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September, 18 - Free Scotland - YES Scotland !! Independance Day ?

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YES Scotland !!

C’est un dilemme shakespearien qui est en train d’animer les derniers jours de la campagne pour le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse. Les électeurs qui devront se prononcer le 18 septembre semblent ainsi rejouer la scène d’Hamlet s’interrogeant sur sa propre existence. Sauf que la question a évolué d’un "l’indépendance ou la mort" pour les partisans du Yes et "le maintien dans l’union ou la mort" pour les partisans du No à un collégial "l’indépendance ou l’autonomie". La faute – ou le mérite à de récents sondages qui marquent un retour en force des indépendantistes du Scottish National Party SNP (dont il convient de rappeler que la dernière victoire électorale n’avait pas été annoncée par les instituts de sondage) et d’un soutien pour le Yes qui progresse à grande vitesse ; et à la panique du camp des unionistes du "Better together" avec des promesses à tout rompre pour éviter ce qu’ils estiment être le pire. Résultat, les Écossais voteront le 18 septembre soit pour l’indépendance de l’Écosse après plus de trois siècles dans le Royaume-Uni, soit pour une autonomie qui pourrait être d’une ampleur inédite en Europe. Dans les deux cas, Londres s’apprête à vivre de difficiles mois de négociations avec Edimbourg, et le SNP peut d’ores-et-déjà parler de victoire (si le Yes l’emporte) ou de succès (si c’est le No qui arrive en tête) tant ces négociations se feront à son avantage. Alex Salmond a toutes les raisons de jubiler. Le Premier ministre écossais, héraut du Yes et peut-être demain héros de l’Ecosse, est désormais en position de force. Il a d’ailleurs immédiatement dénoncé les nouvelles offres de Londres sur une plus grande autonomie et des compétences renforcées dans plusieurs domaines pour le Parlement écossais, jugeant qu’il en faudrait plus. Le grand marchandage est en marche, le Royaume-Uni est en solde et les électeurs écossais peuvent se permettre de faire la fine bouche. Comment le camp du No, largement en tête depuis le début de la campagne, est-il arrivé à une telle déroute ? La faute sans doute à une arrogance coupable de Westminster et de Downing Street, assurés jusqu’à il y a encore quelques jours que la victoire était acquise. Fort de sondages qui lui étaient très favorables, David Cameron accepta il y a 18 mois la tenue de ce référendum, pensant que le résultat serait une humiliation retentissante pour Salmond et les siens. Il accepta aussi que la question porte de façon explicite sur l’indépendance, là où les constitutionnalistes auraient pu le seconder pour trouver une parade sans doute grossière, mais habile. S’en suivit une campagne calamiteuse pour le camp du No, dont le seul argument était une mise en garde aux accents menaçants, là où de vrais débats de société sur le thème pourtant habilement trouvé du "Better together" auraient pu avoir plus de succès. Le Premier ministre britannique porte une responsabilité immense. Ses sorties sur le sujet se soldèrent quasiment à chaque fois par un renforcement des soutiens au Yes. Le NSP est même parvenu à ce qui semblait encore impensable il y a quelques semaines et pourrait ironiquement sceller la victoire du Yes : pousser David Cameron à entrer de plein pied dans la campagne. Il peut paraître à première vue normal que le Premier ministre britannique s’implique, et compte-tenu de la situation, le fasse toutes affaires cessantes. Sauf que le parti conservateur est très faible en Ecosse, bastion solide des Travaillistes, et que Cameron y est très impopulaire. En clair, les meetings de campagne de Cameron pourraient avoir l’effet inverse de celui espéré par Londres, en galvanisant les indépendantistes et poussant dans leurs bras les derniers indécis, dont le choix sera déterminant. Deux questions restent cependant à débattre. La première concerne, bien évidemment, le choix des Écossais. Compte-tenu des avancés promises en faveur de l’autonomie si le choix est celui du maintien dans l’union, cette question se résume désormais à l’identité à laquelle les électeurs souhaitent être associés. En clair, sont-ils Écossais, ou se sentent-ils Britanniques ? Là aussi, David Cameron s’est tiré une balle dans le pied, en s’efforçant de démontrer que l’union britannique repose sur l’économie (ce qui, au passage, ne peut que faire sourire quand on connait ses positions sur l’UE). Plus pragmatique (comme quoi les Anglais n’ont pas ce monopole), le champion de tennis Andy Murray déclarait il y a quelques années se sentir Écossais ou Britannique selon qu’il perd ou gagne ses matches. Comme il avait également annoncé, en marge de la Coupe du monde de football en 2006, soutenir toutes les équipes sauf celle de l’Angleterre, on aura compris où se situe le camp de la défaite pour ce natif d’Écosse, aujourd’hui adulé par le public britannique pour avoir offert Wimbledon à son pays depuis Fred Perry. Et demain ? S’il est un sujet sur lequel il ne faut pas titiller les Écossais, c’est sans doute leur identité. Dès lors, plutôt qu’une autonomie, pourquoi ne privilégieraient-ils pas tout simplement une indépendance, plus nette, plus glorieuse, historique tout simplement. La seconde question concerne l’attitude des autres pays, les membres de l’Union européenne surtout. Certes, toute ingérence dans les affaires intérieures d’un État n’est pas de mise, et certes une bonne diplomatie ne se lance pas dans des paris hasardeux. Cette prudence ne doit cependant pas se traduire par l’absence d’une réflexion sur les conditions d’une intégration de l’Ecosse dans l’Union en cas de victoire du No, et encore moins par une ingérence de Bruxelles (Monsieur Barroso menaça de manière pour le moins explicite et déplacée – l’Écosse de ne pas être acceptée dans l’UE en cas de victoire du Yes). Ne nous voilons pas la face : si les indépendantistes l’emportent le 18 septembre, l’Écosse ne verra pas les portes de l’UE se fermer devant elle, pas plus que celles de l’Union monétaire si elle le souhaite, et moins encore celles de Westminster sur les négociations d’adhésion au Commonwealth. Non, les Écossais ne seront pas isolés, ostracisés, marginalisés et, pour ne rien enlever, appauvris s’ils choisissent la voie de l’indépendance. Vivront-ils mieux ? C’est à eux et à eux seuls d’y répondre. Et c’est aux États membres de l’UE d’être préparés s’ils font ce choix.

 

Ecosse ; l’indépendance ou l’autonomie

Source, journal ou site Internet : affaires stratégiques.info

Date : 15 septembre 2014

Auteur : Barthélémy Courmont

Chercheur-associé à l’IRIS, directeur associé, sécurité et défense, à la Chaire Raoul- Dandurand en études stratégiques et diplomatiques (UQAM, Montréal), et rédacteur en chef de Monde chinois, nouvelle Asie.

 

« L’Écosse doit-elle devenir un pays indépendant ? »

C’est à cette question que répondront les électeurs écossais, le jeudi 18 septembre. Rappelons que l’Écosse, rattachée au Royaume-Uni depuis 1707, en comprend un tiers du territoire, 8,4 % de la population et presque 10 % du produit intérieur brut. L’indépendance, réclamée par le parti de centre gauche Scottish National Party (SNP) depuis sa création en 1934 (et désormais majoritaire au Parlement écossais), prend l'avantage dans les récents sondages, provoquant la panique de David Cameron – à l’origine du réferendum - autant que celle des autres partis anglais, ainsi qu'un trouble certain à la City ou dans la Royal Navy. La perte de l'Écosse est perçue à Londres comme un danger et une humiliation pour le Royaume-Uni, prolongeant la perte des colonies américaines en 1783, de l’Irlande en 1921, de l’Inde et de l’ensemble des « dominions » après la Seconde Guerre mondiale, puis de Hong Kong en 1997. Sans compter le reproche qui pourrait être fait au Premier ministre anglais dans certaines capitales étrangères - à commencer par Madrid - d'avoir ravivé le feu autonomiste de certaines régions avec une perspective réelle de parvenir à leurs fins.

Les enjeux maritimes sont nombreux dans la question écossaise. À commencer par celui de la base navale de Faslane, qui accueille la flotte des sous-marins de type Vanguard et leurs missiles nucléaires (américains) Trident, les seuls au Royaume-Uni, dont le SNP exige le retrait du sol écossais. Un transfert à Plymouth est possible mais complexe et coûteux. Le SNP pourrait chercher à négocier un délai pour ce retrait en échange de certaines de ses revendications dont le maintien de l'Écosse dans la livre britannique. Même enjeu en termes de construction navale militaire, avec les chantiers de BAe Systems sur la Clyde, près de Glasgow, où l’attribution du contrat des futures frégates T26 de la Royal Navy est utilisée par Londres comme instrument de pression en faveur du « non ». Mais les indépendantistes rétorquent que puisque Westminster a associé l’Australie à ce programme, rien ne devrait s’opposer à ce qu'il en soit de même pour l’Écosse... Autre enjeu majeur, le pétrole de la mer du Nord. Pour le Premier ministre écossais et chef du SNP, Alex Salmond (ancien économiste pétrolier), quelque 24 milliards de barils équivalent pétrole (Gbep) d’hydrocarbures resteraient à exploiter en mer du Nord britannique (40 Gbep y ont déjà été produits). Une belle perspective pour Édimbourg puisque, toujours selon le SNP, 91 % des ressources se trouveraient dans les eaux écossaises, (ce qui promet de beaux débats sur la limites des eaux). Mais pour Sir Ian Wood (le fondateur de la compagnie parapétrolière Wood Group), qui a récemment réalisé un rapport, à la demande de Londres, sur la manière de maximiser les réserves, ce sont au mieux 15 à 16,5 Gbep qui resteraient à exploiter. Du coup, les revenus fiscaux générés en Écosse par la production d’hydrocarbures seraient sans doute plus proches de 5 milliards de livres (6,2 milliards d’euros) par an que des 7 milliards de livres annoncés par le SNP, estime Ian Wood. En cas d’accès à l’indépendance, Édimbourg entend utiliser les recettes pétrolières pour créer un fonds souverain sur le modèle norvégien. Autre enjeu maritime, la pêche. L’indépendance rebattrait les cartes à plusieurs points de vue. De manière très directe en bouleversant le système national de quotas mis en place. De plus, la comptabilisation séparée des flottilles devrait montrer que celle de l'Écosse est surdimensionnée, à l'inverse de celle du reste de la Grande-Bretagne. Deuxième étage à la fusée, la question du maintien de l'Écosse au sein de l'Union européenne. Et donc de sa soumission au système communautaire de gestion des pêches. Le SNP assure que l'Écosse deviendra automatiquement membre de l'Union. L'ex-président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, avant de quitter son poste, sans doute soucieux d'aider Londres (et Madrid, face aux revendications basque ou catalane), avait pour sa part promis aux Écossais le purgatoire d'un passage par la case "candidature à l'adhésion".

Les sujets "pêche" de l'Écosse seraient-ils alors traités comme ceux de l'Islande ou de la Norvège ?

Chez Pêcheurs de Bretagne, on indique que 14 navires en 2012, 12 en 2013, ont eu une activité dans les eaux écossaises. Il s’agissait l’an passé de 4 fileyeurs franco-espagnols et de 8 chalutiers Scapêche-Dhelemmes. Les captures ont atteint 14 500 tonnes pour 34,7 millions d'euros de ventes (estimation de Pêcheurs de Bretagne). « La quasi-totalité de ce que nous vendons à Lorient vient d’Écosse, soit pratiquement 10 000 tonnes par an (poisson de grands fonds, lotte, merlu, lieu noir, merlan bleu...) pêchées par deux 46 mètres et cinq 33 mètres dont deux ex-Dhelemmes, pour 23-24 millions euros de ventes », résume Jean-

Pierre Le Visage, responsable d’exploitation de l’armement de Mousquetaires. Au comité régional des pêches maritimes et des élevages marins de Bretagne, le secrétaire général Jacques Doudet estime qu’« au-delà de toute considération économique et environnementale, la sortie de l’Union européenne d’une Écosse indépendante entraînerait des conséquences en cascade. Des flottilles disparaîtraient ou se déplaceraient sur d’autres zones, provoquant des désordres économiques par effet de dominos. C’est ce qu’on avait observé en 2005, au moment de la fermeture du quota d’anchois et de l’interdiction des filets de grands fonds. » A noter que si les pêcheurs britanniques, comme leurs homologues français, ont souvent été puissamment hostiles aux décisions de la Commission européenne, c'est la pêche qui est aujourd'hui prise en exemple pour plaider en faveur d'un refus de l'indépendance par certains membres conservateurs - donc unionistes - du Parlement écossais. Dans une récente déclaration, ils rappellent qu'au niveau national, la plus grande partie des captures des pêcheurs écossais est réalisée dans les eaux du reste de la Grande Bretagne. Et qu'au niveau communautaire, l'ouverture d'une négociation de quotas pour le nouvel État pourrait permettre à certains membres, tels que l'Espagne, d'en tirer avantage. La gestion des pêches comme plaidoyer au service de l'Union européenne, qui l'eut cru ?

 

September, 18 - Free Scotland - YES Scotland !! Independance Day ?
September, 18 - Free Scotland - YES Scotland !! Independance Day ?September, 18 - Free Scotland - YES Scotland !! Independance Day ?

Nous sommes le 16 avril 1746. Moins d’un an plus tôt, l’héritier de la dynastie des Stuart, le prince Charles Edward– affectueusement surnommé Bonnie Prince Charlie– a mis le pied sur le sol écossais, après des années passées en exil en Europe. Il compte bien rendre le trône à son père, le «Vieux prétendant», Jacques François Stuart. Le discret petit canot sort de la brume et  accoste en août 1745 sur les rives des eaux noires et mortes du détroit d’Arisaig. A son bord, le Prince et seulement sept fidèles.

De rudes gaillards du clan MacDonald, que l’on imagine volontiers hirsutes et musculeux, sont là pour accueillir celui qu’ils reconnaissent comme l’héritier légitime du trône d’Écosse.
Qui envoie des messagers à tous les clans, leur demandant de se rassembler dans la verte vallée de Glennfinnan. Le 19 août, la campagne résonne des sons lancinants des cornemuses. Les clans acclament leur prince qui a revêtu le tartan Stuart et entreprend, un brin théâtral, d’escalader, en compagnie de deux joueurs de bagpipe, la colline la plus proche pour y planter son étendard royal dans l’herbe grasse.

Charles lève ainsi une armée tout de kilt vêtue, et prend rapidement une Édimbourg  sans réelle défense.

Quatre jours plus tard, l’armée hanovrienne envoyée pour mater la rébellion est laminée en cinq minutes par la terrifiante charges des 2000 Highlanders, sabre au clair, qui met en déroute les troupes inexpérimentées du général commandant les forces gouvernementales en Écosse, Sir John Cope.
Gonflée d’orgueil et de recrues, l’armée de Charles entreprend de marcher sur Londres avant de se raviser. L’hiver guette et mieux vaut se retirer en terrain ami, dans les Highlands, avec les armées hanovriennes à ses trousses.
Quelques mois plus tard, c’est le choc final à Culloden. Sous des trombes d’eau, sur un terrain devenu tourbière, 5000 Écossais se heurtent aux 8000 hommes du duc de Cumberland. Ces derniers sont très bien équipés, disciplinés, avec dans leur rangs des mercenaires allemands.La stratégie des Highlanders, quoique ne manquant pas de panache, est sommaire : provoquer l’ennemi en soulevant son kilt, charger à l’épée et à la hache en hurlant, puis s’abriter des contre-attaque de la cavalerie derrière les petits murets qui parsèment le champ de bataille. A cette faiblesse tactique s’ajoute un sens de la discipline toute écossaise, chaque chef de clan entendant mener ses hommes comme il l’entend.

Aussi, lorsque le clan Cameron, face aux canonnades, entreprend sur un coup de tête de charger, le reste de la troupe suit, sans aucune coordination. La bravoure ne fait pas tout, et les hommes du Nord tombent sur la lande nue, fauchés par la mitraille. Ou s’empalent sur les baïonnettes des « manteaux rouges ». La charge de la cavalerie anglaise débande définitivement l’armée jacobite, qui bat en retraite. Les dragons de «Cumberland le boucher» massacrent blessés et prisonniers. Premier acte d’une vague de répression sanglante en Écosse, qui fera des dizaines de milliers de victimes. Le système des clans vole bientôt en éclats tandis que le port du kilt est interdit en 1747.

Bonnie Prince Charlie a perdu. Près de la moitié de ses soldats sont morts, les mirages de restauration et d’indépendance  de dissipent. Contraint de se déguiser en servante irlandaise, il se cache plusieurs mois jours  dans l’ouest des Highlands et dans l’archipel des Hébrides. Avant que l’ennemi héréditaire de l’Angleterre, la France, n’arrive à l’exfiltrer en l’embarquant à bord de L’Heureux là même où il avait mis le pied sur le sol écossais un an et cinquante-six jours plus tôt…

: En 1746, à Culloden, les rêves d’indépendance écossaise s’envolaient

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