L’illettrisme économique des Français est un handicap qui nous coûte cher : cher en chômage et en compétitivité, cher en dépenses et en dettes publiques, cher en paix sociale, cher en espoirs de promotion et d’épanouissement personnel.
J’ai donc entrepris, comme l’ont fait d’autres avant moi, de poursuivre la croisade contre cet illettrisme. Et depuis deux mois (24 janvier exactement) j’ai consacré régulièrement deux pages de cette Lettre à expliquer ce qui sépare l’économie naturelle et l’économie artificielle.
Hélas, dans les faits, les artifices polluent le fonctionnement naturel de l’économie, et les Français, en particulier, ingèrent sans le savoir ce poison intellectuel, politique et social, qu’est la « troisième voie », celle d’une économie « mixte » régulée par l’Etat.
En conclusion, je crois qu’aucun progrès décisif, aucune réforme significative, ne sera possible dans notre pays tant que l’on cherchera un compromis entre économie naturelle et économie artificielle. Ce compromis est un artifice de plus, une illusion fatale.
Jacques Garello,
Lemennicier 1 from Henri Lepage on Vimeo.
La troisième voie est une impasse
Walter Eücken, économiste de l’école de Fribourg, expliquait qu’il y a deux systèmes économiques, et deux seulement : celui de l’économie décentralisée, appelée encore économie de marché, et celui de l’économie centralisée, ou économie de plan. Chacun de ces systèmes a sa cohérence : dans un cas le marché coordonne les choix libres de millions d’individus, une « main invisible » permet aux intérêts individuels de se rencontrer et de se satisfaire mutuellement dans le processus d’échange ; dans l’autre cas, le planificateur central répartit les ressources nationales d’après les priorités qu’il détermine souverainement : producteurs et consommateurs n’ont pas le choix. Introduisez maintenant des éléments de plan dans une économie de marché ou juxtaposez le marché et le plan : en ajoutant deux logiques contraires, débouche-t-on sur une nouvelle logique ? Certainement pas !
Pourtant, c’est bien ce que l’on a cherché à faire depuis des décennies, voire des siècles. Il faut dire que le pouvoir politique central ne lâche pas le morceau : il s’est toujours approprié l’argent du peuple en prétendant faire son bonheur. Mais comment une telle aberration a-t-elle pu résister à l’extraordinaire progrès et succès de l’économie de marché et à son élargissement au niveau mondial ?
Une première raison est politique : le tiers système procède du neutralisme, du non choix. La France a été plus que toute autre nation persuadée qu’il ne fallait s’aligner ni sur les affreux Américains capitalistes ni sur les terribles planificateurs soviétiques. Parallèlement, dans les débats politiques internes, le centre jouit d’une position privilégiée puisqu’il fait la balance entre gauche et droite. Une autre raison tient à « l’économie sociale de marché », une expression de Ludwig Erhard qui voulait suggérer que l’économie de marché est la condition des plus grands progrès sociaux. On va voir dans cette expression malheureuse une nouvelle doctrine : ajouter à l’économie de marché une dimension « sociale », faite essentiellement de redistribution par les pouvoirs publics.
Cette voie a été celle de l’échec. Car des transferts sociaux de plus en plus importants ont ruiné l’économie, d’une part en confisquant des revenus honnêtement gagnés, d’autre part en persuadant la population qu’elle pouvait vivre bien sans effort majeur : gagner plus en travaillant moins. Ainsi les pays les plus redistributifs ont-ilsété les moins performants.
L’économie mixte est une injustice
Les dégâts de la redistribution ont été d’autant plus grands que le secteur public s’est progressivement hypertrophié. Désormais la redistribution ne s’est pas seulement opérée entre riches et pauvres (ou présumés tels), elle a joué entre ceux qui appartenaient à la sphère publique et ceux qui étaient dans le secteur privé.
Les fonctionnaires, les salariés des entreprises publiques, les salariés des entreprises privées fortement liées à l’Etat (par les marchés public, par les réglementations ou les subventions), les gens du « secteur social » (associations subventionnées) – ce qui en France représente la moitié de la population active - sont à l’abri des exigences et des adaptations du marché. C’est un premier privilège. Mais, de plus, leur responsabilité personnelle est bien moins engagée que dans une entreprise privée et leur productivité est en général bien plus faible. C’est un autre privilège : recevoir une rémunération non pas en contrepartie de son initiative, de son mérite, de ses sacrifices ou de ses performances, mais en application d’un statut corporatiste privilégiant l’ancienneté.
Cette injustice décourage les « entreprenants », qui finissent par préférer à leur tour le statut et le privilège et à prendre en horreur la mobilité et la concurrence.
Il s’agit en fait d’une véritable spoliation : ceux qui créent des richesses n’en ont plus la propriété. Elle leur est confisquée pour continuer à faire fonctionner un secteur public pléthorique, inefficace, toujours plus coûteux et plus endetté. Donc, plus personne ne se fait créateur, du moins dans le pays (nombreux sont ceux qui iront exercer leurs talents ailleurs).
Le dirigisme divise les peuples
Dans un pays où le succès ne dépend plus de la création de richesses, mais de la proximité du pouvoir, tous vont vouloir s’emparer ou se rapprocher de ce pouvoir qui gouverne toutes choses. « La loi est le produit d’un rapport de force », dit pertinemment le socialiste Jean Pierre Michel. La réussite dépend donc de l’organisation et de la pression des groupes qui partent à l’assaut du pouvoir, de ses lois, de ses finances. C’est la compétition de tous contre tous.
Alors la richesse devient le sous produit de la violence sociale, elle procède de privilèges aux dépens des autres. Bastiat en déduisait une bonne définition de l’Etat « cette grande fiction sociale à travers laquelle chacun s’efforce de vivre aux dépens des autres ».
Rien d’étonnant à ce que la richesse devienne suspecte, avant d’être haïe : dans un tel contexte n’est-elle pas le fruit de la lutte, ou de l’arbitraire fiscal, réglementaire, ou encore de la corruption? On finit par voir toute réussite comme malhonnête et toute richesse comme un vol.
Ce qui se passe au sein d’un pays se prolonge au niveau international : n’y a-t-il pas une pression des peuples riches sur les pauvres ? L’Etat n’est-il pas là pour protéger les nationaux contre la concurrence des étrangers, qui est par définition déloyale ? Alors se déclare la « guerre économique », qui autorise toutes les malversations, depuis le protectionnisme jusqu’aux manipulations monétaires, en passant par les cartels d’Etats. Et la guerre économique débouche un jour sur la bonne vieille guerre militaire. L’Europe se voit assiégée par les pays émergents, au sein de l’Europe les pays du Sud se voient malmenés par ceux du Nord, et les Allemands sont soupçonnés de redevenir un peuple orgueilleux et agressif.
Vive l’économie !
Beaucoup de gens auront des sympathies pour l’économie le jour où ils en comprendront la nature et le fonctionnement. Il est vrai que peu de pays actuellement vivent suivant les lois de l’économie naturelle, et on n’a pas de « modèle » à proposer. Ni l’Allemand, ni l’Australien, encore moins l’Américain, et même pas le Suisse.
Ce n’est pas une raison pour nier l’existence de l’économie naturelle et se moquer de ses lois.
L’économie naturelle, comme je l’ai présentée dans un précédent tableau, est une économie de libres choix individuels et de pleine responsabilité de ces choix ; c’est une économie d’échanges de services librement contractés, c’est une économie où le droit à l’initiative et le droit de propriété vont de pair. C’est une économie qui permet le plein développement de la personnalité et qui entretient l’harmonie sociale.
L’économie est le propre de l’homme. Elle en est aussi la dignité.
Source: Libres.org , Aleps par
Information de wikibéral sur l'économie
L’économie (du grec oïkos,maison et nomos, administrer) est la science sociale qui étudie comment les ressources rares sont employées pour la satisfaction des besoins des hommes vivant en société ; elle s’intéresse d’une part, aux opérations essentielles que sont la production, la distribution, et laconsommation des biens, d’autre part, aux institutions et aux activités ayant pour objet de faciliter ces opérations. Plus brièvement, l'objet de l'économie est de répondre au problème : "comment faire au mieux avec ce dont on dispose".
L’École autrichienne d'économie conteste la définition de l'économie comme science de « l’allocation des ressources rares », ou science du « choix », car cette définition conduit vers l'ingénierie sociale (constructivisme ou interventionnisme). Elle préfère parler de praxéologie (science de l'action humaine), catallactique (étude des échanges) et thymologie (psychologie de l'action humaine).
Séparation de l’État et de l'économie
De même qu'au cours des siècles on a abouti, au moins en Occident, à une séparation de l’État et de l’Église, l'expression la plus simple du libéralisme économique est la suivante : séparation de l’État et de l'économie, l’État ne conservant que les fonctions régaliennes indispensables à la bonne marche de l'économie (répression du meurtre, du vol, de l'escroquerie...) :
- Quand je dis "capitalisme", je veux dire un capitalisme de laissez-faire entier, pur, incontrôlé, non réglementé - avec une séparation de l’État et de l'économie, de la même façon et pour les mêmes raisons qu'on a réalisé la séparation de l'église et de l’État. (Ayn Rand)
Cela implique l'interdiction de toute dette publique, la fin ducapitalisme de connivence et cela peut en particulier aller jusqu'à la suppression d'institutions inutiles et nuisibles : banque centrale, FMI, etc. avec l'emploi de monnaies privées en remplacement des monnaies contrôlées par l’État.
Des économistes français tirent le signal d’alarme
Dans ce reportage réalisé par une télévision américaine, plusieurs économistes français sont interviewés : Bertrand Lemennicier, Emmanuel Martin, Guy Millière, Cécile Philippe. Leur constat est alarmant.
L’Etat-providence : armageddon économique de l’ Europe
Dans les rues des villes Européennes, s’est déroulé une guerre ouverte entre les grévistes et la police autour de l’Etat providence et de la réforme des retraites.
Dans les riches nations européennes, au bord de la faillite, les gouvernements ont été contraints de réduire les nombreuses et généreuses prestations sociales que les Européens tiennent comme un droit acquis.
Certains disent que l’État-providence est mourant. Ce constat est plus évident encore en France.
Une nation au bord du gouffre
Pendant des décennies, la France a mis en place un État-providence qu’elle ne peut se permettre de maintenir. Désormais, le vieillissement de la population le condamne.
Les économistes disent que la question n’est pas de savoir « si » le système va s’effondrer mais « quand ».
L’Économiste français Bertrand Lemennicier, professeur à l’Université Panthéon-Assas-Paris, a prédit il y a 20 ans l’effondrement du système français de retraite. Si le système n’est pas réformé à fond, il pense que l’insolvabilité pourrait se produire soudainement et paralyserait tout le monde.
« Personne ne s’attend à ce que la France chute dans un mois », dit-il. « Mais nous sommes au bord du gouffre. Nous ne savons pas la date. Je veux dire que cela peut arriver du jour au lendemain, comme en Grèce. »
La France n’a pas eu un budget équilibré depuis 36 ans. Et chaque année, de moins en moins de travailleurs cotisent à un système avec de plus en plus de retraités.
Le président français Nicolas Sarkozy a ajouté deux ans à l’âge légal de la retraite, provoquant des émeutes. Mais ceci ne fera que réduire le déficit budgétaire – sans empêcher la chute.
La mort de l’entrepreneur
L’Etat providence a non seulement poussé les gouvernements européens au bord de la ruine financière. Il a surtout étouffé l’esprit d’entreprise en rendant les citoyens dépendants de l’État et en rendant coûteux et risqué de lancer une petite entreprise.
En 2005, un sondage sur leur choix de carrière des français montrait que 75% des jeunes Français voulaient travailler comme fonctionnaires, car un emploi public c’est la garantie d’un emploi à vie avec une retraite sûre.
L’universitaire français et écrivain Guy Millière explique que « L’Etat providence a créé de nombreux cercles vicieux, car il pousse les gens à compter sur le gouvernement pour recevoir de l’argent ».
« Les gens pensent que c’est le gouvernement qui crée des emplois, que c’est lui qui leur donne un revenu. Ils pensent que le capitalisme est mauvais, que la libre entreprise est un mauvais concept. »
« C’est le gros problème avec les Français », déclare l’économiste français Emmanuel Martin, avec l’Atlas Economic Research Foundation. «Ils ont été endoctrinés par les politiciens à croire que l’État providence est comme une sorte de Père Noël, ce qu’il n’est pas »
Mais l’Etat a tout l’air d’un père Noël, quand tant de Français ne cotisent pas pour financer ce système.
« La moitié de la population en France ne paie pas l’impôt sur le revenu, dit M. Martin. « Ils ne paient pas d’impôt sur le revenu en raison du système progressif. »
Les Français ont élu Nicolas Sarkozy pour réformer le système de protection sociale. Mais quand la reforme a commencé, une majorité de la population a déclaré soutenir les grévistes.
Le climat toxique des affaires
Le climat économique de la France est tellement toxique qu’avoir un emploi devient un bien très précieux.
Les petites entreprises évitent d’embaucher parce que les employés sont presque impossibles à licencier. Ajoutez à cela que le travail pour les entreprises coûte le double du salaire réel de l’employé, en raison des charges salariales et patronales que les entreprises doivent verser à la sécurité sociale.
«Et cela produit quoi ? » demande Emmanuel Martin. « Cela produit du chômage. »
Depuis la fin des années 1970, la France est bloquée dans un chômage à deux chiffres. Le principal secteur économique est devenu l’Etat.
La situation est similaire dans toute l’Union européenne. Aujourd’hui, le secteur public représente désormais plus de la moitié – 50,4 pour cent – du PIB de l’Union européenne.
Faut–il suivre l’Europe au bord d’une falaise?
Alors pourquoi l’Amérique copie-t-elle l’Europe ? Le Bureau Américain des Statistiques de l’emploi montre que, dans les 10 dernières années, le secteur privé américain a perdu 3 millions d’emplois tandis que le secteur public a gagné près de 2 millions d’emplois.
Les Etats Unis d’’Amérique ont également des niveaux dangereux de dette, un chômage élevé, et des signes de stagnation économique.
Les économistes français avec lesquels CBN News a discuté pensent qu’il est insensé pour l’Amérique d’élargir la taille de son état providence au moment même où l’Europe est en train de s’effondrer.
« Aux États-Unis,vous faites exactement ce qu’il ne faut pas faire : vous copiez notre système », a déclaré l’économiste Cécile Philippe, présidente de l’Institut économique Molinari.
« L’Etat-providence tel qu’il a été conçut est mort », déclare Millière. « Le gouvernement ne dit pas qu’il est mort parce que s’il le disait, il y aurait beaucoup plus de grèves, et beaucoup plus d’émeutes. »
«Les français croient que le gouvernement peut imprimer de l’argent et l’envoyer du haut du ciel, dit-il. « Les gens ne comprennent pas comment fonctionne l’économie. Ils ne comprennent pas pourquoi l’Etat providence est mort. »
Ainsi, alors que l’Europe a longtemps été fière de son généreux système de protection sociale, l’échec de l’Etat-providence est pour les Européens et pour le monde une douloureuse leçon d’économie.
Traduction Aquila France, Institut Coppet