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Connaissance du socialisme par Jacques Garello, « Après moi le déluge a toujours été la doctrine des socialistes », L.V. Mises

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Nous voici parvenus à la fin de cette série d’articles que j’ai consacrée à la connaissance du socialisme. Evidemment il suffit de se reporter à l’actualité pour voir les dégâts que le socialisme est capable de faire dans une société et dans une économie. Mais il en est ainsi à cause des racines profondes de la philosophie socialiste, et non par hasard ou parce que l’on est en période de crise. L’oubli voire le mépris de l’individu et la préférence donnée au collectif, la volonté de bâtir rationnellement une société parfaite, la condamnation de la propriété privée et de la libre entreprise, le mirage de la « justice sociale » : autant d’éléments du socialisme qui expliquent qu’il mène à la ruine, à l’arbitraire et à la haine. 


Maintenant, la question est celle-ci : dans des peuples comme le nôtre immergé dans le socialisme depuis des décennies, ne finit-on pas par faire du socialisme sans le savoir ?


Je voudrais répondre à cette question en relevant certains traits de la vie française au cours de ces quelques dernières décennies. 

 

Jacques GARELLO


 

Disposition ou législation

Socialisme inhérent

Résultat

a) dans le domaine économique

 

 

Progressivité de l’impôt 

Atteinte au droit de propriété

Pénalisation de la réussite

 

Egalitarisme, redistribution

Exil fiscal, chômage

Code du travail

La loi substituée au contrat

Rigidité, chômage

 

Négociations collectives 

Privilèges syndicaux

Politique conjoncturelle

Sous-consommation ouvrière

Inflation et chômage

 

Justice sociale  

Déficits publics

Planification, banque publique d’investissement 

Le marché est myope
L’Etat prévoit à long terme

Gaspillage des ressources
Bureaucratie envahissante

Logement social (loi SRU)

Exploitation des locataires

Crise du logement

 

Habitat collectif

Ghettos

Services publics

Défaillance du marché

Irresponsabilité, grèves

 

Egalité et gratuité

Déficits publics

Concentration, pôles d’excellence

Concurrence sauvage

Innovation bloquée

 

Organisation centralisée

Bureaucratie

 

 

 

b) dans le domaine juridique

 

 

Positivisme juridique

La loi, produit du législateur

Arbitraire et incertitude du droit

Harcèlement textuel

Nécessaire régulation du marché

Paralysie de l’activité

 

Organiser la vie quotidienne

Totalitarisme

Juridictions d’exception

Les magistrats complices du pouvoir justice sociale

Inégalités et privilèges
Justice de classe

Le principe de précaution (Grenelle, etc.)

Le capitalisme détruit la planète

Fiscalité verte

 

Le socialisme élimine le risque

Paralysie de l’initiative

Rétroactivité des lois

Immoralité de l’enrichissement

Instabilité et arbitraire

Taxation des plus values

Retour à l’égalité

Exil fiscal

Délinquance

Sous produit de la société

Criminalité accrue

 

 

 

c) dans le domaine sociétal

 

 

L’école unique 

Egalité, justice sociale

Inadaptation de l’école à l’enfant

 

On fabrique l’homme nouveau

L’école privée contrôlée 

La culture subventionnée

L’argent privé dénature l’art

Gaspillage et népotisme

 

Plus de conformisme

Mépris du public

La famille détruite

Le gender, un choix social

Mariages « pour tous »

 

Egalité de toutes les familles

Familles uni parentales

 

 

Bien entendu, l’exercice auquel je viens de me livrer n’a prétention ni à l’exhaustivité ni à la précision. Mais il appelle un commentaire : ces dispositions, ces lois, qui pour l’essentiel sont postérieures à 1945, ne sont-elles pas entrées dans les mœurs ? Sans aucun doute les hommes politiques de droite comme de gauche ont réellement fait du socialisme avec persévérance, avec inconscience.

 

 

 

 


Dans son article « The intellectuals and socialism », Friedrich Hayek explique très bien quelle fascination les idées socialistes exercent sur  les penseurs et, à travers eux, sur les dirigeants puis sur l’opinion publique. Il distingue avec soin ceux qui ont des idées et ceux qui les diffusent. Les « intellectuels », tels qu’il les définit, sont des penseurs de seconde main, des « revendeurs d’idées », suivant son expression : journalistes, publicistes, enseignants, ministres, artistes, gens des médias. Ils maîtrisent les moyens de communication, mais ils communiquent sur des idées qui ne sont pas les leurs et par la force des choses ils déforment la pensée. Mais pourquoi cette déformation se fait-elle dans le sens du socialisme ? 


La première raison est que les idées socialistes sont toujours présentées comme novatrices, elles ont le parfum du progrès et de la perfection : bien plus stimulant que de rendre compte de la réalité de tous les jours, avec les succès et les échecs.  

La deuxième raison est que le socialisme offre une réponse globale à tous les problèmes de la société : c’est un système de pensée simple, et finalement simpliste puisqu’il élimine la complexité de l’agir humain.

La troisième raison est que les recettes socialistes sont, du moins le croit-on, d’une application immédiate, elles permettent de régler les problèmes du jour et de demain (« Après moi le déluge a toujours été la doctrine des socialistes », disait Mises).

 

 

 

 


Je résumerai ces arguments en disant que le socialisme est « facile ». Il est facilement assimilé par des personnes qui n’ont pas de connaissances très étendues, mais dont l’expertise dans leur propre domaine (restreint) les autorise à s’exprimer sur ce qu’ils ne connaissent pas. Au XIXème siècle, et Bastiat l’a souvent rappelé, on opposait les « économistes » et les « socialistes » : un économiste ne pouvait être socialiste, parce qu’un homme de science ne pouvait tenir des propos utopiques. Aujourd’hui il y a peu d’économistes qui échappent au socialisme, simplement parce qu’ils ne sont plus des hommes de science, mais des brasseurs de généralités et des répétiteurs.


Il est difficile de contenir la vague qui pousse les intellectuels vers le socialisme. Il faut davantage de courage, d’indépendance, pour fuir le « socialistement correct ».
Il existe pourtant un noyau de vrais maîtres, créateurs d’idées, et j’évoquais la semaine dernière James Buchanan ; mais Mises, Hayek, Becker, Friedman et quelques autres ont eu le courage et l’indépendance de démontrer les errements du socialisme et les perspectives d’une société de libertés.


La seule façon de se délivrer du socialisme est de ne pas entendre les discours des « intellectuels » , de faire preuve de courage, et de convaincre les autres.

 


Source: Libres.org , Aleps parJacques Garello

 

Sur Catallaxia:

Friedrich A. Hayek:Les intellectuels et le socialisme

 

 

publié en 1949 dans la University of Chicago Law Review, et republié en 1998 (avec une introduction) par The Institute of Economic Affairs (Rediscovered Riches No. 4)
traduit par Hervé de Quengo

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