Revue de presse « Défense » 1er Octobre 2014
Sommaire des articles proposés
1) Enjeux de la Défense, Doctrine, Concepts, Missions :
Commande du quatrième sous-marin nucléaire d’attaque Barracuda
Hugo Richard promu au ministère de la Défense
2) Relations internationales - Europe de la défense - OTAN :
Le siècle de l’Asie
9/14 actualité internationale – synthèse de l’actualité internationale de septembre 2014
La guerre contre l’Etat islamique est celle de toutes les ambiguïtés
3) Armements - Industries - Économie :
Le F-35 bien plus cher que le Rafale
Fougères, l’usine miraculée de Safran
Alcatel-Lucent inaugure sa Cité de l’innovation
DCNS débute les essais en mer de la frégate multimissions FREMM Provence
4) Les forces armées - Air - Marine - Terre - Gendarmerie :
Une arme singulière
FAA : lancement de l’entrainement opérationnel franco-hollandais Tricolores 2014
COSMOS arrive officiellement sur la BA 942
5) Zones de conflits :
Derna frappée par la violence islamiste
L'armée irakienne réapprovisionne par erreur des djihadistes de l'Etat islamique
L’Ebola jaune
Les Kurdes défendent "farouchement" Aïn al-Arab, assiégée par les jihadistes de l'EI
6) Renseignements et menaces :
Benjamin Netanyahou : le grand amalgame
Un go-fast intercepté aux Antilles
Afghanistan : accord sur le maintien des troupes US
(Algérie) LE GÉNÉRAL-MAJOR ABDELGHANI HAMEL AVERTIT "La drogue et le terrorisme menacent le pays"
7) Sécurité intérieure :
Léa, 15 ans : "Ils nous demandent de faire des attentats en France"
8) Énergie environnement climat :
Une politique maritime au service de l’emploi, de l’environnement, de l’innovation et de l’éducation
Planète Vivante 2014 du WWF : la dernière chance ?
9) Géopolitique de la culture :
10)Géopolitique de l’information :
Windows 10 (et non pas 9...) : les nouveautés, et où télécharger la preview
Bruxelles soupçonne une entente fiscale de longue date entre Apple et l’Irlande
Apple Pay prépare son arrivée en Europe, en débauchant chez Visa Le Kremlin impose le stockage des données en Russie aux acteurs US Le FBI ouvre le service « Malware Investigator » aux entreprises
Revue de presse internationale en langue étrangère :
China Has Been Tightening Its Grip On Hong Kong For A Long Time Order vs Disorder, Part 4
'Cameron failed to take the lead against Isil'
UAE asks US for $900M rocket Artillery deal
Germany's Disarmed Forces: Ramshackle Military at Odds with Global Aspirations
Syria : The Long War
1/ ENJEUX DE LA DEFENSE - DOCTRINE - CONCEPTS – MISSIONS
THEME 1 - 1 : Commande du quatrième sous-marin nucléaire d’attaque BarracudaSource, journal ou site Internet : le Marin
Date 30 septembre 2014
La Délégation générale de l’armement a notifié, le 18 juillet dernier, la commande du quatrième sous-marin nucléaire d’attaque Barracuda. Une information donnée le mardi 30 septembre par l’ingénieur général de l’armement Laurent Sellier lors de la conférence de presse de présentation du salon Euronaval. Les trois précédentes commandes avaient été notifiées en 2005, 2009 et 2011. Le contrat a été notifié aux sociétés DCNS (navire et système d’armes) et Areva-TA (chaufferie nucléaire) qui assurent conjointement la maîtrise d'œuvre industrielle du programme. Cette commande devait intervenir initialement en 2013 mais elle a été décalée d’un an en raison de l’étalement du programme acté dans la loi de programmation militaire 2014-2019. Le sixième et dernier Barracuda ne sera remis à la Marine qu'en 2029 au lieu de 2027. La Marine indique que le nom du quatrième SNA Barracuda n’est pas encore officiellement choisi même si le nom de De Grasse circule avec insistance. La livraison doit intervenir en 2026. Le premier SNA Barracuda, qui porte le nom de Suffren, est actuellement en chantier sur le site DCNS de Cherbourg. Il doit être livré en 2017 à la Marine. Le SNA Barracuda sera notamment armé de la torpille lourde F21. L’IGA Laurent Sellier a indiqué qu’un contrat portant sur quarante torpilles F21 vient d’être passé, ce qui porte à 65 le nombre total de torpilles F21 commandées à ce jour. Cette torpille de 533 mm a une portée supérieure à 50 km. Plus grands et plus performants que les six SNA actuels de type Rubis, les Barracuda mesurent 99,50 mètres de long pour un déplacement de 5 300 tonnes. Ces bâtiments à propulsion nucléaire fonctionneront avec un équipage réduit de 60 marins. Leur armement comprendra la torpille lourde F21, le missile anti-navire Exocet SM39 et le missile de croisière naval qui leur donnera une capacité nouvelle de frappe contre des cibles terrestres. Les sous-marins Barracuda pourront embarquer également des nageurs de combat qui disposeront du propulseur sous-marin (PSM) de troisième génération. Le commando Hubert disposera des premiers PSM de nouvelle génération en 2015.
THEME 1 - 2 : Hugo Richard promu au ministère de la Défense
Source, journal ou site Internet : Acteurs publics
Date : 1er octobre 2014
Pour remplacer Fabien Menant, parti chez Thales au poste de secrétaire général adjoint et directeur des affaires publiques, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a nommé Hugo Richard comme chef adjoint de son cabinet, au sein duquel il officiait déjà depuis un peu plus d’un an comme conseiller technique chargé des relations avec le Parlement et les élus. Hugo Richard, 36 ans, épaulera le chef de cabinet du ministre, l’ancien délégué général de l’association des Restos du cœur, Jean-Christophe Le Minh. Passé lui aussi par les Restos du cœur –il y a travaillé comme responsable des relations extérieures et des missions sociales de 2005 à 2009 –, Hugo Richard, formé sur les bancs de l’IEP de Paris et de la London School of Economics, a débuté sa carrière comme chargé de mission “Europe” au sein de l’Association des maires de grandes villes de France (2002-2005). Il a aussi été le responsable du pôle “Collectivités locales et Europe” de la Fédération des entreprises publiques locales (2010-2013).
2/ RELATIONS INTERNATIONALES - EUROPE
DE LA DEFENSE - OTAN :
THEME 2 - 1 : Le siècle de l’Asie
Source, journal ou site Internet : Le Monde
Date : 29 septembre 2014
Auteur : Sylvie Kauffmann
Persona non grata aux Etats-Unis lorsqu'il dirigeait un Etat, le Gujarat, tristement célèbre pour ses violences interreligieuses en 2002, Narendra Modi y revient par la grande porte. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le nouveau chef du gouvernement indien met à profit cette visite officielle à New York et Washington, du 26 au 30 septembre, pour rattraper le temps perdu ; pas moins de 35 entretiens en cinq jours, un discours à l'ONU, un triomphe au Madison Square Garden, des rencontres avec les PDG de Google, PepsiCo, Goldman Sachs, GE, entre autres, et un dîner avec Barack Obama (au cours duquel il ne mangera pas car il jeûne) : un vrai tourbillon. En quelques mois, M. Modi, élu en mai à la tête de la plus grande démocratie du monde, est devenu une star de l'Asie, un phénomène. On le pensait audacieux réformateur économique mais piètre diplomate, il se révèle un audacieux diplomate et butte sur les réformes. Mais M. Modi n'est pas seul au firmament : le tourbillon qu'il a provoqué aux Etats-Unis n'est qu'un échantillon de ceux qui sont en train de bouleverser l'Asie. De puissants courants traversent le continent le plus peuplé et le plus dynamique du globe ; ils sont peut- être, en cette période de grande instabilité mondiale, les signes avant-coureurs d'une recomposition du paysage géopolitique. Dans ce que l'on s'est remis à appeler le camp occidental, comme à l'époque de la guerre froide, et qui correspond à celui des « économies avancées » dans la terminologie du début de la mondialisation, les secousses sont tout aussi puissantes, mais négatives. Les Etats-Unis et certains de leurs alliés européens sont de nouveau engagés militairement au Moyen-Orient, dans un combat de longue haleine contre l'extrémisme islamiste, après s'être démenés pour s'en désengager. En Europe, la crise ukrainienne a ruiné pour un moment l'espoir d'une convergence entre la Russie et l'Union européenne, et remis au goût du jour des organisations de la guerre froide, comme l'OTAN et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Les dynamiques qui agitent l'Asie sont moins sombres. La Chine, dont l'ascension économique et politique est une source de grande inquiétude pour ses voisins, n'a certes pas abandonné ses prétentions territoriales en mer de Chine, mais la tension y a baissé d'un cran ; le président, Xi Jinping, à la tête de la deuxième économie du monde, boostée par un taux de croissance qui se maintient à 7,4 %, est très occupé à prêcher la bonne parole de la nouvelle Route de la soie. Cette version chinoise de l'avenir radieux, lancée l'an dernier, encourage les pays d'Asie centrale à suivre Pékin sur la voie du commerce et de la prospérité et à partager son goût pour les infrastructures. Plus récemment, M. Xi a ajouté une variante maritime à la Route de la soie, destinée aux pays d'Asie du Sud et du Sud-Est. Si d'aventure les Etats-Unis se trouvaient si occupés au Moyen- Orient qu'ils en délaissaient leur politique de « pivot » vers l'Asie, Pékin saurait occuper le terrain.
RAPPROCHEMENT RUSSO-CHINOIS
M. Xi voyage beaucoup. Il a rendu une visite historique à M. Modi, avec des résultats mitigés puisque là, le conflit territorial entre l'Inde et la Chine a fait irruption au milieu des promesses d'investissement. Les deux géants dialoguent, mais la méfiance n'a pas disparu. La toute dernière tournée régionale de M. Xi, au Sri Lanka et aux Maldives, dans l'arrière-cour de l'Inde, n'a pas aidé à dissiper cette méfiance. La dynamique Modi recoupe une autre tendance lourde, qui est la dynamique Abe. Le premier ministre japonais et son nouveau collègue indien s'entendent à merveille, ils sont tous deux démocrates, nationalistes bon teint, réformateurs déclarés, échangent des conseils sur la gestion de leurs différends territoriaux respectifs avec la Chine et se disent peut-être qu'à deux, ils pourraient éviter que l'Asie- Pacifique ne devienne la sphère d'influence chinoise. Shinzo Abe s'y active autant qu'il peut. Fort de la modification constitutionnelle qui, cet été, a desserré le carcan des forces armées japonaises, il parcourt la région pour resserrer les liens avec les pays qui, comme le Japon, sont démocratiques et alliés des Etats-Unis. Autre dynamique à l'œuvre en Asie : le rapprochement russo-chinois, à l'initiative de Vladimir Poutine, que les sanctions occidentales poussent à aller voir ailleurs. La portée géopolitique du spectaculaire contrat de gaz de 400 milliards de dollars signé en mai entre la Chine et la Russie ne doit pas être surestimée, avertissent les experts. Mais cela n'empêche pas les Japonais de craindre qu'un durcissement de la position occidentale sur l'Ukraine ne pousse la Russie dans les bras de la Chine. Il y a bien d'autres ramifications de ces réorientations. L'Arctique et ses ressources pétrolières, pour l'exploitation desquelles Russes et Chinois ont besoin des technologies occidentales, est particulièrement sensible aux vents nouveaux. L'évolution des rapports de force entre Chine, Inde et Russie au sein des BRICS ; la réunion, les 11 et 12 septembre au Tadjikistan, de l'Organisation de coopération de Shanghaï (OCS), institution qui se veut alternative au système occidental, dominée par la Chine et la Russie et à laquelle l'Inde s'intéresse de très près. Ces éléments peuvent aussi porter les germes d'un nouvel ordre mondial. Pour l'heure, explique un diplomate indien, face à Pékin, grands et petits acteurs asiatiques œuvrent surtout pour que le XXIe siècle soit le « siècle de l'Asie » plutôt que le « siècle chinois ». Ce « siècle de l'Asie », précisément, que Narendra Modi a proclamé, dimanche, devant 18 000 Indiens américains réunis au Madison Square Garden.
THEME 2 - 2 : 9/14 actualité internationale – synthèse de l’actualité internationale de septembre 2014
Source, journal ou site Internet : DIPLOWEB
Date : 1er octobre 2014
Auteur : Axelle Degans
*Agrégée d’histoire, notamment co-auteure de Un monde multipolaire. Géopolitique et géoéconomie, Coll. CQFD, Paris, Ellipses, 2014 ; et Les grandes questions internationales, Paris, Studyrama 2013. Professeure d’histoire, de géographie et de géopolitique en classes préparatoires économiques et commerciales au Lycée Dessaignes (Blois).
Synthèse de l’actualité internationale de septembre 2014 qui sera fort utile à tous ceux qui veulent disposer d’un point de l’actualité géopolitique ou préparent un concours.
Un nouveau président pour l’Afghanistan
L’Afghanistan sort enfin d’une crise politique qui dure depuis cet été. Asharf Ghani est finalement reconnu vainqueur des élections présidentielles après avoir signé un accord de partage du pouvoir avec son challenger Abdullah Abdullah.
Une période bien délicate à de nombreux égards.
Cette victoire est proclamée sans score, Abdullah s’y est opposé, ce qui en amoindri sa portée. L’après Karzaï s’annonce comme une période bien délicate à de nombreux égards. Un accord bilatéral de sécurité doit fixer les modalités de la présence américaine sur le sol afghan, le nouveau président doit trouver un modus vivendi avec les talibans. Des défis de taille avec un exécutif bicéphale entre le nouveau président et celui qui a de facto le poste de premier ministre. Une situation encore bien complexe pour l’Afghanistan.
Le Yémen au point de déséquilibre
Les rebelles chiites – les houtis - et les sunnites du parti islamiste El-Islah s’affrontent violemment jusque dans la capitale Sanaa. Le Yémen vit dans l’après « printemps arabe » qui a chassé du pouvoir le président Ali Abdallah Saleh. Les tribus semblent plus puissantes que jamais, et si les Nations Unies ont réussi à imposer un cessez-le-feu pour éviter un bain de sang dans la capitale, rien n’a été réglé. Les partisans de l’ancien président ont noué une alliance très étonnante avec les chiites contre les islamistes.
Une situation toujours très confuse en Syrie
L’offensive des jihadistes de l’organisation de l’Etat islamique dans la région de la ville de Ayn al-Arab (Kobané pour les Kurdes) a provoqué l’exode de milliers de Kurdes vers la Turquie. Cette organisation fait régner la terreur dans les territoires dont elle fait la conquête assassinant les hommes et vendant les femmes comme esclaves sexuelles. Les populations civiles qui le peuvent fuient leur avancée.
Une nouvelle guerre internationale en Irak ?
Les Américains sont à la tête d’une coalition internationale – comprenant des pays musulmans et non-musulmans, arabes et non arabes, mais pas l’Iran – pour affronter l’organisation de l’Etat islamique du Levant qui a conquis toute une partie du territoire irakien et y fait régner la terreur. Les premières frappes aériennes ont été menées par les Américains puis les Français à partir de leur base d’Al Dhafra aux Emirats arabes unis. Les Occidentaux ne souhaitent pas engager des troupes au sol, cette option est-elle vraiment réaliste ? Ces jihadistes menacent clairement la France ainsi que les pays qui participent à la coalition de représailles sanglantes. Les images diffusées sur le Net, des assassinats de deux journalistes américains et d’un touriste français sont annoncées comme n’étant que le début d’une longue liste.
Comment améliorer la résilience de la société française alors que les risques augmentent ?
L’assassinat du touriste français est l’œuvre d’un groupe terroriste algérien rallié à l’organisation de l’Etat islamique. Le Proche-Orient n’est pas la seule région touchée par le jihadisme : le Maghreb et le Nigeria où Boko Haram multiplie les exactions. En Somalie, le chef des Shebabs, Ahmed Abdi « Godane » a été « très probablement » été tué par un raid des forces spéciales américaines.
Un cessez-le feu à Gaza
Après une guerre d’une cinquantaine de jours, un cessez-le-feu « illimité » a été accepté par les Palestiniens et Israël. Gaza est en partie en ruine, le bilan humain est lourd (plus de 2 000 morts côté palestinien et 70 côté israélien)... l’intransigeance des deux camps y est pour beaucoup.
Ebola : près de 3000 morts...
Cette terrible épidémie continue à sévir en Afrique de l’Ouest et met en danger non seulement les populations mais aussi leur économie et donc leur capacité à s’en relever à terme. Elle a fait près de 3 000 morts, sa létalité est d’environ 50%.
Coup d’Etat au Lesotho
Ce petit pays d’Afrique australe vient de connaitre un coup d’Etat organisé par l’armée. Ce pays très pauvre, entièrement enclavé dans son grand voisin sud-africain, est au cœur d’une lutte de pouvoir entre les factions de son armée. Le premier ministre a trouvé refuge à Pretoria et demande une aide internationale.
En Côte d’Ivoire, les audiences commencent après la guerre civile
La Côte d’Ivoire a connu une période très troublée dans la première décennie du XXIème siècle, il s’agit aujourd’hui de recueillir la parole des victimes mais aussi des bourreaux. Ce pays doit panser ses plaies pour mieux penser à l’avenir et œuvrer à la réconciliation nationale.
Des manifestations en Chine : Hong Kong manifeste pour la démocratie
L’organisation démocrate hongkongaise Occupy Central with Love and peace menace de paralyser le centre des affaires hongkongais après que Pékin affiche sa volonté de contrôler les élections en choississant les candidats, ce qui relativise leur « caractère démocrate ».
Les étudiants rejoignent à leur tour le mouvement de contestation, de plus en plus violent.
Une recomposition diplomatique en Asie entre Japon, Chine et Inde ?
Le Japon a accueilli le nouveau premier ministre indien Narenda Modi pour une visite officielle lors de laquelle les deux pays se sont mis d’accord pour développer leurs échanges commerciaux – ils n’ont pas dépassés les 16 milliards de dollars en 2013 - mais aussi pour mettre sur pied une coopération militaire. Le Japon va davantage diriger ses IDE vers l’Union indienne. Ce rapprochement est à resituer dans un contexte de grande tension avec le voisin chinois.
Les Chinois sont vivement intéressés par le grand marché indien...
L’Inde accueille le président chinois Xi Jinping, mais cette entrevue a été en partie gâchée par les différents frontaliers. Des soldats chinois seraient entrés sur le territoire indien dans la région himalayenne de Ladakh. Pékin a promis 20 milliards de dollars d’investissement à New Delhi qui peine à moderniser ses infrastructures, les Chinois sont vivement intéressés par le grand marché indien... mais pas au point de soutenir la candidature de leur voisin pour l’obtention d’un poste de membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU.
Les désillusions des Abenomics
Le premier ministre nippon Shinzo Abe a lancé une politique ambitieuse de relance – les Abenomics – pour sortir son pays de la déflation. La consommation des ménages a fléchi cet été et l’endettement public progresse sans que le Japon n’obtienne des résultats probants.
L’Europe face au spectre de la déflation
Le mois d’août 2014 a été pour la zone euro un mois d’une inflation historiquement basse à 0,3%.
La France serait passée dans une « culture déflationniste ».
La Banque centrale européenne (la BCE) a assoupli sa politique pour relancer l’investissement. La France – la deuxième économie de la zone euro - enregistre cependant une croissance nulle pour le 2ème trimestre 2014 alors que l’Italie – troisième économie de la zone euro – est en récession. Une étude de Publicis conclut que la France est passée dans une « culture déflationniste » en cherchant à acheter moins cher.
Le renouvellement à la tête de l’Europe communautaire
Après Jean-Claude Juncker et Martin Schultz, le polonais et libéral Donald Tusk sera à la tête de conseil européen. Lady Ashton, à la tête de la diplomatie européenne, sera quant à elle remplacée par l’italienne Federica Mogherini.
L’Europe communautaire tentée par le régionalisme
L’Ecosse a organisé un referendum historique sur son indépendance. La campagne a laissé planer le doute sur les résultats du scrutin, et finalement l’Ecosse reste dans le giron britannique mais David Cameron a promis de déléguer davantage de prérogatives aux différentes nations –Ecosse, Irlande du Nord, pays de Galles et Angleterre – au détriment du pouvoir central. Les Catalans réclament à leur tour une « consulta » pour obtenir leur indépendance. Les résultats du scrutin écossais étaient attendus avec impatience et inquiétude par Madrid et Bruxelles. L’Europe est menacée par le repli sur soi et l’émiettement.
Les élections en Suède portent les sociaux –démocrates au pouvoir...
Le centre-droit de Frederik Reinfeldt a perdu les élections après 8 années au gouvernement. L’extrême-droite – Démocrates de Suède – devient la troisième force politique.
... en Allemagne montée en puissance des eurosceptiques
Les élections régionales en Thuringe et dans le Brandebourg ont vu le parti Alternative pour l’Allemagne remporter plus de 10% des suffrages. Ce parti surfe sur la peur des Allemands face à la situation en Europe.
Kiev se rapproche de l’Union européenne
Après avoir signé un accord de libre échange avec Bruxelles, accord qui entrera en vigueur en 2015, le président ukrainien, Petro Porochenko, ferme de façon provisoire sa frontière avec la Russie et annonce son attention de déposer d’ici 6 ans la candidature de son pays à l’entrée dans l’Union. La situation reste très tendue et difficile à décrypter.
Réunion du G20 des finances à Cairns
Le secrétaire américain au Trésor – Jack Lew - demande aux européens de faire plus d’efforts pour « mener son économie là où elle devrait être », l’Allemagne est particulièrement sollicitée. La faible croissance européenne pèse sur la croissance économique mondiale.
Conférence des Nations unies sur le climat
Il s’agit de préparer un accord international pour 2015. La France annonce qu’elle versera 1 milliard de dollars sur 4 ans au « fond vert » pour aider les pays pauvres à réduire leurs émissions de CO2. Les grandes villes réunies dans le C40 Cities Climate Leadership group annoncent qu’elles feront des efforts dans ce sens. Pékin y est incité par la colère de ses concitoyens face à la pollution atmosphérique devenue réellement problématique.
THEME 2 - 3 : La guerre contre l’Etat islamique est celle de toutes les ambiguïtés
Source, journal ou site Internet : slate
Date : 1er octobre 2014
Auteur : Daniel Vernet
Le paradoxe, dans la guerre contre l'organisation Etat islamique, veut que les puissances qui l’ont indirectement suscité ou directement aidé cherchent aujourd’hui à la détruire. C’est le cas des monarchies du Golfe, qui ont financé avec des ressources publiques ou des fonds privés les djihadistes les plus extrémistes. L’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, se rendent brusquement compte qu’ils ont aidé à enfanter un monstre prêt à se retourner contre eux.
Il va falloir des actions au sol
C’est le cas aussi des Etats-Unis, qui paient dix ans après le prix d’une aventure en Irak, fruit de l’utopie néoconservatrice qui voulait faire du «Grand Moyen-Orient» une vitrine de la démocratisation. Da’ech est l’héritier des rebelles sunnites qui se sont dressés contre l’occupation américaine et le gouvernement de Bagdad mis en place par les Etats-Unis. Barack Obama se voit ainsi contraint de réparer les dégâts provoqués par son prédécesseur, George W. Bush, alors qu’il avait été élu en 2008 pour terminer les deux guerres dans lesquelles son pays était impliqué, en Irak et en Afghanistan. Beaucoup d’observateurs pensent, à tort ou à raison, qu’il paie aussi le prix de ses hésitationsd’il y a un an. Après l’usage par Bachar el-Assad d’armes chimiques contre les populations civiles, le président américain a ignoré la «ligne rouge» qu’il avait lui-même fixée. Il a renoncé à frapper le régime de Damas malgré les conseils de certains de ses collaborateurs et la disposition de la France de participer à une campagne aérienne. Peu soucieux de se retrouver pris à nouveau dans le bourbier moyen-oriental, il s’est laissé convaincre par le Premier ministre britannique David Cameron qui, suivant la décision de la Chambre des communes, a refusé de s’en prendre directement à Bachar el-Assad. Rien ne dit que des bombardements aériens sur les positions officielles syriennes auraient renforcé l’Armée syrienne libre (ASL), bras armé de l’opposition modérée au point d’empêcher l'organisation Etat islamique de s’assurer l’hégémonie sur le front des anti-Assad. Il n’en reste pas moins que les djihadistes ont profité des atermoiements des Occidentaux, qui ont longtemps hésité à livrer des armes à l’ASL, la laissant à la merci à la fois des forces d’Assad et des extrémistes islamistes. Les erreurs du passé ne sauraient justifier le refus d’agir Les erreurs du passé ne sauraient justifier pour autant le refus d’agir. Les bombardements de la coalition à laquelle, pour la première fois depuis 1991 et la libération du Koweït, se sont joints des Etats arabes, sont nécessaires pour stopper la série de succès militaires enregistrés par Da’ech en Syrie et en Irak. Qu’ils ne soient pas suffisants n’est pas une raison pour en minimiser la portée. Ils doivent être complétés par des actions au sol. Pour le moment, la coalition compte sur les peshmergas kurdes et sur l’armée irakienne en voie de recomposition, aidée par des milices chiites renforcées par des gardiens de la révolution iraniens, pour faire le travail. Bien des experts militaires, y compris le chef d’état-major des armées américain, le général Dempsey, pensent que ce ne sera pas suffisant. Les pays de la coalition, les Américains en premier lieu, devront envisager, tôt ou tard, d’envoyer des troupes, au-delà des conseillers et des «formateurs» qui se trouvent déjà sur place. C’est une hypothèse que Barack Obama préfère ne pas envisager, mais il n’aura peut-être pas le choix. L’emploi de la force doit s’accompagner d’un effort politique qui n’implique pas seulement la reconstruction de structures étatiques dans les pays concernés, mais aussi une redistribution des cartes dans l’ensemble de la région. Celle-ci concerne les Etats-Unis et leurs alliés, essentiellement les pétromonarchies sunnites du Golfe, l’Iran et la Russie.
Le cas iranien
Des intérêts «objectifs» rapprochent les adversaires d’hier qui, pour la plupart, le sont toujours. L’Arabie saoudite et l’Iran se disputent l’hégémonie dans le golfe arabo-persique mais se retrouvent face à un ennemi commun, sous la forme de Da’ech. Les Etats-Unis et les autres membres permanents du Conseil de sécurité, y compris la Chine et la Russie, imposent depuis près de dix ans des sanctions à l’Iran pour tenter de le dissuader de poursuivre un programme nucléaire militaire. Face à l’Etat islamique, l’Iran est dans le même camp que les Occidentaux. Des deux côtés, on prend officiellement grand soin de ne pas transformer ces intérêts «objectifs» en une forme de connivence. Mais David Cameron et le président Hassan Rohani se sont rencontrés à New York. C’était le premier entretien depuis la révolution islamique de 1979 entre un chef de gouvernement britannique et un président iranien. L’Iran «fait partie de la solution» en Irak, a déclaré David Cameron. Quant à Barack Obama, il a invité les Iraniens à saisir l’occasion pour régler le contentieux nucléaire. Toutefois, les Occidentaux ne veulent pas laisser entendre qu’un marchandage pourrait avoir lieu entre la négociation nucléaire et la situation en Irak. Au contraire, les Iraniens cherchent à tirer profit du rapport de force.
Le dilemme syrien
La Syrie pose un dilemme différent. Les Américains, et quatre pays arabes, ont commencé à bombarder des positions de Da’ech de l’autre côté de la frontière irakienne. Ils l’ont fait officiellement sans demander l’autorisation de Damas. Dans un premier temps, la France avait d’ailleurs refusé de participer des frappes en Syrie pour des considérations de droit international –qui n’avaient pas été évoquées en 2013 quand François Hollande était partisan de «punir» le régime de Bachar el-Assad pour l’utilisation d’armes chimiques–, et pour ne pas risquer de renforcer Assad. La position française est en train d’évoluer. Mais les objections à une intervention sur la Syrie persistent. En frappant un des groupes qui luttent contre le régime de Damas, les Occidentaux courent en effet le risque de donner de l’air aux forces armées officielles syriennes. C’est pourquoi ils annoncent dans le même temps un renforcement de l’aide militaire accordée à l’opposition modérée, sans toutefois être sûr que cette aide suffira à renverser le rapport des forces sur le terrain. Tout se passe comme si tout le monde acceptait qu’Assad fasse partie d’un éventuel compromis D’autre part, Bachar el- Assad cherche à saisir l’occasion pour se présenter comme un partenaire de la communauté internationale et par là-même pour asseoir sa légitimité. Dans un premier temps, il a proposé ses services à la coalition. Son offre ayant été refusée, il a dénoncé d’éventuels bombardements sur Da’ech en Syrie comme une violation du droit international. Quand les bombardements ont commencé, il a changé de langage et affirmé que les Américains avaient averti son gouvernement de leurs intentions. Par cette déclaration, il se posait en interlocuteur des Etats-Unis. La Maison Blanche a démenti que Damas ait été averti, mais tout laisse à penser que des contacts discrets ont été pris, du moins par l’intermédiaire de l’Irak aux Nations unies. Bachar el-Assad, qui a été réélu à la présidence en juin et qui continue de bénéficier du soutien de la Russie –et de l’Iran–, n’est plus menacé d’être chassé du pouvoir par les Occidentaux. Il y a quelques mois, Américains et Européens exigeaient son départ du pouvoir comme condition à une solution politique à la guerre civile, qui a fait quelque 200.000 morts. Il n’en est plus question et tout se passe comme si tout le monde acceptait qu’Assad fasse partie d’un éventuel compromis. Alors que le régime de Damas a interprété les frappes américaines contre Da’ech en Syrie comme un soutien à ses propres actions militaires contre l’opposition, son tuteur russe a dénoncé la politique des Etats-Unis. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a insisté sur les responsabilités de Washington dans la situation en Irak et sur les violations du droit international, en 2003 au moment de l’intervention contre Saddam Hussein comme aujourd’hui.
Et Moscou?
La Russie ne fait pas partie de la coalition internationale. Sans approuver ouvertement l’intervention, comme elle l’avait fait en 1990-1991 quand les Américains avaient mené une coalition pour la libération du Koweït avec le feu vert du Conseil de sécurité, elle la critique mais ne cherche pas à s’y opposer. Elle a envoyé quelques avions Mig et leurs pilotes au gouvernement irakien pour participer à la lutte contre Da’ech. Elle n’a pas intérêt à voir l'organisation Etat islamique se développer alors que le Kremlin doit faire face à un soulèvement des musulmans qui se poursuit dans le Caucase du nord et que de nombreux radicaux islamistes venus de la Fédération de Russie se battent aux côtés des djihadistes. Elle ne veut pas se retrouver aux côtés des Américains avec lesquels les tensions sont fortes, notamment depuis la crise ukrainienne. Cependant ni Moscou, ni Washington, ni les capitales européennes ne font un lien entre les différents dossiers internationaux. Au contraire, tout le monde fait très attention à maintenir un découplage entre l’Ukraine, la Syrie et la lutte contre le radicalisme islamiste. Poutine peut espérer que la Russie tire profit de la redistribution des cartes La Russie a marqué des points au cours des derniers mois. Il y a un an, elle a désamorcé le conflit qui menaçait entre les Occidentaux et Bachar el-Assad à propos des armes chimiques tout en obligeant Barack Obama à reculer. Elle a annexé la Crimée sous des protestations occidentales purement verbales et elle s’est taillé un fief dans le sud-est de l’Ukraine, qu’elle peut utiliser pour faire pression sur le gouvernement de Kiev. Et malgré les sanctions américaines et européennes, elle a poussé l’Union européenne à ajourner la mise en œuvre de l’accord d’association entre Bruxelles et Kiev. Vladimir Poutine observe les manœuvres américaines (et européennes) au Moyen-Orient. Il a intérêt à contenir Da’ech, qui menace son allié syrien de même que l’Iran, avec lequel les relations sont plus complexes. Mais en faisant preuve de prudence et en envoyant des signaux contradictoires, il peut espérer que la Russie tirera profit de la vaste redistribution des cartes au Moyen-Orient.
3/ ARMEMENTS - INDUSTRIES – ECONOMIE
THEME 3 - 1 :Le F-35 bien plus cher que le Rafale
Source, journal ou site Internet : Challenges
Date : 1er octobre 2014
Un programme hors de prix, le plus coûteux de tous les temps pour le Pentagone. Des performances sur les théâtres d’opérations encore à prouver. Et malgré tout un indéniable succès commercial. Tel est le paradoxe du chasseur F-35 de Lockheed Martin, qui, après le Japon, Israël, le Royaume-Uni, les Pays-Bas ou l’Italie, vient d’accrocher la Corée du Sud à son tableau de chasse, avec une commande de 40 F-35A. Le chasseur s’impose ainsi face à son concurrent américain, le F-15 de Boeing, et face à l’avion européen Eurofighter Typhoon, ce qui n’est pas une surprise tant l’appel d’offres semblait calibré pour lui. On savait déjà que le coût unitaire de l’appareil avait explosé depuis le lancement du programme. Selon le GAO, la Cour des comptes américaine, l’investissement du Pentagone atteint ainsi 390 milliards de dollars pour le développement et l’acquisition des 2.457 appareils destinés aux forces américaines (Air Force, Navy et Marines), soit un prix de 159 millions de dollars par avion. Loin, très loin des 81 millions de dollars prévus en 2001 au lancement du programme. On pouvait s’attendre à ce que le prix à l’export soit moins élevé, les frais de développement n’étant, bien sûr, facturés qu’une fois au pays d’origine, et les clients export bénéficiant généralement de prix hors développement. Etonnamment, le prix consenti par les Coréens semble plus haut que le prix américain, si l’on se fie aux chiffres de l’agence de presse coréenne Yonhap. La commande de Séoul se fait sur la base de 40 appareils à 7,07 milliards de dollars, soit un prix unitaire de 176,8 millions de dollars, 18 millions de plus que le prix « américain ». Comment expliquer cet écart ? Un spécialiste de l’aéronautique militaire décrypte : « Le prix coréen est très probablement le véritable prix du F-35 pour des pays non partenaires du programme. Le prix américain, lui, est issu d’un mode de calcul très compliqué, qui intègre des estimations des coûts de production futurs, ce qui explique qu’il évolue constamment. » A titre de comparaison, le prix unitaire du Rafale, sur la base de l’offre faite à la Suisse -et refusée- en septembre 2012 (22 avions pour 3,126 milliards de francs suisses, Dassault s’alignant à l’époque sur le prix des Gripen), est de 142 millions de dollars. Sur la base du prix unitaire estimé par la Cour des comptes (101,1 millions d’euros), le Rafale ressort même à 128,6 millions de dollars pièce. Moins cher, donc, qu’un F-35 certes plus récent, mais doté d’un seul moteur et sans aucune utilisation opérationnelle à ce jour.
THEME 3 - 2 : Fougères, l’usine miraculée de Safran
Source, journal ou site Internet : Challenges
Date : 1er octobre 2014
C’est l’histoire d’un site qui a tout connu. Construite en 1970 pour la fabrication de téléscripteurs, l’usine Sagem (groupe Safran) de Fougères (Ille-et-Villaine) a connu une des histoires les plus mouvementées du tissu industriel français, produisant tour à tour des équipements automobiles, des télécopieurs, des téléphones portables (100.000 par jour dans les années 2000), puis des panoplies high-tech FELIN des fantassins français, des cartes électroniques, composants de viseurs, et systèmes de guidage et de contrôle de missiles et de drones. Le site, que le ministre de la défense Jean-Yves Le Drian visitait le 29 septembre, s’apprête à entamer un nouveau virage stratégique, avec la fin anticipée de la production des systèmes FELIN : il va accueillir la production de calculateurs aéronautiques civils et militaires, actuellement basée à Massy, en région parisienne. Safran prévoit d'investir 30 millions d’euros sur le site, une centaine de créations d'emplois à la clé. En 2008, l’usine de Fougères est pourtant clairement menacée. Safran vient de se séparer de son activité de téléphonie mobile, ultra-déficitaire, le sort des salariés du site inquiète. Le PDG Jean-Paul Herteman, décide de prendre un pari : reconvertir l’usine et ses salariés dans la fabrication des panoplies high-tech du fantassin FELIN, un investissement de 9 millions d’euros à la clé. L'opération, soutenue par un grand plan de formation des salariés (70.000 heures de formation et 45.000 de tutorat dans d'autres sites du groupe), est un succès. La fin des livraisons de ces équipements, anticipée du fait de la réduction de cible actée par le Livre Blanc, menaçait 25% du volume d'affaires du site. Avec les calculateurs électroniques pour moteurs civils et militaires , Fougères hérite d’une charge précieuse, sur le marché en croissance des moteurs d’avions. « Il s'agit de faire passer le site de Fougères d'un statut de sous-traitant électronique à celui d'un équipementier aéronautique complet », assure Jean-Pierre Herteman, cité par Ouest France. L’usine s’est aussi imposée comme un centre logistique de premier plan, notamment pour l’assemblage de kits pour les moteurs militaires du groupe, le M88 du Rafale, le M53 du Mirage et le TP400 de l’A400M.
THEME 3 - 3 : Alcatel-Lucent inaugure sa Cité de l’innovation
Source, journal ou site Internet : silicon
Date : 1er octobre 2014
Auteur : Christophe Lagane
La Cité de l’innovation de Villarceaux concentre désormais l’essentiel de la R&D d’Alcatel- Lucent en France. 5000 personnes y travaillent autour des small cell, du très haut débit, des technologies IP et optiques. Alcatel-Lucent inaugurait sa Cité de l’innovation ce mardi 30 septembre 2014. Situé à Nosay (Essonne), sur le site historique (50 ans d’activités) Villarceaux de R&D de l’entreprise, le lieu a fait peau neuve avec la rénovation de nombreux bâtiments et la construction de deux autres : Curie, dédié à la recherche mobile, et Chappe (en hommage à l’inventeur du télégraphe Claude Chappe) qui héberge la plate-forme de tests réseaux sans fil avec une capacité de simulation des communications d’une mégapole (223 millions d’appels téléphoniques par jour, 82 réseaux mobiles, 350 cellules radio, 66 000 mobiles, 126 millions de SMS, etc.) et alimenté par 2 mégaWatt. Une véritable plate-forme industrielle, donc. Avec Lannion, la Cité de l’innovation concentre désormais l’ensemble des sept sites de R&D qu’Alcatel-Lucent exploitait en France avant la restructuration initiée par Michel Combes en juin 2013 dans le cadre du Plan Shift. Le centre qui se déploie sur 36 hectares et 90 000 m2 de bâtiments, s’inscrit désormais comme le premier centre de recherche européen de l’équipementier et le deuxième dans le monde, et se veut un lieu d’accueil pour les entreprises partenaires dans le cadre de projets innovants. Plus de 5000 personnes y travaillent (dont 60% de chercheurs).
La phase 2 du plan Shift
Un événement suffisamment important pour déplacer la ministre de l’Economie numérique. Axelle Lemaire est venue « apporter le soutien du gouvernement aux efforts du groupe et qui positionne Alcatel-Lucent comme un acteur français parmi les plus compétitifs au monde ». Tout en reconnaissant que « l’action du gouvernement est aussi d’accueillir les acteurs étrangers [tout en] soutenant les acteurs nationaux ». Une façon de minimiser l’accueil de Ren Zhengfei, le président-fondateur de Huawei, reçu lundi par le Premier ministre Manuel Valls ? La ministre a préféré insister sur « la course à l’innovation comme clé du succès de l’entreprise ». « Mettre un cadre favorable aux développement de l’innovation, c’est mon rôle», a-t-elle ajouté. Cette inauguration officielle symbolise également une évolution majeure de l’entreprise. « Aujourd’hui marque la fin du premier chapitre du plan Shift et ouvre le deuxième pour reprendre l’initiative sur l’innovation », a déclaré Michel Combes, le directeur général. Dirigés par Jean-Luc Beylat, président des Bell Labs France, les travaux de recherche se concentreront sur l’optique, les technologies mobiles et les mathématiques/modélisation. « La concurrence est aujourd’hui planétaire et la bagarre se joue sur la qualité de l’innovation et de l’exécution », a ajouté Michel Combes.
Alliance stratégique avec Accenture
L’occasion pour le dirigeant d’annoncer une alliance stratégique avec Accenture. Les deux entreprises s’engagent concrètement dans une structure commune, l’Accenture Alcatel-Lucent Business Group, où l’intégrateur se chargera de déployer les solutions réseau de l’équipementier en direction des opérateurs et des grandes entreprises. « Le partenariat avec Accenture va nous permettre d’améliorer la qualité d’exécution et le déploiement des solutions, il nous apporte une force de frappe commerciale mondiale », a déclaré Michel Combes. Un engagement réciproque contractuel qui vise à « apporter des solutions mondiales de communication de bout en bout, a ajouté Pierre Nanterme, PDG d’Accenture. Nous nous engageons sur le ROI et la vitesse de déploiement, et le client s’adresse à un seul interlocuteur.» Les deux protagonistes, qui travaillent sur le projet depuis «plusieurs semestres », revendiquent aujourd’hui quelques clients en Europe, Amérique du Nord et Asie. Sans toutefois avancer de noms. Tout en soulignant l’importance du crédit d’impôt recherche qui « conditionne la compétitivité de l’innovation en France afin d’y préserver et développer les emplois », Michel Combes n’a pas précisé le budget R&D consacré au site de Villarceaux. Le dirigeant a préféré rappelé qu’Alcatel-Lucent y investi 2,2 milliards d’euros par an globalement et emploi 20 000 chercheurs dans le monde. Des recherches qui se concentrent désormais sur l’IP (routeurs et optique), les accès très haut débit (broadband) fixes et mobiles et le Cloud (notamment avec les architecture IMS d’intégration des fonctions réseaux voix, données et vidéo).
Redonner la maîtrise du réseau aux opérateurs
La fluidité des réseaux mobiles hétérogènes (3G, 4G, wifi) pour garantir la meilleure connexion possible à l’utilisateur en s’adaptant au terminal et non plus l’inverse (le terminal qui s’adapte au réseau) s’inscrit parmi les travaux stratégiques du groupe. Outre le confort pour l’utilisateur final, la technologie de réseau « intelligent » permet à l’opérateur de reprendre le contrôle de son infrastructure. « Cela va permettre à l’opérateur de distribuer les services depuis le réseau face aux OTT (géants du Net comme Google ou Facebook qui s’appuient sans contrepartie sur les réseaux pour distribuer leurs services, NDLR), justifie Gervais Pellissier, responsable des activités mobiles d’Orange à l’international. Avoir la maitrise du réseau dans le futur est essentiel pour les opérateurs face aux OTT et fabricants de terminaux. » Alcatel-Lucent entend également exceller dans les small cell, particulièrement les micro cellules d’entreprises, mais aussi urbaines, pour densifier le réseau de l’opérateur. A ce sujet, l’équipementier a annoncé un partenariat avec JCDecaux pour développer du mobilier urbain connecté. Il s’agira d’intégrer les mini antennes relais 3G/4G et Wifi dans du mobilier urbain afin de combiner esthétisme et couverture des zones mobiles à très haut débit pour les opérateurs et construire les villes ultra-connectées de demain. Un autre axe stratégique de développement alors que, selon ABI Research, les small cell d’entreprise composeront 97% des 4,3 milliards de dollars de chiffre d’affaires qu’elles généreront en 2019. Il est donc tout naturel que la Cité de l’innovation accueille désormais un centre d’excellence sur les small cell animé par une centaine de personnes. « A l’issu du plan Shift (qui se termine dans 18 mois, NDLR), 50% de l’effort de R&D sera fait en France », a conclu Michel Combes.
THEME 3 - 4 : DCNS débute les essais en mer de la frégate multimissions FREMM Provence
Source, journal ou site Internet : Intranet entreprise
Date : 1er octobre 2014
La FREMM Provence destinée à la Marine nationale vient d’effectuer le 1er octobre sa première sortie à la mer. Cet événement marque le coup d’envoi des essais en mer du navire qui se dérouleront, au cours des prochaines semaines, au large des côtes bretonnes.
DCNS a procédé ce jour, sur son site de Lorient, à la première sortie à la mer de la FREMM Provence, troisième de la série commandée par l’OCCAR[1] au profit de la Direction générale de l’armement (DGA) et de la Marine nationale. Lors de cette première sortie à la mer, le principal objectif poursuivi est de tester les performances de la propulsion et du système de navigation du navire. « Le franchissement de ce jalon industriel est le fruit du remarquable effort collectif des équipes de DCNS et de celles de ses partenaires et fournisseurs ainsi que de l’équipage de conduite de la Marine nationale et des représentants de la Direction générale de l’armement (DGA) et de l’OCCAR », indique Anne Bianchi, directrice des programmes FREMM. « La réalisation de cette troisième FREMM pour la Marine nationale se déroule conformément au planning et au budget. Ce sont les navires les plus avancés technologiquement et les plus compétitifs du marché. » De jour comme de nuit, l’ensemble des personnels va enchaîner les différents essais en mer à un rythme soutenu. Durant les trois prochains jours sera ainsi menée la phase dite « d’appropriation » au cours de laquelle les équipes à bord procèderont à la vérification du bon fonctionnement de toutes les installations et dispositions de sécurité, telles que la lutte contre les sinistres (incendie et voie d’eau), l’évacuation du navire, la manœuvrabilité ou encore la tenue au mouillage. Dans un deuxième temps, les essais se concentreront sur la propulsion et notamment sur le système hybride CODLOG (COmbined Diesel eLectric Or Gas). Très performant, ce système propulsif permet aux FREMM d’évoluer silencieusement à basse vitesse - grâce aux moteurs électriques – ou d’atteindre une vitesse supérieure à 27 nœuds grâce à la turbine à gaz du navire. En complément des essais de propulsion, les équipes DCNS procéderont aux vérifications des systèmes de navigation (calculs de vitesse, position, cap).
[1] OCCAR : Organisation Conjointe de Coopération en matière d’ARmement, , est une organisation internationale qui a pour cœur de métier la gestion des programmes d'équipements de défense en coopération qui lui sont confiés par les Etats membres. L’OCCAR assure, entre autres, la maitrise d’ouvrage des frégates multi-missions FREMM destinées à la France et à l’Italie.
4/ Les forces armées- Air - Marine - Terre – Gendarmerie
THEME 4 - 1 : Une arme singulière
Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 1er octobre 2014
Auteur : LTN Valérian Fuet et LTN Hélène Facchin
Derrière les appareils emblématiques qui fascinent tous les publics, existe une composante de l’armée de Terre dont l’organisation et les traditions sont parfois méconnues. Son 60e anniversaire offre l’occasion d’en savoir plus sur cette arme, devenue aujourd’hui incontournable.
L’ALAT de combat compte plus de 150 hélicoptères répartis au sein de trois régiments d’hélicoptères de combat (RHC) auxquels il faut rajouter un régiment d’hélicoptères des forces spéciales et un détachement à Djibouti. À ces garnisons s’ajoutent les centres de formation et des unités principalement spécialisées dans le soutien et la logistique (9e bataillon de soutien aéromobile, escadrille avions de l’armée de Terre...). Pour accomplir ses missions, l’ALAT s’appuie sur près de 4 800 hommes et femmes. Dix personnes en moyenne sont nécessaires pour permettre à un hélicoptère de voler. Pilotes et personnel navigant ne représentent qu’un quart des effectifs de l’ALAT.
Le bleu de leur couvre-chef
Comme toute composante de l’armée de Terre, l’ALAT possède ses propres traditions. Outre un insigne ailé surmonté d’une étoile, le principal signe distinctif du personnel réside dans le bleu de son couvre-chef. Royal, azur ou cobalt, il symbolise le terrain de prédilection de l’ALAT, la troisième dimension. Pour renforcer ce lien au ciel, l’arme a choisi sainte Clotilde pour patronne, en 1995. Épouse de Clovis, la légende veut que ce soit grâce à ses prières que son époux a été victorieux à Tolbiac, en submergeant l’ennemi sous le feu du ciel. Un mythe qui inspirera également la devise des aérocombattants : « De la Terre par le ciel ».
THEME 4 - 2 : FAA : lancement de l’entrainement opérationnel franco-hollandais Tricolores 2014
Source, journal ou site Internet : defense.gouv.fr
Date : 29 septembre 2014
Auteur : marine nationale
Le 29 septembre 2014, le bâtiment de transport léger (BATRAL) Dumont d’Urville a accosté à la base navale de Parera, à Curaçao. Un entraînement opérationnel interarmées franco- hollandais, intitulé Tricolores 2014, y est organisé du29 septembre au 12 octobre 2014. Il se déroule en deux phases distinctes : une compétition entre compagnies terrestres et un entraînement amphibie.