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La fronde en Hollandie, le peuple des inquiètudes avec Chantal Delsol

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Déroute. Moins de deux Français sur dix soutiennent encore François Hollande dont l’échec, après dix-huit mois de mandat, est déjà total. Mais le pire est ailleurs : face à la fronde généralisée contre lui, le président est privé de tout moyen de réagir…

 

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« Les révolutions, on les subit. » La sentence est lancée par le député UMP des Yvelines, Henri Guaino.

 

Lui qui fut conseiller spécial et plume de Nicolas Sarkozy à l’Élysée connaît bien l’exercice du pouvoir et les périodes de doute qu’il implique. Interrogé par Valeurs actuelles au sujet de la crise de régime qui secoue le pouvoir socialiste, il n’écarte aucune hypothèse sur l’issue politique de l’immense rejet qui frappe l’actuel chef de l’État. Hors de question pour Guaino d’exclure le pire : une révolte généralisée contre Hollande, qui conduirait le président à abandonner le pouvoir.

 

« On ne sait pas comment une telle situation peut se terminer. Les coups d’État, on les prépare. Mais les révolutions, on les subit. »


sarko-et-hollande1.jpgDix-huit mois. C’est le temps qu’il aura fallu à François Hollande pour offrir le visage du président naufragé qu’il est, au fond, depuis le début de son mandat. Le récent sondage YouGov réalisé pour Le Huffington Post et iTélé n’aura fait que mettre un chiffre sur son discrédit : seuls 15 % des Français ont une bonne opinion de lui.


Homme politique préféré de ses compatriotes durant la campagne présidentielle de 2012, Hollande est le président le plus impopulaire depuis 1958, soutenu seulement par 20 % des Français, selon le dernier sondage Ifop-le JDD. Pis : parmi les 79 % de mécontents, ils sont plus nombreux à se dire “très mécontents” (42 %) que “plutôt mécontents” (37 %) ! Le signe de la déroute.

 

 


 Par Professeur Kuing Yamang: Angela Merkel va (très probablement) mettre en place un salaire minimum en Allemagne, mais contrairement au Smic français, ce ne sera pas un outil de clientélisme. Ce salaire minimum sera fixé par les partenaires sociaux par branche et par région, ce ne sera pas un salaire minimum universel allemand. Le salaire minimum étant une machine à créer du chômage, les sans qualification vont se retrouver sans emploi mais Angela Merkel va ainsi faire taire tous ceux qui lui demande de changer le modèle allemand.


 

Gouvernement aux abois, majorité frondeuse que le président ne feint plus de contrôler — le Sénat vient de rejeter le budget 2014 de la Sécurité sociale —, pays au bord du chaos, jacquerie fiscale, président hué, plans sociaux en cascade : rien ne vient embellir l’horizon de la gauche. Discrédité par ses reculades à répétition — trois en dix jours avec le scandale Leonarda, la taxation de l’épargne et l’écotaxe —, ridiculisé par la présence des Verts au gouvernement, qui ne ratent jamais une occasion de dénoncer l’exécutif, qualifié par Claude Bartolone, le président de l’Assemblée, de « plus grand solitaire de la République », c’est en effet seul que Hollande doit affronter ce désamour.

 

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Impuissant devant la grogne unanime qu’il suscite— une récente note de synthèse des préfets a alerté le ministre de l’Intérieur sur la « crispation », l’« exaspération » et la « colère » qui saisissent la société française —, le chef de l’État paye avant tout son échec. Avant d’être fiscal — avec l’augmentation générale des impôts et des taxes —, sociétal — avec la fracture du “mariage pour tous” où il a fait preuve de « l’intransigeance des faibles » dénoncée par Jean-François Copé —, puis moral — avec la déprime et la perte de confiance des Français —, son échec est d’abord économique, avec le décrochage de la France, la baisse de la consommation et la hausse du chômage.


FH-mur-du-con.jpgHollande a réussi à la fois à saper l’état d’esprit des contribuables et à casser l’un des fondements de l’État de droit : le consentement à l’impôt. Cette politique, habillée des principes consensuels de réduction des déficits et de la dette publique, vient du reste d’être sanctionnée pour son inefficacité économique par l’agence de notation Standard & Poor’s, dans le communiqué accompagnant l’annonce de la dégradation de la note française de AA+ à AA : soulignant des « revirements de politique fiscale », l’agence s’est inquiétée du « mécontentement grandissant de l’opinion publique »…


Dans le même temps, les porte-parole officiels du “Château”, Najat Vallaud-Belkacem et Bruno Le Roux, juraient qu’il serait suicidaire de « changer de cap »… Changer de cap ? Encore aurait-il fallu qu’il y en ait un… Lorsqu’il était ministre, Jérôme Cahuzac, dont l’affaire du compte en Suisse aura fait oublier qu’il comptait parmi les rares membres du gouvernement à faire preuve de lucidité, s’amusait du « pilotage politique à dix jours » de François Hollande…


hqdefault.jpgNon seulement, le président de la République aura menti durant sa campagne présidentielle en sous-estimant l’ampleur et la gravité de la crise, mais il fait la sourde oreille aux mécontentements des Français. Pas un jour ne passe sans qu’une contestation éclate, habillée, ces derniers temps, d’un bonnet de couleur. Après les “bonnets rouges” bretons — venus, rappelons-le, d’un territoire ayant voté à 56 % pour Hollande en 2012 —, issus de la contestation contre l’écotaxe, qui demandent la suppression pure et simple de la mesure, sont nés les “bonnets verts”, opposés à la hausse de la TVA sur les transports publics, puis les “bonnets jaunes”, pour une réforme de la Sécurité sociale, avant les “bonnets bleus”, pour la révolte des policiers, jusqu’aux “bonnets roses”, mutation tardive des opposants à la loi Taubira sur le mariage homosexuel, sans oublier les “bonnets noirs”, à Gap, hostiles à la présence de… loups dans les montagnes ! Tous les feux de la contestation sont allumés, tandis que fleurissent, dans la rue ou sur Internet, banderoles et slogans au message de “Hollande démission” !


 

Par

Geoffroy Lejeune

 

Dossier. Hollande : le président naufragé

Source: Valeurs actuelles


> Hollande à petits pas en Israël
> Socialistes : le poison de la défiance

 

 


  Chaque heure six entreprises de proximité disparaissent en France.
Les artisans et commerçants n'en peuvent plus, la corde de la fiscalité se resserre autour de leur cou.
Nous entrons dans l'économie grise : l'exil fiscal intérieur.
Nicolas Doze.

 

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Le peuple perdu par la gauche est dans la rue

Analyser le pourquoi des troubles actuels demanderait un ouvrage entier, tant les causes sont multiples et les acteurs divers. Appauvrissement économique, affaiblissement de l’Etat-nation qui a toujours occupé toute la place, doutes désespérés sur un modèle considéré comme parfait… Ce qui étonne le plus les analystes, c’est la nature de ces agitateurs. Ce sont des soulèvements populaires, mais ils n’appartiennent pas spécialement à la gauche : on s’y perd.

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Depuis quelque temps, comme on sait, la gauche a perdu le peuple. Le Front national recrute davantage que la gauche dans les classes populaires. La gauche a donc mis au point une stratégie gagnante pour répondreà ce problème crucial qui risque de lui coûter le pouvoir. Elle a réussi à ostraciser symboliquement une partie de la droite : à interdire littéralement tout ce qui vient du Front national. La droite en avait fait autant dans les années 1960 et 1970, en repoussant le Parti communiste dans les ténèbres afin de geler une partie de l’électorat de gauche.

 

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Le résultat de cette politique de l’escamotage est qu’elle engendre des aigreurs et des révoltes en progression constante. Une partie non négligeable de l’électorat a l’impression d’être laissé au bord de la route, dédaigné, détesté. Il constate que le pouvoir refuse de regarder en face les problèmes réels qu’il rencontre, et même traite de criminels ceux qui osent aborder ces problèmes. Un sentiment d’injustice croît alors, bientôt doublé d’une envie d’en découdre.

 

 


Par professeur Kuing Yamang:Les bonnets rouges bretons condamnent les récupérations faites autour du bonnet rouge, récupérations qui discréditent leur mouvement à l'origine de cet engouement pour le bonnet rouge. 

 

 

LE PASSAGE DU POPULAIRE AU POPULISME

Le peuple se rend bien compte qu’ayant cessé d’être la classe glorieuse par laquelle se font les révolutions, il est devenu une classe vulgaire, sauvage et finalement obscène. Il se rend bien compte que le passage du populaire au populisme indique la dégringolade en termes de respect et de considération. Désormais, tout lui est compté à charge.


L’atmosphère de jacquerie que nous ressentons aujourd’hui tient sans doute à l’immense déception d’un peuple de gauche auquel encore une fois on a promis de rasergratis, et qui se voit livré à une crise sans fin et toujours plus profonde, tandis que les gens du pouvoir répètent leurs incantations rituelles sans paraître se douter de la réalité des provinces – situation somme toute révolutionnaire.


BZvzMkvCcAEAjBu.jpgMais l’atmosphère de jacquerie tient aussi beaucoup à l’exaspération du peuple de droite, désormais nombreux et persuadé de n’être jamais écouté, pire encore, d’être considéré comme criminel (lepéniste) avant même d’avoir parlé. Quand on fait taire un peuple par l’invective permanente, il arrive un moment où il prendra d’autres moyens pour se faireentendre, comme mettre le feu à des bornages ou répandre des excréments devant les préfectures. Naturellement, c’est une réaction fruste et peu sympathique. Mais il est difficile pour l’élite qui pense de se mettreà la place de gens accablés, dont les pouvoirs se moquent en se souciant seulement de les invectiver parce qu’ils représentent la France moisie.


UN GOUVERNANT INEFFICACE EN PÉRIODE FASTE

Qu’il soit de gauche ou de droite, l’électeur de base a le sentiment (certainement discutable, mais réel) qu’il a en face de lui un président mollasson, bourré de diplômes et incapable de prendre une vraie décision, dénué de toute conviction, et fort seulement de ses grands airs et de son ton inspiré, qui cachent le vide. D’où la révolte. On peut s’offrir un gouvernant inefficace en période faste, mais, en temps de crise, c’est trop dangereux. Non merci. D’où les « bonnets rouges ».


Les historiens savent bien que les grandes révoltes, et a fortiori les révolutions, ne viennent que lorsqu’un groupe suffisamment nombreux n’a plus grand-chose à perdre. Et jusque-là on pouvait penser que le peuple de France, composé essentiellement de petits-bourgeois, avait trop à perdre pour se lancer dans des aventures. Mais cela est de moins en moins vrai, au sens où beaucoup de gens ont de moins en moins à perdre. Il faut ajouter la conviction croissante que ces opinions populaires, traitées de criminelles parce que réactionnaires, sont en réalité majoritaires dans le pays.


tee_shirt-pas_besoin-b.jpgLes grandes manifestations de 2012 ont largement propagé ce sentiment. Les chiffres annoncés par la policeétaient si ridiculement bas face à la marée humaine déroulée devant les yeux que, chaque fois, le mouvement de contestation se voyait confisqué. S’en est suivi un désespoir tenace, un jusqu’au-boutisme, une volonté d’en découdreà la mesure de ce qui était considéré comme une immense trahison antidémocratique. Il suffit de voir ce que François Hollande a dit à propos des référendums populaires pour comprendreà quel point le pouvoir a peur du peuple, car non seulement le peuple n’est pas de gauche, mais il est bien plus à droite que ne le croient les cadres raisonnables et cravatés de l’UMP.


Une digue est en train de sauter. Il serait plus intelligent de mettre de côté l’idéologie et de cesser d’injurier : à l’injure ne peut répondre que la violence.

 

Par Chantal Delsol (Philosophe, historienne des idées politiques)

 

Source: Le Monde

 

« La droite est mal à l’aise avec cette fronde »



   La révolte des bonnets rouges bretons est une révolte contre le colbertisme et le mercantilisme.
"Laissez-nous faire" est la réponse du marchand Legendre à Colbert qui lui demandait "que peut-on faire pour vous aider ?".
C'est une injonction à l'État de ne pas intervenir dans l'économie.
Laissez-nous faire, laissez-nous entreprendre, laissez-nous travailler, consommer, choisir l'âge de notre retraite et notre temps de travail, passer nos contrats en toute liberté.
Alain Madelin.

 

Bretagne : de 4.000 à 8.000 salariés dans la rue à l'appel des syndicats


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