D’ici 2030, dans 17 ans, le monde sera très différent de ce qu’il est aujourd’hui. Pour commencer, la majorité des habitants de la planète ne sera plus appauvrie, pour la première fois dans l’histoire du monde. La classe moyenne sera la force économique et sociale dominante dans la plupart des pays d’ici là, selon un nouveau rapport.
C’est l’un des scénarios présentés dans le rapport du Conseil national du renseignement Tendancesmondiales2030 :desmondes alternatifs.
Tels que la mondialisation, la démographie et l’environnement. L’objectif consiste à aider les décideurs dans leur planification stratégique. Le rapport s’appuie sur une multitude de sources, notamment des représentants gouvernementaux, des entreprises, des universités et des groupes de réflexion dans près de 20 pays. Il est mis à la disposition du public dans le monde entier.
À mesure que l’économie mondiale évolue et que les gens à travers le monde accèdent à la classe moyenne, les individus vont se retrouver avec le pouvoir de déterminer leur propre destin comme jamais auparavant, selon le rapport. L’autonomisation des individus se traduira par un niveau scolaire plus élevé et des meilleurs soins de santé pour davantage de personnes.
Mais l’autonomisation individuelle n’est pas sans risques, en particulier dans le domaine du terrorisme. « Avec un plus grand accès généralisé aux technologies létales et perturbatrices, les personnes qui sont des experts dans des domaines spécialisés, comme les systèmes virtuels par exemple, pourraient vendre leurs services aux plus offrants », a déclaré Christopher Kojm, le président du Conseil, lors d’un point-presse, le 10 décembre.
Parallèlement à l’autonomisation des individus, le pouvoir deviendra plus diffus parmi les États et les réseaux informels connaîtront une montée de leur influence. « Nous allons voir une démocratisation croissante à la fois au niveau national et international », a estimé M. Kojm.
Il y aura aussi des changements importants en ce qui concerne le produit intérieur brut, la taille de la population, les dépenses militaires et l’investissement technologique, avec l’Asie dépassant les deux continents combinés de l’Amérique du Nord et de l’Europe, selon le rapport.
Une bonne partie de la population mondiale perdra beaucoup de son éclat de jeunesse, indique le rapport. Dans la plupart des pays d’Europe, en Corée du sud, au Japon et à Taiwan, l’âge moyen sera supérieur à 45 ans. Les pays ayant d’importantes populations vieillissantes seront confrontés à des défis pour maintenir leur niveau de vie. Selon M. Kojm, l’âge moyen en Chine est plus faible que celui des États-Unis aujourd’hui, mais l’âge moyen de la Chine sera plus élevé en 2030.
Entretemps, le déplacement de populations des zones rurales vers les zones urbaines se poursuivra. Aujourd’hui, la moitié de la population mondiale vit dans des zones urbaines, mais en 2030, ce chiffre sera de 60 %. « Ce que cela signifie, c’est que 1,4 milliard de personnes de plus auront besoin de logements, de routes, d’énergie, d’infrastructures et d’emplois dans les zones urbaines », a ajouté M. Kojm.
Dans le même temps, la demande mondiale de nourriture et d’eau augmentera de 35 à40 % en 2030. Cela reflète principalement les modes de consommation et les régimes alimentaires d’une classe moyenne en pleine expansion.
« Nous n’allons pas nécessairement vers un monde de pénuries, mais les dirigeants devront prendre des mesures pour éviter un tel avenir », a estimé M. Kojm.
Le président du Conseil a décrit l’indépendance énergétique des États-Unis dans les dix à vingt prochaines années comme un autre « changement tectonique » avec des implications mondiales. Le rapport sur les tendances prédit que les États-Unis vont diminuer ou arrêter l’importation de pétrole brut auprès de leurs fournisseurs actuels : Canada, Mexique, Arabie Saoudite, Amérique latine et Afrique occidentale. Ce changement sera amené par l’utilisation de la fracturation hydraulique, connue sous le nom de fracturation, qui libère le gaz et le pétrole de schiste. Les États-Unis sont susceptibles de devenir un grand exportateur d’énergie, au lieu d’un importateur, dans la dizaine d’années à venir, a ajouté M. Kojm.