Les autorités japonaises planchent actuellement sur un projet de construction d'un gazoduc jusqu'à la Russie pour 5,9 milliards de dollars, écrit vendredi le quotidien Novye Izvestia. Il s'agit de la construction d'un gazoduc de 1 350 km de Sakhaline, ville de Korsakov, jusqu'à l'île d'Hokkaido. Les propositions préparées par le groupe parlementaire japonais mentionnent que la capacité du gazoduc pourrait atteindre 20 milliards de mètres cubes de gaz par an, ce qui représente 17% des importations de gaz totales du Japon. Il est prévu de présenter ce projet au premier ministre Shinzo Abe en juin. Le Japon s'est intéressé au projet d'un gazoduc russe après s'être confronté à la hausse forcée des dépenses pour les hydrocarbures importées. Rappelons qu'un accident s'est produit en 2011 à la centrale nucléaire de Fukushima, après quoi tous les réacteurs du pays ont été arrêtés. Le secteur énergétique du pays est passé uniquement au charbon et au gaz. L'an dernier, le pays du Soleil Levant a acheté du gaz naturel liquéfié (GNL) pour une somme record de 70 milliards de dollars. Selon les députés japonais, le gaz acheminé par gazoduc serait largement moins cher. Les économistes locaux affirment que la Russie cherche à élargir ses marchés d'écoulement, elle a récemment conclu un accord avec la Chine et le Japon pourrait être la prochaine étape. De cette manière, Moscou cesse de dépendre de l'Europe qui, elle, cherche à réduire sa dépendance des fournitures du gaz russe sur fond de la crise en Ukraine. |
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Selon Ivan Kapitonov de l’Académie russe d’économie nationale et d’administration publique auprès du président russe, le Japon serait connecté à une dérivation du gazoduc chinois, car il ne serait pas rentable de construire un gazoduc à part. "Actuellement, la Russie occupe une part majeure sur le marché gazier japonais, et un nouveau gazoduc permettrait de l'élargir davantage. C'est avantageux, car les tarifs du gaz sont très élevés au Japon. Gazprom s'est déjà penché sur les détails techniques d'un gazoduc entre Sakhaline et le Japon et les analystes ont été relativement optimistes, d'autant que le tarif serait bien plus élevé que pour la Chine", explique l'expert. D'après Ivan Kapitonov, Washington pourrait difficilement s'opposer aux intérêts mutuels de la Russie et du Japon dans le secteur énergétique, car les Japonais mènent une politique économique indépendante. "D'après moi, contrairement à l'Europe, le Japon pourrait transgresser l'interdiction des USA "ne pas être ami avec la Russie", car Tokyo part avant tout de ses propres intérêts économiques", déclare Ivan Kapitonov.
Source, journal ou site Internet : RIA novosti
Date : 31 mai 2014
Auteur : presse russe