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L'’US Navy frémit devant les menaces de coupes budgétaires

Relativement épargnée jusqu’ici par les réductions budgétaires, tant la capacité de projection de puissance par voie maritime est perçue comme un élément crucial pour la Maison Blanche et le Pentagone, la flotte américaine est gagnée par une forte inquiétude. Car les finances publiques sont au plus mal et les coupes sombres dans le budget de la Défense planent à l’horizon. Alors que le Congrès américain n'a pas encore validé la prochaine loi de finances, qui fait débat avec le gouvernement fédéral, le branle-bas de combat a été sonné sur toutes les passerelles, dans les états-majors et chez les industriels.  Un peu partout, ces derniers jours, marins et entreprises tirent publiquement la sonnette d'alarme. En effet, cette année, les efforts d’économie imposés à l’US Navy pourraient dépasser 8 milliards de dollars, avec disent-ils de fâcheuses conséquences sur les programmes de constructions neuves et d’entretien, mais aussi sur l’activité opérationnelle de la flotte.

 

Bâtiments cantonnés dans les ports ?

 

Déjà, faute de crédits -  dans l’attente des arbitrages budgétaires -, plusieurs décisions difficiles ont été prises, comme le report de la refonte à mi-vie et du rechargement des cœurs nucléaires du porte-avions USS Abraham Lincoln. Dans les chantiers comme chez les militaires, on craint maintenant un impact sur les programmes de constructions neuves, qui sont actuellement très nombreux (sous-marins, porte-avions, bâtiments d’assaut amphibies, destroyers et frégates …) Quant à l’activité opérationnelle, là aussi, l’US Navy affiche son inquiétude, laissant entendre qu’elle va être obligée de réduire la voilure en matière de déploiements et conserver une partie de ses forces actuellement à la mer dans les ports.  Certains évoquent même l’émergence, sous la contrainte budgétaire, d’un système d’alerte, qui réduirait le pré-positionnement de groupes navals à travers le monde pour s’orienter vers des forces cantonnées dans leurs bases et ne sortant qu’en cas de besoin. Avec, assurent les officiers généraux, une incidence dramatique sur les entrainements et le savoir-faire des équipages, comme des pilotes de l'aéronavale.

Alors que les industriels brandissent la menace d’éventuels licenciements et de déstabilisation du secteur avec une irréparable perte de compétences, les militaires agitent le spectre d’une flotte appauvrie avec des capacités d’action limitées, incapable à terme d’intervenir efficacement dans un certain nombre de situations. Or, l’US Navy étant considérée comme l’une des principales, si ce n’est la principale illustration de la puissance militaire américaine, et donc du poids géostratégique des Etats-Unis dans le monde, le risque serait, in fine, d’entrainer une perte d'influence du pays sur la scène internationale.

 

Optimiser les coûts de fonctionnement et de construction

 

Cette soudaine montée au créneau du lobby naval américain a, bien entendu, pour but d’influencer l’Etat fédéral et le Congrès afin de préserver au maximum les moyens financiers alloués à la flotte. Les risques présentés par les militaires et les industriels seraient réels si les coupes étaient drastiques et durables. Mais on n'en est pas encore là. Il y a un an, le budget proposé par l’administration Obama comprenait 155.9 milliards de dollars pour la seule marine américaine, soit une baisse de 1.4 milliard par rapport à 2011. Qu’en sera-t-il cette année ? C’est justement l’inconnue mais, même si une nouvelle réduction de voilure est imposée, elle ne sera pas mortelle pour l’US Navy et son industrie navale. Car celles-ci, de l’avis de leurs homologues étrangères, peuvent comme l’ensemble du complexe industrialo-militaire des Etats-Unis ont encore, si elles le veulent, d'importantes marges de manoeuvres. Celles-ci résident dans la réduction des frais de fonctionnement et des coûts de réalisation.  A l’instar de bien d’autres marines et chantiers navals avant eux, l’US Navy et les industriels qui en dépendent vont devoir accentuer significativement leurs efforts en termes d’optimisation et de rationalisation. Car, ce n’est un secret pour personne, les bâtiments américains, à technologie égale avec leurs homologues européens, sont bien plus chers à la construction comme à l‘exploitation. Même aux Etats-Unis, où la sacro-sainte armée a très bien vécu ces dernières années, les temps devraient aussi changer, économies obligent...

 

Pour l’heure, l’US Navy demeure, et de loin, la première flotte du monde, avec plus de 250 bâtiments de combat et amphibies, dont 10 porte-avions et 10 porte-hélicoptères d’assaut, auxquels il faut ajouter plus de 30 unités logistiques armées par le Military Sealift Command (MSC). L’ensemble totalise plus de 3 millions de tonnes 

L'’US Navy ne remplacera pas ses sous-marins lance-missiles de croisière

Bien que plus épargnés que d’autres par les coupes sombres dans le budget de la défense, les marins américains doivent quand même se serrer la ceinture et faire certains choix. Ainsi, le remplacement des quatre sous-marins nucléaires lance-missiles de croisière (SSGN) de l’US Navy n’est plus à l’ordre du jour. Faute de moyens financiers suffisants, la priorité est donnée au programme de renouvellement des 14 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SSBN) actuellement en service et dont le désarmement est prévu entre 2027 et 2040.

 

 

SSGN (© : US NAVY)

 

 

Anciens bâtiments stratégiques reconvertis

 

 

Anciens SSBN convertis en SSGN, l’USS Ohio, l’USS Michigan, l’USS Florida et l’USS Georgia ont été respectivement admis au service actif en 1981, 1982, 1983 et 1984. Leur conversion a vu le débarquement de leurs 24 tubes pour missiles balistiques Trident et leur remplacement par 22 modules de lancement pour 154 Tomahawk, ainsi que deux modules de stockage de matériel pour commandos. Car ces sous-marins, en plus d’être de formidables plateformes de tir de missiles de croisière, servent également de support aux opérations spéciales, avec une capacité d’embarquement de 66 commandos et la possibilité de fixer à la coque, derrière le massif, des shelters amovibles abritant des engins sous-marins. Les travaux de transformation, qui ont duré entre deux et trois ans pour chaque bâtiment, ont vu la remise en service des quatre sous-marins en 2006 et 2007. Longs de 170.7 mètres pour un déplacement de 18.700 tonnes en plongée, les SSGN devraient être conservés jusqu’à ce que les éléments combustibles de leur cœur nucléaire soit épuisé, soit entre 2026 et 2029 maximum.

 

 

Plongeurs près de l'USS Michigan (© : US NAVY)

 

 

Renforcer les capacités des futurs Virginia

 

 

Pour la suite, l’US Navy projette, à défaut d’un successeur à ces bâtiments, d’augmenter la capacité d’emport en missiles de croisière des sous-marins nucléaires d’attaque (SSN) de la classe Virginia (114.9 mètres, 7800 tonnes en plongée), dont 9 sont en service et 30 prévus. Il est, ainsi, imaginé d’allonger ces SSN avec une section supplémentaire de 27 mètres où seraient notamment logés 28 Tomahawk, s’ajoutant aux 12 missiles en cellules du design actuel (avec aussi la possibilité de tirer des Tomahawk via les tubes lance-torpilles, la capacité d’emport  étant là de 28 armes).

La marine américaine souhaite, en tous cas, conserver des sous-marins capables de s’approcher d’une côte en toute discrétion et disposant d’une force de frappe considérable contre des cibles terrestres. L’emploi dès le début de l’intervention internationale en Libye, en 2011, de l’USS Florida (qui a lancé à lui seul plus de 90 Tomahawk), a démontré l’intérêt de disposer de tels outils afin de réduire significativement les défenses adverses dans les premières heures d’un conflit.

 

 

Sous-marin du type Virginia (© : US NAVY)

 

 

DAMB : L'’US Navy tire un SM-3 en utilisant des senseurs spatiaux

Dans le domaine de la défense anti-missile balistique (DAMB), la marine américaine a franchi une nouvelle étape, hier, en tirant avec succès un missile anti-missile SM-3 Block 1A dans une procédure utilisant des informations collectées par des satellites pour détecter, pister et intercepter un missile balistique de moyenne portée.  Il s’agissait du premier test grandeur nature de ce genre pour l’US Navy et la Missile Defense Agency. Le SM-3 a été tiré depuis le croiseur USS Lake Erie, équipé de l’Aegis Ballistic Missile Defense System,  et a intercepté sa cible au dessus de l'océan Pacifique, quelques minutes après le lancement de celle-ci depuis le centre d’essais de Kauai, à Hawaii.  

 

 

Tir du SM-3 depuis l'USS Lake Erie (© : US NAVY)

 

Tir du SM-3 depuis l'USS Lake Erie (© : US NAVY)


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