La boussole de l’économie est devenue folle. C’est un fait. Pourquoi ?
C’est un fait. La boussole devrait indiquer des besoins mieux satisfaits pour le plus grand nombre, mais aussi la possibilité pour chacun de
développer ses talents, de réaliser ses aspirations, d’améliorer et de montrer son savoir-faire. Le nord de la boussole économique, c’est naturellement la personne humaine. Aujourd’hui la
boussole va dans tous les sens : les jeunes chômeurs perdent leur temps et leur espoir, les plus âgés et les retraités craignent légitimement pour le futur de leurs pensions,
l’emploi est menacé, le travail et le mérite ne sont plus honorés et on vit mieux avec les allocations, les fromages et les combines. Dans ce climat c’est « chacun pour soi, l’Etat
pour tous ». Pourquoi en est-on arrivé là ?
C’est que l’on a perdu le nord. On a oublié le sens véritable, les lois naturelles de l’économie, et on a bâti peu à peu
une économie artificielle d’où l’homme est absent. On l’a chassé pour donner la priorité à la société : le collectif a pris le dessus sur le personnel. Sans doute
les intentions étaient-elles pures : elles s’appelaient justice sociale, plein emploi, solidarité, stabilité. Mais, entre les mains d’hommes politiques soumis à la pression
d’intérêts catégoriels, elles ont débouché sur le résultat inverse de celui recherché. Car les armes de la politique sont celles de l’administration, de l’impôt, de la réglementation, qui
au delà d’une certaine dose finissent par tuer l’initiative, l’effort, l’entreprise. La justice sociale devient alignement sur le plus bas niveau, le plein emploi laisse place au chômage
massif et durable, la solidarité forcée tue l’esprit d’entraide et le sens de la responsabilité, la stabilité se transforme en précarité. Et les nuages s’accumulent aussi sur les
générations futures avec la dette publique et l’explosion des retraites. Ainsi l’« économie naturelle » a-t-elle progressivement dérivé vers l’« économie artificielle », qui est son opposée,
comme le suggère le tableau suivant : |