L’exercice 2014 devrait fortement alourdir les gros importateurs de produits alimentaires de base comme l’Algérie. En effet, la Banque mondiale vient de se rallier à l’Organisation des Nations unies pour avertir quant à la hausse continue des prix alimentaires. En première ligne les céréales. L’Ukraine étant le troisième exportateur mondial de maïs et le sixième de blé, la situation de crise qui y prévaut à de quoi inquiéter. Selon l’agence AFP, le rapport trimestriel de l’institution de Bretton Woods insiste sur le fait qu’entre janvier et avril, les prix des principaux aliments de base ont augmenté de 4% dans le monde, mettant fin au déclin «continu» observé depuis le pic de l’été 2012. Sur les trois premiers mois de l’année, la hausse est particulièrement sensible pour le blé (+18%), le sucre (+13%) ou le maïs (+12%) et intervient en dépit de prévisions de «récoltes record» cette année, note la BM. «Les inquiétudes météorologiques, les incertitudes politiques et les fluctuations des monnaies (qui renchérissent les coûts en cas de dévaluation, ndlr) ne sont pas dissociables les uns des autres», affirme Ana Revenga, vice-présidente de la Banque en charge de la réduction de la pauvreté. Aussi, la sécheresse persistante dans certaines régions des Etats-Unis et la forte demande mondiale, notamment en provenance de Chine, expliquent en grande partie cette poussée. Mais la crise en Ukraine n’y est pas étrangère. Le pays affiche ainsi les hausses les plus spectaculaires à l’heure où il est plongé dans une profonde crise politique et économique. Entre janvier et avril, le maïs a ainsi vu sa valeur s’envoler de 73% en Ukraine où le prix du blé a, lui, flambé de 37%, tirant avec eux les cours mondiaux. «Les tensions géopolitiques en Ukraine n’ont pas encore perturbé les exportations mais pourraient avoir un impact sur la production future et le commerce si l’incertitude augmente», souligne la Banque mondiale. D’autres pays en proie à des tensions politiques et économiques ont été frappés de plein fouet. Sur un an, le prix de la farine a ainsi augmenté de 70% en Argentine en avril. La flambée mondiale a, certes, été contenue par un déclin de 12% des cours du riz, un aliment de base dans de nombreux pays du Sud. Et globalement, les prix alimentaires sont inférieurs de 2% à
leur niveau observé il y a un an. Ana Revenga estime aussi qu’«au cours des prochains mois, nous devons surveiller de près ces prix pour s’assurer que de nouvelles hausses ne fassent pas peser une pression supplémentaire sur les plus défavorisés. Pour rappel, le rapporteur des Nations unies pour le droit à l’alimentation, Olivier De Schutter, avait dit craindre une période de «prix alimentaires élevés et volatils» et la possible résurgence d’émeutes de la faim.
Source, journal ou site Internet : El Watan
Date : 31 mai 2014
Auteur : Abderrahmane Semmar
Sécheresse: La Banque mondiale inquiète du pic de certains prix alimentaires
ECONOMIE - Le président de la Banque mondiale (BM) s'est inquiété lundi de la récente flambée de certains prix alimentaires, sous l'effet notamment d'une vague de sécheresse aux Etats-Unis, e...