C'était il y a un an ou à peine plus. François Hollande annonçait sa ferme volonté de remettre en cause, s'il parvenait au pouvoir, la TVA sociale annoncée par Nicolas Sarkozy.... Quelques mois plus tard, en juillet, les députés de gauche votaient avec enthousiasme la suppression de cette hausse de 1,6 point de TVA approuvée par l'ancienne majorité. La TVA, considéré comme un impôt injuste car payé par tous sans distinction de ressources, a toujours eu mauvaise presse à gauche...
Aujourd'hui, ce sont ces mêmes députés PS, du moins ceux qui font partie du
groupe de travail chargé de réfléchir à l'évolution de TVA, qui proposent d'accentuer encore la hausse proposée par le gouvernement, et qu'ils ont votée en décembre. Sont-ils devenus fous
?
Des hausses intenables
Ils ont été simplement piégés par le gouvernement. Ce dernier leur a fait voter un dispositif intenable, s'agissant de l'évolution des taux réduits
de TVA, tout en leur promettant des adaptations avant l'entrée en vigueur de ces hausses d'impôt, le premier janvier 2014. Comment imaginer faire passer la TVA sur le logement social de 5,5% fin
2011 à 10% en 2014, tout en assurant la construction de logements ? Peut-on faire grimper la TVA aussi vite - un quasi doublement en deux ans- sur les transports ? Les cantines ?
Bercy s'est montré ouvert à des remises en cause de la hausse s'agissant de ces secteurs sensibles... mais à condition que la recette globale -entre
six et sept milliards d'euros- soit strictement maintenue. C'est là que le piège se referme. Car la seule solution, c'est d' aller plus loin encore que ne le voulait le gouvernement dans la
hausse du taux normal (que les élus proposent de faire passer non pas, comme voté, de 19,6% à 20% mais à 20,5%). Une façon pour l'exécutif de faire assumer une mesure qu'il n'osait pas proposer
par ceux là mêmes qui se montraient les plus réticents, voire opposés. Les députés PS vont-ils finalement aller aussi loin que Nicolas Sarkozy, après avoir fait de la dénonciation de la TVA
sociale l'un de leurs arguments de campagne?
Source: la Tribune parIvan Best
TVA: comment Bercy a piégé les députés socialistes
D'autres liens ici:
Quand les socialistes critiquaient les hausses de TVA et la TVA sociale
Les députés PS pris à contre-pied par la hausse de la TVA
Des socialistes prônent la mise en place d’une « TVA sociale »
TVA «sociale» : une nouvelle baisse du pouvoir d'achat des Français (Parti socialiste)
TVA : les «socialistes» veulent nous étrangler
Dernier lien à lire ici:
Pour récupérer les milliards qui lui manquent, le gouvernement envisage la solution la plus injuste et contre-productive qui soit : relever le taux normal
de TVA à 20,5%.
Au départ, la refonte des taux de TVA envisagée par le gouvernement devait se présenter comme suit : à partir du 1er janvier 2014, le taux réduit de 5,5% sur les
produits et services de première nécessité devait être ramené à 5%, le taux intermédiaire porté de 7% à 10%, et le taux normal de 19,6% à 20%. De quoi faire rentrer quelque 10 milliards d'euros
dans les caisses de l'Etat afin de financer la moitié du nouveau «crédit d'impôt compétitivité emploi» (CICE) en faveur des entreprises, censé relancer l'activité du pays.
Comme nous l'avions déjà dénoncé, à l'instar de la droite, «la gauche» au pouvoir estime que c'est en subventionnant toujours plus les entreprises — au détriment
des salariés et des ménages — que l'économie va redémarrer. Une indécrottable et gravissime erreur de jugement !
De l'argent foutu par les fenêtres
Pourtant, nous le répétons sans cesse : au total, entre niches fiscales (exonérations d'impôt), sociales (allègements de cotisations) et autres «dispositifs
dérogatoires», l'Etat offre déjà plus de 170
milliards d'euros par an aux entreprises— surtout les plus grosses — soit 9% du PIB octroyé sans contrôle ni réelles contreparties sur l'emploi et l'investissement, l'impact de ces aides
publiques étant pour la plupart inévalué... Cette mascarade — que nous nous plaisons à qualifier d'«assistanat des patrons» — dure depuis trente ans.
Tous ces cadeaux successifs ont-ils contribué à booster l'économie du pays ? Si c'était le cas, ça se saurait ! On peut donc parier que les 20 milliards
supplémentaires du CICE financés grâce au sacrifice des ménages n'auront aucun impact positif particulier sur le chômage et l'emploi. D'ailleurs, selon une étude récente publiée par
Les Echos, journal qu'on ne peut qualifier de gauchiste, cette énième mesure est «un pur effet d'aubaine» : elle profitera à de grands groupes qui affichent de copieux profits, ne
sont pas forcément exposés à la concurrence, et qui sabrent dans l'emploi.
Redonner du pouvoir d'achat aux ménages
Nous le répétons encore : si l'on veut relancer l'économie, ce n'est pas en arrosant copieusement le haut (distribuer de l'argent public aux entreprises… en pure
perte) mais le bas (redonner du pouvoir d'achat aux Français, surtout les plus défavorisés). Car c'est la demande intérieure qui tire 80% de notre économie. Quand le pouvoir d'achat baisse, la
consommation recule, les carnets de commande des entreprises se vident, le chômage progresse et les déficits publics se creusent. La source de notre activité économique naît du porte-monnaie des
ménages.
Pour ce faire, au moins deux grands leviers existent : augmenter les revenus (bas salaires, petites pensions de retraite, minima sociaux…) et crever la bulle immobilière pour faire baisser les
prix. Or ce gouvernement soi-disant «socialiste», qui nous vantait le «changement», se contente de perpétuer des politiques de droite ineptes et irresponsables, focalisant sur le «coût du
travail», rechignant à revaloriser le Smic, accordant une misérable aumône au RSA, pinaillant sur les allocations familiales ou préparant de nouvelles attaques contre les pensions de retraite… et
le salariat en général.
La TVA, impôt injuste et assassin pour les plus pauvres
Et voilà que le gouvernement persiste dans l'erreur en envisageant d'augmenter davantage cet impôt acquitté par tous les citoyens, peu importe leurs ressources, au
bénéfice de rapaces et autres parasites. Les millions de Smicards, précaires, chômeurs et autres personnes vivant sous le seuil de pauvreté apprécieront de devoir se serrer encore plus la
ceinture alors qu'ils n'y arrivent déjà plus.
Il manque au moins 6 milliards de recettes supplémentaires pour boucler le budget, nous dit-on. Pourquoi ne pas les chercher où ils sont ? Nous l'avions redit la semaine dernière :
quelque 50 milliards de niches fiscales et sociales «inefficaces» ou «peu efficientes», accordées chaque année par l'Etat sans contrôle ni contreparties, en majorité aux contribuables les plus
aisés ou aux entreprises les plus prospères, ne demandent qu'à être rabotées ou supprimées.
Et pourquoi ne pas rétablir la TVA à 33% sur les produits de luxe — secteur qui a le vent en poupe et c'est normal : les riches, malgré la crise, étant devenus encore plus riches. On nous dit
que les technocrates de Bruxelles serait contre, mais selon L'Expansion (qui n'est pas non plus un journal de gauchistes), cette interdiction peut être contournée.
Honte à ce faux gouvernement de gauche qui préfère continuer à étrangler les plus fragiles !
Source: http://www.actuchomage.org/