélioration » est inférieure à la marge d’erreur. La situation est assez grave pour qu’on envisage une nouvelle poussée du chômage, passant de 11,4% de la population active à 12,2%.


Les commentaires s’étaient focalisés la semaine dernière sur la France, parce qu’on découvrait avec surprise ( !) que la croissance ne serait pas de 0,8%, comme le soutenait le gouvernement, mais de 0,1% : autant dire 0%. Nous n’avions eu aucun mérite à émettre des doutes, puisque les organismes internationaux (FMI, OCDE,…) comme des instituts privés étaient unanimes sur le fait que la croissance serait inférieure aux prévisions gouvernementales. De plus, peut-on imaginer une reprise, alors que les impôts progressent et que les vraies réformes sont renvoyées aux calendes grecques ? Dans ces conditions, la cible des 3% de déficit public a été également manquée ; on sera à 3,7% et même 3,9% l’année prochaine. La seule rigueur que l’on ait pratiquée en France en 2012 aura été la rigueur fiscale, de nature à détruire la matière imposable : moins de recettes par conséquent, et des dépenses toujours inconsidérées.

 

Ils ne mouraient pas tous…

Mais revenons à la zone euro. En 2013, quatre pays tireront leur épingle du jeu avec une croissance supérieure à 1%. Deux d’entre eux, la Slovaquie et l’Estonie, sont des pays anciennement communistes ; ils avaient enduré la logique étatiste jusqu’au bout de la « route de la servitude » ; mais cela les a décidés à mettre en œuvre des réformes radicales allant dans le sens d’une grande liberté, d’une fiscalité moins spoliatrice et moins progressive, et d’une flexibilité généralisée. Remarquons que l’Estonie, avec un déficit public quasi-nul (0,4%) et 3% de croissance montre bien que le mythe keynésien de la relance budgétaire n’a d’autre consistance qu’idéologique. D’ailleurs l’Allemagne, qui n’aura certes que 0,5% de croissance, sera quand même dans le peloton de tête, alors que son déficit public est inexistant (-0,2%).


Si on laisse de côté le cas marginal de Malte, l’autre pays intéressant est l’Irlande, avec 1,1% de croissance (et même 1,5% selon certaines prévisions) Pour une fois, une analyse lucide est venue du journal Le Monde, titrant « le rebond irlandais fait rêver Madrid et Lisbonne ». L’Irlande a été touchée fortement par la crise et les imprudences financières et monétaires, mais elle a su entreprendre des réformes courageuses. Le coût unitaire du travail a baissé de 27% depuis 2008 dans le secteur manufacturier. Les effectifs ont été réduits là où c’était nécessaire pour augmenter la productivité (en hausse de 25% !), les salaires ont baissé de 5,4%, les exportations ont redémarré, permettant un excédent commercial. Le « redressement productif » a été obtenu par une fiscalité modérée, notamment sur les entreprises, puisque le taux de l’impôt sur les sociétés est à 12,5 %, le plus faible d’Europe.

 

Croissance hors de la zone euro

Si l’on quitte l’Europe, en récession de 0,2%, on change de paysage. Les prévisions du FMI sont rassurantes. En 2013, la croissance devrait être de 8,2% en Chine, 5,9% en Inde, 3,7% en Russie, 3,5% au Brésil, 3,5% au Mexique, 2,8% en Afrique du Sud, 2% aux Etats-Unis, 1,8% au Canada, 1,2% au Japon, 1% aux Royaume-Uni. Evidemment, la crise est là et il y a bien un ralentissement mondial, qui se traduit au niveau des échanges mondiaux. Mais la croissance se poursuit et les marchés mondiaux ne se sont pas effondrés.


Certes, on dira que dans la liste il y a surtout des pays émergents et qu’il est plus facile de progresser quand on part de zéro. Mais il y a longtemps que ces pays ont émergé et la croissance n’en demeure pas moins très soutenue. Dans la liste figurent aussi de grands pays développés (USA, Canada, Japon, Australie) qui se maintiennent entre 1 et 2,5% de croissance et pour lesquels la récession n’est plus qu’un mauvais souvenir de l’année 2009.

 

Réformes ou récession ? Il faut choisir !

Peut-on expliquer la rupture entre zone euro et reste du monde par la seule gestion de la monnaie européenne ? L’euro est un bouc émissaire facile. Sans doute l’absence de monnaie nationale empêche-t-elle les ajustements de changes de se faire, car certains pays ont des excédents commerciaux et d’autres des déficits. Mais nous avons montré que les dévaluations compétitives n’étaient qu’une illusion et ne remplacent jamais les réformes de fond. En revanche, il est vrai que la politique imprudente de la BCE n’a pas arrangé la situation. Mais elle n’est pas la seule banque centrale à avoir commis des erreurs et ce n’est pas du côté des artifices des politiques monétaires qu’il faut chercher des solutions.


La question de fond se trouve dans l’acceptation ou le refus des réformes et des implications de la mondialisation. Ce sont les pays les plus ouverts qui s’en sortent le mieux : hors d’Europe, les pays émergents sont ceux qui ont joué le jeu du libre-échange et de l’ouverture des frontières. Plus un pays est protectionniste, plus il stagne ; ce n’est pas l’aide publique qui a sorti les pays pauvres de la misère mais la liberté du commerce : trade, not aid ! En Europe même, l’Irlande est un des pays les plus ouverts et ce n’est pas un hasard si l’Allemagne s’en sort moins mal que nous, même si le ralentissement de la zone euro a pesé sur ses exportations.


Enfin et non le moindre, il y a le poids des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires plus élevés qu’ailleurs, la progressivité de la fiscalité, l’importance du secteur public, les rigidités du marché du travail (à propos des licenciements et du salaire minimum), le refus de la concurrence entre professions, la régulation, bref un Etat omniprésent et interventionniste.

 

Des réformes ont-elles été entreprises? Oui, et ceux qui s’en sortent le moins mal sont ceux qui les ont acceptées. D’autres pays, encore dans la tourmente aujourd’hui, ont au moins essayé de s’engager dans la voie des réformes (l’Espagne de Rajoy ou l’Italie de Monti). Mais la France reste prisonnière de l’idéologie et oppose un refus global aux réformes, à cause de la crispation sur les avantages acquis. Pourtant les Français ont le sentiment qu’on veut changer leur vie. Pas du tout : les dirigeants continuent à regarder l’heure au clocher du village et nous empêchent de respirer l’air du grand large.

 


Source: Libres.org , Alepspar Jean Yves Naudet


Information de wikibéral surla Croissance économique

 

 

 

En macroéconomie la notion de croissance économique désigne une augmentation continue de la quantité et de la qualité des biens et des services produits chaque année dans un pays ou zone géographique, liée à l'augmentation de la productivité du travail et du capital. L'indicateur le plus utilisé pour mesurer le taux de croissance et la somme des valeurs ajoutées est le PIB (Produit intérieur brut).

Jacques Garello et Jean-Yves Naudet, en 1991, en précisent la définition :

«La croissance économique se caractérise par une augmentation durable de la production et des principales grandeurs économiques – comme le Produit Intérieur Brut (PIB). »


En général la croissance économique est définie en termes de grandeur synthétique mesurant le résultat de l'activité économique, un état final mettant en rapport des périodes données, mesurées statistiquement par des taux de variation en termes de volume.

L'approche néo-classique utilise les notions de facteurs de production et de progrès technique pour expliquer la croissance. Il existe donc une croissance extensive lorsque l'économie voit surtout se développer les facteurs de production (capital et travail). Il y a, par contre, croissance intensive, quand celle-ci est due aux gains de productivité.

Les économistes de l'école autrichienne n'insistent pas sur la valeur et l'évolution de l'agrégat PIB, c'est-à-dire sur une mesure de la variation quantitative d'une valeur globale. Mais ils analysent les explications logiques et individuelles de cette croissance. En effet, on remarque que les pays qui disposent de droits de propriété variés et perdurants, où les individus peuvent entreprendre en laissant épanouir leur libre initiative avec des politiques de libre-échange, sont des régions qui connaissent une forte croissance. Par contre, les pays où l'État intervient de façon permanente ou fréquente par des politiques industrielles, économiques, fiscales, protectionnistes et règlementaires sont des régions, en règle général, de faible croissance.

Aussi, Henri Lepage en 1982, enrichit la définition de la croissance :

«Le mot croissance n'est donc pas seulement synonyme d'accumulation croissante. Il est ainsi, d'abord et avant tout, l'expression d'un mouvement dynamique dont la caractéristique est de contraindre les producteurs à offrir aux consommateurs les moyens d'accéder à des "technologies" d'usage de leur temps de plus en plus efficientes. »

Il est ainsi évident que la notion de croissance ne repose pas uniquement sur la fonction de production. Il faut introduire, comme le présente Gary Becker, dans sa théorie du capital humain, les capacités individuelles dans l'acquisition et accumulation des connaissances, ce qui constitue le capital immatériel des individus. Certains économistes de l'école autrichienne insistent pour 'retrouver' l'entrepreneur, en ne confondant pas producteur et entrepreneur. Le marché est une procédure de découverte et l'entrepreneur est un réducteur d'ignorance. La valeur individuelle du temps pousse les intervenants sur le marché à rechercher des moyens d'économiser cette ressource rare. La croissance est corollaire aux gains de pouvoir d'achat, non seulement en valeur, mais aussi en nombres croissants de consommateurs disposés à acheter des produits de plus en plus finement adaptés à leurs exigences. D'où une diversification des produits sur le marché et une segmentation de ce dernier.

Il existe différentes approches et théories de la croissance, mais il est communément admis que la demande des consommateurs met en mouvement la croissance économique, d'où aussi l'idée qu'en cas de chute des dépenses de consommation, en cas de crise par exemple, une bonne partie des économistes et en spécial les dirigeants politiques pensent que pour « relancer l'économie » il suffit aussi de relancer les dépenses de consommation. Ainsi les dirigeants politiques croient que la clé de la croissance économique dépend de « l'injection de liquidités » pour créer la demande de biens et services. La « croissance économique » ne se réalise pas parce que les gens consomment et dépensent plus, au contraire, les consommateurs dépensent et achetent plus parce que c'est un des effets notables de la croissance économique.

 

 

 


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