HOLLANDE AURAIT-IL UNE IDEE DERRIÈRE LA TÊTE?
Chaque jour, en moyenne, nous consacrons plus de 3 heures à des tâches domestiques (cuisine, ménage, courses, soins aux enfants, etc.).
Ce faisant, nous produisons des services dont nos proches et nous-mêmes pouvons profiter. Mais ces services ne sont pas comptabilisés dans le produit intérieur brut (PIB), alors qu’ils le seraient si nous les achetions, sous la forme par exemple d’heures de ménage. Dans une optique de mesure élargie des niveaux de vie, il importe de connaître la valeur de cette production. Selon les activités que l’on retient comme productives, le temps consacré à la production domestique sur une année en France représente une à deux fois le temps de travail rémunéré. Avec des choix intermédiaires de champ et de valorisation, cette production est évaluée à 33 % du PIB. Ce travail est majoritairement réalisé par les femmes (64 % des heures de travail domestique).
33 % du PIB selon une valorisation intermédiaire
Pour évaluer la valeur du travail domestique, par exemple pour la comparer au produit intérieur brut du pays sur la même période, il faut pouvoir
attribuer un prix à ces heures de travail. Ce prix ne peut être que fictif puisque les heures de travail ne reposent pas sur une transaction marchande. Une première solution consiste à leur
imputer la rémunération minimale qu’aurait touchée une personne employée à cette tâche et donc de les valoriser au Smic net (6,95 euros de l’heure au 1er janvier 2010). Cette référence est
naturelle car le Smic constitue en pratique la borne inférieure pour les salaires horaires mais elle peut être discutée dans la mesure où certaines tâches domestiques peuvent être réalisées moins
rapidement ou moins efficacement par les ménages qu’elles ne le seraient par une personne rémunérée pour cela. Une autre solution consiste à considérer ce qu’il aurait fallu payer pour faire
réaliser ce travail, et ainsi retenir un coût horaire qui inclut les cotisations salariales et patronales qu’il aurait alors fallu verser (tout en tenant compte des allégements de cotisations
sociales). On peut, là encore, choisir le coût horaire d’un salarié payé au Smic (méthode dite du « substitut généraliste »), ou bien prendre, pour chaque tâche domestique, le coût horaire moyen
d’une personne exerçant la profession à laquelle il faudrait recourir (méthode du « substitut spécialisé »). Une heure de garde d’enfant est alors valorisée au coût horaire moyen d’une assistante
maternelle, une heure de ménage à celui d’une femme de ménage, etc.
çà c'est mon plat favori, une recette de Mitterrand
Avec le périmètre restreint et valorisé au Smic net, la valeur du travail domestique atteint 292 milliards d’euros en 2010, soit 15 % du PIB (tableau 4). À titre de comparaison, il s’agit de l’ordre de grandeur de la part dans la valeur ajoutée de l’industrie manufacturière en France (13 %). Avec le périmètre intermédiaire et une valorisation au Smic super-brut, soit une évaluation intermédiaire sur tous les plans, on atteint un tiers du PIB. Enfin, la valorisation au coût des « substituts spécialisés » du travail domestique dans son acception la plus large (qui reste dans les critères généralement admis au niveau international) porterait sa valeur à 71 % du PIB.
Par Delphine Roy, division Redistribution et politiques sociales,
Source: Insee
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