"Deutschlandlied (Chant d’Allemagne) ou Das Lied der Deutschen (Le Chant des Allemands) contrairement à une croyance répandue en France selon laquelle il s’appelle toujours « Deutschland über Alles » (l’Allemagne au dessus de tout)- après la réunification." Rappelez-vous la bourde de l'Etat français lors de la visite de Merkel en novembre quand il se sont trompé d'hymne... lol. Al.G
Les clubs allemands ont marqué des buts et les esprits lors de la Ligue des Champions 2013. Comment s’explique le réveil du football "made in Germany". La victoire sur le terrain sportif ; est-elle confirmée sur le terrain économique ?
Mais en France la critique Hollandiste est présente, c'est plus aisé!
Le football a de plus en plus l’accent germanique. Si le Bayern de Munich élimine le FC Barcelone ce soir, la prochaine finale de la Ligue des Champions sera 100% allemande. Comment expliquer cette domination du foot d’outre-Rhin. En matière de ballon rond y a-t-il aussi un « modèle allemand » ?
Bon ok c'est fait 100% allemand, une première!
La force de l’Allemagne, dans le
football comme dans pleins de sujets, c’est son pragmatisme. Si le foot allemand est si fort ce n’est pas grâce à une recette secrète. C’est juste qu’ils ont une méthode. A la fin des
années 90, à l’époque ou c’est le foot français qui allait bien, l’Allemagne s’est dit qu’elle devait réagir. Et comme souvent, l’Allemagne a procédé par étapes. Elle a commencé par établir un
diagnostic précis. Elle a ensuite proposé des solutions pour régler les faiblesses qu’elle avait identifiées. Et ensuite elle est passée à l’action.
Ils ont fait quoi concrètement ?
La première chose c’est que pour une fois ils se sont inspirés de la France et de notre politique de formation. En 10 ans, ils ont investi 700 millions d’euros au niveau fédéral pour améliorer la détection et le développement des talents footballistiques. C’est crucial car le footballeur c’est la matière première des clubs. Quand on a formé de bons joueurs, on dépense moins. On fait des économies sur les recrutements et les salaires. Et on gagne plus car on peut vendre des joueurs.
Oui mais ça ne suffit pas ?
Non pour que le football devienne une activité rentable il ne suffit pas de bien jouer sur la pelouse. Il faut aussi qu’autour, les gradins soient pleins. Et là, c’est l’autre grande force du « Kollossal Fussball » comme on dit. En 1998 quand la France a accueilli la Coupe du Monde on a mis presque tout notre argent dans le Stade de France. En Allemagne, pour la Coupe de 2006, ils ont investi dans plusieurs stades. Ils ont rénové leur outil. Du coup les stades sont modernes, conçus pour le commerce, il y a des restaurants, des boutiques, des loges VIP. Et ils sont pleins. Les stades de la Bundesliga ont la plus forte affluence d’Europe. Avec 45.000 spectateurs en moyenne par match et un taux de remplissage de 97%. Contre 19.000 et un taux de remplissage de 70% en France.
Ca veut dire que le football allemand gagne sur le terrain sportif mais aussi sur le terrain financier ?
C’est exactement ça. 16 des 18 premiers clubs allemands dégagent des profits alors qu’en France la majorité des clubs perd de l’argent. Cette année, au total, nos clubs pro sont dans le rouge de plus de 60 millions. Le foot germanique a des recettes équilibrées entre billets, droits télé et produits dérivés. Et les dépenses sont sous contrôle. En plus, il faut le reconnaître même si l’Allemagne fait moins rêver sur le plan sportif que le championnat anglais ou que les grandes affiches espagnoles, c’est aussi en Allemagne qu’il y a le plus de spectacle avec près de 3 buts en moyenne par match contre à peine 2 buts et demi en France. Comme quoi même dans le ballon rond, le « made in Germany » peut nous donner des leçons.
Pourquoi l’Allemagne est aussi un modèle dans le football
Une croissance exponentielle
« Quand les autres clubs vont à la banque, ils vont au service des prêts. Quand nous allons à la banque, c’est au guichet dépôt ». Cette formule, empruntée à Uli Hoeness, président du Bayern Munich, peut paraître un brin présomptueuse. Et pourtant. Le Bayern Munich est bien l’élève modèle du football allemand et, plus largement, du football européen. La saison dernière, l’écurie bavaroise était le quatrième club le plus riche de la planète (368,4 millions de revenus), derrière les Espagnols du Real Madrid et du FC Barcelone et l’Anglais Manchester United.
Le Bayern fait du profit
À la différence du Barça et du Real, qui dominent sportivement l’Europe depuis plusieurs années, le Bayern, et plus largement le football allemand, est excédentaire. Dans le championnat allemand, la Bundesliga, 14 des 18 clubs engagés ont généré des profits à hauteur de 55 millions d’euros après impôts alors que la ligue a dépassé, pour la première fois de son histoire, les 2 milliards d’euros de chiffres d’affaires lors de l’exercice 2011-2012, soit une hausse de 7,2 % par rapport à l’exercice précédent.
Le Bayern Munich a une réserve financière de 129 millions d’euros sur la saison en cours alors que la dette du Real Madrid se creuse, et s’élève à pas moins de… 450 millions d’euros. Endetté à hauteur de 170 millions d’euros en 2005, le Borussia Dortmund dispose, cette saison, du deuxième budget d’Allemagne (191 millions d’euros).
L’attractivité comme mot d’ordre
Pendant de longues années, le football allemand a traîné une image de rigueur et d’ennui. Mais la tendance s’inverse. Échaudée par les revers lors des Coupes du Monde 2002, 2006 [qui s’est déroulée en Allemagne, ndlr.] et 2010, mais aussi lors des championnats d’Europe, l’Allemagne a revu son schéma de jeu.
Moins de joueurs physiques, plus de joueurs au profil technique et rapide, à l’image de Mario Götze (20 ans, 1,74 m) ou encore Marco Reus (22 ans, 1,80 m), tel est l’un des ingrédients pour briser la glace. Résultats : un football plus léché, des résultats détonants [le Bayern a battu, lors de la 27e journée, le Hambourg SV (9-2), ndlr.] et la meilleure moyenne de buts par match (2,89) d’Europe, dépassant de peu celle de la Liga (2,85).
La meilleure affluence au monde
Au-delà du jeu, la révolution s’est également concentrée sur les enceintes sportives. Ces dernières, imaginées pour la plupart à l’occasion du Mondial 2006, dépassent allégrement les 50 000 places assises et offrent le confort et les commerces qui ravissent les supporters. Il fait bon vivre avant, pendant et après le match dans les couloirs de l’Allianz Arena, le somptueux écrin du Bayern Munich.
Des travées de Gelsenkirchen au mur jaune de l’Iduna Park de Dortmund, l’image de cette attractivité retrouvée du football allemand est la présence d’un public toujours plus nombreux. Ainsi, l’influence moyenne dans les stades allemands atteint 45116 lors de la saison 2011-2012 contre 28 000 en Liga. Cette affluence est tout simplement la plus forte au monde.
Une croissance exponentielle
« Quand les autres clubs vont à la banque, ils vont au service des prêts. Quand nous allons à la banque, c’est au guichet dépôt ». Cette formule, empruntée à Uli Hoeness, président du Bayern Munich, peut paraître un brin présomptueuse. Et pourtant. Le Bayern Munich est bien l’élève modèle du football allemand et, plus largement, du football européen. La saison dernière, l’écurie bavaroise était le quatrième club le plus riche de la planète (368,4 millions de revenus), derrière les Espagnols du Real Madrid et du FC Barcelone et l’Anglais Manchester United.
Le Bayern fait du profit
À la différence du Barça et du Real, qui dominent sportivement l’Europe depuis plusieurs années, le Bayern, et plus largement le football allemand, est excédentaire. Dans le championnat allemand, la Bundesliga, 14 des 18 clubs engagés ont généré des profits à hauteur de 55 millions d’euros après impôts alors que la ligue a dépassé, pour la première fois de son histoire, les 2 milliards d’euros de chiffres d’affaires lors de l’exercice 2011-2012, soit une hausse de 7,2 % par rapport à l’exercice précédent.
Le Bayern Munich a une réserve financière de 129 millions d’euros sur la saison en cours alors que la dette du Real Madrid se creuse, et s’élève à pas moins de… 450 millions d’euros. Endetté à hauteur de 170 millions d’euros en 2005, le Borussia Dortmund dispose, cette saison, du deuxième budget d’Allemagne (191 millions d’euros).
L’attractivité comme mot d’ordre
Pendant de longues années, le football allemand a traîné une image de rigueur et d’ennui. Mais la tendance s’inverse. Échaudée par les revers lors des Coupes du Monde 2002, 2006 [qui s’est déroulée en Allemagne, ndlr.] et 2010, mais aussi lors des championnats d’Europe, l’Allemagne a revu son schéma de jeu.
Moins de joueurs physiques, plus de joueurs au profil technique et rapide, à l’image de Mario Götze (20 ans, 1,74 m) ou encore Marco Reus (22 ans, 1,80 m), tel est l’un des ingrédients pour briser la glace. Résultats : un football plus léché, des résultats détonants [le Bayern a battu, lors de la 27e journée, le Hambourg SV (9-2), ndlr.] et la meilleure moyenne de buts par match (2,89) d’Europe, dépassant de peu celle de la Liga (2,85).
La meilleure affluence au monde
Au-delà du jeu, la révolution s’est également concentrée sur les enceintes sportives. Ces dernières, imaginées pour la plupart à l’occasion du Mondial 2006, dépassent allégrement les 50 000 places assises et offrent le confort et les commerces qui ravissent les supporters. Il fait bon vivre avant, pendant et après le match dans les couloirs de l’Allianz Arena, le somptueux écrin du Bayern Munich.
Des travées de Gelsenkirchen au mur jaune de l’Iduna Park de Dortmund, l’image de cette attractivité retrouvée du football allemand est la présence d’un public toujours plus nombreux. Ainsi, l’influence moyenne dans les stades allemands atteint 45116 lors de la saison 2011-2012 contre 28 000 en Liga. Cette affluence est tout simplement la plus forte au monde.
Une billetterie lucrative
Et c’est aussi dans ces cocons, que chérissent les fans, que s’enrichissent les clubs. Ainsi, le Bayern a enregistré pas moins de 201,6 millions d’euros de revenus liés à l’aspect purement commercial (billetterie, commerce, maillots…), soit plus de 54 % du montant total de ses revenus (!). À titre de comparaison, sa dernière victime en date, le FC Barcelone, deuxième club le plus riche de la planète, tire 37,2 % de ses revenus des maillots et autres goodies. Arsenal, puissance du football anglais, n’enregistre que 24,9 % de ses revenus du commercial. Une exception allemande ? Ja. Les clubs allemands sont en effet les seuls, en Europe, à tirer plus de 50 % de leurs revenus du commerce (53,52 % pour Schalke 04, 51,45 % pour le Borussia Dortmund).
Aussi, pour attirer toujours plus de monde dans les stades, les formations d’outre-Rhin n’hésitent pas à investir massivement sur le marché des transferts.
Un marché protectionniste
Au-delà de l’aspect commercial, la force actuelle du football allemand se porte sur ses dépenses. Ainsi, les formations d’outre-Rhin privilégient une conservation de ses joyaux, quitte à renforcer un rival du pays, plutôt que de le laisser filer à l’étranger. Une stratégie aux antipodes de celle appliquée en France et notamment par le Paris-SG, friand du marché italien et sud-américain.
Götze, Neuer progressent en Bundesliga
Ainsi, il y a quelques jours, le Bayern Munich assurait avoir conclu le transfert d’un grand espoir du football allemand et de la Nationalmannschaft, Mario Götze, pour un montant de 37 millions d’euros. Très souvent, le Bayern, club le plus puissant d’Allemagne, réinjecte une partie de ses bénéfices dans des transferts au sein de son marché intérieur.
En 2011, la direction du club munichois n’avait pas hésité à débourser 25 millions d’euros pour s’attacher les services du gardien n°1 de la sélection allemande, Manuel Neuer, en provenance de Schalke 04. Mais en matière de mercato, l’Allemagne ne recule devant rien. Ainsi, le Bayern serait enclin à débourser pas moins de 278 millions d’euros pour attirer d’autres grands joueurs l’été prochain.
Des stars pour attirer les projecteurs
Si, à la différence du Paris-SG, le Bayern ou encore le Borussia Dortmund aiment recruter dans ses frontières, les clubs allemands s’ouvrent, de plus en plus, à l’idée de recruter des acteurs de l’extérieur. Ainsi, le coup de force du Bayern en janvier dernier a été la signature de Pep Guardiola, un entraîneur étranger, qui a remporté pas moins de 14 titres sur 19 possibles en 4 saisons à la tête du Barça, dont 2 Ligue des champions.
Et pour convaincre l’un des entraîneurs les plus charismatiques de rejoindre la Bundesliga, le FC Hollywood n’a pas hésité offrir un salaire annuel de 10 millions d’euros, soit deux fois plus que le salaire alloué à l’entraîneur actuel, Jupp Heynckes. Avec Guardiola, le Bayern veut s’offrir un rayonnement mondial. Une stratégie qu’avait adopté le PSG, mastodonte du club français, lors de l’arrivée de Qsi avec les signatures, entre autres, de Carlo Ancelotti et, plus récemment, de David Beckham.
Des droits télé pas fameux
À la différence du football espagnol ou français, les clubs allemands ne font pas une fixation sur les droits télévisuels. Ils sont moins dépendants de ces derniers du fait d’une meilleure répartition des ressources : la publicité rapporte autant que les droits télé (26 %) alors que la billetterie n’est pas très loin (21,2 %). Un triumvirat équilibré. Pour autant, du fait de l’attractivité par le jeu et les investissements, les droits télé devraient passer de 560 à 628 millions d’euros pour les quatre prochaines années.
Jérémy VIAL. O.F.
L'Allemagne est un grand pays : grand pays de culture, grand pays industriel, grand pays démocratique.