Le moteur de recherche américain Google a communiqué mercredi le nombre de ses comptes internet surveillés par le gouvernement, dans le cadre du Patriot Act, qui cherche à prévenir d'éventuelles activités terroristes. Une première.
Depuis son adoption, au lendemain des attaques terroristes sur le World Trade Center le 11 septembre 2001, le Patriot Act suscite la colère des organisations de défense des droits de l'homme américaines. La loi autorise notamment l'envoi de lettre dites de "sécurité nationale", qui visent à accéder aux données de certains internautes dans le cadre d'enquêtes sur d'éventuelles activités terroristes.
Mais c'est la première fois qu'une entreprise privée rend publiques ces lettres. Google précise donc que, de 2009 à 2012, jusqu'à 999 demandes du gouvernement lui sont parvenues, concernant entre 1.000 et 1.999 comptes, et même entre 2.000 et 2.999 comptes en 2010. "Vous remarquerez que nous publions des éventails de chiffres mais pas de chiffres exacts. C'est pour répondre aux demandes du FBI, du département de la Justice et d'autres agences qui craignent que la publication de chiffres exacts révèle des informations sur les enquêtes en cours", a expliqué le directeur de la sécurité chez Google, Richard Salgado, sur le blog du groupe.
Les associations satisfaites
Cette première a été saluée par plusieurs associations qui luttent depuis de nombreuses années contre l'intrusion que représente ce Patriot Act. Des associations comme l'American Civil Liberties Union (ACLU), ou encore l'Electronic Frontier Foundation (EFF) qui a toujours estimé que ces lettres de "sécurité nationale" généraient un "abus systématique de pouvoir" de la part du FBI. Sur le site internet de l'association, Eva Galperin et Dan Auerbach, deux militants de l'EFF ont partagé leur enthousiasme :
"Il s'agit d'une victoire sans précédent de la transparence."
Et, au-delà de cette "victoire", ils estiment également que "bien que nous continuions à être dans le noir sur l'étendue et la manière dont la loi est appliquée, ces nouvelles données dissipent des craintes [...] d'un accès généralisé aux comptes, du moins ceux de Google".