La crise ouverte par la France dans sa relation avec l'Allemagne confirme ce que nous savions déjà : François Hollande est mauvais. Trois Français sur quatre sont là-dessus d'accord avec nous.
Les deux qualités premières qui font un homme d'État lui manquent : la lucidité et l'autorité. Trois facteurs au moins nous imposent non seulement de rester fidèles à notre alliance avec l'Allemagne, mais de la consolider : l'histoire, c'est-à-dire les acquis politiques, économiques et stratégiques de la construction européenne fondée sur l'axe franco-allemand ; la nouvelle donne mondiale qui nous interdit l'isolement ; l'extrême fragilité de la situation économique et financière de notre pays. Nous couper de l'Allemagne, engager avec elle une "confrontation" au profit d'une hypothétique alliance avec les pays de l'Europe du Sud, c'est non seulement illusoire, mais ce serait porter un coup fatal à l'Europe. "Un péril mortel", comme le dit Alain Juppé.
Certes, le rapport des forces qui à la fois unissent et opposent nos deux pays a évolué en notre défaveur. Mais à qui la faute ? En imputer la responsabilité à l'Allemagne, et en particulier à l'actuelle chancelière et à son "égoïsme", est à la fois insultant, injuste et lâche. Même s'il est arrivé à l'Allemagne de défendre avec trop d'intransigeance ses intérêts propres - mais l'Europe n'exige pas un abandon total de la souveraineté de ses pays membres -, elle n'est pas coupable des difficultés que rencontre la France. Celles-ci tiennent à nous-mêmes, au laxisme de nos gouvernants, à leur impéritie, à leur refus de procéder aux réformes structurelles qui s'imposaient lorsqu'il en était temps. Schröder et Merkel nous en donnaient l'exemple. Les socialistes français portent à ce sujet une lourde responsabilité. Le contester, c'est de la part de Hollande un déni de la réalité.
À la fois pour des raisons idéologiques et pour affirmer sa personnalité politique - qui le sait, le sait-il lui-même, et qui peut vraiment distinguer les réelles motivations de François Hollande ? -, le nouveau président choisit dès son élection de proposer une alternative à la politique de la chancelière. Sa stratégie de la croissance fit rapidement chou blanc. Là encore, un déni de l'évidence. Depuis lors, depuis un an, il navigue dans l'imprécision. Et soudain, il décide aujourd'hui de porter l'attaque contre Angela Merkel. Lui ou les siens ? Allez savoir ! Ici se posent non seulement le problème de la vérité et de la précision de ses choix mais aussi celui de son autorité.
Le mal est fait
L'autorité. Ce n'est pas la première fois que Hollande est pris en défaut sur ce chapitre. J'avance, je recule, je bombe le torse, je me dégonfle, je fanfaronne, je capitule. En l'occurrence, ce tangage est caricatural. Mais le mal est fait. Une nouvelle fois, la preuve est administrée que Hollande ne tient pas en main non seulement sa majorité mais son propre parti, qui, sur un sujet majeur, le double avec une stupéfiante arrogance. Mais qu'avait-il besoin d'évoquer publiquement il y a un mois la "tension" qui l'oppose à Merkel ? Il ajoutait "amicale", pour la forme. Les siens, les Bartolone, les Hamon, les Désir, n'attendaient que ce prétexte pour affirmer leur différence. De nouveau, les socialistes donnent le spectacle lamentable de leur désunion, ils l'offrent à l'Allemagne, ridiculisent le président français, le mettent en difficulté, le forcent à un exercice d'équilibre impossible, affaiblissent non seulement l'image de la France mais sa position.
La France ? Si l'on était partisan comme ils le sont, on serait tenté de dire qu'elle a moins d'importance aux yeux des socialistes français que leur cuisine interne, leurs rivalités, leurs ambitions. Moins d'importance que leurs fantasmes idéologiques. Moins d'importance que la gauche. S'ils avaient un minimum de décence, ils régleraient leurs problèmes familiaux dans le secret de leurs cabinets. Ils s'étonnent après cela que trois Français sur quatre aujourd'hui les désavouent !
Par Philippe Tesson
"Hollande est mauvais !"
BERLIN - Paris ne peut occulter le besoin de réformes en France en attaquant la chancelière Angela Merkel, a estimé lundi un responsable des
conservateurs allemands.
Le gouvernement de gauche ne peut détourner l'attention du fait que la France a besoin de réformes structurelles profondes, a déclaré
Andreas Schockenhoff, vice-président du groupe parlementaire CDU/CSU dans un communiqué.
Les attaques infondées de responsables socialistes français de haut rang contre la chancelière sont inhabituelles et inappropriées pour la
relation franco-allemande, a jugé M. Schockenhoff qui préside le groupe d'amitié franco-allemande au Bundestag.
Elles montrent avant tout le désespoir dans lequel se trouvent les socialistes français du fait que, même un an après leur arrivée au
pouvoir, ils ne trouvent aucune réponse convaincante aux problèmes financiers et économiques de leur pays, a-t-il ajouté.
La France et l'Allemagne doivent coopérer étroitement et en confiance pour le bien de l'Europe. C'est pourquoi il est bon que le Premier
ministre Jean-Marc Ayrault ait aussitôt essayé d'éviter que la relation franco-allemande soit affectée, a estimé M. Schockenhoff.
Car les socialistes français devront encore travailler avec la chancelière après les élections législatives allemandes prévues le 22
septembre, a-t-il conclu.
(©AFP / 29 avril 2013 13h58)
et pendant ce temps les allemands:
L'allemagne : en route vers le gaz de schiste
Les politiciens et chefs d'entreprise allemands estiment que les objectifs «écolo » du pays affaiblissent l'économie et se mobilisent pour une exploration et une exploitation rapide du gaz de schiste.
L'allemagne a l'un des mouvements "écolo" le plus puissant du monde, mais les pressions économiques incitent le pays à essayer ce que la critique considère comme étant une activité dommageable à la terre: les explorations du gaz de schiste.
Encouragés par l'accroissement rapide de la prodution de gaz naturel aux Etats-Unis, dirigeants des entreprises et politiciens allemands affirment devoir agir rapidement pour empêcher le cœur industriel du pays de s'exiler vers un ailleurs où les prix de l'énergie sont bien moindres.
Ils craignent que les objectifs ambitieux du pays en matière d'environnement soient moins significatifs si l'économie s'étiole en les atteignant.
La législation, en cours de discussion, permettrait, pour la première fois, de formaliser les permis pour la production du gaz de schiste en Allemagne, dont les réserves seraient suffisamment riches pour répondre à la demande en gaz naturel pour les vingt années à venir. Mais les citoyens ont fait valoir de nombreux griefs à l'élaboration de cette loi, notamment parce qu'ils sont plus préoccupés par la technique de fracturation hydraulique que les Américains.
Exxon Mobil a manifesté l'an dernier son intérêt pour Wagenfield, une petite ville du Nord-Ouest de l'Allemagne, où il forerait un puit test dans une zone marécageuse en périphérie.
La pression pour explorer le gaz de schiste allemand en dépit des objectifs « écolo» du pays est une des conséquences imprévisibles de la croissance rapide de la production du gaz naturel aux Etats-Unis.
Si le loi venait à être appliquée, l'Allemagne se démarquerait de la France, qui elle, cumule les moratoires pour retarder l'exploration de son gaz de schiste.
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