En 2012, des progrès importants ont été faits en matière de lutte contre la faim et la malnutrition dans le monde, grâce à des engagements de fonds dans l’agriculture et la technologie de la part des économies principales. Mais les progrès étaient inégaux et les agences de développement, les institutions financières et les gouvernements doivent encore mettre en place de nombreuses actions, selon l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI).
« Maintenant que l’agriculture et la sécurité alimentaire sont au premier plan de l’ordre du jour des politiques globales, nous avons une opportunité sans précédent de ‘joindre la parole aux actes’, en passant par des étapes solides, » a dit Shenggen Fan, directeur général de l’IFPRI. Environ 870 millions de gens dans le monde vivent encore dans la faim, et 2 milliards de gens souffrent de manques de nutrition, a-t-il ajouté.
« Joindre la parole aux actes » est le thème du Rapport sur les politiques alimentaires mondiales 2012 de l’IFPR, publié le 14 mars dernier. L’IFPRI est un groupe de recherches implanté à Washington, et un membre du Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale, un partenariat mondial soutenu par les États-Unis. Le Service de recherches économiques du département de l’Agriculture des États-Unis a également participé à la rédaction de ce rapport.
« Nous espérons que [ce rapport] fournira des informations utiles aux parties prenantes et aux décideurs du monde entier et aidera à fixer les ordres du jour des politiques et des sujets de recherches en 2013, et au-delà » a dit M. Fan.
Le rapport confirme que des progrès ont été faits en 2012. En effet, la productivité agricole a augmenté en Chine, en Inde et au Brésil. En février 2012, la Chine a annoncé qu’elle allait accélérer ses investissements dans l’agriculture et l’innovation technologique. En mai, le groupe des 8 économies principales a annoncé la création d’une Nouvelle alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition, en partenariat avec des pays africains et des partenaires du secteur privé.
En juin, les pays où sévissent les crises alimentaires et nutritionnelles se sont regroupées pour former l’Alliance globale pour l’initiative de résilience (AGIR), afin d’aider les nations du Sahel et d’Afrique de l’Ouest à mieux se préparer à affronter des crises futures. Finalement, en octobre, l’Union européenne a proposé des limites quant à la conversion des terres arables de productions alimentaires aux productions de biocarburants.
Des opportunités ratées en matière de sécurité alimentaire ont eu lieu en juillet lors du Sommet Rio+20, où peu de directions ont été données quant à la manière d’assurer la sécurité alimentaire au sein d’une économie verte. Le programme des Nations unies pour l’environnement définit une économie verte comme une économie faible en carbone, rentable en ressources et socialement inclusive.
M. Fan a dit que les étapes pour développer la sécurité alimentaire et nutritionnelle peuvent commencer par des investissements dans la recherche agricole et l’innovation, et par le développement des connaissances sur « les liens émergents entre l’agriculture, la nutrition et la santé, d’un côté, et la nourriture, l’eau et l’énergie, de l’autre ».
Il a ajouté que 2012 avait été une bonne année grâce à la réduction du fossé entre les genres en matière de programmes de développement, et il a exhorté les donateurs à continuer de s’assurer du renforcement des biens des femmes et d’engager des groupes de femmes comme partenaires du développement. « Quand les femmes sont propriétaires, elles s’autonomisent », a-t-il dit. Il a noté qu’en 2012, l’IFPRI, l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et l’université d’Oxford avaient lancé, ensemble, l’Indice de l’autonomisation des femmes dans l’agriculture, le premier outil pour mesurer l’engagement des femmes dans la production agricole, le contrôle qu’elles ont sur l’utilisation des revenus familiaux, et leur place au sein du leadership de leurs communautés.
M. Fan a également abordé le besoin de fournir des possibilités d’emploi pour la population croissante de jeunes dans le monde, en disant que les jeunes diplômés ont le potentiel de rendre l’agriculture plus productive. « Pour réaliser ce potentiel, nous devons relâcher certaines contraintes [d’accès] aux terres, aux capitaux et aux compétences de ces jeunes agriculteurs », a-t-il déclaré. De plus, ceux qui mettent au point les programmes agricoles doivent « faire de l’agriculture une profession moderne et tournée vers l’avenir qui offre un futur aux jeunes dans les zones rurales », a-t-il ajouté.
« Notre croissance et notre société doivent être durables. Les gens qui ont faim doivent être la cible de nos préoccupations après 2015 », a dit M. Fan.
Ce rapport est le deuxième rapport annuel de l’IFPRI sur les progrès des politiques alimentaires mondiales, la recherche agricole et les perspectives des agriculteurs.
Un rapport présente des progrès et défis en matière de politiques alimentaires en 2012
Par Kathryn McConnell
Source: US Embassy