Après l’imposture de la gauche "morale", voici celle du hollandisme "réconciliateur".
François Hollande a été élu, il y a moins d’un an, sur la double promesse d’une république "exemplaire" et d’une nation "apaisée". Par là, il entendait rompre avec un sarkozysme jugé affairiste et clivant. Les résultats sont un échec : dans ses réponses concomitantes au scandale Cahuzac, ce socialiste fraudeur qui traquait les tricheurs, et aux opposants au mariage homosexuel, ces indignés qui ont le toupet de tenir tête au parti du Progrès, le président ne cesse d’opposer les gens entre eux. D’un côté, il avive les ressentiments et les soupçons contre les riches en faisant publier inutilement les patrimoines de ses ministres. De l’autre, il exaspère un peu plus des Français en accélérant la ratification de loi Taubira, malgré ses lacunes. Le hollandisme est une bombe à retardement.
Quand l’ancien avocat général Philippe Bilger assure (1) que le chef de l’État "a pour obsession de pacifier, de rassembler, de
métamorphoser les humeurs du pays en confiance (…)", il dresse avec empathie le portrait d’un homme qui, en réalité, s’est échappé de son personnage officiel. Hollande n’est pas seulement la
belle âme intelligente et subtile. Il y a chez lui la brutalité et l’indifférence des retors. Sa part d’ombre se dévoile quand sa mise à nu du gouvernement revient à violer la sphère privée des
ministres : ils sont sommés de payer pour la faute de Cahuzac, dont s’exempte le président qui l’avait pourtant nommé. Ses défauts se confirment dans son mépris politique et la répression
policière qu’il applique aux protestataires du mariage gay. Le pays se rapproche de l’insurrection civique.
Hollande-le-pacificateur préside un pays qu’il rend, par ses maladresses et son éloignement du peuple, de plus en plus divisé et querelleur.
(1) « La France en miettes », Fayard.
le hollandisme, bombe à retardement