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LE COURAGE DU BON SENS. POUR CONSTRUIRE L’AVENIR AUTREMENT par Michel Godet

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Rappel d'un livre:

 

Par paresse, la France s’englue dans des difficultés qu’elle a les moyens de résoudre plus facilement que bien d’autres.


Avec « Le Courage du bon sens », il élargitson propos aux atouts et aux faiblesses de l’ensemble de la maison France. Et consacre les cent dernières pages de son livre à la question « comment passer des idées aux actes ? ».


Michel Godet part d’une idée simple qui est pour lui une«évidence »: les facteurs de développement d’une grande nation comme la France sont endogènes et contingents : tous les pays occidentaux sont soumis aux mêmes contraintes extérieures, celles de la mondialisation, de la concurrence et du progrès. Or les taux de chômage diffèrent du simple au double, ce qui prouve l’influence déterminante des facteurs internes. La mondialisation n’est rien d’autre que le révélateur de nos faiblesses.


Des ressources infinies

L’auteur ne veut pas s’arrêter à une photographie de la France qui conduirait« à disserter sur le déclin ».Ce qui l’intéresse c’est le film, l’enchaînement des sé- quences, le chantier qui se poursuit chaque jour. Le livre s’ouvre sur un geste de« révolte »contre la manière dont un pays aux ressources infinies s’englue par paresse dans des difficultés qu’il pourrait résoudre plus facilementque la plupart des nations concurrentes.« J’ai honte pour ma génération, celle du baby-boom, qui vit à crédit, en prenant dans la poche de ses enfants ».L’économie mondiale connaît en ce début de XXIe siècle

 

« une Belle Epoque encore plus remarquable que celle du début du XXe par sonampleur et sa durée. Or, de François Mitterrand à Jacques Chirac, le ni-ni, ni libéralisme ni socialisme, a figé la France dans un statu quo où la sécurité des uns se nourrit de l’insécurité des autres ».


L’école, l’entreprise, l’Administration, les âges de la vie : tout au long du livre, l’auteur revient sur ce qui lui semble être la conséquence la plus grave de notre immobilisme : la dérive inégalitaire du système.« Inégalités de statuts, de retraites et d’espérance de vie ».Reprenant l’expression d’Eric Maurin, il dénonce la« ghettoïsation de la société française par le haut ».La nation se fragmente parce que les élites et les catégories protégées s’enferment dans leurs bunkers au grand désespoir des plus modestes qui rêvent de promotion sociale pour leurs enfants. Le livre de Michel Godet se concentre moins sur le problème des très pauvres que surcelui d’un très grand nombre de Français − de souche ou immigrés de deuxième génération − qui se trouvent bloqués au seuil de la classe moyenne.

 

« Les classes sociales vivent entre soi et dans les villes, on les voit se regrouper par quartier. Dans un contexte d’apartheid urbain, la carte scolaire, qui entendait favoriser la mixité sociale, produit exactement le contraire ».


Dominer ses peurs

Les meilleures pages du livre portent sur la modernisation du secteur public, l’emploi des jeunes, les ravages de l’échec scolaire, la situation des femmes seules, la fragilité des ressources des ménages retraités avec une seule pension, les pièges des formations sans débouchés ou la jachère des vrais métiers de demain (la France a autant besoin de jardiniers, d’infirmières et d’ouvriers du bâtiment que d’informaticiens)...


Bien que libéral dans sa vision de l’économie, Michel Godet n’a pas de mots assez durs pour stigmatiser

 

« une classe sociale dominante qui se reproduit en vase clos de manière légitime par méritocratie interposée».

 

Des privilégiés − moins par l’argent que par l’école, le diplôme, le milieu familial ou les relations − qui se recrutent autant dans la sphère privée que dans la sphère publique et que l’auteur exhorte à dominer leurs peurs et leurs égoïsmes.

 

Michel GODET:Il obtient un doctorat en statistiqueà l'Université Paris Sorbonne-Paris IV en 1974, puis un doctorat en sciences économiquesà l'Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne en 1976 (Sujet de thèse : « Crise de la prévision, essor de la prospective »). Il a été membre du Conseil d’analyse économique rattaché au Premier Ministre1 de 2004 à 2012. Il est membre de la Commission économique de la Nation et membre de l'Académie des technologies. Il est aussi membre du Comité directeur de l'Institut Montaigne2. Enfin, il est administrateur du groupe Bongrain2 et administrateur d’AGIPI2. Il a créé le Cercle des Entrepreneurs du Futur qui organise chaque année le Grand Prix de l'impertinence et des bonnes nouvelles3.

 

Source: Les echos par
JACQUES BARRAUX en 2007


Les forces de rebond de la France

 


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