Près de 80% des DRH de sociétés françaises ont décidé de geler les salaires, selon un sondage du cabinet de recrutement Robert Half.
Si les grands groupescontinuent d'augmenter les rémunérations de leurs meilleurs éléments, c'est loin d'être le cas dans l'ensemble des entreprises. La crise incite les managers à la prudence. 80,5% des responsables et directeurs des ressources humaines interrogés indiquent que la tendance actuelle au sein de leur entreprise en matière de rémunération est plutôt au gel des salaires, selon une étude du cabinet de recrutement Robert Half publiée ce mercredi 20 mars.
L'accord signé à Renault la semaine dernière, qui prévoit une augmentation du temps de travail de 6,5% et un gel des salaires en 2013, est donc bien dans l'air du temps. Il faut dire que le chômage de masse (3,19 millions de personnes cherchant un emploi sans aucune activité en janvier) et la baisse de l'activité économique (l'OCDE prévoit 0,1% de croissance en France en 2013) ne jouent pas vraiment en faveur des salariés.
Les bonus et les primes touchés également
Résultat: les DRH serrent la vis ou reportent les augmentations. Y compris pour la part variable des rémunérations. Pour 46% des DRH interrogés par Robert Half, le gel concerne aussi les primes et les bonus. Dans 21,5% des cas, ils sont en baisse et 17,5% affirment que la tendance actuelle est à leur suppression pure et simple. Seulement 15% des DRH indiquent ainsi que les bonus et les primes sont plutôt en hausse en ce moment au sein de leur société, bien que ces éléments puissent servir de variable d'ajustement pour compenser une stagnation des salaires.
Des résultats surprenants quand on les compare à une récente étude d'Aon Hewitt, qui indiquait que seulement 5% des entreprises interrogées avaient adopté une politique de gel des salaires. Mais cette enquête concernait avant tout les cadres des 120 plus grandes entreprises françaises cotées. L'enquête de Robert Half (menée par un institut de sondage en janvier auprès de 200 DRH, représentatifs des entreprises en France) concerne, elle, l'ensemble des salariés. Dans tous les cas, il semble néanmoins que ce soient les meilleurs éléments, et certainement ceux qui sont déjà les mieux lotis, qui parviendront encore à négocier des augmentations salariales cette année.