Une collaboration scientifique internationale pour mieux comprendre la salinité des océans du monde communique la première année de données recueillies par un instrument satellite qui tourne en orbite autour de la planète.
La mission Aquarius qui « étudie nos mers salées depuis l’espace », comme la décrit la NASA, est menée en partenariat avec la Commission nationale argentine des activités spatiales (Comisión Nacional de Actividades Espaciales, CONAE), avec la participation d’agences scientifiques du Brésil, du Canada, de la France et de l’Italie.
La CONAE fournit le vaisseau spatial, des caméras et d’autres instruments. La NASA a construit Aquarius, le premier instrument satellite conçu pour étudier la salinité des eaux marines de surface.
La salinité et la température influent sur la densité et la flottabilité de l’eau de mer. Ces facteurs influencent la formation des couches marines et des masses d’eau froide ou chaude. La salinité a également une influence sur la circulation marine et les courants déplaçant la chaleur, des tropiques jusqu’aux pôles. Tous ces facteurs contribueront à une meilleure connaissance de la circulation d’eau douce entre les océans et l’atmosphère, qui, à son tour, influe sur les conditions climatiques mondiales.
« La première année de la mission Aquarius a principalement consisté à comprendre comment les instruments et les algorithmes fonctionnent », a expliqué Gene Carl Feldman, directeur du projet Aquarius au Goddard Space Flight Center de la NASA, à Greenbelt, dans le Maryland. « Maintenant que nous avons surmonté les principaux obstacles, nous sommes réellement en mesure de commencer à nous concentrer sur la compréhension des données recueillies sur le fonctionnement marin, la manière dont l’océan influe le temps et le climat, et sur les nouvelles connaissances que nous acquérons grâce à ces remarquables relevés de la salinité. »
Aquarius est en mesure de recueillir la plupart des données sur la salinité des eaux marines comme cela n’a jamais été possible. Jusqu’ici, les relevés n’étaient pris que de manière saisonnière sur les voies maritimes. Les relevés effectués à partir de l’espace offrent une vue bien plus vaste des océans.
Aquarius observe les émissions thermiques naturelles de la surface de la mer avec un instrument appelé radiomètre. Les eaux de surface émettent des signaux proches de l’amplitude utilisée dans les fours à micro-ondes et l’amplitude de ces signaux varie en fonction de la température de l’eau.
« L’instrument a parfaitement fonctionné et nos collègues d’Argentine font fonctionner le vaisseau de manière remarquable, nous assurant un déplacement stable et sans encombre », a commenté M. Feldman.
Convertie en images, la salinité la plus élevée se marque dans des tons rouges alors que la salinité la plus faible se marque en bleu. La tache rouge vif au-dessus des eaux nord-atlantiques marque les eaux les plus salées en haute mer. La NASA l’a décrite comme ressemblant à un désert sur la terre ferme, avec peu de pluie et beaucoup d’évaporation.
Les données satellite fournissent également des images saisissantes qui montrent la corrélation entre les conditions terrestres, la circulation de l’eau et les températures marines. Par exemple, les données fournies par Aquarius montrent une salinité élevée dans la mer d’Arabie, compte tenu de sa proximité avec le Proche-Orient aride. Le golfe du Bengale tout proche, alimenté par les saisons des moussons et les courants d’eau douce du Gange et d’autres rivières principales d’Asie du Sud, est nettement moins salé.
On peut voir, sur YouTube, un tour du monde explicatif des relevés de la salinité de la surface des océans par Aquarius et visualiser les changements de la salinité de la surface des océans du monde, mesurés par Aquarius, de décembre 2011 à décembre 2012.
Un satellite spatial recueille d’innombrables données marines